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geek

Ils en ont attrapé un autre aujourd'hui, c'est partout dans les journaux. "Un adolescent arrêté dans un scandale de crime informatique", "Hacker arrêté après une falsification bancaire" ...
Putains les gars. Ils sont tous pareils.
Mais n'avez-vous jamais, dans votre psychologie à trois balle de techno cerveau des années 50, jeté un oeil derrière les yeux du pirate ? Ne vous êtes vous jamais demandé ce qui l'a fait cliquer, quelles forces l'ont façonné, ce qui peut l'avoir moulé?
Je suis un hacker, entrez dans mon monde...
Le mien est un monde qui commence avec l'école... Je suis plus intelligent que la plupart des autres enfants, cette merde qu'ils nous enseignent m'ennuie ...
Putain de mauvais élève. Tous les mêmes.
Je suis au lycée ou au collège. J'ai écouté les enseignants expliquer pour la quinzième fois comment réduire une fraction. Je comprends très bien. "Non, madame Smith, je ne montre pas mon travail, je le fais dans ma tête..."
Putain. Il a probablement copié. Ils sont tous pareils.
J'ai fait une découverte aujourd'hui. J'ai trouvé un ordinateur. Attendez une seconde, c'est cool. Il fait ce que je veux. S'il fait une erreur, c'est parce que j'ai merdé. Pas parce qu'il ne m'aime pas... Ou se sent menacé par moi.. Ou pense que je suis un âne intelligent.. Ou que je n'aime pas l'enseignement et suis à la mauvaise place...
Putain de gamin. Tout ce qu'il fait c'est de jouer à des jeux. Tous pareils.
Et puis c'est arrivé... une porte s'est ouverte vers un monde... surgissant via la ligne téléphonique comme l'héroïne au travers des veines d'un toxicomane, pulsion électronique envoyée, quête du refuge des incompétences au jour le jour... Une planche de salut est trouvée. "C'est ça ... c'est à ça que j'appartiens..." Je connais tout le monde ici... même si je ne les ai jamais rencontrés, n'ai jamais parlé avec eux, peut-être jamais en entendu parler... Je vous connais tous ...
Putain de môme. Encore vissé à sa ligne téléphonique. Tous pareils ...
Tu parles qu'on est tous les mêmes... A l'école on nous a alimentés à la cuillère avec de la nourriture pour bébé alors qu'on avait de l'appétit pour du steak... les morceaux de viande que vous avez laissé passer à travers étaient pré-mâchés et sans saveur. Nous avons été dominés par les sadiques, ou ignorés par les apathiques. Les rares qui avaient quelque chose à enseigner nous trouvaient disposés, mais ces profs là sont comme des gouttes d'eau dans le désert.
C'est notre monde maintenant... monde de l'électron et du commutateur, de la beauté du baud. Nous faisons usage d'un service déjà existant sans payer pour ce qui pourrait être bon marché si ce n'était pas exploité par des gloutons profiteurs, et vous nous nommez criminels. Nous explorons... et vous nous nommez malfaiteurs. Nous cherchons le savoir... et vous nous appelez criminels. Nous existons sans couleur de peau, sans nationalité, sans dénomination religieuse... et vous nous appelez criminels. Vous construisez des bombes atomiques, vous faites des guerres, vous tuez, trichez, nous mentez et essayez de nous faire croire que c'est pour notre propre bien, bref nous sommes des criminels.
Oui, je suis un criminel. Mon crime est d'être plein de curiosité. Mon crime est de juger les gens par ce qu'ils disent et pensent, pas par ce à quoi ils ressemblent. Mon crime est d'être plus malin que vous, quelque chose que vous ne me pardonnerez jamais.
Je suis un pirate, et ceci est mon manifeste. Vous pouvez arrêter cette personne là, mais vous ne pouvez pas nous arrêter tous... après tout, nous sommes tous les mêmes.

Auteur: Loyd Blankenship

Info: Le Manifeste du Hacker, 8 janvier 1986. Sous le pseude de : Le Mentor

[ liberté ] [ refuge ] [ Internet ]

 

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lassitude

Dans l’ennui, je dirais, ce qui nous arrive, c’est que nous accédons à une perception douloureuse de la répétition, la répétition se donne à nous sous le biais du monotone et par cette dimension du monotone, ce qui se produit, si vous y pensez bien, vous verrez que ça coïncide avec quelque chose... je m’excuse d’aller un peu vite, mais je crois qu’on peut le dire quand même ...ça correspond avec quelque chose de l’ordre de l’usure de la métaphore paternelle.

Les métaphores s’usent : regardez un mot d’esprit, il fait de l’effet un temps, un mot d’esprit s’use, une fois usé, effectivement il est monotone. Je dirais que l’usure de la métaphore, l’effet de cette usure... et cette usure se produit justement sous l’effet de l’impact de ces signifiants qui persistent dans le Réel et qui sont corrodants sur la métaphore ...cette usure, je dirais qu’elle est liée à l’apparition du déchet dans notre univers. [...]

L’usure de la métaphore, vous pouvez repérer qu’elle est lié à l’apparition dans notre univers du déchet,

– que ce déchet soit de l’ordre subjectif avec ce qu’on appelle la culpabilité ou le péché,

– ou que ce déchet soit même l’apparition de ce déchet qu’est notre corps propre dans la mesure ou notre corps dans la perspective de cet ennui ou de cette monotonie, ce qui lui arrive, c’est qu’il peut se mettre parfois à être, je dirais, soumis à une loi qui serait la loi exclusive du réel, je veux dire la loi de la pesanteur, je veux dire par là que lorsque notre corps se mettrait à se manifester par le fait qu’il pèse parce qu’il ne serait soumis qu’à la loi de la pesanteur, eh bien, vous avez là, l’accentuation de la fonction de ce déchet qu’est notre corps tout à l’opposé, si vous voulez, quand le corps est soumis à cet autre Réel qui est celui du signifiant qui l’allège, ce qui fait que vous voyez certaines personnes marcher dans la rue qui semblent ne pas peser, qui semblent être comme une plume, quel que soit leur poids, c’est quelque chose de cette nature et on peut dire que ce déchet qu’est le corps quand il se met à peser, eh bien, nous pouvons l’opposer à ce qui arrive au corps quand brusquement il s’allège, il s’allège par exemple dans la fête ou dans le repas totémique, ou tout simplement dans l’amour, dans le coup de foudre, la foudre sidération, ce que représente pour un homme ce signifiant de haute intensité psychique qu’est la femme, ce signifiant sidérant, il faut reconnaître qu’il a le pouvoir, en suscitant l’amour - et puis le terme de ce terme de femme fatale nous fait peut-être sentir que par cette fatalité, ce que l’homme rencontre de fatal, c’est quelque chose de l’ordre du signifiant du Nom du Père - eh bien, qu’est-ce qui se passe quand on perd la tête dans l’amour, ou le corps c’est que vous devenez tellement légers ou allégés que comme à la limite, comme le maniaque vous perdez votre lest, vous devenez fous, ne pesez plus rien, vous perdez le corps, la tête.

Et alors ce que je voulais vous signaler, c’est que cette consomption ou cette consumation du reste qu’est cette consumation du corps quand il ne pèse plus, eh bien, repérez que justement dans le repas totémique ou dans les fêtes qui sont étudiées dans les sociétés magiques, les restes, corrélativement à l’incorporation du père, il y a cette cérémonie, ce qui a été peu retenu par Freud, qui consiste à brûler les restes.

Auteur: Didier-Weill Alain

Info: La topologie et le temps, intervention lors du séminaire de Jacques Lacan, 8 mai 1979

[ causes ] [ calcification ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

thérapie

Musique du cerveau - chaque cerveau a une bande sonore, probablement plusieurs. Pouvons-nous la faire travailler pour nous ?
Chaque cerveau a une bande sonore. Son tempo et tonalité changent, selon l'humeur, l'armature de l'esprit et autres dispositifs du cerveau lui-même. Quand cette bande sonore est enregistrée et rejouée - avec les premiers secours, ou les pompiers - elle peut affiner leurs réflexes pendant une crise, et calmer leurs nerfs après.
Lors de la dernière décennie, l'influence de la musique sur le développement cognitif et les études, avec le bien-être émotif, est devenue un champ très couru d'étude scientifique. Pour explorer la pertinence potentielle de la musique avec ces réponses d'urgence, le Dept of Homeland Security's Science & Technology Directorate (S&T) a commencé une étude sous forme d'entrainement neurologique appelée "musique de cerveau" qui utilise de la musique créée à l'avance à partir des propres ondes cérébrales des auditeurs afin de les aider à traiter des maux comme l'insomnie, la fatigue, et les maux de tête provenant d'environnements stressants. Le concept de "musique de cerveau" est d'utiliser la fréquence, l'amplitude, et la durée de sons musicaux pour déplacer le cerveau d'un état impatient vers un état plus détendu.
"La tension vient d'une réponse d'urgence au travail, aussi nous sommes intéressés à trouver des moyens pour aider les ouvriers à rester au top de leur job au travail et d'obtenir un repos de qualité quand ils subissent la pression" dit le manager du S&T Program Robert Burns. "notre but est de trouver de nouveaux moyens pour aider les gens des premiers secours à exécuter leurs tâche au meilleur niveau possible, sans augmenter les tâches, la formation, ou leur niveaux de stress."
Si le cerveau "compose" la musique, le premier travail des scientifiques et d'"attraper" les notes, et c'est exactement ce que le Human Bionics LLC of Purcellville fait. Chaque enregistrement est converti en deux compositions musicales uniques, conçues pour déclencher les réponses naturelles du corps, par exemple en améliorant la productivité au travail, ou pour aider à s'ajuster à des horaires changeant constamment au travail.
Les compositions sont médicalement démontrées comme favorisant un de ces deux états mentaux chez chaque individu : la relaxation - pour réduire le stress et améliorer le sommeil ; et la vigilance - pour améliorer la concentration et la prise de décision. Chaque musique de 2-6 minutes est une composition exécutée sur un instrument simple, habituellement un piano. La musique de relaxation peut ressembler à "une sonate mélodique genre Chopin," tandis que la partie pour la vigilance peut avoir "plutôt le genre Mozart" dit Burns. (il semble donc qu'il y ait un génie classique - ou peut-être deux - en chacun de nous. Écouter une musique d'alerte instrumentale ici : www.dhs.gov/xlibrary/multimedia/snapshots/st_brain_music_active.mp3.
Après que leurs ondes cérébrales aient été mises en musique, on donne à chaque personne un programme d'écoute spécifique, personnalisé à son environnement et besoins de travail. Si elle est utilisée correctement, la musique peut amplifier la productivité et les forces, ou déclencher des réponses naturelles du corps à l'effort.
La musique créée par le Human Bionics LLCest testée comme partie du programme de S&T Readiness Optimization Program (ROP), est un programme de bien-être qui combine l'enseignement de la nutrition et l'entrainement cérébral afin d'évaluer une population de gens de premier secours, d'agents fédéraux, de la police, et des sapeurs-pompiers. Un groupe choisi de sapeurs-pompiers locaux sera le premier à participer au projet.
Ce composant de "musique de cerveau" ou dispositif de protection en cas de renversement, est dérivé d'une technologie brevetée et développée à l'université de Moscou pour employer les ondes cérébrales comme mécanisme de rétroaction afin de corriger certaines conditions physiologiques.
Dans les termes de John Locke, le philosophe britannique, la "musique de cerveau" apporterait une nouvelle signification à son expression célèbre :"un esprit sain dans un corps sain, constitue une courte, mais complète description, de l'état de bonheur en ce monde."
Reste alors Cervantes, qui a écrit : "Celui qui chante effraye et éloigne ses ennuis."

Auteur: Internet

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Kali Yuga

Nous somes actuellement dans l'ère des cinq dégénérescences, à une époque où un bon éon est en train de s'achever. Par "nous", je ne fais pas référence à notre génération, ni même à une période en incluant une ou deux précédant la nôtre. Notre ère est la même que celle du Bouddha Sakyamouni : lui aussi est né et a enseigné durant ces temps dégénérés. Le bon éon a eu ses propres bouddhas, les quatre premiers. Nous sommes extrêmement chanceux qu'un bouddha se soit manifesté dans cet éon difficile. Pendant de nombreuses et nombreuses générations, des êtres ont vécu et continuent de vivre dans des conditions trés difficiles. Pour désigner ces conditions, on parle des "cinq dégénérescences", ou des cinq crises. Celles-ci sont aussi courantes de nos jours qu'elles l'étaient il y a deux mille ans.

