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heimatlos

Allé voir au dehors la vie d'un dimanche d'hiver. Il faisait froid et beau, et tout était calme, serein. La ville entière semblait s'étirer langoureusement sur un canapé confortable et cotonneux. J'ai décidé de prendre le bus pour aller jusqu'au port, voir la mer. La mer et son absence d'obstacle. J'ai longtemps marché le long des jetées. Bruits de filins s'entrechoquant et rires d'enfants. Cris des mouettes et souffle du vent. Molesse du sable, caresse du soleil. Mais rien de tout ça ne voulait m'envelopper. Je restais désespérément extérieur à tout ce qui m'entourait. Comme blindé au mal de vivre, clôturé de solitude, carapace d'une vie sans horizons.

Auteur: Kris Goret Christophe

Info: Les ensembles contraires : Première partie

[ perdu ] [ océan ] [ solitude ]

 

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rêve-réalité

Mais non, non ! Ils mentent, ces mystiques séducteurs, il n’y a aucune mer des Caraïbes au monde, nuls flibustiers farouches n’y voguent, nulle corvette ne les poursuit, aucune fumée de canonnade ne s’étend sur les vagues de la mer. Il n’y a rien – il n’y a jamais rien eu ! Il y a des tilleuls souffreteux, il y a une grille de fer forgé, et derrière un boulevard… voilà ce qu’il y a. Il y a de la glace qui nage dans une coupe, et à la table voisine, des yeux bovins injectés de sang, et c’est horrible, horrible… O dieux, dieux, du poison, donnez-moi du poison ! …

Auteur: Boulgakov Mikhaïl

Info: Dans "Le Maître et Marguerite", trad. Claude Ligny, Editions Laffont, Paris, 1968, page 111

[ insupportable ] [ banalité quotidienne ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Usa

Coney Island, il n'y avait rien de beau. La foule y était souveraine et le travail harassant. La nuit, je me jetai sur mon lit trempé de sueur, malade, fatigué, fatigué d'être fatigué, un misérable, pauvre hère égaré dans la crasse et la misère d'un travail infect. Je dormais trop peu et trop mal, pourtant chaque matin, j'arrivais à me baigner dans la mer. Tel fut mon grand mariage avec la misère et le résultat de cet accouplement fut la faim. C'était une lutte maudite, une lutte désespérée pour garder en vie mon corps qui ne valait sûrement pas un tel combat. J'étais le capitaine du navire de la Misère Américaine.

Auteur: Carnevali Emanuel

Info: Le premier dieu

[ immigration ] [ pauvreté ] [ famine ]

 

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absurde

C'est l'histoire d'une blague qui remonte le courant de la mer. Alors un cachalot dit d'une voix grave : "Ah mais la mer a une multitude de courants, lequel préfère tu remonter ? Le Gulf stream ? L'alternatif ? Le passe ? Le tré ?". Alors la blague déclara qu'elle était à retardement, et que finalement elle choisirait le courant contraire du courant par lequel elle se serait laissé bercer, lequel elle aurait suivi. Le cachalot fuma une pipe bourrée de calamars qui avaient eu la mauvaise idée de passer par là. La blague vit le cachalot se déformer, à moins que ce soit l'inverse, je ne me souviens plus. Arc en ciel couleuvre il prit..

Auteur: Internet

Info:

[ humour ]

 

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océanique

Trois fenêtres grandes ouvertes confirment que la mer existe. Et si elle existe, je suis assise au bord du lit, comme chaque matin, en train de boire à petites gorgées un café noir et amer, en poudre il y a quelques minutes, et liquide à présent. Depuis combien de temps ai-je commencé cette cérémonie matinale ? Boire du café en contemplant la mer, comme si les vagues étaient des fragments de vie. L'eau est fascination lente, sérénité maximale, effroi curieux qui apaise. Je fais la même chose depuis un nombre infini d'aurores, traverser l'écume, le corps hiératique, tandis que l'âme me susurre qu'elle existe, comme la mer. Comme le mal du déséquilibre. En moi, comme partout sur terre.

Auteur: Valdés Zoé

Info: Le Néant quotidien

 

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sécularisation

En tant que chrétiens nous devons savoir fermement que nous n’avançons en rien vers le Royaume de Dieu. Que celui-ci ne se constitue pas au travers de l’Histoire, qu’il ne viendra pas lorsque peu à peu le monde aura été christianisé, converti, lorsque la société sera devenue plus juste, etc.
Il est absolument formidable (au sens étymologique !) de constater la permanence, la perpétuation de cette énorme hérésie (qui dans nos temps modernes culmine chez Teilhard de Chardin…) selon laquelle les progrès spirituels, religieux, culturels nous font avancer vers le Royaume de Dieu. Comme si celui-ci était la conclusion normale de notre histoire, comme si elle aboutissait normalement dans le Royaume, comme un fleuve dans la mer.

Auteur: Ellul Jacques

Info: Dans "Méditation sur l'Ecclésiaste"

[ confusion ] [ immanence-transcendance ] [ mégalomanie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

impermanence

Nous sommes temps. Nous sommes la fameuse

parabole d’Héraclite l’Obscur,

nous sommes l’eau, non pas le diamant dur,

l’eau qui se perd et non pas l’eau dormeuse.

Nous sommes fleuve et nous sommes les yeux

du grec qui vient dans le fleuve se voir.

Son reflet change en ce changeant miroir,

dans le cristal changeant comme le feu.

Nous sommes le vain fleuve tout tracé,

droit vers sa mer. L’ombre l’a enlacé.

Tout nous a dit adieu et tout s’enfuit

La mémoire ne trace aucun sillon.

Et cependant quelque chose tient bon.

Et cependant quelque chose gémit.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Les fleuves

[ océanique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

Mais, d'une certaine façon, on peut dire qu'après avoir quitté la mer, après ces millions d'années passées dans la mer, on a emporté l'océan avec nous. Avant qu'une femme mette un bébé au monde, elle le fait grandir dans l'eau, à l'intérieur de son corps. L'eau qui se trouve là est presque exactement la même que l'eau de mer. Elle est salée, dans des proportions presque identiques. Elle fait un petit océan à l'intérieur de son corps. Et pas seulement ça. Notre sang et notre sueur sont salés, avec une densité presque identique à celle du sel dans l'eau de mer. Nous portons des océans en nous-mêmes, dans notre sang et notre sueur. Et nous pleurons des océans dans nos larmes.

Auteur: Roberts Gregory David

Info: Shantaram

[ océanique ] [ source ] [ aqua simplex ]

 

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question

Outre ces nombreuses similarités, Darwin soulignait quelques exceptions, dont le rougissement et le froncement de sourcils, qui n'existeraient que chez les hommes. Il avait raison pour le rougissement. Je n'ai jamais vu ni entendu parler d'autres primates dont le visage rougirait en quelques secondes. C'est un mystère de l'évolution, surtout pour les cynique qui pensent que notre vie sociale se résume à l'exploitation égoïste des autres. Si c'était le cas, on vivrait mieux sans avoir le sang qui affleure aux joues et au cou malgré nous et permet de nous repérer comme un phare en pleine mer.  En admettant que ces rougeurs soient un signe d'honnêteté, pourquoi l'évolution nous a-t'elle doté, nous, et pas les autres espèces, d'un signal aussi évident.

Auteur: Waal Frans de

Info: La dernière étreinte, p 75

[ émoi ] [ sincérité ] [ langage corporel ] [ animal particulier ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pénitencier

On oublie que le geôlier est, d'une certaine manière, lui-même captif: c'est un prisonnier sans horizon, il ne porte aucune mission, ce qu'il cherche n'est pas de réaliser sa liberté mais d'empêcher l'autre d'être libre, il est victime de lui-même. Le geôlier ne peut pas chanter car il ignore tout de la mélancolie, il n'a ni regret du ciel ni nostalgie de la mer. En revanche le prisonnier chante, parce que c'est sa seule façon d'éprouver et de prouver sa propre existence. Et au fond de lui, il se sent plus libre que son geôlier qui n'a pas conscience de sa propre liberté et de sa propre solitude. La poésie consiste à nous faire don de cette force-là, dût-elle être fictive.

Auteur: Darwich Mahmoud

Info: entretien à Libération, 10-11 mai 2003

 

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