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bouddhisme

[…] bien que se plaçant dans la ligne des réformateurs upanishadiques (antiritualistes), Bouddha nie et refuse les résultats auxquels ceux-ci sont arrivés. La spéculation upanishadique était arrivée aux résultats suivants : le fondement de l’Univers est l’ "esprit pur", Brahman ; le véritable Soi de l’homme est l’âtman, lui aussi "esprit pur", immortel, éternel ; l’âtman est identique au Brahman et c’est en la découverte, en la réalisation de cette identité que consistent la béatitude de l’homme et son salut. Bouddha prend le contrepied de cette théorie : d’une part, il nie l’existence d’un esprit cosmique, du Brahman ; d’autre part, il nie l’existence du Soi, de l’ "âme" (âtman, purusha) humaine. […] Pour le Bouddha, l’Univers, la vie, l’ "âme" sont […] transitoires, en devenir incessant, et, comme tels, "douloureux" et "illusoires". La seule chose que Bouddha accepte sans réserve de l’héritage spirituel pan-indien, orthodoxe, c’est l’idée du karma (loi de la cause et de l’effet). […]
En même temps qu’il s’oppose au ritualisme védique (le sacrifice, que fait-il d’autre, en effet, sinon d’enfoncer l’homme encore plus profondément dans le cycle karmique des causes et des effets ?) et qu’il repousse les résultats auxquels avait abouti la spéculation upanishadique et post-upanishadique, - au sujet notamment de l’existence de Brahman et d’un Soi (âtman, purusha) qu’elle concevait indépendant de la vie psychomentale – Bouddha repousse également les excès mystiques des diverses écoles mystiques-contemplatives qui lui étaient contemporaines. […]
Le message du Bouddha s’adressait à l’homme en tant que tel, à l’homme pris dans le rets de la transmigration, à l’homme qui souffre. Pour Bouddha, de même que pour le Yoga (soit classique, soit baroque, sous toutes ses formes), le salut ne s’obtient qu’à la suite d’un effort personnel, d’une expérience. Les vérités révélées par Bouddha n’ont pour résultat le salut que si elles sont éprouvées expérimentalement, que si elles sont actualisées, réalisées.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" pages 183 à 186

[ résumé ] [ philosophie ] [ expérience individuelle ] [ adogmatisme ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

chat de Schrödinger

La mécanique quantique décrit (dit-on) le chat confronté à la machine infernale de Schrödinger comme se trouvant dans un état superposé à la fois mort et vif. Or, on trouve qu’à l’issue de l’expérience le chat est dans un état soit mort soit vif. La (prétendue) description quantique du chat ne s’accorde pas ici avec ce qu’on voit de lui. Des dizaines de stratégies théoriques ont été proposées pour échapper à cette apparente contradiction. Mais lorsqu’on examine ce paradoxe dans un esprit réflexif, inspiré de la démarche de Bohr, on s’aperçoit que les palliatifs ou "solutions" techniques sont inutiles, car la contradiction apparente ne surgit de rien d’autre que de l’usage répété et incertain du mot "état". L’"état" théorique superposé du chat semble contredire son état manifeste, observationnel. Cette contradiction apparente disparaît dès qu’on a compris que l’" état" quantique, loin de décrire ce qu’est le chat, permet seulement d’estimer les chances qu’on a de l’observer ainsi ; que loin de traduire un état au sens propre et complet du terme, le vecteur d’"état" quantique n’est qu’un symbole permettant d’évaluer la probabilité de trouver le chat dans l’un de ses deux états physiologiques. Après tout, nul n’a jamais demandé à une évaluation probabiliste de révéler d’avance l’état (au sens propre et complet) de ce sur quoi elle porte, et nul ne devrait donc espérer révéler ou engendrer l’état observé du chat à partir des probabilités quantiques. Le seul aspect non-conventionnel de la théorie quantique est la structure particulière (non-additive, interférentielle) de son calcul des probabilités, bien différente du calcul classique, car adaptée à la contextualité des phénomènes microscopiques. Et le seul problème résiduel consiste donc à raccorder (au moins approximativement) cette structure non-classique des probabilités avec celle, additive, qui vaut pour les événements mutuellement exclusifs constatés au laboratoire. Ce dernier problème, beaucoup plus restreint que le problème initial, est résolu par les théories de la décohérence.

