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libération

La mort est aujourd’hui devant ma face comme la guérison que reçoit le malade sa première sortie après le temps des maux La mort est aujourd’hui devant ma face comme l’arôme de la myrrhe le repos sous la voile aux jours battus de vent La mort est aujourd’hui devant ma face comme un parfum de lotus en fleur comme la berge de l’ivresse où l’on repose La mort est aujourd’hui devant ma face comme un chemin de pluie après l’orage comme un retour au port sur la nef de combat La mort est aujourd’hui devant ma face comme le ciel purifié des nues comme un pays sans nom où se perd l’oiseleur La mort est aujourd’hui devant ma face pareille à ce désir de revoir sa demeure qui étreint l’homme longtemps captif et libre enfin

Auteur: anonyme ancienne Egypte

Info: Papyrus Berlin 3024, dit du Lebensmüde. Dialogue d’un homme avec son âme ba (ou Chants du désespéré) , Troisième chant . Traduction de Gustave Roud (in Cahiers Gustave Roud, n° 3, Lausanne et Carrouge 1982). D'après d’Adolf Erman

[ mourir ] [ poème ] [ délivrance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Bien sûr, c'était drôle d'imaginer une bande de types qui regardent un film ['un peu chaud'], déclenchent une bagarre, puis sautent sur leur vélo pour parcourir un peu plus de trente kilomètres à seule fin de parler à une fille. C'était peut-être drôle, mais triste aussi, parce que les camarades aviateurs de Frankie avaient beau se battre, s'égosiller, pédaler comme des fous et s'abrutir d'alcool, la plupart n'avaient jamais été avec une femme ni avec qui que ce soit. Et si jamais ils l'avaient été, ce n'était tout au plus qu'une passade trop vite oubliée. Aussi, quand ils parlaient 'cul', c'était en réalité pour laisser entendre qu'ils espéraient trouver une occasion. Une occasion d'étreindre. D'étreindre et d'être étreint, longtemps, longtemps, longtemps. C'était sans doute ce qu'on appelait l'amour, présumait Frankie. Ou du moins, une version de l'amour.

Auteur: Treuer David

Info: Et la vie nous emportera, p. 184

[ apprentissage ] [ jeunesse ] [ armée ]

 

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lutte

Nous sommes comme des mouches. De temps à autre, l'un de nous tombe dans une flaque, sans que le monde s'en aperçoive, et reste là à se débattre. Parfois il s'agit d'un licenciement, parfois de la fin d'un contrat, ou bien tout simplement de la dépression ; les causes, au fond, se ressemblent toutes, comme les chutes, du reste. Celui qui tombe ne comprend pas tout de suite qu'il est perdu. Il tente comme il peut de se dégager de l'étreinte de l'eau, il agite de plus en plus fébrilement ses petites pattes jusqu'au moment où ses ailes sont mouillées elles aussi, et alors il sombre. Un instant plus tard, il n'existe déjà plus. Vous ne pouvez pas savoir combien de personnes j'ai vu finir de cette manière-là. Si je n'étais pas devenu un ghost worker, j'aurais fini de la même manière, moi aussi.

Auteur: Zito Daniele

Info: Dans "Robledo", page 21

[ individualisme ] [ survie ] [ indépendance ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

cyclisme

Au dernier jour des longues courses, une petite goutte de tristesse venait parfois se diluer dans le soulagement d'en avoir fini. La fatigue n'est jamais pure, elle comporte ce soupçon de bile qui teinte la joie des aboutissements, la peur du silence qui suit les activités intenses. Les lundis matin sont souvent difficiles pour les coureurs. On a passé plusieurs semaines dans l'agitation et le bruit, on s'est jeté à l'assaut des pentes dans la foule fournaise, on traversé avec les autres d'interminables paysages striés par la pluie silencieuse, on s'est engouffré à pleine vitesse dans l'ombre menaçante des tunnels de montagne et des sous-bois, entre les barrières métalliques de la dernière ligne droite, et puis plus rien. Lundi, à la maison, la solitude et ses acouphènes. Chez les parents lorsqu'on est jeune, puis chez soi. Une épouse qui a manqué, mais dont ni la voix ni l'étreinte ne comble l'incomblable.

Auteur: Haralambon Olivier

Info: Le versant féroce de la joie

[ après-coup ] [ vacuité ] [ contraste ]

 

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architecture muséale

Il est normal que le Grand Louvre ait été l’objet, dès son inauguration, d’un consensus aussi ébouriffant. Les masses contemporaines ont senti tout de suite qu’on avait fait ça pour leur bien. Les bonnes intentions rayonnent de partout. La morale communautaire, fraternitaire, égalitaire, y court les murs. On y célèbre, de salle en salle, le triomphe de la culture sur l’art et la transformation des œuvres en moyens au service de la démagogie muséale. Le Grand Louvre, c’est beau, c’est minéral, c’est généreux, c’est monumental, c’est sobre, c’est correct. C’est bon pour nous. […]

Dès l’entrée dans le paysage lunaire de la grande salle, quelque chose vous étreint. Tout est trop net, clinquant, nickel, sorti d’usine. Où êtes-vous ? Au milieu de quelle voie piétonne épurée ? Quel passage couvert redesigné ? Quel sas stérile ? Quel satellite d’embarquement, en route pour la planète du Nouvel Ordre Mondial ? Dans quel espace orwelliennement contrôlé avez-vous échoué ?

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, page 310

[ aseptisé ] [ description ] [ critique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homme-animal

Les animaux qui ont les visages les plus expressifs sont ceux qui ont 4 sabots : les chevaux, les ânes et les zèbres. Faut-il s'en étonner, quant on sait que ce sont des animaux sociables et très visuels ? Le test intitulé "EQUINE FACS" ne distingue pas moins de 17 mouvements musculaires produits par les chevaux suivant un nombre infini de combinaisons. Les chevaux se souhaitent la bienvenue en tirant verts l'arrière les commissures de leurs lèvres, ils retroussent la lèvre supérieure en cas de flehmen (quand ils remarquent une odeur inhabituelle), ou encore révèlent une sclérotique entièrement blanche quand ils ouvrent grand les yeux parcqu'ils on peur ; par ailleurs, ils possèdent une large gamme de positions des oreilles. Quiconque a chez lui un chien ou un chat le sait : leur oreilles sont des panneaux de signalisation ultra efficaces, à tel point, selon moi, que l'immobilité de nos oreilles est un grave handicap.

Auteur: Waal Frans de

Info: La dernière étreinte, p 79

[ physionomies ] [ comparaison ] [ langage corporel ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

renaissance

D'abord, ce fut comme un étourdissement ; elle voyait les arbres, les chemins, les fossés, Rodolphe, et elle sentait encore l'étreinte de ses bras, tandis que le feuillage frémissait et que les joncs sifflaient.
Mais, en s'apercevant dans la glace, elle s'étonna de son visage. Jamais elle n'avait eu les yeux si grands, si noirs, ni d'une telle profondeur. Quelque chose de subtil épandu sur sa personne la transfigurait.
Elle se répétait : "J'ai un amant ! un amant !" se délectant de cette idée comme à celle d'une autre puberté qui lui serait survenue. Elle allait donc posséder enfin ces joies de l'amour, cette fièvre du bonheur dont elle avait désespéré. Elle entrait dans quelque chose de merveilleux où tout serait passion, extase, délire ; une immensité bleuâtre l'entourait, les sommets du sentiment étincelaient sous sa pensée, et l'existence ordinaire n'apparaissait qu'au loin, tout en bas, dans l'ombre, entre les intervalles de ces hauteurs.

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Madame Bovary

[ aventure ] [ transfiguration ] [ adultère ] [ emportement ] [ éprise ]

 
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Ajouté à la BD par Neshouma

rapports humains

La famille interdit à ses membres de se toucher, de se sentir, de se goûter. Les enfants peuvent s’ébattre avec leurs parents, mais une stricte ligne de démarcation est dessinée autour de leurs zones érogènes. Ainsi, les garçons âgés ne peuvent embrasser leur mère que d’une façon très mesurée, oblique et guindée. Les étreintes et les attouchements entre sexes opposés deviennent vite, dans l’esprit de la famille, une dangereuse sexualité. […] En famille, la tendresse peut être ressentie –certes- mais en aucun cas exprimée, à moins d’être formalisée jusqu’à perdre pratiquement toute réalité. On peut se souvenir du jeune homme dont parle Grace Stuart et qui, voyant son père dans son cercueil, se pencha sur lui, l’embrassa sur le front et lui dit : "Père, je n’ai jamais osé faire cela de ton vivant." Peut-être que si nous sentions à quel point sont morts les hommes vivants, le désespoir que nous en ressentirions nous inciterait à prendre plus de risques.

Auteur: Cooper David

Info: Mort de la famille

[ tactiles ] [ famille ] [ haptiques ] [ pudeur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

puberté

Romain et Anaïs étaient devenus de longs adolescents dégingandés et mutiques, fuyant mes baisers et se soustrayant à mes étreintes comme à mes questions, s'enfermant dans leurs chambres dès que je rentrais du travail, je les regardais interdite, me demandant où avaient bien pu passer mes enfants et leurs yeux dévorants, suspendus au moindre de mes gestes à la moindre de mes paroles, me couvrant de leurs lèvres me répétant qu'ils m'aimaient à longueur de journée. J'avais beau les regarder et tenter d'établir une continuité entre mes tout-petits lovés contre moi sur la plage, dans le lit ou le canapé et ces étrangers qui vivaient dans ma maison et n'attendaient plus de moi que des repas chaud, du linge propre, de l'argent de poche et des autorisations de sortie les plus larges possibles je n'y parvenais pas, c'était une chose déchirante et secrète, un sentiment d'une perte impossible à partager, un deuil sans objet qui laissait en moi une nostalgie glacée, un froid polaire, un désert.

Auteur: Adam Olivier

Info: Le coeur régulier

[ métamorphose ]

 

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homme-animal

Jaak Panksepp, qui a malheureusement disparu un an après ce colloque, était un chercheur d'une importqance capitale pour les neurosciences affectives, un domaine qu'il a d'ailleurs fondé. Il estimait qu'il existe un continuum entre les émotions humaines et les émotions animales, et il a été le premier  à mettre au point une branche des neurosciences qui couvre la totalité du spectre. Il a fallu qu'il se batte contre la résistance de l'institution, notamment contre la puissante école behavioriste de B.F. Skinner, pour qui les émotion humaines sont hors sujet et les émotions animales suspectes. Victime de critiques moqueuses parce qu'il voulair orienter les neuroscience sur les affects, il n'a jamais obtenu beaucoup de fonds pour ses travaux. En dépit de ce manque d'argent, il a fait plus que quiconque pour que les émotions des animaux deviennent un sujet de recherche respectable, et il est devenu célèbre pour ses travaux sur la joie, le jeu et le rire chez les rats à  partir de vocalisations ultra soniques.

Auteur: Waal Frans de

Info: La dernière étreinte, p. 322

[ émoi ] [ aveuglement conservatiste ] [ insensibilité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel