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retour sur soi

Marcello regarda longuement ces quatre ou cinq pétales de feu qui semblaient s'agiter et palpiter; puis ses yeux se fixèrent sur le talus du chemin de fer où se projetait , en même temps que son ombre et celle de Giulia, le faible éclairage du train et il éprouva brusquement une sensation aiguë d'égarement. Pourquoi était-il dans ce train? Qui était la femme debout à ses côtés? Où allait-il? Quel homme était-il? D'où venait-il? Cette sorte d'égarement n'avait rien de pénible. Il y retrouvait un sentiment familier qui constituait peut-être le fond de son être intime. "Ainsi donc, "pensa-t-il froidement, "je suis comme ce feu, là-bas, dans la nuit... je flamberai et m'éteindrai sans raison, sans suite... un peu de combustion suspendue dans la nuit."

Auteur: Moravia Alberto

Info: Le Conformiste

 

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Ajouté à la BD par miguel

instant d'égarement

J'essayais de lire les lettres, aussi grandes que moi, mais mon oeil d'insecte ne pouvait embrasser une telle immensité. J'ai alors vu dans mon désespoir les énormes statues descendre de leur socle et envahir la grand'place. J'ai crié "Maman, maman !" et je me suis jeté d'un bond sur la feuille de la machine à écrire, où une lettre est venue me frapper et me crucifier sur la page.

Lecteur hypocrite, ce rêve n'était bien sûr qu'un prétexte pour que je pointe à nouveau ma fraise dans l'histoire que je dévide. La faute à mon narcissisme. Mais c'est fini, je reviens maintenant à ma narration, à mes descriptions et à mes personnages, et je te promets de ne plus réapparaître avant la toute fin du livre.

Auteur: Cartarescu Mircea

Info: In "Le Levant", éd. P.O.L., p. 94-95

[ onirique ] [ gigantisme ] [ 1ère personne du singulier ] [ adresse au lecteur ] [ registres de narration ] [ écriture ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

dialogue

Une des choses qui fait que l'on trouve si peu de gens agréables et qui paraissent raisonnables dans la conversation, c'est qu'il n'y en a quasi point qui ne pensent plutôt à ce qu'ils veulent dire qu'à répondre précisément à ce qu'on leur dit. Les plus complaisants se contentent de montrer une mine attentive, au même temps qu'on voit dans leurs yeux et dans leur esprit un égarement et une précipitation de retourner à ce qu'ils veulent dire, au lieu qu'on devrait juger que c'est un mauvais moyen de plaire que de chercher à se satisfaire si fort, et que bien écouter et bien répondre est une plus grande perfection que de parler bien et beaucoup, sans écouter et sans répondre aux choses qu'on nous dit.

Auteur: Sablé Marquise de

Info: Maximes, 31, in Moralistes du XVIIe siècle, p. 246-255, Éd. Bouquins

[ être attentif ] [ discussion ]

 

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indulgence

On est en famille, on s’engueule, on se toise, on s’insulte en secret parfois, à cause des convictions politiques, à cause de cette incompatibilité. Avec l’amour qui va avec, ça fait une mer agitée. On monte au créneau, souvent on n’en croit pas ses oreilles, mais on trinque à l’anniversaire du petit dernier. On parvient à sauver cela. On se dit des phrases sèches, on ne se comprend pas, ça tangue sévèrement quand l’un des deux défend son opinion, on se vole dans les plumes, et pourtant on se concerte pour le cadeau des parents. On passe sur les entêtements, les égarements, on ferme les yeux sur les choix de vie, on est tolérant. C’est le mot sacré, la tolérance. On tolère parce que frère et sœur.

Auteur: Giraud Brigitte

Info: Vivre vite

[ parenté sacrée ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

lecture

Et quand on y pense, "facile" est un mot d'ordre effrayant, voire proprement scandaleux, car en littérature ou en poésie, c'est-à-dire en art, il n'y a précisément rien à comprendre. Je me souviens d'un collégien de quatorze ans qui s'émerveilla sept mois durant des Somnambules de Hermann Broch, précisément parce qu'il n'y comprenait rien, et en fut sauvé d'un imbroglio familial. Parfois, le fait de donner une signification à ce qu'on lit est accessoire. C'est l'infusion qu'on recherche, la fusion avec les signes sur la page, l'imbibition par le texte, non son interprétation. Parfois, la question du sens est secondaire. Tout le plaisir est là. Et le vertige. Ne demande pas ton chemin à quelqu'un qui sait car tu ne pourras pas t'égarer, déclarait Rabbi Nahman de Bratslav voilà plus de deux siècles.

