Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 128
Temps de recherche: 0.0596s

déculpabilisation

Je suis allé fermer à clé la porte de la salle de bains. On dirait que j’ai une érection chronique ; j’aime ça, parce que j’ai le sentiment que la force envahit tout mon corps et j’aime aussi regarder ma queue qui bande. Je me suis rassis : de nouveau, je me suis savonné jusque dans les moindres coins et je me suis branlé. C’est la première fois depuis que j’ai dix-sept ans. Avant, je croyais que la masturbation, c’était mauvais pour la santé. Mais, j’ai feuilleté dans une librairie un livre de sexologie qui expliquait que seule la culpabilité accompagnant l’onanisme était néfaste, et ça m’a complètement libéré.

Auteur: Oé Kenzaburo

Info: Seventeen

[ autophilie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

relecture

Il m'est arrivé ainsi une fois, en relisant Ada quinze ans après une première lecture stupéfiante, de trouver plus qu'intact, redoublé, l'étonnant toucher de trois pétales d'orchidée. Sous les doigts du narrateur surpris qui croyait la fleur artificielle, sous les miens non moins surpris qui croyais la page dans La Recherche, la sensation déplacée et replacée, fulgurante, le petit choc du contact inattendu se fit écho à lui-même et transperça l'épaisseur des textes et des temps à travers mon souvenir égaré et précis, comme si lui et moi étions en train de vivre exactement la même expérience : le baiser de la vie. Les fleurs de papier de la littérature sont vigoureuses.

Auteur: Minard Céline

Info: So Long, Luise

[ réflexivité ] [ durabilité ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

révélation

Imagine ; tu es un poisson qui nage dans un étang. Tu peux avancer, reculer, aller d'un côté à l'autre, mais tu ne peux jamais sortir de l'eau. Si quelqu'un se tient au bord de l'étang et te regarde, tu n'en auras pas la moindre idée. Pour toi, ce petit étang est un univers entier. Imagine maintenant que quelqu'un se penche vers toi et te fasse sortir de l'éau. Tu verras que ce que tu croyais être le monde entier n'est qu'un petit étang. Tu apercevras d'autres étangs. Des arbres. Le ciel au-dessus. Et là tu réalises que tu fais partie d'une réalité beaucoup plus vaste et mystérieuse que tu ne l'avais jamais imaginée.

Auteur: Crouch Blake

Info: Matière noire

[ incarnation déconfinée ] [ dévoilement ] [ réel agrandi ] [ réalité élargie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

voisines

Nous sommes la voisine sans histoires du deuxième étage au fond du couloir, celle dont la poubelle est toujours rentrée, qui vous sourit chaleureusement dans l’escalier et que l’on n’entend jamais derrière sa porte close. Dans nos vies muettes de désespoir, nous sommes cette Femme d’En Haut, avec ou sans foutu chat tigré ou fichu labrador qui court partout, et personne ne s’aperçoit que nous sommes furieuses. Nous sommes complètement invisibles. Je ne voulais pas le croire, ou je croyais que ça ne s’appliquait pas à moi, mais j’ai découvert que je n’étais pas différente des autres. L’enjeu est maintenant de savoir quelle stratégie adopter, que faire de cette invisibilité, comment la rendre incandescente.

Auteur: Messud Claire

Info: La Femme d'en Haut

[ solitaires ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

métanoïa

Mais ce qui arriva, ce fut comme si je me retrouvais en un théologien qui démontre l'absence de Dieu. Non pas avec là crainte de l'idée même mais le sachant comme un fait.  Ca te  semble absurde ?

"Non".

C'est un sentiment que je ne puis te transmettre. Voilà une chose à laquelle je croyais profondément, implicitement... et tout est faux, ce n'est pas vrai...  et c'est moi qui l'ai démontré'. Il ouvrit la bouche pour dire qu'il comprenait parfaitement ce qu'elle voulait dire, qu'il avait ressenti les mêmes choses qu'elle. Mais il s'arrêta, car cette empathie les séparait au lieu de les unir, et il ne pouvait pas le lui dire

Auteur: Chiang Ted

Info: La tour de Babylone, L'Enfer, quand Dieu n'est pas présent

[ renversement ] [ vertige ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

délinquance

Bon, je récapitule, depuis le début. En 1935, lorsque je me suis engagé dans la police, je croyais que le mal était une qualité avec laquelle certaines personnes naissaient, comme un bec de lièvre. Et que donc le boulot du flic consistait à trouver ces personnes et à les neutraliser. Mais le mal n'est pas si simple. Nous l'avons tous en nous, et le fait qu'il en vienne ou non à s'exprimer dans nos actions dépend de beaucoup de choses. De l'environnement, des opportunités, de la pression économique, du manque de bol, d'un mauvais ami. Le problème, c'est que le flic doit continuer à juger les gens au doigt mouillé et à agir en fonction de ce jugement.

Auteur: Millar Kenneth Ross Macdonald

Info: Cible mouvante

[ rapports humains ] [ relatif ]

 

Commentaires: 0

envoûtement

Quand on est jeune, ça te prend comme un réflexe élémentaire. Vlan! Tu es en plein dedans. Te voilà amoureux, espèce de couillon. La secousse juteuse de la reconnaissance. Elle est pour moi... du moins je le croyais. Tout conspire à accroître l'incontinence de tes jeunes années. Les échos des sirupeuses chansons populaires beuglées par les radios farceuses. La prépondérance de la sentimentalité romantique dans ces opuscules du dix-neuvième siècle que tu aimes tant. L'empathie, la clémence, la joie, le simple poids de ton égo complaisant et boursouflé. Quelqu'un tripote les manettes émotionnelles de ta lucidité. Boum! L'Amour! Comme nous déguisons volontiers ce stupide stimulus ganglionnaire. L'amour est la cape de soie qui masque la lévitation animale du pénis.

Auteur: McLiam Wilson Robert

Info: Ripley Bogle, p.109

[ attirance ] [ libido ] [ illusion ] [ passion juvénile ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

désillusion

L’avenir… il devait être magnifique… il allait être magnifique, plus tard … j’y croyais ! On y croyait à une vie magnifique ! C’était une utopie … Vous, vous avez votre utopie à vous. Le marché. Le paradis du marché. Le marché va rendre tout le monde heureux… C’est une chimère ! Des gangsters se baladent dans les rues en veston rouge avec des chaines en or sur le ventre. C’est la caricature du capitalisme, comme sur les dessins du Crocodile, le journal humoristique soviétique. Une parodie ! Au lieu d’une dictature du prolétariat, vous avez la loi de la jungle : dévore les plus faibles que toi, et rampe devant ceux qui sont forts. La plus vieille loi du monde.

Auteur: Alexievitch Svetlana

Info: La Fin de l'homme rouge - ou le temps du désenchantement

[ post-soviétique ] [ consumérisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

intellectualisation

D.C., qui, dans son village, en Roumanie, écrivait ses souvenirs d'enfance, ayant raconté à son voisin, un paysan nommé Coman, qu'il n'y serait pas oublié, celui-ci vint le voir le lendemain de bonne heure et lui dit : "Je sais que je ne vaux rien mais tout de même je ne croyais pas être tombé si bas pour qu'on parle de moi dans un livre."

Le monde oral, combien il était supérieur au nôtre! Les êtres (je devrais dire, les peuples) ne demeurent dans le vrai qu'aussi longtemps qu'ils ont horreur de l'écrit. Dès qu'ils en attrapent le préjugé, ils entrent dans le faux, ils perdent leurs anciennes superstitions pour en acquérir une nouvelle, pire que toutes les autres ensemble.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: De l'inconvénient d'être né, Folio essais, p.80

[ dégradation ] [ déchéance ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

imagination

Je me suis étendue sur la couchette pour regarder le plafond. Ne rien faire est aussi une occupation que j'ai prévue. Elle est importante. Et difficile. Allongée les yeux ouverts, je me suis efforcée de seulement percevoir le courant d'air qui passait par l’œil-de-bœuf comme un visiteur délicat. Il était à peine plus froid que le mélange dans lequel j'évolue tous les jours quand je suis à l'intérieur, mais il avait quelque chose de plus vif, de plus fringuant, de salé. Il faisait vibrer très bas une corde de mon violoncelle en passant. Je l'entendais, loin au bout de la pièce, un son très doux, infime, un son qui n'aurait pas été audible sans la caisse de l'instrument. Je croyais l'entendre.

Auteur: Minard Céline

Info: Le Grand Jeu

[ passe-temps ] [ invention ] [ rêverie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel