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symbole

La ville se reflète dans mille yeux, mille objectifs. Car ce ne sont pas seulement le ciel et l’atmosphère, pas seulement les publicités lumineuses sur les boulevards du soir qui ont fait de Paris la "ville lumière". Paris est la "ville miroir" : l’asphalte poli comme un miroir de ses avenues. Devant tous les cafés des parois de verre ; les femmes se regardent ici plus encore qu’ailleurs. La beauté des Parisiennes est sortie de ces miroirs. Avant que l’homme ne les aperçoive, elles ont déjà interrogé dix miroirs. Une débauche de miroirs entoure aussi l’homme, surtout au café (pour les rendre plus clairs à l’intérieur et pour donner une agréable profondeur à tous les enclos et les boxes minuscules qui partagent les établissements parisiens). Les miroirs sont l’élément spirituel de cette ville, son emblème, à l’intérieur duquel sont venus s’inscrire les emblèmes de toutes les écoles poétiques.

Auteur: Benjamin Walter

Info: Dans "Paris, la ville dans le miroir" in Images de pensée, page 101

[ description ] [ Paname ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

pacifisme

Sur la paroi encore criblée de balles, une fresque a arrêté mon attention, la colombe de la paix, celle qui avait livré à Noé le rameau annonçant la fin du Déluge. Elle plane là, ailes écartées, munie d'un gilet pare-balles, mais visée à la gorge par un tireur.

Banksy, artiste britannique de la rue, l'a peinte au pochoir en 2005. Il dénonçait la gestion militaire du différent et montrait que ce traitement ne réussirait qu'à tuer la paix. Banksy, à l'instar de Fantomas, de Zorro ou de Batman, se cache derrière une armure d'anonymat ; comme eux, il réfute l'ordre établi, opère dans la clandestinité, refuse de confondre le légal et le juste. L'art doit s'insérer partout, pour tous, il est une manifestation de la liberté. Sa candide colombe, qui ne croit pas au pouvoir des armes et qui vit ses derniers instants, m'a touché au cœur.

Auteur: Schmitt Eric-Emmanuel

Info: Le défi de Jérusalem

[ sédition ] [ Palestine-Israël ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-par-femmes

Tante, qu'est-ce qu'une jolie chatte pour un homme ?
- Un sexe charnu mais bien dessiné, plein sans être mal seyant, aussi bon aux baisers qu'une bouche généreuse, aux lèvres pareilles à des anémones humides, aux parois presque sèches, au toucher comme sucre fondant, niché dans une croupe somptueuse, où la verge glisse avec entrain et se retire à contrecoeur.
- Mais encore ?
- Une bonne fente est étroite sans être gênante, humide sans trop couler, chaude et musclée. Son monticule se love tout naturellement dans la paume qui le cueille. Il est doux au toucher, rebondi comme le dos lisse d'une grenade, ou légèrement incliné vers le bas. Une fente ça clapote comme les fontaines dès qu'un doigt s'y aventure, ou un membre, ou une langue. Qu'on ne s'avise pas de dire qu'elle doit rester inerte, ou ne pas frémir. Dieu a créé la fente et le plaisir. Les deux.

Auteur: Nedjma

Info: La traversée des sens, p 157

[ vagin ]

 

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répartie

Louis XV sut que Landsmath avait perdu son confesseur, missionnaire de la paroisse, de Notre-Dame; l'usage des lazaristes était d'exposer leurs morts à visage découvert. Louis XV voulut éprouver la fermeté d'âme de son écuyer. " Vous avez perdu votre confesseur ? lui dit le roi. - Oui, sire. - On l'exposera sans doute à visage découvert? - C'est l'usage. - Je vous ordonne d'aller le voir. - Sire, mon confesseur était mon ami, cela me coûterait beaucoup. - N'importe, je vous l'ordonne. - Est-ce tout de bon, sire? - Tout de bon. - Ce serait la première, fois de ma vie que j'aurais manqué à un ordre de mon souverain ! J'obéirai. " Le lendemain, à son lever, le roi lui dit, aussitôt qu'il l'aperçut : " M'avez-vous obéi, Landsmath? - Sans aucun doute, sire. - Eh bien, qu'avez-vous vu ? - Ma foi, j'ai vu que Votre Majesté et moi ne sommes pas grand-chose.

Auteur: Campan Madame

Info: Mémoires

[ autoritarisme ] [ curiosité ]

 

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vertige

A 16 ans j'avais grand peur du vide... je fis, lors des vacances d'été, un camp d'alpinisme où je me retrouvais, seul ou à plusieurs avec des guides, dans des situations (grimper une paroi de 500 mètres, ou marcher sur une crête entre deux abysses) qui me contraignirent à dépasser ceci. Résultat plus de vertige et je pus dès lors me retrouver sur un toit au sommet d'un building et aller tranquillement au bord pour contempler les rues au bas. Habitude égale confiance.

Maintenant, vingt ans après, j'ai de nouveau peur. Je suis allé voir sur Internet, plein de personnes en parlent comme d'un problème d'oreille interne lié au 5 sens. C'est fort probable, mais je crois qu'il y a là encore plus simplement une peur de la mort trop proche, instinctive. Essayez de porter un chat au-dessus du vide. Je pense qu'il réagit à peu près avec la même conscience que nous. Une angoisse pragmatique.

Auteur: MG

Info: 2008

[ dépassement ] [ hauteur ] [ acrophobie ]

 

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ecclésiastes

Demain, c’est un laïc ayant reçu les ordres qui présidera aux réunions ordinaires d’une communauté chrétienne. Le ministère ne sera plus alors considéré comme un emploi, mais comme une occupation du temps de loisir. La "diacronie" prendra ainsi la place de la paroisse de naguère, comme unité fondamentale institutionnelle de l’Eglise. Au lieu de voir des étrangers venir au rassemblement dominical, ce seront des amis qui se rencontreront périodiquement. Un scribe ou un fonctionnaire de l’Eglise n’assurera plus la présidence, mais un dentiste, un ouvrier d’usine ou un professeur, bref, quelqu’un possédant un travail indépendant. Le ministre sera alors un homme riche de sagesse chrétienne par suite de sa participation au cours de sa vie, à une liturgie intime, plutôt qu’un diplômé du séminaire qui n’a que des formules "théologiques" pour toute expérience. La plénitude de son mariage, l’éducation de ses enfants justifieront la responsabilité spirituelle du ministre, tout autant que pouvait le faire l’acceptation du célibat comme condition légale de l’ordination.

Auteur: Illich Ivan

Info: Dans "Libérer l'avenir" page 79

[ popularisation ] [ décalcification ] [ rénovation ] [ diacres ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

chronos

Le temps est la forme intérieure du sens animal qui anime les événements - les images fixes du monde spatial. L'esprit anime le monde comme le moteur et les engrenages d'un projecteur. Chacun tisse une série d'images fixes - des d'états spatiaux - en un ordre, un "courant" de vie. Le mouvement est créé dans notre esprit en faisant tourner ensemble des "cellules de film". Rappelez-vous que tout ce que vous percevez - même cette page - est en train de se construire activement, de manière répétée, dans votre tête. Cela vous arrive en ce moment même. Vos yeux ne peuvent pas voir à travers la paroi du crâne ; toute expérience, y compris l'expérience visuelle, est un tourbillon organisé d'informations dans votre cerveau. Si votre esprit pouvait arrêter son "moteur" pendant un instant, vous obtiendriez un arrêt sur image, tout comme le projecteur de cinéma peut figer une scène. En fait, le temps peut être défini comme la somme interne des états spatiaux. 