Auteur: Bitbol Michel

Info: http://www.actu-philosophia.com/Entretien-avec-Michel-Bitbol-autour-de-La-520

[ erreur catégorielle ]

 

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éthique

S'il était possible qu'il se dégage des pages d'un livre une réelle puanteur, ce serait le cas pour celui-ci [l'autobiographie de Dali] [...]. Mais cela étant, il reste que Dali est un dessinateur exceptionnellement doué. C'est un exhibitionniste et un carriériste, mais ce n'est pas un imposteur. Il a cinquante fois plus de talent que la plupart des gens qui s'en prennent à sa moralité et ricanent devant ses tableaux. Et si l'on considère à la fois ces deux séries de faits, on se trouve face à un problème qui, en l'absence de toute base sérieuse d'accord, fait rarement l'objet d'une véritable discussion.
(...)
Ce que revendiquent en fait les défenseurs de Dali, c'est une sorte d'immunité artistique. L'artiste doit être exempté des lois morales qui pèsent sur les gens ordinaires. [...] On voit à quel point cette théorie est fausse si on l'applique à la criminalité ordinaire. [...] Si Shakespeare ressuscitait demain, et si l'on découvrait que sa distraction favorite consiste à violer des petites filles dans des voitures de chemin de fer, nous ne lui dirions sûrement pas de continuer à agir de la sorte sous prétexte qu'il écrira peut-être un nouveau Roi Lear.
(...)
Dali est un bon dessinateur et un être humain répugnant. L'un n'exclut pas l'autre et, en un sens, ne l'affecte même pas. Ce que nous demandons avant tout à un mur, c'est qu'il tienne debout. S'il tient debout, c'est un bon mur, et savoir à quoi il sert est une tout autre question. Et pourtant, le meilleur mur du monde mérite d'être abattu s'il entoure un camp de concentration.
(...)
Il représente un symptôme de la maladie du monde. L'important n'est pas de le dénoncer comme une crapule qui mériterait d'être cravachée en public, ni de le défendre comme un génie au-dessus de toute critique, mais de découvrir pourquoi il fait montre de ces aberrations particulières.

Auteur: Orwell George

Info: in L'immunité artistique. "Benefit of Clergy"

[ beaux-arts ] [ morale ]

 

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dévouement individualiste

L’intellectualisation consiste en somme dans le processus de diffusion de l’abstraction intellectuelle dans le comportement d’être qui ne sont pas des intellectuels, mais qui y sont devenus réceptifs par la vulgarisation de la pensée idéologique. Cette abstraction renonce au raisonnement, au contact des actions concrètes, pour envisager les choses essentiellement sous l’angle des intentions vagues, des velléités et des fins indéterminées, en entretenant une sourde révolte contre un monde considéré comme débile, en tout cas insensible à la gravité des idées abstraites. Il en résulte une insatisfaction contestataire, souvent ensevelies dans des âmes dépitées face à l’incompréhension prétendue des autres, sous prétexte qu’ils seraient insensibles aux immenses malheurs d’un monde à sauver. L’imagination se dépouille de toute ironie pour devenir sérieuse et compassée, comme s’il fallait par exemple être à tout instant à l’écoute du Tiers Monde, à l’affût des conversations pour débusquer les ombres du racisme, prêt à manifester en faveur de la paix ou disposé à libérer le genre humain chaque fois d’une autre aliénation. L’événement le plus insignifiant est interprété comme déterminant pour le destin du monde. Tout se passe comme si on voulait nous condamner à une existence chagrine, dépourvue de tout humour et de toute gaîté. En fin de compte tout sentiment s’épuise dans un sentimentalisme militant et toute émotion dans une dramatisation sentencieuse. L’insatisfaction se traduit le plus souvent par un ténébreux mécontentement pour la profession qu’on occupe. En effet on se plaît à rêver d’une profession seconde, sous la forme par exemple d’une velléité de s’engager aux côtés des médecins sans frontières, sans aucune qualification dans le domaine de la santé, rien que pour jouer avec son désir indistinct de dévouement dans toutes sortes d’associations humanitaires, fraternelles ou soi-disant culturellement libératrices (féminisme, écologisme, etc.). La priorité écologique par exemple n’est pas donnée à une réflexion sur les conditions de la sauvegarde de la nature, mais à la manifestation rhétorique* préconisant cette sauvegarde.

