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mécanisme hiérarchique

Il en revient aux cages et à ces formes de mort rationalisée - la mort au service de la seule espèce maudite par sa connaissance de la mort qui l'attend ... " Je vous libérerais bien, si je savais comment. Mais on n'est pas libre ici. Tous les animaux, les plantes, les minéraux, même les autres espèces d'hommes sont chaque jour ici mis en pièces, et assemblés à nouveau, afin de sauver une élite, toujours prête à faire des théories sur la liberté - liberté qu'ils n'ont pas. Je ne peux même pas vous promettre que cela changera un jour, qu'ils sortiront de leur retraite pour oublier la mort, et perdre leur terreur compliquée de la technologie, et qu'ils cesseront d'employer les autres formes de vie impitoyablement pour tenir l'humanité à un niveau d'angoisse convenable - alors, ils seront simplement comme vous, des êtres vivants ..." 

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Gravity's Rainbow

[ conservation du pouvoir ] [ enfumage ]

 

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auditeur test

- Je suis le vingtième siècle, lut-elle.

Profane s'écarta en roulant sur lui-même et se mit à étudier les dessins du tapis.

Je suis le ragtime et le tango ; la typo sans-sérif, pure géométrie. Je suis le fouet en cheveux de vierge et les entraves astucieusement fignolée d'une  passion décadente. Je suis chaque gare solitaire de chaque capitale d'Europe. Je suis la Rue, les mornes bâtiments gouvernementaux. Le café-dansant, le mannequin automate, le saxophone jazz, postiche de la touriste, faux seins en caoutchouc du travelo, pendulette de voyage qui indique toujours la mauvaise heure et sonne dans des tonalités diverses. Je suis le cadavre de palmier, les souliers vernis du nègre qui danse, la fontaine asséchée en fin de saison touristique. Je suis tous les accessoires de la nuit. 

- Ca vient assez bien.

- Je ne sais pas.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: V.

[ lecture à haute voix ] [ énumération ] [ identification ]

 

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désagrégation immuable

Le désert envahit la terre de l'homme subrepticement. Celui-ci n'est pas fellah, mais il possède tout de même un bout de terrain. Il l'avait possédé. Encore tout jeune garçon, il avait réparé le mur, l'avait cimenté, avait transporté des pierres aussi lourdes que lui, les avait soulevées, les avait mises en place. Mais le désert pénètre malgré tout. Le mur est-il traître, pour laisser passer le désert de la sorte? A moins que le jeune garçon ne soit possédé par un djinn qui sabote le travail de ses mains? Ou la puissance du désert est-elle si grande que ni le garçon, ni le mur, ni le père, ni la mère décédés ne peuvent rien contre lui?

Non. Le désert envahit. C'est un fait; rien de plus. Aucun djinn ne possède le garçon, aucune traîtrise n'habite le mur, aucune hostilité le désert. Rien.

Bientôt, il n'y aura rien. Bientôt, le désert seulement.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: V.

[ effritement ] [ éternel ]

 
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fuite en avant

- Tu te souviens de ces statues jumelles du Bouddha dont je t'ai parlé ? Sculptées au flanc d'une montagne en Afghanistan, et qui ont été dynamitées par les Talibans au printemps ?Tu notes quelque chose de familier ?

- Bouddhas jumeaux, tours jumelles, une coïncidence intéressante, et alors.

- Les tours du Trade Center étaient religieuses pareil. Elles représentaient ce que ce pays vénère par-dessus tout, le marché, toujours ce putain de sacré marché.

- Un problème religieux, tu dis ?

- C'est pas vraiment une religion ? Juste des gens qui estiment que la Main Invisible du Marché dirige tout. Ils mènent des guerres saintes contre des religions concurrentes comme le marxisme. Contre toute évidence, le monde est fini, cette foi aveugle que les ressources ne s'épuiseront jamais, que les profits continueront d'augmenter à jamais, tout comme la population mondiale - encore plus de main d'oeuvre bon marché et de consommateurs accros. 

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Bleeding Edge

[ capitalisme ]

 

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voir

Le tissu de l'histoire contemporaine, songeait Eigenvalue, doit être tout en fronces, si bien que pour les gens qui, comme Stencil, se trouve au creux d'une de ces fronces, il est impossible de discerner la chaîne, la trame ou le motif de l'ensemble. Néanmoins, le seul fait d'exister au creux d'une fronce fait supposer d'autres fronces semblables, chacunes enfermanée dans un cycle sinueux, et l'on en vient à prêter à ces cycles une importance plus grande encore qu'au tissage proprement dit et l'on abolit toute idée d'unité. C'est ainsi que nous sommes charmés par ces automobiles si drôles des années trente, par la mode si curieuse des années vingt, par les étranges pratiques morales de nos grands-parents. Nous sommes producteurs et spectateurs de comédies musicales, dont ils sont les héros, et nous nous laissons embringuer dans une fausse représentation et une nostalgie bidon de ce qu'ils ont été. Et, conséquement, nous somme fermés à toute notion de tradition continue. Si nous avions vécu sur la crête de la vague, il en aurais été autrement. Au moins, nous aurions pu comprendre.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: V

[ distanciation ] [ recul ] [ cycles ]

 

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deus ex machina

Tout se ferait avec des touches sur des claviers alphanumériques qui représenteraient des chaînes invisibles et impalpables de présence ou d'absence électronique. Si les modèles de uns et de zéros étaient "comme" des modèles de vies et de morts humaines, si tout ce qui concerne un individu pouvait être représenté dans un enregistrement informatique par une longue chaîne de uns et de zéros, alors quel genre de créature pourrait être représentée par une longue chaîne de vies et de décès ? Il faudrait au moins un niveau supérieur : un ange, un dieu mineur, quelque trucs dans un OVNI. Il faudrait au moins huit vies et morts humaines pour former un seul personnage de ce genre - son dossier complet pourrait occuper une partie considérable de l'histoire du monde.Nous sommes des chiffres dans l'ordinateur de Dieu, elle n'y pensait pas plus qu'elle se serait fredonnée pour elle-même une sorte de gospel standard. Et la seule chose pour laquelle nous sommes bons, que nous soyons morts ou vivants, est la seule chose qu'Il voit.  Ce que nous pleurons, ce pour quoi nous nous battons, dans notre monde de travail et de sang, tout cela se trouve sous l'œil du hacker que nous appelons Dieu.  

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Vineland

[ extraterrestres ] [ projectionniste ]

 

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multitude aérienne

Très tôt, avant même que pointe le jour, une foule enjouée et variée d’aérophiles venus pique-niquer n’avait cessé d’affluer, et ce ballet incessant avait duré jusque bien après le coucher du soleil, s’éternisant au cours de cette soirée d’été du Midwest dont ils ne percevaient guère la mélancolie, trop occupés qu’ils étaient pour la plupart, leurs ailes à la fois immobiles et palpitantes, des ailes pareilles à celles des chauve-souris, des mouettes et des albatros, des ailes faites avec la peau de veau tannée des bambous, des ailes décorées laborieusement de plumes en celluloïd, dans un vaste scintillement céleste ils arrivaient, avec à leur bord des aviateurs de tous acabits, depuis le sceptique de laboratoire jusqu’à l’ascentionniste en quête christique, souvent accompagnés d’aéro-chiens, qui avaient appris à se tenir tranquilles, à l’abri dans les tableaux de bord et aboyant s’ils remarquaient un détail qui avait échappé à l’attention du pilote – on pouvait néanmoins en distinguer d’autres sur les plats-bords et les passerelles hautes, leurs têtes tendues dans le courant atmosphérique, leurs traits empreints d’une expression de félicité absolue. Les aéronautes se saluaient de temps en temps en usant de porte-voix, et le soir retentit bientôt, telles les rues bordées d’arbres de la ville proche, de leurs plaisanteries aéronavales.

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Contre-jour

[ encombrement ] [ avions ]

 

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perdus

Le reste d'entre nous, exclus du bénéfice de la Lumière, abandonnés à la surface de la terre, laissés à la merci d'une Gravité que nous commençons à peine à détecter et à mesurer, devons continuer à nous tromper avec notre foi en d'Héxquises Korrespondences, espérant que pour chaque psi-synthétique prélevée dans l'âme de la Terre, existe une molécule, laïque, plus ou moins ordinaire et nommée, là-bas - donnant sans fin des coups de lattes dans les futilités plastiques, trouvant en chacune quelque Signification profonde et essayant de les relier toutes ensemble comme les termes d'une série de puissances supposées cotoyer le zéro et pouvoir focaliser tout ça dans une  Fonction formidable et secrète dont le nom, comme les noms permutables de Dieu, ne peut être prononcé.... sons d'anches de saxes en plastique au timbres peu naturels,  bouteilles de shampoing images-ego, prix Cracker Jack d'un amusement unique, carénage de boîtiers d'appareils ménagers cognitivement aménagés,  biberons tranquillisants, paquets de viande d'abattoir travestis, sacs de nettoyage à sec, étranglement de nourrissons, tuyaux d'arrosage arrosant sans fin le désert...  mais pour tous les réunir, avec leur persistance lisse et notre prétérition... pour donner un sens à tout cela, et trouver le plus significatif éclat de vérité au milieu de tant de duplication, de tant de gaspillage...  

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Gravity's Rainbow, p. 590. Trad. Mg

[ laissés pour compte ] [ exclus ] [ déboussolés ]

 

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science-fiction

Le multivers quantique d'Everett avait fait une autre grande apparition littéraire, à nouveau sans être cité par son nom, dans le roman 'Feu pâle' (1962) de l'écrivain russo-américain Vladimir Nabokov. Il y crée un -jeu des mondes- avec un couple du nom de Shade (ombre en anglais), qui meurt et survit simultanément dans des mondes différents qui s'influencent mutuellement. Toute une série d’œuvres de Nabokov se joue dans des mondes-miroirs déformés.
Le multivers apparaît également dans la littérature contemporaine. L'auteur américain Thomas Pynchon s'inspira de la théorie des cordes pour concevoir un multivers d'un complexité déconcertante dans lequel se déroule son opus de mille pages 'Contre-jour' (2006). Les personnages de Pynchon font des allers-retours entre les mondes comme entre des continents, d'antiterre à antiterre comme de Cambridge au Colorado. Les lois de la physique varient d'un monde à l'autre, comme dans le multivers de la théorie des cordes.
[...] Le maître parmi les auteurs de multivers est l'Anglais Michael Moorcock. Sa trilogie 'Le champion éternel' se déroule dans un immense multivers qui contient d'innombrables Terres de tailles et d'anciennetés différentes aux différentes préhistoires. Le héros est parfaitement adapté à son habitat, sa personnalité multiple convient aux très nombreuses dimensions de l'espace.
Et maintenant, les scientifiques affirment que ce n'est peut-être pas pure invention. Que ces autres mondes sont peut-être réels.

Auteur: Hürter Tobias

Info: Les Univers parallèles : Du géocentrisme au multivers

[ écriture ] [ complexité ] [ spéculations ]

 

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néo-capitalisme

Kekulé rêve du Grand Serpent qui tient sa propre queue dans sa bouche, le Serpent rêveur qui entoure le Monde. Mais la mesquinerie, le cynisme avec lesquels ce rêve est utilisé. Le Serpent qui annonce "Le Monde est une chose fermée, cyclique, résonnante, un éternel retour", doit être placé dans un système dont le seul but est de violer le Cycle. Prendre et ne pas rendre, exigence que "productivité" et "gains" continuent d'augmenter avec le temps, le Système enlève au reste du Monde ces vastes quantités d'énergie pour que sa propre minuscule fraction désespérée fasse du profit : et pas que la plus grande partie de l'humanité - les plus grandes autres parts du Monde, animale, végétale et minérale, sont mises à mal dans le processus. Le système peut comprendre ou pas qu'il ne fait que gagner du temps. Et ce temps n'est que ressource artificielle, sans valeur pour qui ou quoi que ce soit hors du le Système, qui va tôt ou tard s'effondrer, lorsque sa dépendance à l'énergie deviendra plus importante que ce que le Monde peut fournir, entraînant avec lui des âmes innocentes sises le long de la chaîne de la vie. Vivre dans le Système, c'est comme traverser le pays dans un bus conduit par un maniaque suicidaire... C'est vrai qu'il est plutôt aimable, puisqu'il continue à faire des blagues dans les hauts-parleurs...

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Gravity's Rainbow

[ sans issue ] [ ouroboros ]

 

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