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éloge

Sa poésie est comme une incantation: la force n'est pas dans le sens évident des mots, mais dans leur pouvoir occulte. A première vue il ne semble pas qu'il y ait dans ces mots plus que dans d'autres mots, mais ce sont des mots d'enchantement. A peine sont-ils prononcés que le passé devient présent, et ce qui est loin est tout près. De nouvelles formes de beauté surgissent et tous les cimetières de la mémoire nous livrent leurs morts. Changez seulement la structure d'une phrase, substituez un synonyme à un autre, et rien ne reste de l'effet produit. Le charme a perdu son pouvoir, et qui voudrait en faire usage se trouverait dans la situation de Cassim, dans les Mille et une nuits, alors qu'il s'écriait: "Blé, ouvre-toi!" "Orge, ouvre-toi!" devant la porte qui n'obéissait à d'autre son que "Sésame, ouvre-toi!

Auteur: Macaulay Thomas Babington

Info: sur Milton, rapporté par J. Green qui ajoute. C'est là de la grande critique. Le passage entier est d'une singulière précision; on songe à Baudelaire

[ magie ]

 

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société

Pour exister comme individu on exhibe son intelligence, sa verve... ou sa classe, sa beauté, sa force, souplesse féline, humour... mélange de tout ça...
Mais ceux qui sont revenus de ce besoin se distinguer et de paraitre, qui donc se consacrent aux autres, à l'organisation de l'avenir, qui ainsi s'oublient par l'abandon de leur singularité et de leur égoïsme, deviennent souvent chiants comme la mort. Parce qu'ils ont perdu leur véritable enthousiasme interne et que leurs raisonnements, voulant s'appliquer au grand nombre et réguler la société, prennent une tournure mécanique. Mécanique parce qu'ils prennent refuge dans des raisonnements de comptables. Car c'est ainsi que sont organisée les rapports humains, vus d'en haut, dans nos sociétés consuméristes.
Et c'est ainsi qu'on crée un carcan, on nie l'intelligence de l'être. On bride.
Le pire étant qu'avec une propagande bien sous contrôle, ça marche.

Auteur: MG

Info: 16 aout 2012

[ politiquement correct ]

 

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rapports humains

La foule, c'est le mensonge, c'est pourquoi, au fond, nul ne méprise plus la condition de l'homme que ceux qui font profession d'être à la tête de la foule. Que l'un de ces meneurs voie un homme venir le trouver : certes, il ne s'en soucie pas ; c'est beaucoup trop peu ; il le renvoie orgueilleusement ; il ne reçoit pas à moins de centaines. Et s'il y en a mille, il s'incline alors devant la foule et distribue force courbettes ; quel mensonge ! Non, quand il s'agit d'un homme isolé, on doit exprimer la vérité en respectant la condition humaine ; et si peut-être, suivant le langage cruel, il s'agit d'un pauvre diable d'homme, on a le devoir de l'inviter chez soi dans la meilleure pièce et, si l'on a plusieurs voix, de prendre la plus charitable et la plus amicale : cette conduite est la vérité.

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info: Oeuvres Complètes, Paris, 1966-1986, t. 16, p. 84

[ pouvoir centralisé ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

exactitude

C'est tout bonnement un préjugé moral de croire que la vérité a plus de valeur que l'apparence, c'est même l'hypothèse la plus mal fondée qui soit au monde. Qu'on en fasse une bonne fois l'aveu : il n'y a de vie possible qu'à la faveur d'estimations et d'apparences inhérentes à sa perspective, et si l'on voulait, comme ces philosophes aussi balourds que pleins d'un vertueux enthousiasme, supprimer complètement le "monde des apparences", eh bien ! à supposer que vous le puissiez, il ne resterait rien non plus de votre "vérité". Qu'est-ce qui nous force, en effet, à supposer qu'il y ait une opposition radicale entre le "vrai" et le "faux" ? Ne suffit-il pas d'admettre qu'il y a dans l'apparence des degrés, pour ainsi dire des ombres et des harmonies d'ensemble, plus claires ou plus foncées, différentes valeurs, pour parler le langage des peintres ?

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Par-delà le bien et le mal, 1886, oeuvres II, Robert Laffont, Bouquins 1990 <34 p.590>

[ rapports humains ]

 

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histoire antique

Masinissa, roi des Libyens, et toujours fidèle aux Romains, vécut, jouissant de toutes ses facultés, pendant quatre-vingt-dix ans. En mourant, il laissa dix enfants, dont il confia la tutelle aux Romains. Masinissa était vigoureux de corps et exercé aux fatigues dès son enfance. Sur pied de bon matin, il restait toute la journée sans désemparer, et occupé aux mêmes travaux : une fois assis, il ne se levait de son siège qu’à la nuit ; une fois à cheval, il s’y tenait, sans se fatiguer, des journées entières. Ce qui prouvait la bonne constituation et la santé robuste de ce roi, c’est que, à près de quatre-vingt-dix ans, il avait un fils âgé de quatre ans d’une force remarquable. Il s’appliquait avec soin à l’agriculture, et laissa à chacun de ses fils un champ de dix milles plèthres en plein rapport. Il régna pendant soixante ans d’une manière distinguée.

Auteur: Diodore de Sicile

Info: Bibliothèque historique, XXXII, 24, trad. Ferdinand Hoefer

[ portrait ] [ description ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

affrontement

Deux cavaliers se rencontrèrent un jour sur un chemin très étroit où tous deux ne pouvaient passer de front. L'un des deux devait donc céder la place à l'autre, mais tous deux s'entêtèrent, et ils allèrent jusqu'à s'injurier ; enfin l'un dit à l'autre :

— Écoute ! Je te conseille de me laisser passer, sans cela je te traiterai de la même façon que j'ai traité jadis un entêté qui me résistait.

L'autre, effrayé de cette menace, laissa le chemin libre ; mais comme le cavalier s'éloignait, il lui demanda ce qu'il lui aurait fait s'il n'avait pas voulu céder.

— Dis moi, lui dit-il, que fis-tu à cet entêté qui te résistait ?

— L'autre était très entêté, plus entêté encore que toi ; voyant que je ne pouvais rien obtenir de lui, je me décidai à ... à le laisser passer.

Auteur: Tolstoï Léon

Info:

[ histoire courte ] [ drôle ] [ rapport de force ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

être humain

La lecture du livre de Warcollier semble indiquer que la télépathie concerne des sensations, des émotions. Pas des mots. Le symbole, à savoir le signe/consensus (qu'un dictionnaire précisera si nécessaire), semble très sujet à caution en ce domaine. On retombe sur la problématique du langage : le signifiant n'a aucun rapport avec le signifié.

En d'autres termes la manipulation des symboles écrits peut autant être appréciée comme une éclosion de l'humain grégaire, que comme son éloignement de la matrice primordiale. Un peu comme un citadin occidental ne saura plus faire un feu de bois alors qu'il se retrouve perdu en pleine forêt au milieu de l'hiver. Le langage et son stockage transgénérationnel nous ont donné une grande force communautaire et rationnelle. Qui d'un autre côté semble amoindrir certaines perceptions de l'individu par une perte de son empathie envers des choses moins logiques ou méthodiques, probablement plus universelles, ouvertes...

Auteur: Mg

Info: 28 juillet 2018

[ animal particulier ] [ anthropocentrisme ]

 

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égalité

La base du caractère humain est la force morale. Le degré de la volonté ou de l'énergie met entre les hommes la même distance que celle de la force physique entre les animaux. Sous ce rapport un homme peut être à un autre homme ce qu'un rat ou une belette est à un lion. Cette vérité est inébranlable ; elle est d'ailleurs assez sinistre, c'est pour cela qu'on ne la crie pas par-dessus les toits. Et maintenant bouleversez une société de fond en comble, nivelez tout ce qui a été construit à sa surface, faites-y passer la charrue et semez du sel, décrétez la loi agraire et l'égalité absolue, ramenez l'homme à l'état de larve, la société à l'état de peuplade primitive. Si ce niveau égalitaire était possible une minute, la minute d'après la force morale inégalement répartie entre les hommes, aurait refait de pied en cap la hiérarchie politique et les catégories sociales.

Auteur: Joly Maurice

Info: Recherches sur l'art de parvenir, Paris Amyot 1868 [BnF Cote LB56-1958] p.28

[ utopique ]

 

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progrès technologique

Les pratiques luddistes qui surgissent un peu partout, la sauvagerie qui s'attaque à l'instrument de production (et d'abord à soi-même en tant que force productive), le sabotage endémique et la défection en disent long sur la fragilité de l'ordre productif. Briser les machines est un acte aberrant si ce sont des moyens de production, si demeure l'ambiguïté de leur valeur d'usage future. Mais si les fins de cette production s'écroule, alors le respect dû au moyen s'écroule aussi, et les machines apparaissent selon leur véritable fin, comme des signes opérateurs directs, immédiats, du rapport social de mort dont vit le capital. Rien ne s'oppose alors à leur destruction immédiate. Dans ce sens, les luddistes étaient bien plus lucides que Marx sur la portée de l'irruption de l'ordre industriel, et ils ont en quelque sorte aujourd'hui leur revanche, au terme catastrophique de ce processus, où Marx lui-même nous a fourvoyés, dans l'euphorie dialectique des forces productives.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: L'Echange symbolique et la mort, p. 27, 1976

[ erreur du communisme ] [ illusion du progrès ] [ disparition du travail ]

 
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Ajouté à la BD par Jérôme

rapports humains

Les milles changements qui ont fait avancer le temps - ils sont, mesurés à ce présent intemporel du sentiment, fugitifs et irréels comme un rêve et aussi trompeurs que les visions des songes: ils me font croire que je suis un homme qui, médecin vers qui les gens viennent avec leurs douleurs et leurs soucis, possède une sûreté de soi fabuleuse et ne connaît pas la peur. Et la confiance craintive que je lis dans le regard de ceux qui cherchent de l'aide me force à y croire tant qu'ils sont devant moi. Mais à peine sont-ils partis que je voudrais leur crier: je suis quand même encore ce garçon anxieux sur les marches de l'école, c'est totalement sans importance, c'est même un mensonge, que je sois assis en blouse blanche derrière l'énorme bureau et que je distribue des conseils, ne vous laissez pas tromper par ce que nous appelons, avec une superficialité ridicule, le présent.

Auteur: Mercier Pascal

Info: Train de nuit pour Lisbonne

[ miroirs ] [ balise temporelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel