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nuit polaire

Les jours raccourcissaient et ils raccourcissaient vite, on aurait dit qu’ils se précipitaient vers la nuit. La première neige, tombée dès la mi-octobre, fondit au bout de quelques jours mais quand elle revint début novembre, ce fut sérieux, elle s’abattit pendant des jours et des jours et tout fut bientôt enveloppé d’épais coussins blancs, sauf la mer qui, avec sa sombre surface pure et ses immenses fonds, reposait là tout près comme étrangère et menaçante, comme un meurtrier logeant chez le voisin, se disait-on, dont le couteau luisait immobile sur la table de la cuisine.

La neige et la nuit métamorphosèrent le village au point de le rendre méconnaissable. À mon arrivée, le ciel était haut et lumineux, la mer immense et le paysage ouvert, de sorte que le village avec ses maisons réparties aléatoirement semblait incapable de se tenir, tout juste apte à exister en tant que tel. On avait l’impression que rien ne s’arrêtait là. Puis arrivèrent la neige et la nuit. Le ciel s’affaissa, formant un couvercle juste au-dessus des toits. La mer disparut, sa noirceur se fondit dans celle du ciel et l’horizon devint invisible. Même les montagnes disparurent, et avec elles le sentiment de se trouver au cœur d’un paysage ouvert. Il ne restait plus que les maisons, éclairées vingt-quatre heures sur vingt-quatre, toujours ceinturées d’obscurité, et ces maisons et ces lumières devinrent le point de mire, ce autour de quoi tout gravitait.

Auteur: Knausgaard Karl Ove

Info: Aux confins du monde

[ crépuscule ] [ couchant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

christianisme

Nous avons la dissociation du Moïse rationaliste et du Moïse inspiré dont on parle à peine, du Moïse obscurantiste. Mais FREUD, se fondant sur l’examen des traces de l’histoire, ne peut trouver de voie justifiant, de voie motivée au message de Moïse rationaliste que pour autant que ce message s’est transmis dans l’obscurité. C’est pour autant que ce message s’est trouvé lié, dans le refoulement, au meurtre du Grand Homme, c’est précisément par là, nous dit FREUD, qu’il a pu être véhiculé, conservé dans un état d’efficacité qui est celui que nous pouvons mesurer dans l’histoire.

C’est pour autant... et en ceci je ne dis pas qu’il s’identifie - mais c’est si près que c’en est impressionnant - avec la tradition chrétienne ...c’est pour autant que ce meurtre primordial du Grand Homme vient émerger, selon les Écritures, dans un second meurtre qui, en quelque sorte le traduit, le promeut au jour, celui du Christ, que ce message s’achève et que cette malédiction secrète du meurtre du Grand Homme, qui n’a lui–même son pouvoir que d’être, de s’inscrire, de résonner sur le fond du meurtre primordial, du meurtre inaugural de l’humanité, du meurtre du père primitif, c’est pour autant que ceci vient enfin au jour, que ce qu’il faut bien appeler - parce que c’est dans le texte de FREUD - la rédemption chrétienne, s’accomplit. Seule cette tradition poursuit jusqu’au bout, jusqu’à son terme l’œuvre de révéler de quoi il s’agit dans le crime primitif, inaugural, de la loi primordiale. […]

FREUD, quand il nous parle, dans Moïse et le monothéisme de l’affaire de la loi morale, puisque c’est de cela qu’il s’agit pour lui, l’intègre pleinement à une aventure qui n’a trouvé, écrit-il textuellement, son achèvement, son plein déploiement que dans l’histoire, dans la trame judéo-chrétienne. Il est écrit que pour ce qui est des autres religions qu’il appelle vaguement d’orientales, je pense qu’il fait allusion à toute la lyre : à BOUDDHA, à LAO TSEU et à bien d’autres, elles se caractérisent toutes - dit-il, avec une hardiesse devant laquelle il n’y a qu’à s’incliner, aussi hasardeuse qu’elle nous paraisse - ce n’est en fin de compte - nous dit-il - que le culte du Grand Homme.

Je ne suis pas du tout en train de souscrire à cela. Il dit que simplement les choses sont restées à mi-route, plus ou moins avortées, à savoir qu’est-ce que cela veut dire le meurtre primitif du Grand Homme ? Je pense qu’il pense la même chose à propos du Bouddha. Et bien sûr, dans l’histofire des avatars de BOUDDHA, on trouverait bien des choses où il retrouverait son schéma, légitimement ou non, que c’est pour ne pas avoir, au fond, poussé jusqu’au bout le développement du drame, jusqu’au bout, à savoir jusqu’au terme de la rédemption chrétienne, que ces religions autres en sont restées là.

[...] pour que quelque chose dans l’ordre de la loi donc soit véhiculé, il faut que ceci passe : par le chemin tracé par le drame primordial, par celui qui s’articule dans Totem et Tabou, à savoir celui du meurtre du père et, comme vous le savez, ses conséquences.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 16 mars 1960

[ judaïsme ] [ spécificité ] [ différence ] [ particularité ] [ hypothèse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

signifiant

C’est-à-dire un élément qui a ces deux propriétés, ces deux dimensions, d’être lié synchroniquement à une batterie d’autres éléments qui lui sont substituables ; d’autre part, d’être disponible pour un usage diachronique, c’est-à-dire la formation d’une chaîne, la constitution d’une chaîne signifiante.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Conférence de Bruxelles sur l'éthique de la psychanalyse, 9 mars 1960

[ définition ] [ concept psychanalytique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

itérations

Analysant la charge des " mots/sons " chez Maeterlinck, ou l’usage du " leitmotiv "* chez Wagner, il constate de manière prémonitoire que la répétition engendre un sens et une valeur différents de ceux habituellement accordés au mot, qui entre alors dans une sphère " plus surnaturelle " et baigne dans une " atmosphère spirituelle ". Poussant plus loin cette constatation le recours à Moussorgsky, à Debussy et à Schönberg lui permet de distinguer un " Beau extérieur " et un " Beau intérieur ", celui, dit-il, " …vers lequel nous pousse une nécessité intérieure lorsqu’on a renoncé aux formes conventionnelles du Beau… ". Nécessité qui, en musique, s’exprime par les dissonances et bientôt l’atonalité, toutes choses surprenantes et laides pour celui qui n’est attiré que par l’apparence et l’imitation, et qui n’admet pas comme " … sacrés tous les procédés qui permettent de manifester la personnalité de l’artiste… "

Auteur: Tio Bellido Ramon

Info: KANDINSKY, p. 9 *emprunt à la langue allemande, das Leitmotiv (" motif directeur "), formé du verbe leiten (" conduire ", " diriger ") et du nom Motiv (" motif "). Il est apparu pour la première fois en 1860, au sujet des œuvres de Richard Wagner et de Franz Liszt.

[ dépaysement ] [ quête ] [ beaux-arts ] [ idiosyncratique ] [ spécialisation ] [ approfondissement ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

proto-dinosaure

Gaiasia jennyae est une fascinante créature préhistorique récemment découverte, qui vivait il y a environ 280 millions d'années, soit 40 millions d'années avant l'apparition des dinosaures.Voici ses principales caractéristiques :

1. Anatomie : Longueur totale d'environ 2,5 mètres, Crâne impressionnant de plus de 60 cm de long, Tête plate en forme d'abattant de toilette, Mâchoires entrelacées adaptées à la chasse. Membres relativement petits

2. Habitat et comportement : Vivait dans les marais et les lacs du sud de la planète, dans l'actuelle Namibie. Prédateur aquatique, chassant à la manière des crocodiles. Probablement le superprédateur de son écosystème. 

3. Classification : Considéré comme un prototétrapode ou tétrapode à tige, Lié aux colosteids, un groupe d'animaux amphibiens éteints, Présente des caractéristiques intermédiaires entre les poissons et les premiers tétrapodes

4. Importance scientifique : sa découverte pourrait forcer les chercheurs à reconsidérer l'histoire évolutive des quadrupèdes. Offre de nouvelles perspectives sur l'évolution précoce des tétrapodes. Sa présence dans l'hémisphère sud (Gondwana) est particulièrement intéressante pour les scientifiques.

Gaiasia jennyae représente donc une découverte majeure qui enrichit notre compréhension de la vie sur Terre bien avant l'ère des dinosaures.

Auteur: perplexity.ai

Info: juillet 2024

[ hybride ] [ monstre des marais ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

hommes-femmes

Selon ce dernier [l’enseignement traditionnel extrême-oriental], il suffit que deux individus de sexe opposé se fréquentent, sans même qu’il y ait entre eux un contact corporel, pour que s’éveille, dans l’être le plus profond de chacun, une énergie spéciale, ou "fluide" immatériel, appelé tsing. Celui-ci dérive de la polarité du yin et du yang […]. Cette énergie tsing est une spécification de la force vitale la plus enfouie, tsri, et croît en proportion du degré de sexualisation de l’homme et de la femme, du degré de yang et de yin présents chez l’un et l’autre en tant qu’individus.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, page 36

[ attirance sexuelle ] [ magnétisme ] [ complémentarité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

sexualité

[…] le désir sexuel est un phénomène complexe, dont le fait physiologique n’est qu’une partie ; l’excitation sexuelle, essentiellement psychique, constitue l’élément premier qui, sous certaines conditions, provoque l’excitation physique et déclenche progressivement tous les phénomènes physiologiques qui accompagnent cette excitation, mais qui souvent sont absents avant celle-ci. Sur ce plan, un meilleur éclairage ne pourra venir que d’une métaphysique du sexe, non d’une psychologie ou d’une physiologie du sexe. Mais on peut d’ores et déjà pressentir que l’union des corps, prise en elle-même, n’est que le mécanisme sur lequel s’appuie et dans lequel se canalise un processus d’ordre supérieur, qui transporte cette union et pour qui celle-ci n’est que la partie d’un tout.

Auteur: Evola Julius

Info: Métaphysique du sexe, traduit de l’italien par Philippe Baillet, éditions L'âge d'homme, Lausanne, 2005, pages 34-35

[ immanence-transcendance ] [ iniatique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

prophète

Tout repose donc sur la notion de Moïse l’Égyptien et de Moïse le Midianite. Moïse l’Égyptien est le Grand Homme, le Législateur, et aussi le Politique, le Rationaliste, celui dont FREUD prétend découvrir la voie dans l’apparition historique à une date précise, au XIVème siècle avant JÉSUS-CHRIST de la religion d’AKHÉNATON attestée par des découvertes récentes. C’est à savoir quelque chose qui promeut la fonction unique, l’unitarisme de l’énergie d’où rayonne, si l’on peut dire, la distribution du monde symbolisée par l’organe solaire. 

Le personnage qu’est Moïse l’Égyptien est pour FREUD au-delà des débris humains de cette première entreprise d’une vision entièrement scientifique, rationaliste du monde, qui est supposée dans cet unitarisme, qui est unitarisme du réel, unité substantielle du monde centrée dans le soleil, et dont vous savez que l’histoire de l’Égypte a démontré l’échec. À savoir qu’à peine disparu AKHÉNATON, le fourmillement des thèmes religieux, multipliés en Égypte plus qu’ailleurs, le pandémonium des dieux reprend le dessus et la barre, et réduit à néant toute la réforme d’AKHÉNATON. Un homme garde avec lui le flambeau de cette visée rationaliste, c’est Moïse l’Égyptien qui choisit un petit groupe d’hommes pour les mener à travers l’épreuve qui les rendra dignes de fonder une communauté acceptant à sa base ces principes. [...]

Et il y a Moïse le Midianite, le gendre de JETHRO, et c’est celui-là dont FREUD nous enseigne que la figure a été confondue avec celle du premier, Moïse le Midianite que FREUD appelle aussi celui du Sinaï, de l’Horeb. C’est en effet bien là la question. C’est celui-là qui entend surgir du buisson ardent la Parole, à mes yeux, tout à fait décisive, qui ne saurait être élidée en la matière. FREUD l’élide, cette parole fondamentale qui est celle-ci : "Je suis, non pas... comme toute la gnose chrétienne a essayé de le faire entendre, c’est-à-dire de nous introduire dans des difficultés concernant l’être qui ne sont pas près de finir, et qui peut-être n’ont pas été sans compromettre ladite exégèse ...celui qui est", mais "Je suis ce que je suis". [...]

Pour tout dire, Moïse le Midianite me paraît poser son problème propre, celui que je voudrais bien savoir : en face de qui, en face de quoi il était sur le Sinaï et sur l’Horeb.

Mais enfin, faute d’avoir pu soutenir l’éclat de la face de celui qui a dit "Je suis ce que Je suis", nous nous contenterons du point où nous sommes, de dire que le buisson ardent en somme c’était la Chose de MOÏSE et puis de la laisser là où elle est, quitte à supputer les conséquences qu’ont eu la révélation de ces choses.

Auteur: Lacan Jacques

Info: 16 mars 1960

[ judaïsme ] [ psychanalyse ] [ monothéisme ]

 
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philosophie de la renaissance

L’ancienne dialectique, véritable et naturelle, fut cependant, dit Ramus*, altérée et corrompue par Aristote, qui y introduisit l’artifice et la fausseté. Pour Ramus, c’était sa mission que de faire retrouver à l’art dialectique sa forme "naturelle", sa nature préaristotélicienne, socratique et antique. Cette dialectique est l’image, dans la mens, de l’éternelle lumière divine. Ce retour à la dialectique est un retour de l’ombre à la lumière. C’est une voie pour monter et descendre des spéciaux aux généraux et des généraux aux spéciaux, comparable à la chaîne d’or d’Homère qui va de la terre au ciel, du ciel à la terre. […] il exalte sa dialectique vraie et naturelle comme une sorte de mystère néo-platonicien, une voie pour quitter les ombres et retourner à la lumière de la mens divine.

Rapportée à cet arrière-plan, la méthode dialectique commence à perdre une part de sa rationalité apparente. C’est un "savoir ancien" que Ramus renouvelle. C’est une vision de la nature du réel, à travers laquelle il peut unifier la multiplicité des apparences. En imposant l’ordre dialectique à chaque sujet, l’esprit peut monter et descendre des spéciaux aux généraux et vice versa. La méthode ramiste commence à apparaître comme une conception presque aussi mystique que l’Art de Raymond Lulle, qui impose à chaque sujet les abstractions des Dignités divines et qui accomplit aussi la montée et la descente.

Auteur: Yates Frances Amelia

Info: L'art de la mémoire, de l’anglais par Daniel Arasse, éditions Gallimard, 2022, pages 338-339 *Pierre de La Ramée

[ apparence rationnelle ] [ substrat occulte ] [ influences ]

 
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philosophie de la renaissance

De tous les réformateurs des méthodes éducatives au XVIe siècle, le plus éminent – ou celui qui s’est le mieux mis en valeur – est Pierre de La Ramée, plus connu sous le nom de Pierre Ramus. […]

Le dialecticien français, qui fit tellement de bruit en simplifiant les méthodes d’enseignement, naquit en 1515 et mourut en 1572, assassiné comme huguenot lors du massacre de la Saint-Barthélemy. Cette mort le fit valoir auprès des protestants, qui accueillaient également avec plaisir ses réformes pédagogiques, car ils y voyaient un moyen d’échapper aux complications de la scolastique. Au rang des complications dont Ramus fit place nette, on trouve celle du vieil art de la mémoire. Ramus supprime la mémoire en tant que partie de la rhétorique et, du même coup, il supprime la mémoire artificielle. Ce n’est pas qu’il ne se souciât pas de la mémorisation. Au contraire, le mouvement ramiste en faveur de la réforme et de la simplification de l’éducation tendait en particulier à fournir une nouvelle et meilleure façon de mémoriser tous les sujets. Ce but devait être atteint grâce à une nouvelle méthode, selon laquelle chaque sujet serait disposé selon "l’ordre dialectique". Cet ordre était exprimé par un schéma où les aspects "généraux" ou globaux des sujets venaient en premier ; de là, on descendait, par une série de dichotomies classifiées, aux aspects "spéciaux" ou individuels. Une fois qu’un sujet était disposé selon cet ordre dialectique, il était mémorisé dans cet ordre et à partir de la présentation schématique : c’est le fameux résumé de Ramus.

Comme l’a dit Ong, la vraie raison pour laquelle Ramus pouvait se passer de la mémoire comme partie de la rhétorique c’est que "l’ensemble de son schéma des arts, fondé sur une logique topique, est un système de mémoire locale".

Auteur: Yates Frances Amelia

Info: L'art de la mémoire, de l’anglais par Daniel Arasse, éditions Gallimard, 2022, pages 328-329

[ résumé intellectuel ]

 

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