La vie physique : la durée de la vie humaine se limite à environ cent ans. Même avec les avancées de la médecine moderne et la possibilité d'avoir une alimentation saine, cette espérance de vie reste limitée. Nos corps physiques sont sujets à de nombreuses maladies capables d'abréger notre existence.

L'époque : nous sommes soumis à des conditions environnementales précaires, résultats de notre karma collectif. Nous sommes controntés à de nombreuses catastrophes naturelles qui peuvent frapper à tout moment, telles que les ouragans, les tornades, les tremblements de terre, les innondations, les incendies, et les guerres soudaines déclenchées par des individus stupides.

L'imperfection des êtres : notre nature actuelle n'est pas parfaite. Même si nous avons le potentiel de la développer de façon positive, ce n'est pas notre tendance, car nos nombreuses imperfections, telles que l'agressivité, entravent nos possibilités de nous améliorer.

Nous vivons une époque où la plupart des gens nuisent les uns aux autres. Nous nous retrouvons au beau milieu de guerres et d'un climat de violence et d'exploitation. Beaucoup de gens subissent de terribles atrocités perpétrées par leurs semblables. Nous sommes aussi cruels envers les animaux, et les animaux eux-mêmes s'attaquent les uns aux autres. Le mal que les êtres vivants s'infligent mutuellement est à son paroxysme.

Les vues erronées : l'ennui avec les vues erronées, c'est qu'elles créent de nombreux problèmes dans le monde. Les points de vue imparfaits des masses trouvent leurs racines dans la saisie égocentrique, la confusion et l'égoïsme. Ces erreurs de mode de pensée perpétuent dans la société l'injustice et une discrimination néfaste. Les vues erronées se sont malheureusement taillé leur place dans tous les domaines de la vie - que ce soit le système social comme celui religieux, culturel, politique ou juridique.

Emotions perturbatrices : partout, les gens sont sous l'emprise des émotions négatives. En fait, les émotions perturbatrices s'élèvent constamment, de façon très naturelle. Bien que, pour elles, il existe des remèdes, leur mise en application se révèle être une tâche plutôt ardue. Si nous souhaitons développer ne serait-ce qu'une vertu infime, nous devons exercer un grand effort, car la plupart du temps les émotions négatives nous submergent tout simplement.

Nous pouvons observer que l'époque qui est la notre est particulièrement mauvaise. Pratiquement tous les êtres vivants agissent presque exclusivement poussés par leur esprit qui est dans un état d'affliction. La plupart du temps, même la première impulsion à agir se fonde sur un esprit affligé et est lié à un mauvais karma. Ce que nous accomplissons, nous l'accomplissons uniquement pour notre bienfait. Même ceux qui, dans leur vie, essayent de faire le bien, de pratiquer le dharma ou autre chose de positif rencontreront de nombreux obstacles dans leur existence. Si on les compare à ceux qui vivent de façon malhonnête et sont motivés par ce qui est négatif, nous voyons que ces derniers ont tendance à vivre longtemps et à connaître le succès. Un horrible leader peut être réélu par exemple ! En cette sombre époque, il n'y a pratiquement aucune méthode dans le dharma qui puisse être un bon remède, mis à part la pratique de l'échange de soi avec autrui.

Auteur: Shamar Rinpoché

Info: Lo Djong, la voie vers l'Eveil.

[ chaos ] [ fin de cycle ] [ historique ] [ jugement pessimiste ]

 
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Ajouté à la BD par Neshouma

vitupération

ET ces pauvres demeurés humains, singes savants, posés là par "Dieu c'est qui ?"... pour nommer les choses... bla bla... les définir par de petits murs de lettres. Et ça, comment s'appelle hein ? Comment ?... Une TRUELLE... ah bon ?! vachement intéressant. Perso je l'aurai définie comme une petite pelle manuelle plate... Et le chaud, vous savez, cette sensation ?... mais oui, ce qui est chaud, comme le soleil... Vous dites comment ? CA CHAUFFE ? C'est comme ça qu'on le formule ?... Et le froid, ça FROIDE alors?... Non, ça froide pas ? Ah bon, ça brûle... intéressante non logique... Comme tout pouvait tourner en rond... tous ces débiles, abusés par l'ordre, les conventions, tout ce chenit... destinés à l'origine à établir une saine communication entre les être, communication vite métamorphosée en tromperies ressassées, quasi pédagogiques de faits, décors de cartons pates maintenant solidement fixés sur leurs socles de corail... Accumulation perverse, toujours plus solides, installées tous azimuts... médiatiques, politiques... militaires... professionnelles, sociétales... Le faux partout, des masques "sur et sous" les apparences... Et tous menés par leurs petits intérêt, le pognon, Mammon, niark niark, ravi lui... mort de rire le Mammon... Jamais le dernier pour les rassurer, ces crétins... (...) Il voyait défiler ces gamins et il allait devoir leur enseigner un truc... quelque chose... Mais quoi? Aaah, de la musique. Ach so, vont ânonner quoi alors ? Le solfège ? ce truc qui pue la mort des bourgeois séculaires... ou carrément recopier de ces vieilleries classiques qui réconfortent à peine les vieux et les installés, ceux qu'ont plus envie de se faire bousculer, les morts tièdes du convenu agréé par les habitudes... Par la paresse et les convenances qui pensent pour vous. Non créativité véritable, mort, abrutissement, hébétude du surtravail et du stress qui, une fois abandonnés, ne laissent plus place qu'au vide mou, passés au papier de verre du médiatique fédérateur. Monstre repu non pensant, lancinament bourré jusqu'à la gueule par les gouttes incessantes du jus siroteux qui suinte des médias formatés... Tous, jusqu'à la dernière virgule.. Tous... Satiété.

- Bon, les enfants, aujourd'hui on s'en fout, voilà... le son c'est le son... vouloir le mettre sur papier c'est une arnaque, ça veut rien dire... écoutez un peu cette même mélodie jouée par machin avec sa guitare saxophone, ou machine avec sa voix... Eh oui, vous entendez la même phrase musicale, écrite ici... Etonnant, non ?... Et si ces deux mélodies s'étaient ressemblées c'eut été de la tromperie les gars, parfaitement... - Quoi ? A cause des timbres différents... mais j'espère bien petits connards, et alors ? C'est parce qu'on a mis des mots sur les sensations qu'on se portes mieux ?... Pauvres naïfs, continuateurs de l'ennui du monde, robots inorganiques, sans vraie fiente dedans... Allez plutôt mourir, tristes sopalins jamais utilisés, inutiles... Crottes propres. Et cette saleté d'âge, qui vient vous brouiller tout, couches et couches superposées, tant d'expériences contradictoires, vérités contredites, sagesses éphémères... Inversées folies, dictons à trois coups... Langages verrouilleurs de l'esprit... Qu'est alors devenue la force vive qui nous animait ? Qui, en dépit des emmerdes accumulées, nous faisait aller de l'avant... Cette force qui nous permettait de faire et d'observer tout en même temps... Tels d'impériaux brises glaces dans les banquises urbaines, heures de pointes... femmes et des hommes,... C'est quand même ahurissant, cette réalité qui ne vous montre qu'une infime partie du bouillonnement qui tressaute dans ses intérieurs... petits être diables-lumières, tous différents dans leurs similitudes, chacun engoncé dans sa monade... Sa monade dans la grande monade des hommes. la nôtre, ouais, ouais... T'as déjà communiqué avec une autre monade ?... A part celle de ton chien... MAis non, laisse tomber, y'a que la notre... monade si terne, blabaltant ad infinitum avec elle-même... Il est où le gnière qui communique avec les dauphins, les fourmis, les bougainvilliers... graviers... Hein ? Réponse, rien, nada... Personne... Personne, tu m'entends... Des singes malins qui ne se commettent qu'entre eux, sans réels soucis des autres espèces, essences, races, systèmes... L'homme, moi l'homme... om OME... heaume... home... Aume... Mon cul !! Que sais-je ?.... Moi qui ne fais pas de réserve pour l'avenir, préférant le détruire... Oui Monsieur, pas besoin... Pourquoi faire ?... La nature me donne tout... C'est du DU tout ça, ben voyons. Du DU pour moi ! Et ceux qui sont contre je les enfiente, surmerde, compisse... Doigts d'honneurs devant vos faces d'empaffés mous, juste capables de penser à vos petits frichtis... Salopes, SALOPES... Et ne me parlez pas, vous puez du bec... et de l'âme

Auteur: Mg

Info: 14 janv. 2013

[ écologie ] [ environnement ] [ colère pulsionnelle ]

 

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rêve

Sitôt après avoir bien déjeuné, le père Anselme rejoignit son potager. Il faisait encore trop chaud pour arroser. Il s'installa confortablement sur un banc, à l'ombre du figuier.

Les poireaux qui la veille étaient rangés comme de vaillants petits soldats, se mirent à se tordre dans tous les sens. Ils répétaient en chœur: Nous voulons marcher, courir, gambader et sauter dans les flaques quand il pleut.

— C'est impossible, vous n'avez qu'un seul pied, vous ne pourriez avancer qu'à cloche-pied, et croyez-moi, c'est très fatigant. Contentez-vous de grandir.

C'est alors qu'éclata un joyeux tumulte dans le carré des choux : Nous voulons qu'Anselme nous chante la chanson.

— Calmez-vous voyons, je ne sais pas chanter, et je ne connais aucune chanson.

— Tout le monde connaît cette chanson, elle est à la mode de chez nous. Tu dois savoir la chanter avec ton doigt, ton coude, ton genou, ton pied et ton nez.

— Bon, c'est d'accord, je m'en vais vous satisfaire, en essayant de ne point me rompre les os !

Le père Anselme se pencha, s'agenouilla et gesticula tant et si bien, que l'on crut voir dans le jardin, tourner le manège enchanté.

Le râteau enlaça la pelle en souriant de toutes ses dents, et l'entraîna dans un irrésistible pas de danse, tandis que la bêche marquait le tempo.

Les arrosoirs très excités, se prirent par la anse, faisant s'entrechoquer leurs corps d'acier, qui faillirent perdre leurs pommes!

Une sauterelle qui sautait dans l'herbette, s'écria: C'est jour de fête, faisons des galipettes, des bonds et des courbettes, de jolies pirouettes, sans pour autant perdre la tête !

Lili la tortue qui venait quémander une feuille de salade, fut tellement surprise de voir Anselme vagabonder à quatre pattes, qu'elle faillit tomber à la renverse.

Quand Anselme se releva, il crut naïvement avoir ramené la sérénité dans le potager.

C'était compter sans les carottes et les navets, qui se chamaillaient pour des broutilles sans intérêt, tandis que la terre bâillait d'ennui et se lamentait: Comment les faire taire, quelle galère ! Fort heureusement, il me reste mes chères pommes de terre qui se contentent de peu, et ne cessent de se multiplier sans rien demander.

Les carottes acceptaient les navets qui tournaient rond, mais détestaient ceux qui poussaient en long. De quel droit osez-t-ils imiter leur si gracieuse silhouette, alors qu'ils avaient cette peau blême, triste à pleurer !

Les navets accusaient les carottes de frivolité: Des coquettes dépourvues de jugeote, qui passaient la majeure partie de leur temps à peaufiner la beauté de leur teint, des prétentieuses ne songeant qu'à paraître afin d'occuper le devant de la scène !

Face à ces querelles de voisinage, Anselme se sentait impuissant et cela le rendait un peu triste. Mais une gentille coccinelle vint lui murmurer à l'oreille: Soyez sans crainte père Anselme, tout va bien, ce n'est pas la fin des haricots !

Justement, parlons-en des haricots ! C'est quoi cette manie qui les pousse à grimper toujours plus haut ! Impossible d'attraper les gousses qui pendent au sommet. Anselme aimerait voir ses bras s'allonger, devenir des rames capables d'accrocher les nuages.

Cela fit rire Zoé qui se balançait sur sa toile: Que tu es drôle père Anselme, que ferais-tu d'un nuage, cette chose molle, froide et mouillée ?

— Tu n'es qu'une minuscule araignée Zoé, qui ne voit pas plus loin que le bout de son fil !

— Peut-être, mais sur mon fil, je deviens funambule, tandis que toi sur tes deux pieds, tu es souvent bien ridicule ! Pourtant j'aime le bruit de ton pas, le son de ta voix, l'habileté de tes mains, et surtout ton regard quand il se perd dans les nuages.

— Je vais t‘expliquer pourquoi petite sorcière ? Quand je regarde les nuages, j'attrape des milliers de rêves qui me font la vie plus belle !

—Tu as parfois des idées bizarres père Anselme, si tu veux rêver, commence par dormir.

— C'est exactement ce que je vais faire. Rien de tel qu'une bonne sieste pour réconforter un vieux jardinier, dont les os commencent à rouiller.

Un bourdon curieux vint tournoyer autour du banc sur lequel Anselme s'était allongé, tandis qu'une fourmi intriguée lui chatouillait le menton, et qu'un lézard gris se promenait sur sa casquette.

Anselme sursauta, se redressa, se frotta les yeux et constata avec bonheur, que la paix régnait dans son jardin.

Auteur: Lacroix-Pesce Marie

Info: Chahut dans le potager !

[ conte ] [ historiette ] [ légumes ] [ comptine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

spectacle

Qu'est-ce qui captive, ou ennuie, les adolescents au musée ?
Les jeunes qui vont au musée s'ennuient si les oeuvres d'une salle affichent toutes le même style. En revanche, ils apprécient les tableaux présentant beaucoup de détails.
On a tendance à croire que les adolescents ne sont pas intéressés par les musées, mais est-ce vraiment le cas ? Et, lorsqu'ils en visitent un, qu'est-ce qui leur plaît et les incite à revenir ?
Laure Martin-Le Mével s'est penchée sur la façon dont la perception des adolescents à l'égard du musée traditionnel peut se modifier à la suite d'une expérience de visite.
Pour mener à bien ses travaux, elle a demandé à six adolescents âgés de 14 à 16 ans de visiter l'exposition Il était une fois l'impressionnisme : chefs-d'oeuvre de la peinture française du Clark, présentée au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) d'octobre 2012 à janvier 2013.
Elle a également mené deux entrevues individuelles avec chacun d'eux, l'une avant la visite et l'autre après. Ces entrevues, combinées avec la visite du musée, lui ont permis de décrire le processus de modification de leurs perceptions en révélant les médiateurs de la visite et les médiations qui se sont opérées chez des adolescents pendant la visite.
Un médiateur est ce qui attire l'attention (autres visiteurs, environnement physique, oeuvres, descriptions, etc.) tandis que la médiation est une action qui se produit au contact du médiateur (rêver, comprendre, se projeter, admirer, comparer, refuser...).
Ce qui les rebute, ce qui les attire
Les tableaux Ferme dans les Landes (Théodore Rousseau, 1867) et Charmeur de serpents (Jean-Léon Gérôme, 1879) sont les deux oeuvres qui ont le plus retenu l'attention des jeunes. Bien que fort différents, ces tableaux ont en commun d'être de grandes toiles aux détails nombreux et aux couleurs voyantes.
Fait intéressant, durant la visite du MBAM, les jeunes ont indiqué que la présence d'un autre adolescent était un élément rassurant pour eux. Par contre, la présence des autres visiteurs - qui étaient souvent agglutinés devant des toiles et qui empêchaient de bien voir l'oeuvre - les a gênés. De plus, ils étaient parfois ennuyés par la redondance qu'affichaient quelques salles exhibant une série d'oeuvres au style similaire. " La diversification des oeuvres devrait être un élément à considérer pour éviter l'ennui chez les jeunes, au même titre que la composition de l'espace ou le choix de l'accompagnateur", mentionne Laure Martin-Le Mével.
Par ailleurs, les participants ont grandement apprécié les tableaux qui présentaient beaucoup de détails de même que les courts récits qui accompagnaient certaines toiles. Les panneaux explicatifs qui contenaient des anecdotes - et plus particulièrement celles ayant un ton humoristique - rendaient l'oeuvre et l'artiste encore plus intéressants à leurs yeux.
Laure Martin-Le Mével a constaté que différentes médiations se sont manifestées pendant la visite du musée.
Par exemple, au contact d'un tableau très coloré, les adolescents à l'imagination foisonnante ont dit s'être mis à rêver; les moins familiarisés avec les musées ont acquis une compréhension des oeuvres grâce aux descriptions les accompagnant; enfin, devant une peinture affichant moult détails, les jeunes au profil artistique ont parlé d'admiration.
Elle a noté à cet égard que tous les participants ont rapporté s'être inventé des histoires en regardant certains tableaux et en lisant leurs descriptions. Cela s'explique selon elle par le fait que rêver est une médiation accessible à tous. " Contrairement aux autres médiations, on n'a pas besoin de savoir peindre ou d'avoir des connaissances en histoire de l'art pour rêver devant une toile ", précise-t-elle.
C'est pourquoi elle estime que la visite du MBAM a permis aux jeunes de se forger des connaissances bien à eux, de développer progressivement un " sentiment de compréhension qui les aide à se sentir davantage à l'aise et à leur place au musée ".
Pour elle, les adolescents sont parfaitement capables de s'intégrer et de s'intéresser à l'univers muséal et chaque visite constitue une nouvelle mise en condition qui viendra modifier la visite suivante, laquelle enrichira à son tour la prochaine expérience muséale !
" Le goût de l'art n'est pas inné, conclut Mme Martin-Le Mével. Lorsqu'il visite un musée, l'adolescent entre en contact à la fois avec l'art et avec différents éléments et c'est à travers ces relations qu'émergent des actions qui, en s'accumulant, vont définir ce qu'est l'art pour ces adolescents. "
À la lumière de ses observations, Laure Martin-Le Mével suggère aux musées traditionnels :
- d'associer des peintures avec des photos d'environnements géographiques familiers du public pour leur permettre de comparer ou de se projeter;
- de placer des éléments de l'exposition au centre des salles ou de proposer des salles avec des formes atypiques pour accentuer leur intérêt;
- de présenter dans une même salle quelques oeuvres qui diffèrent radicalement des autres; de privilégier les oeuvres colorées et avec des détails.

Auteur: Internet

Info:

[ adolescents ] [ sociologie ] [ art pictural ]

 

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autodestruction

Voyez-vous, dans ce beau pays, le suicide devient, avec le temps, une évidence. Pensons à Benoit Violier. Chacun aura dit "Mon Dieu, mais quel mystère !" Mais enfin chers amis, ouvrez les yeux... Tout indique, dans ce monde, surtout à partir d'un certain âge, que le suicide s'impose. Pensez à tout ce qu'apporte à la société cet auto-stop de l'individu conscient et responsable :

- Il retire de la planète une partie du problème, certes infime, lui. Une planète, plus assez grande et généreuse pour supporter le poids des virus humains. Il fait sa part.

- Il s'évite une fin de vie toujours plus remplie d'emmerdes. Emmerdes pour tout le monde. Lui, sa famille, la société. Agoniser dans l'ennui à l'intérieur d'un EMS des mois ou des années, ou dans un appartement protégé, tout ça pour engraisser big pharma, des assureurs qui ne prennent aucun risque et des chefs de services imbus... Non merci.

- Il démontre que l'ultime liberté, c'est celle de partir

- Il reconnait sa propre médiocrité

- Il démontre par l'exemple qu'il est un athée véritable. Façon de dire à Dieu : "Tu ne veux pas me licencier, je démissionne"

- Quel camouflet ! Pour ceux qui lui ont reproché de ne pas avoir de plomb dans la tête. (Attention, ne marche pas avec les tranquillisants)

- Il pourra aussi expliquer des choses, profitant de l'effet de choc, les phrases qu'on laisse en ces occasions un surcroît de poids. Comme : "Il n'y a jamais eu de démocratie qui ne se soit suicidée" ou "Je me suicide par respect pour la vie, en effet je considère que ma vie a cessé d'être digne de moi".

- Il montre une espérance : celle que la mort à plus à offrir que la vie

- Il pose une question insoluble : suis-je mon propre bourreau ou ma propre victime ?

- Il démontre une fois pour toute qu'il avait, finalement, du courage.

- Il peut faire acte de visionnaire. Pour autant qu'il ait annoncé son acte auparavant, il démontre être un des rares à avoir connu le jour et l'heure de sa mort !

- Il fait preuve de tout puissance. D'un coup d'un seul, il éteint l'univers.

- Il fait raquer son assurance-vie, cette immense salope, miroir parfait du cul-de-sac dans lequel l'humain occidental s'est engagé, aidant ainsi à affaiblir un système financier qui fait dégueuler. Système contre lequel il continue de lutter par delà sa mort.

- Il atteste, comme l'a dit Havelock, la grandeur de sa civilisation ; celle où la population a élevé son système nerveux et intellectuel jusqu'à un point de tension si grand que parfois il se casse au niveau de l'individu.

- Il fait certes souffrir ses mômes, mais s'ils sont assez grands et indépendants, il leur apporte un peu de chamboulement positif dans une société gnian-gnian au point de ne plus voir qu'elle s'auto asphyxie à force de vouloir éloigner tout ce qui peut se rapporter à la souffrance et à la mort. Le CO-vid en fut le parfait exemple.

- Il donne une occasion supplémentaire aux crétins convenus de croire que l'équipement originel de l'homme, soi-disant supérieur à celui de toute autre espèce, comporterait quelque erreur ou défectuosité innée qui le prédispose à l'autodestruction.

- Il montre l'exemple pour le futur, quand, comme disait Cioran, le suicide sera devenu un devoir.

- Il démontre que, finalement, il est un vrai entrepreneur... Pas un velléitaire. Avec cette preuve puissante de son engagement, à l'image de la phrase de Michaud dans Poteaux d'angle : "Certains restent en vie seulement par timidité. L'effort nécessaire pour mettre fin au souffle, au sempiternel battement du coeur, à tout ce qui en soi persiste à durer serait si grand, et si péremptoire la décision qu'elle serait comme venue d'un autre, d'un de ceux-là mêmes précisément faits pour la vie et ses entreprises et pour y demeurer le plus longtemps possible. Ce serait in extremis changer de personnalité, la détruire et soi en plus."

- Il débarrasse sa femme d'un compagnon, devenu lassant dans le meilleur des cas.

- Selon l'état d'esprit il pourra aussi arguer de toute une série d'autres motivations. Il l'aurait aussi fait : par pudeur, par discrétion, par peur de la mort (ce qui parait un comble mais ne l'est pas). Par lassitude ou paresse (voilà enfin une vraie raison)... Par vengeance... Parfois même par curiosité. Mais plus volontiers pour emmerder son créancier, sa communauté... Par spleen amoureux ou d'impuissance, genre : "Avec tous ces connards qui existent... On manque de gens qui se suicident ; en plus ce ne sont jamais ceux qu'il faudrait."

Etc, etc.

Concluons pour l'heure avec ce bon vieux Cioran.

"Je passe mon temps à conseiller le suicide par écrit et à le déconseiller par la parole. C'est que dans le premier cas il s'agit d'une issue philosophique ; dans le second, d'un être, d'une voix, d'une plainte..."

 

Auteur: Mg

Info: 13 fév. 2016

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âme

Panpsychisme, l'esprit des pierres La plupart pense que tous les humains sont conscients, ainsi que beaucoup d'animaux. Certains, comme les grands singes, semblent même être timides comme nous. D'autres, comme les chiens et les chats, les porcs, manquent d'un sens de l'ego mais ils semblent éprouver les états intérieurs de plaisir, etc... Pour les créatures plus petites, comme des moustiques, nous ne sommes pas aussi sûrs et n'avons pas de scrupules pour les massacrer. Quant aux plantes, elles n'ont évidemment pas d'esprit, excepté dans des contes de fées. Et encore moins les choses non vivantes comme les tables et les pierres. Les Atomes Mentaux "Si l'évolution fonctionne en douceur, une certaines forme de conscience doit être présente à l'origine même des choses. On constate que les philosophes évolutionnistes commencent à en poser le principe. Chaque atome de la galaxie, supposent-ils, doit avoir eu un atome original de conscience lié avec lui. Les atomes mentaux... sont alors fondu en de plus grandes consciences : nous-mêmes et peut-être chez nos camarade-animaux." James William, Principes de Psychologie 1890 Tout paraît de bon sens. Mais le bon sens n'a pas toujours été un si bon guide pour comprendre le monde et sa partie la plus récalcitrante à notre compréhension à l'heure actuelle est bien la conscience elle-même. Comment les processus électrochimiques de notre cerveau, peuvent-ils exister et donner ce jeu en technicolor de la conscience, avec ses transports de joie, ses coups d'angoisse et autres moments de contentement doux alternant avec l'ennui ?... Voici peut-être une des dernières frontières des sciences. Elle nourrit les énergies intellectuelles de la communauté scientifique, les psychologues, philosophes, physiciens, informaticiens et aussi, de temps en temps, le Dalai Lama. Ceci amène certains à une hypothèse un peu folle. Peut-être, disent-ils, que l'esprit n'est pas limité aux cerveaux de quelques animaux. Peut-être est-il partout, présent dans chaque atome, des électrons et neutrinos jusqu'aux galaxies, sans exclure les choses de taille moyenne comme un verre de l'eau ou une plante en pot. Il n'aurait donc pas soudainement surgi quand quelques particules physiques sur une certaine planète se sont retrouvées, après évolution, dans la bonne configuration. Mais plutôt : il y a une conscience dans le cosmos depuis toujours. Cette doctrine que la substance du monde est fondamentalement esprit s'appelle panpsychisme. Il y a quelques décennies, le philosophe américain Thomas Nagel a montré que c'était une conséquence logique de quelques faits raisonnables. D'abord, nos cerveaux se composent de particules matérielles. Ensuite ces particules, dans certains arrangements, produisent des pensées et des sentiments subjectifs. Troisièmement, les propriétés physiques ne peuvent expliquer en elles-mêmes la subjectivité. (Comment l'ineffable expérience qui consiste à goûter une fraise pourrait-elle résulter en équations physiques ?) Nagel a donc théorisé que les propriétés d'un système complexe comme le cerveau ne surgissent pas simplement dans l'existence à partir de nulle part. Elles doivent dériver des propriétés des constituants de ce système. Ces constituants doivent par conséquent avoir eux-mêmes des propriétés subjectives - propriétés qui, dans les bonnes combinaisons, s'ajoutent jusqu'à donner nos pensées et sentiments intérieurs. Et comme les électrons, les protons et les neutrons constituant nos cerveaux ne sont pas différent de ceux qui constituent le reste du cosmos l'univers entier doit donc se composer d'infimes morceaux de conscience. Nagel n'est pas allé jusqu'au panpsychisme, mais aujourd'hui il peut constater quelque qui ressemble à une mode. Le philosophe australien David Chalmers et le physicien Roger Penrose d'Oxford ont parlé de lui. Dans le livre récent "La conscience et sa place dans la nature," le philosophe britannique Galen Strawson défend le panpsychisme contre de nombreuses critiques. Comment se pourrait-il, demandent les sceptiques, que des morceaux d'esprit poussière, avec des états mentaux vraisemblablement simples, se combinent-ils pour former le genres d'expériences mentales compliquées que nous autres humains vivons ? Après tout, quand on rassemble un groupe de personnes dans une salle, leurs différents esprits ne forment pas un esprit collectif simple. (Quoique!) Ensuite il y a le fait incommode qu'on ne peut pas scientifiquement tester cette affirmation qui, par exemple, dirait que la lune a un fonctionnement mental. (Et cela s'applique aussi aux gens - comment pourrez-vous démontrer que vos camarades de bureau de ne sont pas des robots sans connaissance, comme le commandant Data sur "Star Trek" ?) Il y a aussi cette idée un peu pernicieuse : si quelque chose comme un photon peut avoir des proto-émotions, proto-croyances et proto-désirs. Que pourrait alors être le contenu du désir d'un photon?.. Devenir un quark, ironise un anti panpsychisme. Il est plus facile de parodier le Panpsychisme que le réfuter. Mais même si cette recherche de compréhension de la conscience s'avère être un cul-de-sac, cela pourra éventuellement nous aider à nous élever au-dessus de nos pensées conventionnelles de la perspective cosmique. Nous sommes des êtres biologiques. Nous existons parce que nous sommes des autos réplications de nous-mêmes. Nous détectons et agissons sur l'information de notre environnement de sorte que nos réplications continuent. En tant que sous-produits, nous avons développé des cerveaux qui, nous voulons voir comme les choses les plus complexes de l'univers. Mais pensons à la matière brute. Prenez un rocher. Il ne semble pas faire grand-chose, en tout cas pour ce qui est d'animer nos perceptions. Mais à un nano niveau il se compose d'un nombre inimaginable d'atomes reliés par des liaisons chimiques flexibles, ondoyantes et s'agitant ensembles à des cadences que même notre ordinateur géant le plus rapide pourra envier pour encore longtemps. Et ils ne 'agitent pas au hasard. Les intestins du rocher "voient" l'univers entier au moyen de signaux gravitationnels et électromagnétiques qu'ils reçoivent sans interruption. Un tel système pourrait être regardé comme un processeur polyvalent d'informations, dont la dynamique intérieure pourrait refléter n'importe quelle séquence des états mentaux que nos cerveaux traversent. Et là où il y a de l'information, dit le panpsychisme, il y a de la conscience. Ainsi le slogan de David Chalmers, "l'expérience est information de l'intérieur; la physique est information de l'extérieur." Mais le rocher ne se démène pas lui-même comme résultat de toute cette "réflexion". Pourquoi le devrait-il ? Son existence, à la différence de la nôtre, ne dépend pas d'une lutte pour la survie et la reproduction. Il est indifférent à la perspective d'être pulvérisé. Etant poète on pourrait voir le rocher comme un être purement contemplatif. Et on pourrait dessiner cette morale que l'univers est, et a toujours été, saturé d'esprit. Même si nous autres snobs darwiniens reproducteurs retardataires sommes trop fermés pour le réaliser.

Auteur: Holt Jim

Info: Fortean Times 18 Nov. 2007

[ matière ] [ monade ] [ minéral ] [ métaphysique ] [ chiasme ]

 

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pamphlet

Coucou ! C’est moi, me revoilà. Vous ne me reconnaissez pas ? Pourtant, vous m’avez chaque année dans votre cheminée.

C’est moi, oui, Big Father, avec ma grande barbe hydrophile, mon traîneau à clochettes et des cadeaux dégueulasses plein ma hotte, emballés dans du splendide papier clignotant.

Vous ne m’avez pas vu venir, une fois de plus ? C’est normal. Personne ne sait jamais comment je débarque. Chaque année, je trompe mon monde. On ne m’entend pas arriver, et puis un matin, c’est fait, ça y est, tout est joué. La torture des fééries recommence.

