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pulsion

La passion n'est-elle pas une tentative de dépasser sa propre ombre, un moyen de revenir dans une Arcadie où règne raison, justice et instincts naturels? La passion n'est-elle pas rien d'autre que cette tentative de revenir dans cet état idyllique où nous ne sommes plus aliénés par un pouvoir coercitif, où la discorde s'évanouit quand raison et pouvoir, morale et politique peuvent s'asseoir la même table? N'est -elle pas finalement le monde du lyrisme du paradis perdu que la passion rebâtit? Après tout, la poésie, le lyrisme ne sont-ils pas les architectes et les visionnaires de ce paradis? Quand je dis cela, moi, poète lyrique par instinct, je suis tenté de devenir un poète lyrique par un choix pleinement conscient!

Auteur: Seifert Jaroslav

Info:

[ utopie ]

 

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idiomes polaires

Inuit : (...) les Inuits vivent dans des conditions dont on peut se représenter la rudesse, par un climat qui atteint couramment -45°C, sur une calotte glaciaire qui n'offre aucune végétation. L'absence de repères, les incessantes variations de lumière, les forces oppressives de la nature contre lesquelles ces hommes sont en lutte constante, tel est l'ordinaire de leur existence. De là les efforts permanents pour défendre et maintenir la vie, au milieu d'une faune dont ils ne tirent assistance, mais aussi subsistance, que moyennant un travail opiniâtre de chaque jour. Les Inuits ont donc déployé des merveilles d'imagination et de raffinement pour investir l'immense poésie dont ils sont capables dans le bien le plus précieux qu'ils possèdent : leur langue.

Auteur: Hagège Claude

Info: Dictionnaire amoureux des langues

[ traduction ] [ survie ] [ motivation ] [ créativité ]

 

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écriture

La poésie d’Emily Dickinson ressemble littéralement à un jardin secret. Si son auteur semble dédaigner la chair du monde extérieur, c’est pour mieux en recréer l’os. Emily n’a que faire du commerce des hommes, de leur médiocrité, de leurs gesticulations, car elle se tient au coeur même de la vie, là où l’âme s’ébat dans les tourments. Elle veut donner sa voix à l’indicible, car elle comprend que seule la poésie peut donner accès à cet "au-dedans" de la vie. Elle sait que les mots forment le parcours le plus direct pour l’atteindre. Elle sait aussi qu’en refusant les anecdotes et les formules convenues, elle prend le risque de se perdre et de perdre son lecteur chimérique dans l’obscurité des métaphores.

Auteur: Pajak Frédéric

Info: Dans "Manifeste incertain", volume 7, page 53

[ interprétation ] [ source d'inspiration ] [ analyse ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

beauté

Par la fenêtre je regarde la nuit tomber. Le ciel devient soudain plus clair que la terre. La nuit ici a ses façons "qui ne sont pas les nôtres". De son neuvième étage jusqu'au mont des moineaux, on voit Moscou, ville concentrique où l'étranger tourne en rond comme dans un coeur russe : gratte ciel, coupoles d'or, croix grecques, chargées de chaînes, et la Moskowa, dont les enfants, de leurs patins, biseautent la glace. Les doubles fenêtres mastiquées, bourrées de ouate, ne laissent passer aucun courant d'air, mais la neige est poussée horizontalement par un vent de Sibérie. Elle se colle aux arbres, aux façades et les double d'un trait blanc. Je suis bien. Il fait chaud comme au fond d'un lit.

Auteur: Morand Paul

Info: L'Europe galante (1925, 250 p., Grasset, les cahiers rouges) p 180

[ atmosphère ] [ dimension nocturne ] [ paysage ] [ poésie naturelle ]

 

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pénitencier

On oublie que le geôlier est, d'une certaine manière, lui-même captif: c'est un prisonnier sans horizon, il ne porte aucune mission, ce qu'il cherche n'est pas de réaliser sa liberté mais d'empêcher l'autre d'être libre, il est victime de lui-même. Le geôlier ne peut pas chanter car il ignore tout de la mélancolie, il n'a ni regret du ciel ni nostalgie de la mer. En revanche le prisonnier chante, parce que c'est sa seule façon d'éprouver et de prouver sa propre existence. Et au fond de lui, il se sent plus libre que son geôlier qui n'a pas conscience de sa propre liberté et de sa propre solitude. La poésie consiste à nous faire don de cette force-là, dût-elle être fictive.

Auteur: Darwich Mahmoud

Info: entretien à Libération, 10-11 mai 2003

 

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anecdote

Le peintre et poète anglais Dante Gabriel Rossetti (1828-1882) eut un geste que Proust qualifia de "sans noblesse mais non dépourvu de grandeur". Il aimait un modèle, LIzzy Siddal, dont on peut encore admirer la plastique dans un tableau de Millais. A sa mort, Rossetti, très affligé, déposa dans son cercueil le manuscrit d'un de ses recueils de poèmes. Ce fut un geste de renoncement à la poésie, une amputation due à la mort de la beauté. Puis, la douleur s'évanouit et le doute subsista : et si le cercueil contenait les restes de deux chefs d'oeuvre ? Cette obsession le poussa au geste qui étonna Proust : au bout de sept ans il fit ouvrir la bière pour récupérer son bien.

Auteur: Luca Erri de

Info: Alzaia, Rivages, traduction Danièle Valin, p.33

[ littérature ] [ regret ]

 

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hypothèse de Riemann

La révélation comme quoi le graphique apparaît grimper en douceur, même si les nombres premiers eux-mêmes sont si imprévisibles, est l'une des plus miraculeuses en mathématiques et représente l'un de ses points culminants dans l'histoire des nombres premiers. Au dos de la dernière page de son livre de logarithmes, Gauss enregistra la découverte de sa formule pour le nombre de nombres premiers en hausse à N en termes de fonction logarithmique. Pourtant, en dépit de l'importance de la découverte, Gauss n'a dit à personne ce qu'il avait trouvé. Le plus que le monde ait entendu parler de sa révélation furent ces mots énigmatiques, "Vous n'avez aucune idée à quel point il y a de la poésie dans un tableau de logarithmes."

Auteur: Sautoy Marcus du

Info: The Music of the Primes. Chapter 2 (p. 50) HarperCollins Publisher, Inc. New York, New York, USA. 2003

[ mystère ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

quêtes

Je vis que A. E. ne questionnait pas réellement le monde, mais volait vers un monde "supérieur", et que ce monde "supérieur" avait tous les défauts (à mes yeux) de la sur-nature : en particulier, d'être exsangue (et comment en serait-il autrement ?) Pour moi, j'avais cru voir le secret dans la terre, les clefs dans l'herbe. Sans doute ce qui nous attend à l'issue ne peut être conçu ; mais je me dis qu'il fallait avancer dans la direction de cet inconcevable (qui nous fascine comme tout abîme) "à travers l'épaisseur du Visible", dans le monde de la contradiction, avec des moyens et des sentiments ambigus, en particulier un mélange d'amour et de détachement, d'acharnement et de négligence, d'ambition et d'ironie.

Auteur: Jaccottet Philippe

Info: In "La promenade sous les arbres", éd. La Bibliothèque des Arts, p. 40 - A. E. était le nom de plume de George William Russell, poète irlandais (1867 - 1935)

[ ailleurs ] [ présence ] [ poésie ] [ céleste ] [ terrestre ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

prière

[…] le Te Deum fut, s’il est permis de s’exprimer ainsi, improvisé à Milan par les deux grands et saints docteurs saint Ambroise et saint Augustin, dans un transport de ferveur religieuse ; opinion qui n’a rien que de très probable. En effet, ce cantique inimitable, conservé, traduit par votre église et par les communions protestantes, ne présente pas la plus légère trace du travail et de la méditation, n'est point une composition : c’est une effusion ; c’est une poésie brûlante, affranchie de tout mètre ; c’est un dithyrambe divin où l’enthousiasme, volant de ses propres ailes, méprise toutes les ressources de l’art. Je doute que la foi, l’amour, la reconnaissance, aient parlé jamais de langage plus vrai et plus pénétrant.

Auteur: Maistre Joseph de

Info: Dans "Les soirées de Saint Petersbourg", 1836, Premier entretien, page 49

[ éloge ] [ admiration ] [ origine ] [ christianisme ] [ catholicisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écriture

J'ai la poésie dans le sang. Et je garde tous mes poèmes dans ma mémoire comme dans une commode bien rangée. Je suis un broc rempli d'eau. D'eau toute simple, comme celle des torrents et des sources. Je me penche et je verse un jet de vers. Et je ne les mets jamais sur le papier. Pour ne pas les tuer. Parce que le papier, c'est l'eau douce du fleuve qui se perd dans la mer. C'est le lieu de tous les échecs. La poésie doit être libre comme le rossignol. Comme le matin. Comme l'air léger du soir. Qui va en France. Ou pas. Qui va où il veut. Et aussi parce que je n'ai pas de papier, ni de crayon.

Auteur: Solà Irene

Info: Je chante et la montagne danse

[ hors-sol ] [ liberté ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste