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guerre

Nous avons glissé, épaule contre épaule, le long des filets du cargo jusqu'à notre barge de débarquement qui se cabrait sur la Manche. Les bottes trempées d'eau de mer et de cale de chaque GI ruisselaient sur le camarade qui le précédait. A ce moment précis, j'ai compris que nous nous battons non pas pour un drapeau ou contre des tyrans, mais pour chacun de nous. Pour le temps qu'il me reste à vivre, ces étrangers suspendus tout autour de moi, ces hommes tout juste croisés, constitueront mon unique famille. Oubliez les enjeux politiques, car en tous lieux et en tous temps, la guerre fait de nous tous des orphelins.

Auteur: Anonyme

Info: dans le fragment d'une découverte à Omaha Beach en juin 1944. In L'Orphelin, Tome 1 de Robert Buettner

[ survie ] [ groupe ] [ solidarité ] [ dernières paroles ]

 

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prolétaires

L’autre jour à la pause j’entends une ouvrière dire à un de ses collègues
"Tu te rends compte aujourd’hui c’est tellement speed que j’ai même pas le temps de chanter".
Je crois que c’est une des phrases les plus belles les plus vraies et les plus dures qui aient jamais été dites sur la condition ouvrière.
Ces moments où c’est tellement indicible que l’on n’a même pas le temps de chanter
Juste voir la chaîne qui avance sans fin l’angoisse qui monte l’inéluctable de la machine et devoir continuer coûte que coûte la production alors que
Même pas le temps de chanter.
Et diable qu’il y a de jours sans.

Auteur: Ponthus Joseph

Info: À la ligne : Feuillets d'usine

[ sous pression ] [ stressés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

transmigration

"Mé...métempsychose ?

- Oui. Rappelle toi ce mot-là. Le moment viendra où tu comprendras, toi aussi."(...)

"Tout d'abord, imagine l'âme et le corps comme deux choses séparées. Le corps est l'embarcation qui nous relie à la Terre. Une barque, ça a une durée limitée : quand elle est complètement usée, c'est la mort... Mais l'âme, elle, ne meurt pas. Elle passe simplement de corps en corps... C'est ça la métempsychose."(...)

"Autrement dit, toi et moi, nous sommes frères sur le plan physique, mais sur le plan de l'âme nous sommes des étrangers. Nous sommes juste des passagers embarqués par hasard sur le même navire."

Auteur: Hitonari Tsuji

Info: L'arbre du voyageur

[ rencontres ] [ incarnations ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humour

Un jour, ma femme m'appelle, furieuse, sur mon portable :
- "Et bien, vieux soûlard, où est-ce que tu es ?"
Je réponds doucement :
- "Et bien, te souviens-tu de cette bijouterie où, il y a très longtemps, tu avais repéré une superbe bague sertie de diamants et tu en étais tombée dingue amoureuse.
Je t'avais dit à ce moment : "Un jour elle sera à toi". Mais à cette époque je n'avais pas encore assez d'argent pour te l'offrir.
Ma femme, calmée et soudainement toute émue, la voix presque sanglotante :
- "Oh oui, mon amour, je me souviens"
- "Eh bien, je suis dans le bistrot, juste à côté"

Auteur: Internet

Info:

[ couple ]

 

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bouc-émissaire

Au moment où j’écris, on traite beaucoup les intellectuels silencieux de déserteurs. Eh bien voilà qui nous rajeunit puisque Michelet traitait justement les prêtres et les moines de "déserteurs de la vie sociale" ! A l’époque où la vie sociale commençait très lentement à se désertifier. Pourquoi déserteurs ? Parce qu’ils "énervent le pays par le célibat et l’ascétisme". Déserter le désert, est-ce que c’est correct ? Est-ce que c’est gentil, solidaire, philanthropique ? Le 19e qui sentait sous lui se dérober ses jarrets en rendait responsable le clergé. L’Eglise est devenue la cause diabolique de l’effondrement de la société parce qu’il fallait que celle-ci trouve un responsable à l’affaissement sans raison de son propre concept…

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 300

[ différence impardonnable ] [ désimplication ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

éducation

L'enseignement doit être résolument retardataire. Non pas rétrograde, tout au contraire. C'est pour marcher dans le sens direct qu'il prend du recul ; car, si l'on ne se place point dans le moment dépassé, comment le dépasser ? Ce serait une folle entreprise, même pour un homme dans toute la force, de prendre les connaissances en leur état dernier ; il n'aurait point d'élan, ni aucune espérance raisonnable. Ne voyant que l'insuffisance partout, il se trouverait, je le parie, dans l'immobilité pyrrhonienne, c'est-à-dire que, comprenant tout, il n'affirmerait rien. Au contraire celui qui accourt des anciens âges est comme lancé selon le mouvement juste ; il sait vaincre ; cette expérience fait les esprits vigoureux.

Auteur: Alain

Info: Propos II, Bibliothèque de la Pléiade, nrf Gallimard 1970 <15 août 1924 p.637>

[ pédagogie ]

 

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dégoût

Le cadavre flotte sur le ventre. Le faisceau de la torche illumine le corps gonflé, couvert de taches vertes, violettes, oranges. Dans Les Experts, les noyés sont pas du tout comme ça, mais je vais pas faire le malin parce que si ça se trouve, c’est juste des bactéries d’ici qui l’ont fait gonfler de cette manière. Greg ramasse un caillou et le jette dessus. Les rats déguerpissent. Juste au moment où je regarde, une énorme bestiole grise sort d’un trou béant dans le flanc du cadavre. Quelque chose, une grenouille peut-être, saute en silence dans l’eau et les pâtes au chou que j’ai mangées au dîner jaillissent de ma gorge en une large gerbe.

Auteur: Benedek Totth

Info: Comme des rats morts

[ dégueuler ] [ vomir ]

 

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déclaration d'amour

Mais si je meurs, je demande à celui qui trouvera ce cahier d'avoir la gentillesse de le remettre à Mun Yujeong [...] Si elle refuse ce cahier, je voudrais qu'on lui transmette juste ceci : le temps que nous avons passé ensemble [...] c'est grâce à ses quelques heures par semaine que j'ai pu supporter toutes les humiliations et toutes les douleurs [...] Grâce à vous, j'ai pu avoir des moments précieux, chaleureux... et heureux. Si vous le permettez, je voudrais vous dire que je voulais... réconforter de toute ma vie votre âme blessée. Et si Dieu le permet, j'aimerais vraiment dire un dernier mot que je n'ai jamais prononcé de toute ma vie... Je vous aime.

Auteur: Ji-Young Gong

Info: Nos jours heureux

 

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christianisme

L’Hosanna est le cri que pousse la foule au moment de l’entrée du Christ à Jérusalem, quelques jours avant la Passion. C’est une acclamation où les exégètes voient un impératif ; le sens serait "sauve-nous". Dans l’Evangile que possédait Dostoïevski, le mot est glosé, en bas de page, par un substantif qui signifie "salut". Et l’on peut comprendre : en traversant les doutes, on arrive au salut. Mais on n’oublie pas l’acclamation. En traversant les doutes, on arrive à la louange. Il faut garder en mémoire le fait que le mot russe que nous traduisons par "orthodoxie" tranche la question de savoir ce que veut dire, en grec, "doxa". "Opinion" ou "louange" ? Pour quiconque parle russe, l’orthodoxie n’est pas juste une doctrine, mais une juste louange.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "Dostoïevski et la logique", YCMA-Press, Paris, 2021, page 291

[ traduction ] [ signification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

départ

Voilà, c'est fini, me dis-je quand nous eûmes dépassé la dernière petite maison, presque ensevelie sous la neige, avec sa barrière inclinée, emprisonnée de part et d'autre par de hautes congères. L'horrible ville nous a laissé passer, elle nous a craché dessus une dernière rafale de mitraillette, lointaine et désormais inoffensive, après quoi les ondes se sont vidées et tues, comme par un fait exprès juste au moment où est apparu le large ruban de la voie fédérale, damé par une multitude de roues et reliant Pétrozavodsk la morte à la lointaine Mourmansk. C'est fini. On n'aura plus jamais à revivre ça, plus d'immeubles en pierre, de ponts, de rues pleines de voitures abandonnées, de vitrines défoncées, de fenêtres barricadées. D'attente pesante de la mort. De peur.

Auteur: Vagner Yana

Info: Vongozero

[ éloignement ]

 

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