Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 104
Temps de recherche: 0.0821s

rédemption

Une fois, il avait observé à la dérobée le visage de Simms Purdew, le seul homme au monde qu'il détestait. Il avait d'abord vu la mâchoire épaisse, veule, mal rasée, s'ouvrir et se refermer pour émettre une raillerie obscène..., et puis, tout d'un coup, il n'avait plus vu les traits de cet être abominable. Il avait vu, en quelque sorte, le visage d'un petit garçon - celui que Simms Purdew avait été jadis -, un petit garçon aux cheveux d'un blond fauve, aux yeux bleus éclatants de gaieté, et dont la bouche souriait innocemment au milieu des taches de rousseur. Durant cette brève vision, Adam avait entendu une voix dire en lui : Je ne dois pas le détester, je ne dois pas le détester sinon je mourrai. Son coeur s'était ouvert à la joie.

Auteur: Robert Penn Warren

Info: La Grande Forêt, p 172

[ rapports humains ] [ tolérance ]

 

Commentaires: 0

écrivain-sur-écrivain

"Je ne l'ai jamais vu, je n'ai jamais eu aucune sorte de rapport direct avec lui; mais quand il est mort, je me suis soudain rendu compte qu'il avait été pour moi le plus précieux, le plus cher et le plus nécessaire des êtres. Il ne m'est jamais même entré dans la tête de me comparer à lui. Tout ce qu'il écrivit était tel que plus il écrivait ainsi et plus je me réjouissais. La réussite artistique, l'intellect peuvent éveiller mon envie, mais une oeuvre venue du coeur, seulement de la joie. Je l'ai toujours considéré comme mon ami et je comptais très fort le voir quelque jour. Et brusquement j'apprends qu'il est mort. D'abord j'ai été complètement bouleversé et quand plus tard j'ai compris quelle valeur il avait eue à mes yeux, je me suis mis à pleurer."

Auteur: Tolstoï Léon

Info: Peu après avoir appris la nouvelle de la mort de Dostoïevski, dans une lettre à Strakhov

[ deuil ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par miguel

personnage historique

Le grand conquérant, Gengis Khan, fils de la triste et sévère Mongolie, monta, nous dit une vieille légende mongole, jusqu’au sommet de Karasu Togol et promena son regard d’aigle de l’est à l’ouest. A l’ouest, il vit un océan de sang humain au-dessus duquel flottait une brume pourpre qui lui cachait tout l’horizon. De ce côté, il ne put découvrir son destin. Mais les dieux lui ordonnèrent de marcher vers l’est, et d’emmener avec lui tous ses guerriers des tribus mongoles. A l’est, il vit de riches cités, des temples resplendissants, des foules heureuses, des jardins et des champs fertiles, et tous ces spectacles le remplirent de joie. Il dit à ses fils : "A l’ouest, je serai le fer et le feu, le destructeur, le destin vengeur ; à l’est, je viendrai comme le grand bâtisseur miséricordieux, apportant avec moi le bonheur pour le peuple et pour le pays."

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, page 193

[ légende ] [ visions ] [ prophétie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

beaux-arts

"Le Géographe" se penche sur une carte que blanchit la lumière. Tout comme "L'Astronome", il semble être avant tout un philosophe, un mathématicien. Et l'on songe cette fois à Spinoza, compatriote et exact contemporain de Vermeer. Spinoza le solitaire polisseur de verres d'optique, l'artisan philosophe dont la vision du monde et l'oeuvre qui en émane font écho à celles de Vermeer.
L'un et l'autre sont chercheurs et haleurs de lumière ; l'un la puise dans le jour, dans la splendeur du rayonnement solaire et de ses impalpables vibrations sur l'eau, les nuages, le marbre, le bois laqué, le cuivre, le satin, le velours, la peau des visages des lèvres et des fruits, les nacres ; l'autre la puise dans l'esprit dans la splendeur du raisonnement et de la connaissance dispensatrice de joie - de la plus haute et vaste joie. L'un et l'autre contemplent le réel à la loupe.

Auteur: Germain Sylvie

Info: Patience et songe de lumière: Vermeer

[ coïncidence ] [ art pictural ] [ philosophie ]

 

Commentaires: 0

rivage

[Nils] contemplait la façon dont, en Blekinge, la terre et la mer se rencontrent.
En effet, la terre et la mer peuvent se rencontrer de bien des façons. Souvent, la terre va au-devant de la mer en déroulant des prés bas et plats, où l'herbe pousse en touffes, et la mer la rencontre avec des sables mouvants qu'elle entasse en bancs et en dunes. Elles s'aiment si peu, dirait-on, qu'elles veulent se montrer ce qu'elles ont de moins beau. Il arrive aussi qu'à l'approche de la mer, la terre se dresse un rempart de montagnes comme pour arrêter une ennemie ; alors la mer lance des vagues furieuses, elle fouette, rugit, ébranle comme si elle voulait déchirer la côte.
Mais en Blekinge, il en va tout autrement. La terre s'éparpille en îles, îlots et promontoires, parmi lesquels la mer s'insinue en golfes, en anses et en détroits ; elles semblent se rencontrer dans l'entente et la joie.

Auteur: Lagerlöf Selma

Info: Le Merveilleux voyage de Nils Holgersson à travers la Suède

[ littérature ] [ littoral ]

 

Commentaires: 0

monisme

L’amour se suffit à lui-même, il plaît par lui-même et pour lui-même. Il est à lui-même son mérite, à lui-même sa récompense. L’amour ne cherche hors de lui-même ni sa raison d’être ni son fruit. Son fruit, c’est l’amour même. J’aime parce que j’aime, j’aime pour aimer ! Quelle grande chose que l’amour, si du moins il remonte à Dieu, son principe, s’il retourne à son origine, s’il reflue vers sa source, pour y puiser toujours son jaillissement. De tous les mouvements de l’âme, de ses sentiments, de ses affections, seul l’amour permet à la créature de répondre à son Créateur, non pas certes d’égal à égal, mais tout de même dans une réciprocité de ressemblance. [...] Car dans son amour, Dieu ne veut rien d’autre que d’être aimé. Il n’aime que pour qu’on l’aime. Car il le sait : ceux qui l’aiment trouvent précisément dans cet amour la plénitude de la joie. Oui, quelle grande chose que l’amour !

