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heimatlos

Allé voir au dehors la vie d'un dimanche d'hiver. Il faisait froid et beau, et tout était calme, serein. La ville entière semblait s'étirer langoureusement sur un canapé confortable et cotonneux. J'ai décidé de prendre le bus pour aller jusqu'au port, voir la mer. La mer et son absence d'obstacle. J'ai longtemps marché le long des jetées. Bruits de filins s'entrechoquant et rires d'enfants. Cris des mouettes et souffle du vent. Molesse du sable, caresse du soleil. Mais rien de tout ça ne voulait m'envelopper. Je restais désespérément extérieur à tout ce qui m'entourait. Comme blindé au mal de vivre, clôturé de solitude, carapace d'une vie sans horizons.

Auteur: Kris Goret Christophe

Info: Les ensembles contraires : Première partie

[ perdu ] [ océan ] [ solitude ]

 

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mort

Elle était tombée là, insensible, immobile. Ses muscles détendus, ses nerfs, ses os, s'apprêtaient à pourrir et à offrir une pâture succulente aux vers et aux rats des entrailles de la terre. Et moi, il me faudrait passer une nuit longue, obscure, froide, sans fin en compagnie d'un cadavre, de son cadavre, dans cette chambre de pauvre, emplie de misère, dans cette chambre pareille à un tombeau, parmi les ténèbres éternelles qui m'entouraient et qui s'étaient infiltrées jusque dans les murs. Alors il me sembla que, dès le principe du monde, depuis que j'existais moi-même, j'avais eu pour compagnon, dans la chambre ténébreuse, un cadavre - un cadavre inerte et glacé.

Auteur: Hedayat Sadegh

Info: La Chouette aveugle, p.49

[ solitude ]

 

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autodestruction

Il est parfois plus facile de mourir que de vivre. Le suicide est toujours une tentative de vie et non de mort. Se tuer, c'est se libérer de ce qui empêche l'individu de vivre "normalement". Ce qui échappe toujours à l'entendement général, on dirait ! On croit que le suicidaire veut mourir et blesser son entourage implicitement, en libérant la place que lui-même n'a pas eue : une place neutre. Aujourd'hui, on camisole un suicidaire chimiquement, mais pas pour son bien. Pour sa famille et pour que le corps médical ne se retrouve pas avec un cadavre sur les bras. On en revient toujours à la même question. Et le patient ?

Auteur: Barron Jac

Info: Trilogie des Pulsions, tome 1, Les cicatrices

 

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réalisation personnelle

C’est à la tempérance qu’il attribue la solidité de sa santé et ce qui lui reste d’une robuste constitution ; c’est à l’ardeur au travail et à la frugalité qu’il doit sa situation aisée et l’acquisition de sa fortune ; c’est la connaissance qui lui permit d’être un citoyen utile et d’obtenir quelque réputation parmi les gens instruits ; à la sincérité et à la justice qu’il est redevable de la confiance de son pays et des emplois honorables qu’il lui a conférés ; et à l’influence conjointe de l’ensemble de ces vertus qu’il tient cette égalité d’humeur et cet enjouement dans la conversation qui rendent sa compagnie agréable, même aux jeunes gens de son entourage.

Auteur: Franklin Benjamin

Info: Mémoires

[ prospérité ] [ homme droit ] [ fruits d'une vie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

discernement

L’homme au service de sa destinée est semblable à une marionnette dont on tirerait les ficelles. Il faut du courage pour étudier la nature des forces qui nous dirigent, pour sacrifier les illusions que chacun tient à conserver sur lui-même et sur son entourage et pour collaborer avec le destin. Bien des gens reprochent à notre science d’être dangereuse. Elle ne l’est que pour ceux qui veulent fuir leurs responsabilités et pour les ennemis des hommes et des collectivités. De tout temps, il a été plus facile d’ignorer que de connaître sa destinée, mais le meilleur moyen de se réconcilier avec elle est de l’accepter, avec toutes ses possibilités et toutes ses déceptions.

Auteur: Laforgue René

Info: Psychopathologie de l'échec

[ introspection ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mégapole

Là où la lune m’avait donné l’illusion de la beauté et du charme, la lumière crue du jour ne me révéla que le sordide, l’aspect étranger et la malsaine prolifération d’une pierre qui s’étendait en largeur et en hauteur.
Une multitude de gens se déversaient dans ces rues qui ressemblaient à des canaux. C’étaient des étrangers trapus et basanés, avec des visages durs et des yeux étroits, des étrangers rusés, sans rêves et fermés à ce qui les entourait. Ils n’avaient rien de commun avec l’homme aux yeux bleus de l’ancien peuple des colons, qui gardait au fond du cœur l’amour des prairies verdoyantes et des blancs clochers des villages de la Nouvelle-Angleterre.

Auteur: Lovecraft Howard Phillips

Info: in H. P. Lovecraft : Contre le monde, contre la vie de Michel Houellebecq. [Description de NY par HPL]

[ racisme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Ceux qui sont tout à fait conscients de leurs dépressions, de leurs doutes, de leurs moments de confusion et de désespoir, sont peut-être infiniment plus sains que ceux qui sont généralement sûrs d'eux-mêmes, suffisants et satisfaits. En vérité, la dénégation de la souffrance est un meilleur indice de maladie que son acceptation.
Une personne mauvaise renie le fardeau de sa culpabilité, de son péché, de sa médiocrité et son imperfection; elle cherche à transmettre sa peine à autrui par la projection ou en faisant de lui son bouc émissaire. Elle ne souffre pas, mais son entourage, si. Elle cause la souffrance. L'individu mauvais crée autour de lui le royaume miniature d'une société malade.

Auteur: Peck Scott

Info: Les gens du mensonge

[ déprime ] [ psy ]

 

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comportement au quotidien

Jung avait un côté rabelaisien qui déroutait passablement son entourage. De Toni et Emma à ses enfants et petits-enfants, tout le monde éprouvait une certaine répulsion devant sa façon de se tenir à table, surtout au petit-déjeuner. Tous les jours, il prenait des œufs à la coque qu’il mélangeait dans son bol avec du pain en se pourléchant avant d’aspirer le tout bruyamment, sans même se soucier de mettre une serviette. Emma détournait les yeux et faisait comme si elle ne voyait rien, et les enfants mouraient d’envie de demander à leur père d’enlever les croûtes jaunes restées collées à sa moustache ou à son menton, mais bien sûr personne n’osait ouvrir la bouche.

Auteur: Bair Deirdre

Info: Dans "Jung", trad. de l’anglais par Martine Devillers-Argouarc’h, éd. Flammarion, Paris, 2007, page 482

[ repas ] [ anecdote ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

portrait

Péladan, dont le savoir était plus brillant que solide, ne tarda pas à se dérober aux discussions qui le mettaient sur la sellette. [...] Il était alors grisé par le succès de son Vice Suprême et par la curiosité qu'il éveillait dans les salons, où il s'attachait à faire sensation. Le titre de Mage ne lui suffisant plus, il se promut Sar, ce qui signifie Roi en assyrien.
Il était parfumé des sept parfums correspondant aux sept planètes, mais où dominait impérieusement l'eucalyptus. Un large col de dentelles sans cravate entourait son cou, mais s'échancrait assez pour recevoir un gros bouquet de violettes; ses gants de peau grise avaient des baguettes mauves à rehauts d'or.

Auteur: Lézinier Michel de

Info: A propos de Joséphin Péladan, dans "Avec Huysmans. Promenades et souvenirs", Paris, Delpeuch, 1928, p. 172

[ caricature ] [ personnage imbu ] [ occultisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

avant-guerre

Ce qui pesait sur nous - je le sens aujourd'hui - c'était la fatalité de la guerre proche. Les être d'une sensibilité frémissante savent tout d'avance. Cette ombre immense montait dans le ciel. Encore invisible, elle jetait sur nous tous, et particulièrement sur ceux qu'elle avait marqués, son filet d'angoisse. Comment n'eussions-nous pas été tristes ? Tout conspirait contre nos élans naturels. En ces années 1908-1914, que certains dépeignent aujourd'hui comme un âge d'or, les circonstances ne nous inclinaient qu'au découragement et à l'inquiétude. Aucun de ceux qui m'entouraient, s'il m'en souvient bien, n'attendait rien de bon de la vie. Si forte était notre conviction que la réalité nous meurtrirait que nous ne cherchions que des évasions !

Auteur: Balde Jean Jeanne Marie Bernarde Alleman

Info: La maison au bord du fleuve

[ menace ]

 

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