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La Parque

La Mort vint ce jour-là. Appliquée, méthodique, indifférente aux us et aux coutumes ; ne respectant ni la Pâque, ni la Noël, ni aucune célébration ou tradition. La Mort vint, froide et insensible, pour prélever l’impôt de la vie, le prix à payer pour respirer. Et lorsqu’Elle vint je me tenais dans la cour sur la terre sèche parmi les mauvaises herbes, le mouron blanc et les gaulthéries. Elle arriva par la grand-route, je crois, longeant la démarcation entre la terre de mon père et celle des Kruger. Je crois qu’Elle arriva à pied, car plus tard, lorsque j’en cherchai ; je ne trouvai ni empreintes de cheval, ni traces de bicyclette, et à moins que la Mort ne pût se déplacer sans toucher le sol, je supposai qu’Elle était venue à pied. La Mort vint pour prendre mon père.

Auteur: Ellory RJ Roger Jon

Info: Seul le silence

[ personnification ]

 

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conseil de lecture

Nous aimions en particulier Kant et ses trois Critiques. Ce sont des livres longs, on s’y sent seul, tout semble baigné dans une épaisse brume du Nord. Mais, pour peu que l’on réussisse à s’y faire, que l’on trouve le bon rythme de lecture et parvienne à progresser dans ces pages austères et froides, pleines de concepts superposés les uns sur les autres, on accède de temps à autre à des sortes de points culminants, panoramiques, splendides. Le paysage qu’on y découvre nous donne à voir dans une intuition, comme un grand coup d’œil, le milieu de vie de ce philosophe que l’on a peu à peu fait sien, éclairant soudain sous un autre jour tout le chemin que l’on vient de parcourir. Et cette joie très vive fait oublier le long effort au prix duquel on y est parvenu.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, page 45

[ analogie ] [ découverte ] [ vie intérieure ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

science-fiction

Depuis longtemps, me semblait-il, je ne m'étais pas retrouvé avec Gardienne au bord de la falaise. Ce jour-là, peu après les derniers grands froids, un panneau de brume était posé sur la mer, dense et immobile comme un écran de fumée neurotrope à la veille d'un engagement. Sur la droite, pourtant, au-delà des ruines de l'ancien port de pêche, je commençais à distinguer la ville.
Elle était à moins de quatre kilomètres de distance à vol d'oiseau, de l'autre côté de la rade. Par la terre, dans mon état, cela représentait deux longues journées de marche.
Je me suis assis sur l'un des bidons à tête de mort. Après toutes ces années, l'inscription en allemand était toujours aussi nette. Elle indiquait les différents rayons d'action du gaz en fonction de l'atmosphère locale.
La lumière du petit soleil mesquin était encore orangée, à cette heure...

Auteur: Demuth Michel

Info: Sigmaringen

[ post-apocalyptique ] [ paysage ]

 

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nourriture

Les menus monastiques changent avec les saisons. L'été, un hôte a quelque chance de déguster de petites merveilles : la soupe à l'oseille, la soupe au lait froide et son sirop de menthe de l'abbaye, la soupe au vin de la vigne, l'omelette aux aubergines, les œufs castillans, brouillés avec tomates et poivrons, la tarte aux oignons, les tomates et les courgettes farcies à la viande de bœuf monastique, la viande de bœuf froide accompagnée de mayonnaise maison, agrémentée de ciboulette ou de persil, les tomates à la provençale, la ratatouille cuisinée avec les courgettes, les aubergines, les oignons, les poivrons, les tomates, le romarin et l'estragon du jardin, la fameuse charlotte Martin, les pommes cuites au four servies avec de la gelée de coing, les tartes aux pommes, aux paires, à la rhubarbe sont comme les strophes merveilleuses d'un poème gustatif sans fin.

Auteur: Diat Nicolas

Info: Le grand bonheur

[ repas ] [ gastronomie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

altruisme

"On n'est jamais trop gentil". Ecoutez ça :
La joueuse de tennis Justine Hénin explique souvent que Kim Clijsters (sa grande rivale belge) était trop gentille. "Peut-être aurait-elle dû plus haïr les gens, elle n'était pas assez méchante. De mon côté, j'ai puisé beaucoup de motivation de cette confrontation..." Kim Clijsters, issue d'une famille d'ouvriers chaleureux, appréciait tout le monde et était une perpétuelle optimiste aimée de tous sur le circuit, contrairement à Hénin, jugée froide et obsédée par la victoire. Hénin relate une anecdote lors de la finale 2003 de Roland-Garros, remportée par Hénin face à Kim. "Je n'oublierai jamais ce qu'elle m'a dit, des années après, lorsque j'ai remporté Roland-Garros. "Je suis contente pour toi. Je sais que c'était important pour toi". En effet, Justine Hénin avait promis à sa mère, disparue quelques mois avant son titre, de soulever la coupe Suzanne-Lenglen. Clijsters ne l'avait pas oublié.

Auteur: Internet

Info:

[ générosité ] [ femmes-par-femmes ]

 

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saisons

Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres;

Adieu, vive clarté de nos étés trop courts!

J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres

Le bois retentissant sur le pavé des cours.

Tout l'hiver va rentrer dans mon être: colère,

Haine, frissons, horreur, labeur dur et forcé,

Et, comme le soleil dans son enfer polaire,

Mon coeur ne sera plus qu'un bloc rouge et glacé.

J'écoute en frémissant chaque bûche qui tombe;

L'échafaud qu'on bâtit n'a pas d'écho plus sourd.

Mon esprit est pareil à la tour qui succombe

Sous les coups du bélier infatigable et lourd.

II me semble, bercé par ce choc monotone,

Qu'on cloue en grande hâte un cercueil quelque part.

Pour qui? — C'était hier l'été; voici l'automne!

Ce bruit mystérieux sonne comme un départ.

Auteur: Baudelaire Charles

Info: Les Fleurs du Mal

[ poème ]

 

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maturité précoce

Fait étrange, lorsque j'étais enfant je tâchais d'avoir l'air d'un jeune homme; mais plus tard, j'ai souvent désiré ressembler à un enfant. Et combien de fois la crainte de passer pour un gamin aux yeux de Serioja m'a obligé à dissimuler un sentiment qui voulait s'exprimer. Je n'osais pas l'embrasser, bien que souvent j'en eusse envie; je n'osais pas lui prendre la main, lui dire combien j'étais heureux de le voir; je ne me risquais même pas à l'appeler Serioja, mais toujours Sergueï, et cela devint une habitude. La moindre manifestation de sensibilité était considérée comme une marque de puérilité révélant que celui qui s'y laissait aller était encore un petit garçon. Ainsi avant même d'avoir connu de ces amères expériences qui amènent les adultes à être prudents et froids dans leurs rapports avec autrui, nous nous privions de joies pures d'un attachement enfantin à seule fin de ressembler à des grands.

Auteur: Tolstoï Léon

Info: Dans "Enfance et adolescence"

[ expression des sentiments ] [ regrets ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

art pictural

On avait en effet reconnu dans certains des tableaux peints par Schiele, que ce dernier était capable de retourner l'intérieur de l'homme vers l'extérieur, et l'on répugnait à regarder ce que l'on avait soigneusement caché de décomposition putride et galeuse. Egon Schiele a vu et peint des visages humains qui ont des lueurs pâles, qui sourient douloureusement, qui ressemblent à des visages de vampires à qui leur répugnante nourriture fait défaut. Les visages de possédés (!), dont les âmes sont purulentes, et qui coagulent des souffrances inouïes en un masque pétrifié...
Dans ces visages humains, il a vu et peint des yeux froids comme des pierres précieuses, qui rayonnent du pâle reflet de la décomposition, et il a peint la mort sous la peau. Avec une grande candeur, il voyait des mains tordues, déformées, des mains décharnées aux ongles jaunes... Mais on se trompe en pensant qu'il peint toutes ces choses par perversité...

Auteur: Roessler Arthur

Info: qui avait recueilli les souvenirs d'Egon Schiele

[ spectres ]

 

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nature

Je respecte le sapin rouge comme l’habitant d’un pays sombre. Il vit sur les versants humides et dans les vallées de l’ombre. Avec l’humidité, il pousse comme une flèche : c’est un bois léger, spongieux, idéal pour protéger les maisons contre le froid. C’est un respect purement formel que le mien, envers un arbre que je ne comprendrai jamais vraiment. Son indifférence aux saisons me laisse perplexe, parce qu’une plante toujours verte est comme un visage impassible. Je me méfie de sa forme irréprochable, qui le rend pareil à tous les autres. Les grandes étendues de sapins rouges me rappellent les forêts nordiques, les lacs et les fjords, la neige. Mais un jour de juillet, j’ai escaladé un rocher et ai vu quelque chose que je ne suis pas près d’oublier : la cime d’un sapin – rien d’autre que les derniers rameaux au soleil – couverte de fleurs bleues, un spectacle que seuls les oiseaux pouvaient admirer.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Le garçon sauvage : Carnet de montagne

[ émerveillement ] [ résineux ] [ conifère ] [ arbre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ordre

L'injonction, partout, à "être quelqu'un" entretient l'état pathologique qui rend cette société nécessaire. L'injonction à être fort produit la faiblesse par quoi elle se maintient, à tel point que tout semble prendre un aspect thérapeutique, même travailler, même aimer.
Tous les "Ça va ?" qui s'échangent en une journée font songer à autant de prise de température que s'administrent les uns aux autres une société de patients. La sociabilité est maintenant faite de 1000 petites niches, de 1000 petits refuges où on se tient chaud. Ou c'est toujours mieux que le grand froid dehors.
Où tout est faux car tout n'est que prétexte à se réchauffer.
Où rien ne peut advenir parce que l'on y est sourdement occupé à grelotter ensemble. Cette société ne tiendra bientôt plus que par la tension de tous les atomes sociaux vers une illusoire guérison. C'est une centrale qui tire son turbinage d'une gigantesque retenue de larmes toujours au bord de se déverser.

Auteur: Comité invisible

Info: L'insurrection qui vient

[ oppression ]

 

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