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effort
Me voici donc à mi-chemin, ayant eu vingt années -
En gros vingt années gaspillées, les années "de l'entre-deux guerres" -
Pour essayer d'apprendre à me servir des mots, et chaque essai
Est un départ entièrement neuf, une différente espèce d'échec
Parce que l'on n'apprend à maîtriser les mots
Que pour les choses que l'on n'a plus à dire, ou la manière
Dont on n'a plus envie de les dire. Et c'est pourquoi chaque tentative
Est un nouveau commencement, un raid dans l'inarticulé
Avec un équipement miteux qui sans cesse se détériore
Parmi le fouillis général de l'imprécision du sentir,
Les escouades indisciplinées de l'émotion. Et ce qui est à conquérir
Par la force et la soumission a déjà été découvert
Une ou deux fois, ou davantage, par des hommes qu'on n'a nul espoir
D'égaler - mais il ne s'agit pas de concurrence -
Il n'y a ici que la lutte pour recouvrer ce qui fut perdu,
Retrouvé, reperdu : et cela de nos jours, dans des conditions
Qui semblent impropices. Mais peut-être ni gain ni perte,
Nous devons seulement essayer. Le reste n'est pas notre affaire.
Auteur:
Eliot Thomas Stearns
Années: 1888 - 1965
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète, auteur dramatique et critique littéraire
Continent – Pays: Angleterre - Usa
Info:
Quatre quatuors, East Cocker, V, p. 183 - éd. du Seuil, traduit par Pierre Leyris - je propose l'étiquette "sans espoir", que je distinguerai de "désespéré" - plus haut, dans East Cocker, III, les vers 125-128 ("wait without hope") permettent (?) de comprendre cela
[
malgré tout
]
[
sans espoir
]
[
écriture
]
[
poème
]
transport ferroviaire
Nous roulons protégés dans l'égale lumière
Au milieu de collines remodelées par l'homme
Et le train vient d'atteindre sa vitesse de croisière
Nous roulons dans le calme, dans un wagon Alsthom,
Dans la géométrie des parcelles de la Terre,
Nous roulons protégés par les cristaux liquides
Par les cloisons parfaites, par le métal, le verre,
Nous roulons lentement et nous rêvons du vide.
A chacun ses ennuis, à chacun ses affaires;
Une respiration dense et demi-sociale
Traverse le wagon; certains voisins se flairent,
Ils semblent écartelés par leur part animale.
Nous roulons protégés au milieu de la Terre
Et nos corps se resserrent dans les coquilles du vide
Au milieu du voyage nos corps sont solidaires,
Je veux me rapprocher de ta partie humide.
Des immeubles et des gens, un camion solitaire:
Nous entrons dans la ville et l'air devient plus vif;
Nous rejoignons enfin le mystère productif
Dans le calme apaisant d'usines célibataires.
Auteur:
Houellebecq Michel
Années: 1958 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Célibataires, https://www.youtube.com/watch?v=435UpN6eFf4
[
tgv
]
[
cohabitation sociale
]
[
tension latente
]
[
urbanisation
]
[
poème
]
vulnérable beauté
Oiseaux porteurs de vent
De cris et de voyages
Oiseaux sur ma fenêtre
Épuisés, silencieux
Au lumineux plumage
En attente du ciel
Voués à disparaître
Au moindre mouvement
Attentifs, mystérieux
Messagers de nos rêves
Et de lointains voilés
Vous caressez l'espace
De vos battements d'ailes
De vos chants surannés
Un jour vous serez maîtres
De ce monde désert
Que nous aurons tué
Sans y laisser de trace
Que nous aurons brûlé
Affamé, assoiffé,
Empoisonné, détruit
Par nos viols suicidaires
Un jour dans le silence
Des ruines de nos terres
Vous oiseaux survivants
De vos gosiers fragiles
La musique va naître
Rescapée du bruit
De l'ordre fracassé
De ce pauvre univers
Dans le ciel ébloui
Votre seul chant gravé
Comme un pur talisman
Sur le front des nuages
Prendra son vol solaire
Et nous rendra la vie
Bien au-delà du temps.
Auteur:
Grisélidis Réal
Années: 1929 - 2005
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine, prostituée, poétesse
Continent – Pays: Europe - Suisse
Info:
Chair vive, Oiseaux. A Jacques Vallet, écrivain visionnaire, Genève, le 21 juillet 2003
[
poème
]
[
nature
]
[
espérance
]
[
renaissance
]
écriture
Le papier blanc, miroir implacable
restitue seulement ce que tu étais.
Le papier blanc parle avec ta voix
ta propre voix
non pas celle qui te plaît ;
ta musique est la vie
celle que tu as gaspillée.
Tu peux la regagner si tu le veux
si tu te fixes cette chose indifférente
qui te jette en arrière
à ton point de départ.
Tu as voyagé, tu as vu
beaucoup de lunes, beaucoup de soleils.
Tu as touché morts et vivants
tu as ressenti la douleur de l'adolescent
et le gémissement de la femme,
l'amertume de la verte enfance -
tout ce que tu as ressenti s'écroule
si tu ne fais pas confiance à l'espace blanc.
Peut-être y trouveras-tu ce que tu croyais perdu,
l'éclosion de la jeunesse
le juste naufrage des ans.
Ta vie est ce que tu as donné
ce vide est ce que tu as donné
le papier blanc.
Auteur:
Séféris Georges Giorgos Seferiadis
Années: 1900 - 1971
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Europe - Grèce
Info:
Poèmes 1933-1955 - Trois poèmes secrets, Solstice d'été
[
poème
]
racines
Personne n’est la patrie. Même pas le haut cavalier
qui dans l’aube d’une place déserte
régit un coursier de bronze le long du temps
(…)
Personne n’est la patrie. Même pas les symboles.
Personne n’est la patrie. Même pas le temps
chargé de batailles, d’épées et d’exodes
et du lent peuplement de ces régions
(…)
La patrie, mes amis, c’est un acte perpétuel
comme le perpétuel univers (si l’Eternel
Spectateur cessait de nous rêver
un seul instant, nous serions foudroyés
par le blanc et soudain éclair de son oubli)
Personne n’est la patrie, mais nous devons tous être dignes
de ces anciens gentilhommes qui jurèrent
qu’ils seraient ce qu’ils ignoraient, des Argentins,
(…)
Nous sommes l’avenir
De ces vaillants, la justification
de ces morts. Sauvons-les, assumons cette charge
de gloire que lèguent ces ombres à notre ombre.
Personne n’est la patrie, mais nous le sommes tous.
Que dans mon cœur et dans le vôtre, incessamment
brûle la limpide flamme mystérieuse.
Auteur:
Borges Jorge Luis
Années: 1899 - 1986
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, devint aveugle, non-voyant
Continent – Pays: Amérique du sud - Argentine
Info:
Oda escrita, 1966, extraits. In "L’autre, le même". Pour célébrer le cent-cinquantenaire de l’indépendance de l’Argentine, traduction Ibarra
[
poème
]
[
nation
]
[
continuité
]
matin
J’ai embrassé l’aube d’été.
Rien ne bougeait encore au front des palais. L’eau était morte. Les camps d’ombres ne quittaient pas la route
du bois. J’ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes
se levèrent sans bruit.
La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.
Je ris au wasserfall blond qui s’échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.
Alors je levai un à un les voiles. Dans l’allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l’ai dénoncée au coq.
A la grand’ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,
je la chassais.
En haut de la route, près d’un bois de lauriers, je l’ai entourée avec ses voiles amassés, et j’ai senti un peu
son immense corps. L’aube et l’enfant tombèrent au bas du bois.
Au réveil il était midi.
Auteur:
Rimbaud Arthur
Années: 1854 - 1891
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète, aventurier
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Illuminations. Aube
[
poème
]
[
nature
]
écriture
mon ombre m’espionne à chaque pas
pour rendre son rapport à la Mort
mais moi je fais semblant
d’être calme et obéissant
je regarde les croix qui ne sont autres
qu’emplâtres sur la face de la Terre
et je dis : ça me va, Madame la Mort,
ça me va !
le Temps avale avide
les battements de mon coeur
il me laisse comme pourboire
quelques souvenirs
juste quelques petits souvenirs
et je dis : ça me va, Monsieur le Temps,
ça me va !
heureux et triste à la fois
car je suis encore
une dispersion de la lumière
dans une goutte de sang
je fais ma prière
et je dis : ça me va, Madame la Vie,
ça me va !
je fais semblant
d’être calme et obéissant
mais le soir
ayant l’air d’un rêveur
j’écris
et les mots s’alignent
comme des armées silencieuses
sur la feuille de papier
combattant la fatalité
Auteur:
Caragea Ionut
Années: 1975 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain, poète et essayiste
Continent – Pays: Europe - Roumanie
Info:
Armées silencieuses
[
poème circadien
]
contemplation
Or, comme j'étais assis dans le jour, regard au loin,
À la tombée d'une lumière de printemps, fermiers vaquant aux tâches printanières qui préparent la moisson,
Rêvant l'esprit vide aux spectacles de ma terre avec ses
lacs et ses forêts,
L'air étant dans une beauté céleste (calmées les tempêtes
et la folie des vents),
La voûte bleue de l'après-midi en marche glissant sur ma
tête, avec tout un concert de voix de femmes et d'enfants,
Et la mouvante multiplicité des marées, et la trajectoire
des voiliers sous mes yeux,
Et la richesse montante de l'été, et la fièvre active dans
les champs,
Et la multitude des îlots domestiques, chaque maison
ayant quant à elle ses repas, ses routines, ses minuties,
Et l'incroyable pulsion sanguine des rues dans la compression de la cité - tout à coup, voici que,
S'abattant au milieu de tout, recouvrant tout, moi comme le reste,
Apparut le nuage, la longue traînée sombre,
Je reconnus la mort, son image, la pensée sacrée
de la mort.
Auteur:
Whitman Walt
Années: 1819 - 1892
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: poète
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
Feuilles d'herbe, tome 1 - à propos des écrivains et poètes des temps passés
[
poème
]
[
damoclès
]
ciel nocturne
On entend les étoiles :
Dans l'giron,
Du Patron,
On y danse, on y danse,
Dans l'giron
Du Patron,
On y danse tous en rond.
- Là, voyons, Mam'zell' la Lune,
Ne gardons pas ainsi rancune ;
Entrez en danse et vous aurez
Un collier de soleils dorés.
- Mon Dieu, c'est à vous bien honnête,
Pour une pauvre Cendrillon ;
Mais, me suffit le médaillon
Que m'a donné ma soeur planète.
- Fi ! votre Terre est un suppôt
De la Pensée ! Entrez en fête ;
Pour sûr, vous tournerez la tête
Aux astres les plus comme il faut.
- Merci, merci, j' n'ai que ma mie,
Juste que je l'entends gémir !
- Vous vous trompez, c'est le soupir
Des universelles chimie !
- Mauvaises langues, taisez-vous !
Je dois veiller. Tas de traînées,
Allez courir vos guilledous !
- Va donc, rosière enfarinée !
Hé ! Notre-Dame des gens soûls,
Des filous et des loups-garous !
Metteuse en rut des vieux matous !
Coucou !
Exeunt les étoiles. Silence et Lune. On entend.
Sous l'plafond
Sans fond,
On y danse, on y danse,
Sous l'plafond
Sans fond,
On y danse tous en rond.
Auteur:
Laforgue Jules
Années: 1860 - 1887
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
"Complainte de cette bonne Lune", in "Les Complaintes"
[
tentation
]
[
saynète
]
[
décadent
]
[
poème
]
[
cosmique
]
[
farandole
]
femmes-hommes
Petite Fille
Petite fille qui rit dans ma maison
Tes yeux sont des soleils, ton coeur un horizon
Tes cheveux un ruisseau coulant sur tes épaules
Tu t'envoles et me frôles
Un grand vent est entré dans ton coeur un matin
Pour chasser les nuages au fil de tes chagrins
Et tu sais déjà dire les plus beaux mots d'amour
Que j'ai su dire un jour.
Petite fille, ton coeur c'est ma maison
Tu vis dans un soleil qui défie les saisons
Il faut garder ton âme aussi claire que l'azur
C'est un souffle d'air pur.
J'ai la gorge serrée quand je pense à demain
Ce garçon qui viendra me demander ta main
C'est déjà mon ami, c'est déjà mon copain
Comme tu as grandi soudain
Petite fille, tu dors dans ma maison
Et pendant ton sommeil, moi j'écris des chansons
Je n'ai jamais aimé d'un amour si profond
D'un amour si profond
La vie ne m'avait fait de cadeau plus subtil
Que la pincée de sel qui brille entre tes cils
Depuis que ton destin s'enroule à mon histoire
Regarde ton miroir
On dirait que le monde a créé le printemps
Pour fêter tes quinze ans.
Auteur:
Duteil Yves
Années: 1949 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: auteur-compositeur-interprète
Continent – Pays: Europe - France
Info:
[
pensée-d'homme
]
[
poème
]