Auteur: Detambel Régine

Info: Les livres prennent soin de nous: Pour une bibliothérapie créative

[ refuge ] [ thérapie ] [ fuite ] [ imprégnation ] [ passion ]

 

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discussion

Une des choses qui fait que l'on trouve si peu de gens qui paraissent raisonnables et agréables dans la conversation, c'est qu'il n'y a presque personne qui ne pense plutôt à ce qu'il veut dire qu'à répondre précisément à ce qu'on lui dit. Les plus habiles et les plus complaisants se contentent de montrer seulement une mine attentive, au même temps que l'on voit dans leurs yeux et dans leur esprit un égarement pour ce qu'on leur dit, et une précipitation pour retourner à ce qu'ils veulent dire ; au lieu de considérer que c'est un mauvais moyen de plaire aux autres ou de les persuader, que de chercher si fort à se plaire à soi-même, et que bien écouter et bien répondre est une des plus grandes perfections qu'on puisse avoir dans la conversation.

Auteur: La Rochefoucauld François de

Info: Maximes, Garnier 1967, M 139 p.37 - Piqué à la Marquise de Sablé , ou le contraire ?

[ dialogue ]

 

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Saijôjô zen

Dans le Zen, l'éveil est de nature dynamique. Cela signifie qu'il commence avec une expérience subite, à la fois visionnaire et sapientiale – kenshô (見性), dont le sens littéral est "voir dans sa vraie nature" –, et qu'il se poursuit avec la pratique désormais éclairée par kenshô. En d'autres termes, kenshô est une sorte de lampe qui éclaire le pratiquant sur la voie, jusqu'à la libération finale. Kenshô n'est donc pas une expérience libératrice, au sens strict. Car seule la libération finale (du Samsara) est le but. Or, pas plus qu'une lampe – qui n'est qu'un outil pour éclairer un chemin obscur – ne peut être le but du chemin lui-même, kenshô n'est donc pas le but de la pratique. Mais sauf à errer en aveugle sur le chemin, kenshô est indispensable pour être sûr de ne pas s'égarer.

Auteur: Dumè Antoni

Info: https://voirsavraienature.blogspot.com/2019/10/notion-deveil-dans-le-zen-1ere-partie.html?

[ dévoilement ] [ quête ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

langage

Nous attribuons généralement à nos idées sur l'inconnu la couleur de nos conceptions sur le contenu: si nous appelons la mort un sommeil, c'est qu'elle ressemble, du dehors, à un sommeil; si nous appelons la mort une vie nouvelle, c'est qu'elle paraît être une chose différente de la vie. C'est grâce à ces petits malentendus avec le réel que nous construisons nos croyances, nos espoirs - et nous vivons de croûtes de pain baptisées gâteaux, comme font les enfants pauvres qui jouent à être heureux.

Mais il en va ainsi de la vie entière; tout au moins de ce système de vie particulier qu'on appelle, en général, civilisation. La civilisation consiste à donner à quelque chose un nom qui ne lui convient pas, et à rêver ensuite sur le résultat. Et le nom, qui est faux, et le rêve, qui est vrai, créent réellement une réalité nouvelle.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

Info:

[ signifiant créateur ] [ imaginaire ] [ égarement ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

vivre

Je suis amoureuse de cette Terre sur laquelle j'ai mes pieds. Je l'aime avec tous ses défauts, toutes ses tares. Je l'aime à cause de ça. J'aime le trop froid et le trop chaud, la pluie, la boue, les embouteillages, les examens ratés, les cartes postales moches, les mensonges, les larmes, les blessures et la mort. J'aime ce qui manque et ce qui dépasse, j'aime le trop et le pas assez, je veux me brûler aux orties et aux casseroles, ça ne me dérange pas, je veux bien égarer mes clefs, avoir mal à la tête, être trompée (pas par Bran), être bousculée. Mais je prends aussi les bonnes choses. Je veux être caressée, je veux manger des banana split, je veux écouter de la bonne musique, recevoir des lettres, voir naître des bébés, faire la sieste, aller à Venise... je veux faire entrer l'air dans mes poumons, ... je veux respirer.

Auteur: Mourlevat Jean-Claude

Info: Terrienne

[ jouir ]

 

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parents-enfants

[Un enfant de 5 ans a compris le désaccord qui règne entre son père et sa mère et, quand il voit sa mère pleurer et lui demande quelle en est la raison, celle-ci lui répond que c’est parce que ses enfants lui font de la peine. Le garçon se met alors à pleurer, la mère l’attire à elle et le couvre de larmes et de caresses]

Au fond, l’enfant ne se laissait pas égarer quant à la situation réelle et ces scènes étaient pour lui l’expression d’un accord secret avec sa mère, au terme duquel il devrait faire semblant de croire que le motif donné par sa mère pour sa tristesse était exact, cependant qu’il prenait la tendresse de sa mère pour la récompense de sa "discrétion".

[Comportement qui aboutit à un effondrement de l’amour-propre, à un échec mis au compte de la méchanceté, donc à un sentiment de culpabilité, d'auto-accusation. ]

Auteur: Tausk Victor

Info: Oeuvres psychanalytiques

[ famille ] [ dispute ] [ tensions ] [ psychologie ]

 

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