Auteur: Lanza Robert

Info: Biocentrism: How Life and Consciousness Are the Keys to Understanding the True Nature of the Universe

[ biotique ] [ miroir solipsiste ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

plante hallucinogène

Le bocal contenant le peyotl était là, sur le plancher, près de la chaise. Je me baissai, saisis au hasard un des boutons et le plaçai dans ma bouche. Il avait un goût de moisi. De mes dents, je le coupai en deux puis entrepris de mâcher l’une des moitiés. Une amertume forte et âcre m’envahit et m’engourdit presque aussitôt la bouche. L’amertume persistait et augmentait au fur et à mesure que je mâchais, activant ma salivation d’une manière incroyable. Mes parois buccales et mes gencives me donnaient l’impression d’avoir mangé quelque chose de très salé, du poisson ou de la viande séchée, qui obligerait à une longue mastication. Un peu plus tard je commençai à mâcher la seconde moitié dont je ne goûtai même plus la saveur amère. Le peyotl avait une consistance granuleuse, un peu comme une orange très fibreuse ou de la canne à sucre, et j’ignorai si je devais l’avaler ou le cracher. A ce moment notre hôte se leva et nous invita tous à gagner le porche.

Auteur: Castaneda Carlos

Info: Dans "L'herbe du diable et La petite fumée", trad. de Marcel Kahn et Nicole Ménant avec la collaboration de Henri Sylvestre, éditions du Soleil noir, Paris, 1972, pages 43-44

[ dégustation ] [ expérience psychédélique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cauchemar

Une brume d’un bleu pastel délicat stagne, accumulée au fond des vertigineuses tranchées qui s’ouvrent entre les parois verticales et parallèles des hautes façades, comme coupées au couteau dans une unique matière d’un brun noir. Elle enveloppe dans une transparence veloutée le flot docile des voitures semblable à quelque migration d’insectes. Précédées par les pinceaux de leurs phares, eux-mêmes veloutés, elles viennent s’accumuler aux croisements, s’immobilisent, repartent, s’égrènent, s’immobilisent de nouveau dans une sorte d’irréel silence, comme si le grondement qui s’élève de l’énorme ville, uniforme, étale pour ainsi dire, recouvrait ou plutôt absorbait indistinctement les millions de bruits confondus dans une unique et formidable rumeur, vaguement inquiétante, déchirée de loin en loin par le sporadique hululement de sirènes (police, ambulances, pompiers ?), croissant, s’exaspérant, strident, décroissant, mourant. Comme des cris de folles, d’oiseaux exotiques, ou les cornes de navires en perdition. Comme si la ville elle-même criait. Comme si, par intervalles, l’étincelant et orgueilleux amoncellement de cubes et de tours agonisait sans fin dans une sorte de diamantine apothéose, relançait de moment en moment vers le ciel opaque de longs signaux d’alarme, d’angoisse.

Auteur: Simon Claude

Info: Le jardin des plantes

[ irréalité ] [ léviathan ] [ sonorité ] [ trafic ] [ obscurité ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

causes-effets

Mantharâ détestait son ombre. C’était une chose que d’être bossue, c’en était une autre que de voir sa difformité s’étaler sur un mur, dix fois plus grande que nature. Malheureusement, la servante chargée de la torche, trop lente à descendre du carrosse, la suivait au lieu de la précéder. La flamme vacillante faisait fuir l’ombre de Mantharâ devant elle, danser sa silhouette sur les pavés de la rue puis sur la paroi à l’extrémité de l’impasse. A cette heure tardive, après plusieurs nuits blanches d’attente anxieuse, cette vision était plus que l’infirme n’en pouvait supporter. Elle se retourna brusquement, faisant sursauter la servante avant même que la gifle ne s’abattit sur sa joue. La fille laissa échapper un couinement, mais ne lâcha pas la masâl*. Malgré la faible clarté de la torche, la marque des longs doigts osseux se dessinait aussi nettement que des cils sur sa peau pâle. Elle fixa intensément Mantharâ, se demandant quelle erreur elle avait commise, mais la bossue ne se donna pas la peine de l’en informer. Déjà, elle était repartie de sa démarche traînante vers le fond de l’impasse.

Auteur: Ashok Kumar Banker

Info: Le Râmâyana, Tome 1 : Le prince d'Ayodiâ, *torche

[ rapports-humains ] [ incompréhension ]

 

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