Une fois encore, j’ai réussi à suspendre, pendant la nuit, mes guirlandes grotesques en travers des rues, comme autant d’insultes anonymes. Une fois encore, mes boules multicolores et mes illuminations pernicieuses sont apparues aux vitrines. Sans que personne me voie. Sans que personne me voie jamais. Une fois encore, ma grande terreur s’installe. Les semaines vont se dérouler comme des veilles funèbres. Les gens vont courir partout, épouvantés, le long des façades, avec leurs paquets obligatoires. Il est revenu, ça y est, il s’est réinstallé, celui qu’on redoutait. Celui dont on évitait même de prononcer le nom, de crainte de le voir surgir. C’est fait. La Bête est là. L’Eminence rose est de retour. La ville n’existe plus, ni la vie, ni rien. Tout est redevenu Noël.

Comme je m’amuse, à contempler la joie qu’ils affichent et à connaître le fond noir de leurs âmes angoissées ! Qu’ils me craignent, pourvu qu’ils me célèbrent ! En vérité, ma menace les rend malades bien avant décembre. Chaque année, on voudrait espérer que je ne vais pas revenir. Chaque année, on me sent approcher comme un mal inconnu, un cauchemar, une fièvre. Le Père Noël fait peur. L’année dernière, au restaurant, j’en ai entendu plusieurs, à voix basse, dès la fin d’octobre, qui parlaient de moi avec la trouille au ventre : "Qu’est-ce que tu fais pour les fêtes ? – Mais je ne sais pas. – Comment, tu ne sais pas ? – Non, pas encore. – Tu n’as rien prévu ? Mais tu es fou ! Il faut que tu t’en occupes ! Noël c’est demain ! Et la Saint-Sylvestre ! Tu ne te rends pas compte ! D’ici quinze jours, peut-être huit, il y aura des trucs partout ! Des guirlandes ! Des boules lumineuses !"

Oui, je flanque la panique ; mais il n’y a que depuis quelques années que je commence, chez certains, je le sais, à susciter de la haine.

Oh ! pas une haine bien dangereuse ! Rien de grave. Le monde est beaucoup trop définitivement ensucré, gnangnantifié et sans retour, colonisé par les bonnes intentions, la prudence et les mièvreries, pour que je me sente en péril. L’horreur du bonheur est peut-être une idée neuve en Europe mais elle ne risque pas de faire beaucoup d’émules. Je sais qu’il y en a, chaque année, qui rêvent de vomir tout le mal qu’ils pensent de ma fête du Cœur venimeuse, de cette apothéose ravageante de l’approbation du monde, de cette culmination de la résignation enfestée. Mais je suis bien tranquille. J’ai été si souvent honni pour de mauvaises raisons que les excellentes de maintenant ne risquent pas d’être saisies avant longtemps.

Tout semble avoir été dit contre moi. la critique est recuite. C’est mon plus beau triomphe, d’avoir fatigué jusqu’à ceux qui me détestent. Quel ennui les saisit, quel accablement, dès qu’ils envisagent de me vitupérer ! Quelle sensation effarante d’inutilité ! Ils savent déjà tout ce qu’on va leur balancer ! Les accusations de banalité, de trivialité, qu’ils vont endurer ! Rentrer dans le lard du Père Noël, cette vieille porte ouverte ? Composer le millième rappel de la transformation du rite païen du solstice d’hiver en fête chrétienne à son tour sécularisée par le business ? La cent millième attaque futile contre la Nativité détournée de sa pureté originelle, noyée sous les cadeaux paralysants, les téléphones qui parlent, le super-Nintendo parfumé à la framboise, les chocolats à quartz et toutes les autres saloperies en multiplication galopante ? Vous êtes tombé sur la tête ?

Le Père Noël est une ordure ? Comme vous y allez ! Regardez-vous un peu. C’est tous les jours Noël maintenant. Ma grande réussite, c’est qu’on croit que mon oppression ne dure que quelques semaines par an, alors que je suis le ressort des illuminations des douze mois de l’année. Noël, c’est Noël. Et pâques c’est aussi Noël. Et le 15 août. Et la Saint-Sylvestre. Et le bonheur de merde des vacances, cette paix des grands cimetières sous le soleil. Les mains à Nikons valent les tronches à boudins blancs. Les gueules de camping-cars valent les têtes de bûches au chocolat. Toutes les fiestas conduisent à moi. et toutes les rages, et toutes les ruées, et toutes les foires. Et toutes les roues de la Fortune. Et tous les Manèges de la télé. Et toute la quincaillerie clinquante de l’égalité par la joie, de la fraternité par l’extase niaise, de l’apothéose du Rien tonitruant qu’on étend par couches de plus en plus épaisses sur la violence toujours recommencée, mais de plus en plus niée, du genre humain.

Qui est plus philanthrope, plus humanitaire, plus tartuffien solidaire que moi ? Qui règne davantage sur les plateaux ? L’avenir m’appartient. C’est moi le Cavalier suprême de l’Apocalypse en rose. Je préfigure si parfaitement la société future, l’humanité de demain bien gâteuse, bien transparente et transfrontières, bavante de positivité dans ses centres-villes toilettés, avec ses Twingo fœtales aux chouettes banquettes sièges-bébés, ses cadeaux infantiles, sa classe dominante d’apparatchiks du loisir, de tour-opérateurs, de charlatans de l’urbanisme rigolo, de promoteurs guimauve de la babyphilie définitive, d’entrepreneurs meurtriers de gaieté publique, qu’il faudrait la subtilité géniale d’un Kojève au moins (ce drôle de type qui avait placé sa fortune en actions de la Vache qui rit et qui avait des ennuis avec ses femmes parce qu’il refusait farouchement de leur faire des enfants) pour comprendre ce que je fabrique vraiment ; Kojève qui avait découvert, et dès 1943, qu’avec la fin de l’Histoire allait disparaître l’inégalité juridique entre l’enfant et l’adulte. "Ne pouvant pas supprimer le contrôle de l’action enfantine, on introduira donc un contrôle de l’action adulte", prévoyait-il. Mais c’est ça, Noël ! C’est exactement moi ! Mais ce qu’il n’avait pas deviné, Kojève, c’est que ça se ferait en pleine foire, en plein rideau de fumée de carnaval ! Joyeux Noël ! Bonne santé ! C’est maintenant que mon règne de corso fleuri peut démarrer.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels I - Rejet de greffe", pages 398 à 400

[ convention sociale ] [ bonheur obligatoire ] [ consumérisme ]

 

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