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guerre biologique

Les virus émergents dits "à ARN" (coronavirus, nouvelles grippes, Ebola, VIH, dengue, etc.) mutent constamment et compliquent la mise au point de vaccins. Parfois même, ceux-ci aggravent la maladie. C’est le cas pour la dengue. Nul vaccin n’a été trouvé contre le sida. Mais tout a changé avec le Covid-19. Les milliards déversés sur les laboratoires pharmaceutiques ont miraculeusement fait aboutir les vaccins à ARN messager jusqu’ici inemployés pour les humains, et qui semblent protecteurs – pour ce qu’on en sait après quelques mois, et sans préjuger des conséquences à long terme de cette innovation testée à échelle planétaire pour la première fois.

Où est le problème ? Oh, un détail, remarque notre comité scientifique. S’il est désormais possible de fabriquer en laboratoire à la fois un virus synthétique et son vaccin, créer une arme biologique devient très tentant pour un État ou un groupe terroriste, qui posséderait à la fois la lance et le bouclier.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Le règne machinal", éditions Service compris, 2021, page 143

[ biopouvoir ] [ perspectives ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

gaïa

Pour reprendre un slogan de l'ANT*, il faut "suivre les acteurs eux-mêmes", c'est-à-dire essayer de rattraper leurs innovations souvent sauvages afin d'apprendre d'eux ce que l'existence collective est devenue entre leurs mains, quelles méthodes ils ont élaborées pour la faire tenir ensemble, quels comptes définissent le mieux les nouvelles associations qu'ils ont été obligés de créer.

Auteur: Latour Bruno

Info: Reassembling the Social: An Introduction to Actor-Network-Theory. *théorie de l'acteur-réseau, approche qui prend en compte dans son analyse, au-delà des humains, les objets "non-humains" et les discours. Ces derniers étant aussi considérés comme des "acteurs" ou des "actants", selon un concept qui désigne ainsi toute entité sans distinction ontologique entrant dans un processus sémiotique.

[ interdépendances ] [ monde signes ] [ triade ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Otto Freundlich, exécuté à Sobibor en 1943, avait lui aussi fui devant les nazis. Il conçut durant ses derniers jours la maquette en carton d’un Phare des sept arts. C’était le testament de l’auteur de la mosaïque Hommage aux peuples de couleur : il cherchait à traduire, à travers ce Phare, l’idéal d’un monde qui aurait conservé l’esprit du siècle des Lumières et demandé à des artistes sans compromis d’être les guides de leur époque.

Auteur: Lê Linda

Info: De personne je ne fus le contemporain, p 153

[ septénaire ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

beaux-arts

Toutes nos recherches resteront fragmentaires si nous ne découvrons pas des relations cosmiques et leurs effets dans le domaine terrestre.

Auteur: Freundlich Otto

Info: Gedanken des Malers, 1927

[ mystiques ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

rationnel-irrationnel

Les présupposés de la sociologie de la connaissance n’eussent jamais intimidé longtemps les ethnologues, si les épistémologues n’avaient élevé au rang d’un principe fondateur cette même asymétrie entre les vraies sciences et les fausses. Seules ces dernières - les sciences "périmées" - peuvent se lier au contexte social. Quant aux sciences "sanctionnées", elles ne deviennent scientifiques que parce qu’elles s’arrachent justement à tout contexte, à toute trace de contamination, à toute évidence première et qu’elles échappent même à leur propre passé. Telle est la différence, pour Bachelard et ses disciples, entre l’histoire et l’histoire des sciences. La première peut être symétrique, mais peu importe puisqu’elle ne traite jamais de science ; la seconde ne doit jamais l’être afin que la coupure épistémologique demeure totale.

Un seul exemple suffira pour montrer jusqu’où peut mener le rejet de toute anthropologie symétrique. Lorsque Canguilhem distingue les idéologies scientifiques des vraies sciences, il affirme non seulement qu’il est impossible d’étudier Darwin - le savant - et Diderot - l’idéologue - dans les mêmes termes, mais qu’il doit être impossible de les mettre dans le même sac. "La séparation de l’idéologie et de la science doit empêcher de mettre en continuité dans une histoire des sciences quelques éléments d’une idéologie apparemment conservés et la construction scientifique qui a destitué l’idéologie : par exemple à chercher dans le Rêve de d'Alembert des anticipations de L'Origine des espèces" (*p. 45). N’est scientifique que ce qui rompt pour toujours avec l’idéologie. En suivant un tel principe, il est difficile en effet de suivre les quasi-objets dans leurs tenants et aboutissants. Une fois passés entre les mains de l’épistémologue, toutes leurs racines seront arrachées. Il ne restera plus que l’objet excisé de tout le réseau qui lui donnait sens. Mais pourquoi parler même de Diderot et de Spencer, pourquoi s’intéresser à l’erreur ? Parce que sans elle le vrai brillerait d’un éclat trop éblouissant ! "L’entrelacement de l’idéologie et de la science doit empêcher de réduire l’histoire d’une science à la platitude d’un historique, c’est-à-dire d’un tableau sans ombres de relief" (p. 45). Le faux est le faire-valoir du vrai. Ce que Racine faisait pour le Roi Soleil sous le beau nom d’historien, Canguilhem le fait pour Darwin, sous l’étiquette, également usurpée, d’historien des sciences.

Le principe de symétrie rétablit, au contraire, la continuité, l’historicité et, disons-le, la justice. Bloor est l’anti-Canguilhem, de même que Serres est l’anti-Bachelard, ce qui explique d’ailleurs l’incompréhension totale en France de la sociologie des sciences comme de l’anthropologie de Serres (Bowker et Latour, 1987). "Il n’est de pur mythe que l’idée d’une science pure de tout mythe", écrit celui-ci lorsqu’il rompt avec l'épistémologie (Serres, 1974, p. 259). Pour lui comme pour les historiens des sciences proprement dits, Diderot, Darwin, Malthus et Spencer doivent s’expliquer selon les mêmes principes et les mêmes causes ; si vous souhaitez rendre compte de la croyance dans les soucoupes volantes, vérifiez si vos explications peuvent être employées, symétriquement, pour les trous noirs (Lagrange, 1990) ; si vous attaquez la parapsychologie, êtes-vous capables d’utiliser les mêmes facteurs pour la psychologie (Collins et Pinch, 1991) ? Si vous analysez les succès de Pasteur, les mêmes termes vous permettront-ils de rendre compte de ses échecs ?

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous ne sommes pas modernes, pp 60-61. *Canguilhem, Études d'histoire et de philosophie des sciences concernant les vivants et la vie (1968) 7e rééd. Vrin, Paris, 1990

[ historique ] [ religions ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

épistémologie

L'objectif est de montrer que le développement universel de la science moderne est la résultante, non pas tant d'un progrès inévitable et historiquement cumulatif du savoir, mais d'un processus qui démultiplie délibérément les lieux où les techniques scientifiques peuvent être appliquées.

Auteur: Schaffer Simon

Info: ​​​​​​​La fabrique des sciences modernes

[ contextuelle ] [ situationnelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

épistémologie

- Passons au strong programme lui-même. Pourriez-vous expliquer aux lecteurs non initiés le type de relativisme qui caractérise votre analyse sociologique de la connaissance ? Quelles sont les théories relativistes que vous rejetez ?

- Je dirais que le trait essentiel de tout type de relativisme doit être le rejet de l’absolutisme. Être relativiste, c’est reconnaître que les prétentions de la science à la connaissance n’ont ni ne peuvent prendre le titre de connaissance absolue. Pour être absolue, la connaissance doit être vraie sans aucune restriction, elle doit être connue avec certitude, être une vérité complètement stable et éternelle : c’est le genre de connotations qui donnent son sens au mot "absolu". Et c’est précisément toutes ces connotations que le relativiste rejette.

Donc le relativiste peut dire : toute connaissance est conjecturale, partielle, susceptible d’être révisée ; les théories scientifiques finissent toujours par s’écrouler, elles ont presque toujours – peut-être toujours, mais certainement presque toujours – raison au sujet de certaines choses, et tort au sujet d’autres choses. Elles ont raison jusqu’à un certain degré d’approximation au sujet de certaines choses, et au sujet d’autres choses elles ont raison avec un meilleur degré d’approximation. Tout cela veut dire qu’on ne peut pas accoler le mot "absolu", avec tout son sens, à la prétention à la connaissance. Je dirais donc qu’en conséquence on doit nécessairement accepter ou adopter une certaine forme de relativisme. 

Maintenant, oui, il existe différents types de relativismes, bien que chacun de ces types doive rejeter l’absolutisme pour être une forme de relativisme. Mais bien sûr, il y a des façons idiotes de rejeter l’absolutisme. Par exemple, quelqu’un pourrait dire simplement : "Oh, nous ne connaissons rien, hein ?" ou encore : "Ouais, de toute façon c’est une question d’opinion", puis tenir des propos affligeants comme : "Bien, c’est peut-être vrai pour vous, mais ça ne l’est pas pour moi." Il y a évidemment un grand nombre de façons négligentes et idiotes de nier le caractère absolu de la connaissance, mais le faire n’oblige personne à exprimer des opinions idiotes. On peut nier le caractère absolu de la connaissance sans tomber dans le subjectivisme, sans invoquer sans réfléchir la simple opinion, ou d’autres choses de ce genre. Le lecteur non initié doit comprendre que pour être relativiste, il n’est pas nécessaire de penser "faites ce que vous voulez". C’est une forme de relativisme, mais c’est une forme stupide de relativisme, et ce n’est absolument pas nécessaire pour un relativiste d’être de ce genre-là. Je peux vous assurer que le relativisme associé à la Science Studies Unit n’est pas de ce genre-là. C’est la négation, formulée de manière beaucoup plus prudente, du caractère absolu de toute connaissance. Je rejette le relativisme du "faites ce que vous voulez", tout comme je rejette le relativisme subjectiviste, anti-scientifique, basé sur une conception très individualiste de la connaissance.

Auteur: Bloor David

Info: https://journals.openedition.org/. Entretien avec François Briatte. Traduction de Marc Lenormand

[ distanciation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lucidité

L'information est essentielle pour faire prendre conscience de ce que notre cerveau dissimule à notre esprit conscient. Malheureusement, nous sommes câblés pour penser en fonction de nos émotions. L'exercice de l'introspection et de la pleine conscience demande un effort et un entraînement.

Auteur: Bloor David

Info:

[ distanciation ] [ froideur ]

 
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illumination

Pour François, ce fut le lépreux. Pour Christian, une épiphanie. Mais, pour d'autres, ce fut une musique, une lecture, un geste, un aveu qui les a éblouis et leur a donné à voir Dieu, là où ils ne voyaient rien jusqu’alors. Saint Augustin, Pascal, Charles de Foucauld, Verlaine, Claudel, Péguy, Simone Weil : tant d'exemples de conversions aussi brutales qu'inexplicables, tant de retournements qui attestent l'impossible dans un monde ne postulant que le possible. Hélas, les mots des convertis semblent toujours trop courts à rendre l'éternité de cet instant-là. D'où surgit cette fulgurance ? Pourquoi à ce moment-là ?

Auteur: Montaigu Thibault de

Info: La grâce

[ déclic ] [ tarab ] [ bascule ] [ bouleversement ]

 

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fausse valeur

Saint François a voulu que ses frères soient pauvres car la richesse sépare des autres. Elle laisse croire qu'on peut être à l'abri du sort. Qu'on peut tenir à distance la souffrance du monde. Mais ce n'est pas vivre en pauvre qui compte, c'est regarder le monde à travers leurs yeux. C'est accepter de dépendre les uns des autres. La fortune, le pouvoir, la beauté : tout passe. Tout peut nous être enlevé du jour au lendemain. La seule chose que l'on possède vraiment, c'est le don de soi-même.

Auteur: Montaigu Thibault de

Info: La grâce

[ accumulation ] [ simplicité ]

 
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Ajouté à la BD par miguel