Auteur: Clairvaux Bernard de

Info: Sermon sur le Cantique des Cantiques

[ infini ] [ divin ] [ dévotion ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Coli Masson

diction

Sacha ce chou et son chat Chachou : Sacha chantait chez ce cher Serge, Chachou, son chat si choyé, chassant sa chatte, fit choir à l'eau six cent six sachets de Sacha. Sacha, cessant son chant, chassa Chachou et mis ses six cent six sachets à sécher. Ainsi son chat, soucieux, se cacha chez sa chère Chanchan, soeur de Sacha. Sache et considère ceci Sacha chouchou. Chanchan ses chats sont sa joie. "C'est ça, c'est ça... " cracha Sacha fâché. Ceci susurré, ses six cent six sachets ne séchant pas, Sacha fit son choix : saisissant sa hache il les hacha. Du coup Chanchan chuchota. "Ca c'est bien Sacha..." Ce soir là, choisissant ses achats, Chanchan acheta six cent six sachets. Ainsi, sortant ces six cent six si récents sachets, Chanchan, cachant sa joie, dévisageait son cher Sacha. Celui-ci apercevant ces choses scanda : "Oh ça Chanchan c'est chou..." Oh ça Chanchan c'est chou... Oh ça Chanchan c'est chou... Et puis il l'embrassa.

Auteur: MG

Info: pour fiston, oct. 2002

[ articulation ] [ virelangue ]

 

Commentaires: 0

existence

Maintenant, il comprenait qu'un homme ne sait jamais pour qui il souffre et pour qui il espère. Il souffre, espère et travaille pour des gens qu'il ne connaîtra jamais, et qui, à leur tour, souffriront et espéreront et travailleront pour d'autres qui ne seront pas heureux non plus, car l'homme cherche toujours un bonheur bien au-delà de ce qui lui est réservé. Mais la grandeur de l'homme consiste dans le fait même de vouloir être meilleur qu'il n'est. En s'imposant des devoirs. Dans le Royaume des Cieux, il n'y a pas de grandeur à gagner, dans la mesure où il y a une hiérarchie établie, l'inconnu se révèle, l'existence est infinie, il n'y a pas de possibilité de sacrifice, tout est repos et joie. C'est pourquoi, courbé par la souffrance et les devoirs, magnifique au au milieu de sa misère, capable d'aimer face aux afflictions et aux épreuves, l'homme ne trouve sa grandeur, sa pleine mesure, que dans le Royaume de ce Monde.

Auteur: Carpentier Alejo

Info: The Kingdom of This World

[ combat ] [ croyance ]

 

Commentaires: 0

déclaration d'amour

J'allais seulement dire que le ciel ne m'avait jamais paru être un asile fait pour moi ; j'avais le coeur brisé, je pleurais pour redescendre sur  terre, et les anges étaient si en colère qu'ils m'ont jeté en pleine bruyère sur les Hauts de Hurle-Vent où je me suis réveillée en sanglotant de joie. Voilà qui suffit à expliquer mon secret, ainsi que l'autre. Je ne suis pas plus destinée à épouser Edgar Linton qu'à aller au ciel, et si l'affreux homme qui vit avec nous n'avait pas rejeté Heathcliff à un rang si bas, je n'y aurais jamais songé. Maintenant ce serait me dégrader qu'épouser Heathcliff, aussi ne saura-t-il jamais combien je l'aime. Je l'aime non parce qu'il est beau, Nelly, mais parce qu'il est plus moi-même que je ne le suis. Je ne sais de quoi l'âme est faite, mais la sienne et la mienne sont pareilles, tandis que celle de Linton est aussi différente qu'un rayon de lune l'est d'un éclair ou que la neige du feu.

Auteur: Bronte Emily

Info: Les Hauts de Hurle-Vent- Probablement le passage central du livre : Heaven did not seem to be my home; and I broke my heart with weeping to come back to earth; and the angels were so angry that they flung me out into the middle of the heath on the top of Wuthering Heights; where I woke sobbing for joy.

[ confession ] [ métaphysique ] [ passion romantique ] [ pré-incarnation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

motivation

Cela fait sans doute longtemps que j'ai envie de réaliser un tel film. Une colère terrible en est à l'origine. Je peux toucher du doigt le moment exact. Il était 9 heures du soir, le 4 avril 1968. Vous connaissez sans doute cette chanson du groupe U2, In The Name of Love [Michael Moore se met à en fredonner quelques paroles - ndlr]. C'était un jeudi saint. Nous étions à la messe en famille. A la fin de l'office, comme à chaque fois, les pères étaient déjà sortis pour allumer les moteurs des voitures garées en face et écouter la radio. Et, brusquement, celles-ci interrompent leurs programmes pour diffuser un bulletin spécial: "Martin Luther King a été tué à Memphis." Et un de ces hommes de reprendre l'information et la crier vers l'assemblée qui quittait l'église: "Martin Luther King a été tué!" Et alors, tous, sur le perron, autour de moi, ils se mettent à siffler, à applaudir, de joie. J'avais treize ans. Voilà précisément où commence mon film.

Auteur: Moore Michael

Info: à propos de son film Bowling for Columbine, L'Humanité 9 octobre 2002

 

Commentaires: 0