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fiente

Ainsi, la première fois qu'elle était allée aux toilettes chez ses patrons, Trois s'était trouvée dans le plus grand dilemme face à un siège dont elle ignorait l'usage, quand chez elle un simple trou à ras du sol permettait de s'exonérer. Dans l'urgence, elle avait fini par sauter à pieds joints sur le siège pour s'y accroupir. La chose faite, la chasse d'eau posa une autre énigme que toute sa réflexion ne put résoudre. Elle referma la porte et retourna avec Wang Tong au restaurant, sans souffler mot. Le soir, à son retour à la maison, le couple fut saisi par l'odeur nauséabonde qui avait envahi les lieux. En ouvrant la porte des toilettes, il découvrit deux empreintes de pas sur le siège et un magnifique étron qui flottait à la surface de l'eau. Guan Buyan manqua de perdre connaissance et s'en prit aussitôt à sa femme : comment avait-elle pu oublier de montrer à la simplette l'usage de ces commodités ? Wang Tong, beaucoup plus indulgente, se contenta de nettoyer en silence et ce ne fût que plusieurs semaines plus tard, quand Trois revient chez elle, qu'elle lui montra comment s'asseoir convenablement sur le siège. Trois, embarrassée, prit tout à coup conscience de la mauvaise "impression" qu'elle avait dû laisser lors de son premier passage dans cette demeure immaculée et si délicatement parfumée.

Auteur: Xinran Xue

Info: Baguettes chinoises

[ littérature ]

 

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rêve

Cette nuit-là, Richie fit un cauchemar.
Complètement nu, il se faisait dérouiller par deux gigantesques Noirs portant des lunettes de soleil qui lui enfonçaient la tête dans le béton du terrain de jeu. Tambours vaudous. L'âcre odeur de pisse de l'ascenseur le faisait hoqueter. On l'avait mis à cuire dedans, dans une grande marmite noire au-dessus d'un feu roulant. Clinton Stitch, le chef des Extras, remuait le pipi avec une longue louche terminée par une tête de mort. On l'attacha ensuite sur un chevalet et les Wong lui assouplirent la couenne du tranchant de la main. Teddy les regardait faire en tunique brodée et calotte de soie noire ; il avait les yeux maquillés et une moustache mécheuse de soixante centimètres de long, les mains jointes, cachées dans les manches du vêtement. Soudain, elles apparurent, avec des ongles de cinq centimètres au vernis noir. Il les claqua deux fois l'une contre l'autre et deux gros chinetoques chauves amenèrent P., nue elle aussi, les mains liées derrière le dos. Ils la tirèrent par les cheveux, la forcèrent à s'agenouiller devant Teddy, qui ouvrit sa tunique. Son énorme dard se dressait, orné de chaque côté de tatouages de dragon crachant le feu. P. reçut l'ordre de le sucer, ce qu'elle fit avec avidité, ne s'arrêtant que brièvement pour respirer et gémir : "J'aime ça, j'aime ça."
Richie se réveilla avec la plus grosse trique de sa vie que quelques coups de poignet transformèrent en giclées couleur nacre.

Auteur: Price Richard

Info: Les seigneurs

[ érection ] [ masturbation ]

 

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intrications

Un poète a dit un jour : "Tout l'univers est dans un verre de vin". Nous ne saurons probablement jamais dans quel sens il l'entendait, car les poètes n'écrivent pas pour être compris. Mais il est vrai que si nous regardons un verre de vin d'assez près, nous voyons l'univers entier. Il y a les choses de la physique : le liquide virevoltant qui s'évapore en fonction du vent et du temps, le reflet dans le verre ; et notre imagination y joint des atomes. Le verre est une distillation des roches de la terre, et dans sa composition nous percevons les secrets de l'âge de l'univers, et l'évolution des étoiles. Quel étrange ensemble de produits chimiques se trouve dans le vin ? Comment sont-ils apparus ? Il y a les ferments, les enzymes, les substrats et les résidus. C'est dans le vin que se trouve la grande généralisation : toute vie est fermentation. Personne ne peut appréhender la chimie du vin sans découvrir, comme l'a fait Louis Pasteur, la cause de beaucoup de maladies. Combien ce bordeaux est vivace, il imprime son existence à la conscience qui le regarde ! Si nos petits esprits, pour quelque convenance, décortiquent ce verre de vin, cet univers, en parties : physiques, biologiques, minérales, astronomiques, psychologique, et ainsi de suite - souvenons-nous que la nature ignore tout ça ! Remettons nous donc dans le bon sens et rappelons-nous l'essentiel. Qu'il nous procure un dernier plaisir ; buvons-le et oublions tout !

Auteur: Feynman Richard Phillips

Info:

[ terme univers ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

théâtre

Hamlet a dû être joué pour la première fois, à Londres, pendant la saison d’hiver 1601 – sans qu’on en soit absolument sûr, mais enfin, selon les recoupements les plus rigoureux. La fameuse première édition in-quarto du texte a été quasiment à l’époque ce que l’on appelle une édition pirate, à savoir qu’elle n’avait point été faite sous le contrôle de l’auteur, mais avait été empruntée à ce que l’on appelait les prompt-books, les livrets à l’usage du souffleur. Cette édition [...] est restée inconnue jusqu’en 1823, lorsqu’on a enfin mis la main sur un de ces exemplaires sordides, ce qui tient à ce qu’ils ont été beaucoup manipulés, emportés, probablement aux représentations. Et l’édition in-folio, la grande édition de Shakespeare, n’a commencé à paraître qu’après sa mort, en 1623, précédant la grande édition où l’on trouve la division en actes, ce qui explique que la division en actes soit beaucoup moins décisive et claire dans Shakespeare qu’ailleurs. En fait, on ne croit pas que Shakespeare ait songé à diviser ses pièces en cinq actes. Cela a son importance, parce que nous allons voir comment se répartit Hamlet.

L’hiver 1601, c’est deux ans avant la mort de la reine Élisabeth, et on peut considérer approximativement que la césure capitale que marque Hamlet entre deux versants de la vie du poète, redouble, si l’on peut dire, le drame de la jointure entre deux époques du royaume, car le ton change complètement lorsque apparaît sur le trône Jacques Ier.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre VI : Le désir et son interprétation", éditions de La Martinière et Le Champ Freudien éditeur, 2013, pages 297-298

[ historique ] [ contexte ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

banlieue

Tooner Flats, c'est l'endroit où les membres des gangs dépensent leurs dernières pièces de monnaie pour une bouteille de mauvais vin Thunderbird, l'endroit où les gamins vont en moyenne huit ans à l'école. Tout le monde là-bas touche des allocs.
Tu apprends la vie au contact du type le plus balèze du quartier. Tu fumes ton premier joint dans une ruelle à dix ans ; tu t'envoies ta première dose de carga avant d'avoir couché et tu apprends à laisser ta marque sur un mur avant de savoir écrire. Tes potes savent que tu es un vato loco, un cinglé, et ils t'appellent "ese", "vato" ou mec. Et quand tu as montré que t'assurais, que tu n'es pas du genre à avouer quoi que ce soit même si ça veut dire que tu vas te faire cogner par un autre gang ou bien par les flics, alors tu as le droit de laisser ta marque, tes initiales, ton signe, ton badge, ta placa sur son terrain, accompagnée du nom ou des initiales de ton gang : White Fence, Quatro Flats, Barrio Nuevo, The Jockers, The Bachelors ou ce que tu veux. Tu l'écris gros, bien chiadé en faisant des volutes, avec l'écriture chola. Tu fais des graffitis sur tous les magasins, tous les garages, tous les endroits que tu contrôles et ceux dont tu revendiques la propriété. C'est comme la pisse d'un chien sur un poteau. Et sous ta placa, tu écris toujours C/S, "Con Safos", ce qui veut dire : "Va te faire mettre si ça te plaît pas, ese !

Auteur: Zeta Acosta Oscar

Info: La révolte des cafards

[ zone ]

 

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chemin de fer

La draisine s'ébranle, les phares s'allument, arrachant aux ténèbres des signaux, des pare-neige, des traverses empilées en croix, des sapins nus et solitaires. Des aiguillages s'enfuient. La draisine vibre aux jointures des rails, prend de la vitesse, fonce dans l'obscurité avec un grondement sonore. Les rares voyageurs se taisent, regardant par les fenêtres, embuant les vitres de leur souffle. Ils filent à présent au milieu d'un hurlement sinistre et de grands cahots. La forêt court sous leurs yeux, pareille à un mur compact et noir. Quelquefois un projecteur éclaire des entrepôts tout en longueur ou des percées dans la forêt. Alors ressortent sur les vitres des gouttes obliques, sinueuses.

Parce qu'il va bientôt revoir sa mère, qu'il fait chaud dans la draisine, que cela sent légèrement l'essence et les valises, que la pluie s'arrête - des lambeaux étoilés et violets commencent à se montrer dans le ciel -, Vassili est parfaitement heureux. Il s'est étalé tout à son aise sur son siège, les jambes largement écartées. Il aime le vieux Stépane, il aime le chauffeur, les passagers, la vitesse avec laquelle ils filent, et l'air pur du pays natal qui s'engouffre par une fente...

La draisine file toujours, envoie parfois un coup d'avertisseur nasillard. A l'avant, pointe la lueur d'incendie allumée par l'éclairage du combinat du bois. Stépane remue, tend le cou, regarde en avant, par-dessus l'épaule du chauffeur. Lui aussi, il a les idées roses. Ils vont bientôt arriver, la maison des Pankov en sera toute révolutionnée, les voisins vont défiler, après on causera, on distribuera les cadeaux...

Auteur: Kazakov Iouri

Info: La belle vie

[ nocturne ] [ bien-être ] [ voyage de retour ] [ train ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

ambiance rasta

La tournée terminée, Tom et Roger pensèrent qu'après le succès de I Shot The Sheriff, ce serait bien de descendre dans les Caraïbes pour continuer sur le thème du reggae. Ils organisèrent un voyage en Jamaïque, où ils jugeaient qu'on pourrait fouiner un peu et puiser dans l'influence roots avant d'enregistrer. Tom croyait fermement au bienfait d'exploiter cette source, et je n'avais rien contre puisque ça voulait dire que Pattie et moi aurions une sorte de lune de miel. Kingston était une ville où il était fantastique de travailler. On entendant de la musique partout où on allait. Tout le monde chantait tout le temps, même les femmes de ménage à l'hotel. Ce rythme me rentrait vraiment dans le sang, mais enregistrer avec les Jamaïcains était une autre paire de manches.

Je ne pouvais vraiment pas tenir le rythme de leur consommation de ganja, qui était énorme. Si j'avais essayé de fumer autant ou aussi souvent, je serais tombé dans les pommes ou j'aurais eu des hallucinations. On travaillait aux Dynamic Sound Studios à Kingston. Des gens y entraient et sortaient sans arrêt, tirant sur d'énormes joints en forme de trompette, au point qu'il y avait tant de fumée dans la salle que je ne voyais pas qui était là ou pas. On composait deux chansons avec Peter Tosh qui, affalé sur une chaise, avait l'air inconscient la plupart du temps. Puis, soudain, il se levait et interprétait brillamment son rythme reggae à la pédale wah-wah, le temps d'une piste, puis retombait dans sa transe à la seconde où on s'arrêtait.

Auteur: Clapton Eric

Info: E.C. : The Autobiography

[ haschisch ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

maniaque

<SBR> Victoire!
<Shion-ht> ?
<SBR> J'ai remporté seul un dur combat contre une multinationale, tu devrais être fière de moi!
<Shion-ht> je sais pas pourquoi mais venant de toi, je sens déjà la connerie arriver...
<SBR> Roooh, tout de suite. Bon, j'explique. Y'a quelques temps, j'ai vu une émission sur des gens qui abusaient du service consommateur pour se faire rembourser leurs achats (même s'ils n'avaient trouvé aucun défaut au produit)
<SBR> Un jour, aux toilettes, j'arrivais à la fin du rouleau et là, c'est le drame, il ne restait plus que 3feuilles, hors j'utilise SYSTÉMATIQUEMENT un nombre PAIR de morceaux et sur le paquet, il est écrit "400feuilles".
<SBR> J'ai donc déroulé entièrement chaque rouleau restant et j'ai compté les feuilles une par une et sur les 4rouleaux restant, 2 possédaient un nombre de feuilles inférieur à 400!
<SBR> Je dois avouer que je me suis senti outré, comment une société aussi renommée pouvait oser me voler de la sorte?! J'ai donc écrit une lettre au service consommateur à laquelle j'ai joint les 2 outrageux rouleaux en les somment de recompter le nombre de feuilles.
<SBR> Ce matin, j'ai reçu un colis contenant un paquet de 24rouleaux ainsi qu'une lettre d'excuses de leur part! "Malgré tous les efforts que nous fournissons pour respecter nos engagements, il peut exceptionnellement arriver qu'un défaut se glisse dans l'un de nos produits, nous tenons sincèrement à nous en excuser blablabla"
<SBR> Tu ne peux point imaginer la fierté qui m'a envahi lors de la réception du colis :D
<SBR> Je vais encadrer la lettre et la mettre dans ma vitrine à trophées

Auteur: Internet

Info:

[ économie ] [ dialogue-web ]

 

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tableau

Un autre four fermé, lui, plissé serré, une des plus belles œuvres de Courbet, qu’on appelle pudiquement Torse, ou occulto-socialistement L’Origine du monde, et qui n’est ni un torse, ni rien du tout d’allégorique ni d’originaire puisque c’est un ventre de femme. Auquel il manque tout ce qu’il faut pour faire un être homologué : une tête, des bras et des jambes. Un ventre ouvert ? Non, ce sont les cuisses qui sont ouvertes. Sur un trou fermé. Trompeuses apparences des dédales… Cette œuvre presque clandestine de Courbet est en elle-même comme une contestation de ses propres positions politico-mystiques puisqu’il montre qu’une ouverture (celle des cuisses) ne conduit pas comme les initiations de tous genres veulent nous le faire croire à un débouché panoramique sur un océan de lumière mais sur rien d’autre qu’un trou clos. Deux lèvres bien charnues mais fort pincées. Babines verticales qui ne se desserrent pas sous le crêpelage roux descendant en charmilles de frisettes. Trois tronçons, celui du ventre et ceux des cuisses, emboîtés par le joint d’étanchéité du système de sécurité féminin, son jointoyage saillant et savant. Ce qui est peint, ce qui est exposé là en très, très gros plan, vraiment, c’est ce qui ne l’a jamais été jusqu’ici dans la peinture. Pour que l’éthique occultiste de l’Eros et tout le reste puissent continuer. L’occulte, comme généralement toutes les visions d’avenir radieux, vous dit que le trou est ouvert et vous mène à un monde. Courbet peint le contraire : le monde sous sa forme de corps de femme est ouvert mais mène à une fermeture de trou. C’est exactement l’inverse du message de tous les arcanes.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 296-297

[ interprétation ] [ description ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

justifications

<third_planet> La nuit dernière mon copain avait du shit et voulait me faire fumer mais on ne savait pas où aller parce que les parents étaient à la maison.
<third-planet> Donc on a roulé dans le secteur pour trouver une place de parc et fumer dans la voiture.
<third-planet> On s'est retrouvé sur une place de parc devant un Wendys..
<Mr-Butlertron> Logique presque...
<third-planet> Je sais, c'était une idée ridicule. On était juste désespérés et on a pris ce qui venait ..
<third-planet> On se gare à l'arrière du parking sous un arbre, il fait sombre et on se sent en sécurité. On allume le joint et voilà un flic qui arrive en véhicule. On reste donc les deux bien tranquilles en espérant qu'il pense que la voiture est vide et juste garée ici. Le flic fait le tour du parking puis vient se garer derrière nous. Nous deux on flippe. Alors Bobby, mon pote, prend toute la came et la fout dans la boite à gants. Mais la voiture pue le shit et on se dit que c'est foutu.
<third-planet> Bobby dit que nous devons distraire le flics de l'odeur du shit. Alors dans un grand flash, il enlève son shirt, baisse mes pantalons et mets sa main dans mon slip. Avant que je puisse réaliser ce qu'il se passe le flic tape à la fenêtre. Puis il voit la situation et devient écarlate.
<third-planet> Je descends la vitre de ma fenêtre et le flic dit, d'une voix peu assurée, son visage rouge brillant, "you guys be good now" et il s'en va rapidement vers sa voiture qui part immédiatement.
<third-planet> Il n'a pas même remarqué l'odeur du shit.
<third-planet> On est rentré à la maison dans le plus inconfortable des silences qu'on ait jamais partagé..

Auteur: Internet

Info:

[ comédie ] [ homosexualité ] [ dialogue-web ]

 

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