Auteur: Freund Julien

Info: Politique et impolitique, page 11

[ popularisation ] [ erreur catégorielle ] [ amateurisme ]

 

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réalisation métaphysique

Si Abdallah, converti à l’Islam et sanscrisant, me fait lire les livres de René Guénon. Que serait-il advenu de moi si j’avais rencontré ceux-ci aux temps de ma jeunesse, alors que je plongeais dans la Méthode pour arriver à la vie bienheureuse et écoutais les leçons de Fichte, du plus docile que je pouvais ? Mais, en ce temps, les livres de Guénon n’étaient pas encore écrits. A présent, il est trop tard ; “les jeux sont faits, rien ne va plus”. Mon esprit sclérosé se plie aussi difficilement aux préceptes de cette sagesse ancestrale, que mon corps à la position dite “confortable” que préconisent les yogis, la seule qui leur paraisse convenir à la méditation parfaite; et, à vrai dire, je ne puis même parvenir à souhaiter vraiment celle-ci, cette résorption qu’ils cherchent de l’individu dans l’Être éternel. Je tiens éperdument à mes limites et répugne à l’évanouissement des contours que toute mon éducation prit à tâche de préciser. Aussi bien le plus clair profit que je retire de ma lecture, c’est le sentiment plus net et précis de mon occidentalité ; en quoi, pourquoi et par quoi je m’oppose. N’importe ! Ces livres de Guénon sont remarquables et m’ont beaucoup instruit, fût-ce par réaction. J’admets volontiers les méfaits de l’inquiétude occidentale, dont la guerre même reste un sous-produit; mais la périlleuse aventure où nous nous sommes imprudemment lancés valait la peine qu’elle nous coûte, valait la peine d’être courue. A présent, du reste, il est trop tard pour reculer; nous devons la mener plus avant, la mener jusqu’au bout. Et ce “bout”, cette extrémité, je tâche de me persuader que c’est Dieu, fût-il atteint par notre ruine. Il faudrait sans doute la “position confortable” pour mener à maturité cette pensée. En attendant, je persévère dans mon erreur; et je ne puis envier une sagesse qui consiste à se retirer du jeu. Je veux “en être” et dût-il m’en coûter.

Auteur: Gide André

Info: 1943

[ évitement ] [ justifications ] [ force de l'habitude ]

 

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subversion

Ce que les gnostiques avaient fait au judaïsme d’abord, au christianisme ensuite, les Beatles, à travers leur pop music, pleine et légère, complexe de toute la culture européenne et simple comme un enfant qui danse, l’avaient fait au rock. "Nous avons combattu la loi, écrit John Lennon en 1978 dans son livre Éclats de ciel écrits par ouï-dire, et la loi a perdu."

Ce n’est pas en rejetant la loi qu’on s’extrait de son emprise, mais en la pervertissant, en la métissant et en l’épissant. Les gnostiques furent d’abord de grands parodistes, insistant sur le ratage de la Création et l’imbécillité congénitale du dieu à l’origine de notre monde. L’auteur du Deuxième Traité du grand Seth est formel : "Et une voix, celle du Cosmocrator, s’éleva alors vers les anges : “Je suis Dieu et il n’y en a pas d’autre que moi.” Mais je me mis à rire gaiement à la vue de sa vanité." Ce que comprirent les gnostiques, c’est que, pour se dépêtrer d’une fiction totalisante, il faut accumuler les fictions singulières, dissipatrices, noyautées par le vide qui les fonde, le secret qu’elles révèlent (Dieu n’existe pas, moi non plus, donc je suis Dieu et tout est possible) et autour duquel elles tournent. C’est même la seule condition de la liberté et le seul athéisme qui sache rire. "Leur “simplicité” consiste à vrai dire dans le rejet total de la discipline" (Tertullien).

La gnose n’a jamais créé d’ordres du monde que pour les contraindre à se révéler ultérieurement comme des absurdités grotesques et terribles, ce qui fit de ses praticiens les cibles systématiques de tous les pouvoirs organisés. "Il me semble, écrit encore Lennon dans Éclats de ciel écrits par ouï-dire, que les seuls chrétiens dignes de ce nom étaient (sont ?) les gnostiques, qui croient en la connaissance de soi, c’est-à-dire en la nécessité de devenir des Christ, de trouver le Christ qui est en soi."

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Pop yoga

[ ouverture ] [ indépendance ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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envie du pénal

Si nous étions authentiquement démocrates nous nous demanderions à quelles lois nous devons obéir.

Plus nous réclamons des lois, plus nous sommes coupables, car notre besoin de lois n'est qu'une défense, une manière de tenir à distance notre désir qui nous apparaît entaché d'innommables péchés...

Le péché, c'est le manque dans l'Autre, dont résulte la castration symbolique.

Si le sujet l'assume, il devient un désirant, s'il s'y soustrait, il restera un coupable.

Le point de départ d'une éthique du sujet de l’inconscient consiste à ne pas ignorer notre jouissance, car qu'on le veuille ou non, nous en sommes intégralement responsables. La jouissance n’est pas à confondre avec le plaisir, la jouissance c’est le plaisir du déplaisir. Pour Lacan, le désir est ce qui vient border la jouissance, l’accès au désir se paie d’un sacrifice de la jouissance, qui change alors de signe et devient un bien en permettant de payer le prix de l’accès au désir: "Le désir, ce qui s'appelle le désir suffit à faire que la vie n'ait pas de sens à faire un lâche. Et quand la loi est vraiment là, le désir ne tient pas, mais c'est pour la raison que la loi et le désir refoulé sont une seule et même chose, c'est même ce que Freud a découvert." (Kant avec Sade)

La loi ne saurait se concevoir sans son envers, l'instance obscène qui bombarde le sujet de ses commandements contradictoires: le surmoi.

Arrivé à une nouvelle porte de la Loi, K découvre que derrière le masque des apparences, il n'y a rien ...rien si ce n'est une répugnante substance visqueuse de jouissance palpitant dans la monstruosité obscène de son hors-sens ; loin de la visée traditionnelle où la Loi est présentée dans sa perspective d'universelle neutralité, chez Kafka la Loi doit assumer son statut de bricolage inconsistant, pénétré de bout en bout par la jouissance...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 13.01.2021

[ culpabilité ] [ compensation ]

 

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injonction contradictoire

C’est donc la logique de la communication qui met le schizophrène en danger. [...]

Bateson traduit sa formule [double bind] par "approche et rejet" provoqués par l’angoisse de la mère ; mais je pense que la seule logique d’un processus d’approche et de rejet n’aboutira pas inévitablement à une schizophrénie. C’est cette logique de "double bind" traduite dans une dialectique du corps vécu, c’est-à-dire c’est la "logique" de la spatialité, qui aboutit à une schizophrénie. Si l’approche et le rejet sont compris comme un mouvement entre parties et totalité du corps, ce monde clos du "double bind" ne permet plus aucune autre issue que la destruction. On ne peut être partie du corps de la mère et, subitement, exister seul dans un monde fragmentaire.

Le drame dans la famille d’un schizophrène consiste en ce que les parents – et surtout la mère – ont besoin du corps de leur enfant pour se sécuriser dans leur peau. Cette participation au corps de l’enfant se traduit dans le langage. [...] tant que l’enfant est vécu comme partie du corps de sa mère, et par ce fait soumis au désir et à la parole de la mère, celle-ci est gentille et contente. Malgré cela, elle repousse l’enfant pour ne pas montrer qu’elle a besoin de cette symbiose. Si, à la suite de ce rejet, l’enfant essaie de se libérer, pour mener seul, dans ses limites à lui, une existence avec une identité à lui, la mère intervient pour récupérer "cette partie d’elle-même" qu’elle est en train de perdre. Tant que l’enfant aide la mère à se sécuriser, tout va bien. Si l’enfant cherche à devenir objet du désir de sa mère – ou d’une autre personne – tout se gâte ; car la mère n’a pas tout à fait acquis son identité et, par ce fait, comble les limites de son corps par son enfant : elle est incapable de développer un désir libre.

Auteur: Pankow Gisela

Info: "Structure familiale et psychose", éditions Flammarion, 2004, pages 79-80

[ description ] [ logique ]

 

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temporel-éternel

Vous faites référence à un passage bien connu des Évangiles : "Que toute personne soit soumise aux autorités supérieures, car il n’y a point d’autorité qui ne vienne de Dieu, et les autorités qui existent ont été instituées de Dieu. C’est pourquoi celui qui s’oppose à l’autorité résiste à l’ordre que Dieu a établi." (Épître aux Romains) Ces mots ont été abondamment commentés par les penseurs chrétiens, qui en ont livré des interprétations très diverses. L’une de ces lectures a donné naissance à l’augustinisme politique, dont la postérité est importante. Elle consiste à dire qu’un chrétien doit se conformer aux lois et, dans notre histoire française, elle a sans doute trouvé sa synthèse la plus forte dans le principe de la monarchie absolue. Elle a eu de vilains rejetons puisqu’elle a justifié la passivité presque totale de l’Église de France face au gouvernement de Vichy et ses diverses abjections durant la Deuxième Guerre Mondiale. Au point que les évêques français ont solennellement déclaré à ce sujet, en 1997, que "dans leur majorité, les autorités spirituelles, empêtrées dans un loyalisme et une docilité allant bien au-delà de l’obéissance traditionnelle au pouvoir établi, sont restées cantonnées dans une attitude de conformisme, de prudence et d’abstention (…)".



On peut faire une lecture différente de ce passage de l’épître aux Romains : toute autorité tire sa légitimité du fait de réaliser la volonté de Dieu. Dès lors, l’esprit critique est aiguisé et on est forcément conduit à se poser la question suivante : y-a-t-il des autorités qui font la volonté de Dieu ? Sur quels critères juger ? Comment procéder avec celles qui violent cette volonté de Dieu ? Dans ces questions prend racine l’anarchisme chrétien, présent aussi bien chez Dorothy Day que chez Jacques Ellul. Dans tous les cas, les Évangiles nous incitent à adopter un regard critique sur l’autorité. Souvenons-nous de saint Augustin qui s’interrogeait dans La Cité de Dieu : "Sans la justice, les États sont-ils autre chose que de grandes troupes de brigands ?".

Auteur: Giuliani Foucauld

Info: https://philitt.fr/2021/11/04/foucauld-giuliani-lexistence-du-christ-est-profondement-politique/

[ remise en question ] [ révolte ]

 

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physicien

Il [Hendrik Lorentz] nous aide à progresser et à nous dépasser. Avec une logique très serrée, il appuie son raisonnement sur les hypothèses suivantes : le siège du champ électromagnétique, c’est l’espace vide. Dans cet espace il n’y a qu’un vecteur du champ électrique, et qu’un vecteur du champ magnétique. Ce champ est produit par les charges électriques atomiques sur lesquelles le champ exerce à son tour les forces pondéromotrices. Une liaison du champ électromoteur avec la matière pondérale se produit uniquement parce que les charges élémentaires électriques sont rigidement liées aux particules atomiques de la matière. Mais pour la matière, la loi du mouvement de Newton reste valable.

Sur cette base simplifiée, Lorentz fonde une théorie complète de tous les phénomènes électromagnétiques alors connus, ainsi que ceux de l’électrodynamique des corps en mouvement. C’est une œuvre d’une extrême logique, très claire et très belle. [...] Le seul résultat non explicable par la théorie, c’est-à-dire sans hypothèse supplémentaire, s’appelle alors la célèbre expérience Michelson-Morley. Or sans la localisation du champ électromagnétique dans l’espace vide, cette expérience ne peut conduire à la théorie de la relativité restreinte. Le progrès décisif consiste à appliquer les équations de Maxwell à l’espace vide ou, comme on disait alors, à l’éther.

H. A. Lorentz a même trouvé la transformation qui porte son nom, "transformation de Lorentz", sans y observer des caractères de groupe. Pour lui, les équations de Maxwell pour l’espace vide n’étaient applicables que pour un système de coordonnées déterminé, celui qui paraissait se distinguer par son repos relativement à tous les autres systèmes de coordonnées. Ceci présentait une situation vraiment paradoxale parce que la théorie paraissait restreindre le système d’inertie plus étroitement que la mécanique classique. Cette circonstance explicable d’un point de vue empirique devait conduire à la théorie de la relativité restreinte. [...]

Tout ce qui venait de cet esprit supérieur était clair et beau comme une œuvre d’art et on avait l’impression que sa pensée s’exprimait facilement et aisément.

Auteur: Einstein Albert

Info: "Comment je vois le monde", traduction de l’allemand par Maurice Solovine et Régis Hanrion, Flammarion, 2017, pages 52 à 54

[ conceptualisations ] [ éloge ] [ hommage ]

 

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