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écrivains

... Pour vous orienter, inutile de lire Marx, trop desséché, comme came. ne vous branchez, s'il vous plaît que sur l'esprit. Marx, ce sont les chars à Prague. ne vous égarez pas sur cette voie de garage. Plongez vous en priorité dans Céline, le plus grand écrivain depuis 2000 ans, mais bien sûr sans négliger L'ETRANGER de Camus, que vous ferez suivre par CRIME ET CHATIMENT et LES FRERES KARAMASOV, tout Kafka également, ainsi que les bouquins du méconnu John Fante. ajoutez-y les nouvelles de Tourgeniev, évitez Faulkner, Shakespeare, et surtout George Bernard Shaw, la plus abominable baudruche de notre Ère, un authentique con doré sur tranche qui ne s'est - promis - juré - imposé que grâce à ses relations politiques et littéraires. Pour les contemporains, le seul qui me vienne à l'esprit et qui était parti pour tout casser mais qui s'est traîné à plat ventre quand on le lui a demandé, c'est Hemingway. Reste qu'entre Shaw et Hemingway, il y a un gouffre : Hemingway a réussi dans ses début quelques bons trucs alors que Shaw a, sa vie durant, aligné les stupidités vaniteuses et soporifiques.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Journal d'un gros dégueulasse, Le livre de poche, p. 101

[ littérature ] [ hiérarchie ] [ vacherie ]

 

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écriture

Ecrire c'est l'ouverture. Un vrai francophone comme moi peut ainsi s'y perdre avec délice, de manière plus superficielle et libre que ces écrivains au français de seconde main, c'est à dire ceux dont ce n'est pas la langue maternelle, qui ainsi, en utilisant l'idiome de manière plus simple et directe, le solidifient, le confortent et, d'une certaine manière, le recréent. Cioran, Makine, Dimitrievitch, Kundera, Nancy Huston, viennent à l'esprit...  Ou pour l'anglais quelqu'un comme Elif Batuman...

Ce mécanisme fonctionne pour toutes les langues dominantes, elles ont besoin de ces gens du dehors, étrangers qui font si peur, mais qui consolident nos langues refuges. Ils nous rassurent.

Un gars dans mon genre, nés dans l'idiome, est un peu plus perverti par les complexifications, jeux de mots, quêtes d'holographes ou autres néologismes... jusqu'à parfois se perdre, bref toutes tentatives d'"ouvrir" un biotope mental qui donne parfois la fausse impression d'avoir des limites. D'où ma dilection pour la quête et la compilation des choses amusantes d'une langue qui se trouve présenter un univers bien plus vaste que celui de mon métier principal : la musique.

Auteur: Mg

Info: 1 juillet 2012

[ ouverture ] [ seconde langue ] [ deuxième main ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ recentrage ]

 

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vulnérable beauté

Oiseaux porteurs de vent

De cris et de voyages

Oiseaux sur ma fenêtre

Épuisés, silencieux

Au lumineux plumage

En attente du ciel



Voués à disparaître

Au moindre mouvement

Attentifs, mystérieux

Messagers de nos rêves

Et de lointains voilés

Vous caressez l'espace

De vos battements d'ailes

De vos chants surannés



Un jour vous serez maîtres

De ce monde désert

Que nous aurons tué

Sans y laisser de trace

Que nous aurons brûlé

Affamé, assoiffé,

Empoisonné, détruit

Par nos viols suicidaires



Un jour dans le silence

Des ruines de nos terres

Vous oiseaux survivants

De vos gosiers fragiles

La musique va naître

Rescapée du bruit

De l'ordre fracassé

De ce pauvre univers



Dans le ciel ébloui

Votre seul chant gravé

Comme un pur talisman

Sur le front des nuages

Prendra son vol solaire

Et nous rendra la vie

Bien au-delà du temps. 


Auteur: Grisélidis Réal

Info: Chair vive, Oiseaux. A Jacques Vallet, écrivain visionnaire, Genève, le 21 juillet 2003

[ poème ] [ nature ] [ espérance ] [ renaissance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

influence

C'est excités par un article de Charles Maurras, qui protestait dans L'Action française contre la liberté selon lui indue dont jouissait un "magnat impuni de la ploutocratie juive", que, le 6 février 1944, des miliciens assassinèrent le banquier Pierre Worms, père de Roger Stéphane, le futur écrivain, journaliste et homme de télévision, fondateur, en 1950, de L'Observateur, l'hebdomadaire bien connu, intitulé plus tard France-Observateur puis, en 1964, Le Nouvel Observateur. Devant de telles conséquences sanglantes, les intellectuels perdent le droit de se réfugier sous l'abri douillet de la liberté d'expression. C'est pourquoi, durant les "années de plomb" du terrorisme des Brigades rouges, la justice italienne retint à juste titre le principe de la responsabilité de prétendus "théoriciens", comme Toni Negri, professeur à l'université de Padoue. Ces fanatiques, sans avoir commis d'attentats de leurs propres mains, avaient inculqué une croyance préconisant la violence à des jeunes gens influençables, qui commirent ensuite sous cette impulsion des assassinats terroristes. Puisqu'il plaît tant aux intellectuels de se susciter des disciples, qu'au moins ils aient la décence d'avouer tous ceux qu'ils ont marqués de leur pensée ou de ce qui leur en tient lieu.

Auteur: Revel Jean-François

Info: Mémoires, Plon p.133

[ . ]

 

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analogies

Les villes ont souvent été comparées à la langue : on peut lire une ville, dit-on, comme on lit un livre. Mais la métaphore peut être inversée. Les voyages que nous faisons pendant la lecture d'un livre retracent, d'une certaine manière, les espaces privés que nous habitons. Il y a des textes qui seront toujours nos rues sans issue ; des fragments qui seront des ponts ; des mots qui seront comme l'échafaudage qui protège de fragiles constructions. T.S. Eliot : un végétal poussant dans les débris d'un bâtiment en ruines ; Salvador Novo : une rue bordée d'arbres transformée en autoroute ; Tomas Segovia : un boulevard, un souffle d'air ; Roberto Bolano : une terrasse sur le toit ; Isabel Allende : un centre commercial (magiquement réel) ; Gilles Deleuze : un sommet ; et Jacques Derrida : une petite grotte. Robert Walser : une fente dans le mur, pour regarder de l'autre côté ; Charles Baudelaire : une salle d'attente ; Hannah Arendt : une tour, un point Archimèdien ; Martin Heidegger : un cul-de-sac ; Walter Benjamin : un sens unique pris à contre-courant.

Auteur: Luiselli Valeria

Info:

[ littérature ] [ comparaisons ] [ lieux ] [ écrivains ]

 

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soliloque

Nous nous racontons des histoires pour vivre. La princesse est encagée dans le consulat. L'homme aux bonbons conduira les enfants à la mer. La femme nue sur le rebord de la fenêtre au seizième étage est victime d'un accident, ou alors elle est exhibitionniste, il serait alors "intéressant" de savoir lequel des deux. Nous nous disons que ça fait quand même une différence si la femme nue va commettre un péché mortel ou si elle est sur le point de proclamer une protestation politique ou si elle est sur le point d'être, selon la vision d'Aristophane, ramenée à la condition humaine par le pompier en habits de prêtre juste visible dans la fenêtre en derrière elle, qui sourit au téléobjectif.

Nous recherchons quelque sermon au sujet du suicide, un leçon sociale ou morale dans le meurtre de cinq personnes. Nous interprétons ce que nous voyons, sélectionnons le plus approprié des choix multiples. Nous vivons entièrement, surtout si nous sommes écrivains, par l'imposition d'une ligne narrative sur des images disparates, via les "idées" avec lesquelles nous avons appris à figer la fantasmagorie changeante qui est notre expérience réelle.

Auteur: Didion Joan

Info: The White Album. Trad Mg

[ monologue intérieur ] [ langage ] [ décalage ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

espérance

Je me refuse à accepter la fin de l'homme. Il est plutôt facile de dire que l'homme est immortel tout simplement par ce qu'il a subi : que lorsque le dernier bourdonnement du destin sera terminé, effacé même du dernier rocher stérile trônant mutique dans une ultime et rouge agonie crépusculaire, il y aura encore un son : celui de sa petite voix inépuisable, intarrissable. Je refuse d'accepter cela. Je crois que l'homme ne se contentera pas de subir : il l'emportera. Il est immortel, non parce que lui seul parmi les créatures a cette inépuisable voix, mais parce qu'il a une âme, un esprit capable de compassion, de sacrifice et d'endurance. Le devoir du poète, de l'écrivain, est d'écrire sur ces choses. C'est son privilège d'aider l'homme à faire face à la réalité en élevant son cœur, en lui rappelant le courage, l'honneur, l'espoir, la fierté, la compassion, la pitié et le sacrifice qui ont fait la gloire de son passé. La voix du poète ne doit pas seulement être le témoignage de l'homme, elle peut être un des piliers qui l'aident à survivre et à s'imposer. 

Auteur: Faulkner William

Info: Extrait de son discours d'acceptation du prix Nobel de littérature en 1949. Trad Mg

[ credo ] [ positivisme humain ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écrivain-sur-écrivain

Je n'ai jamais ni rencontré cet homme ni eu de relation directe avec lui. C'est seulement lorsqu'il est mort que j'ai compris qu'il était de moi la personne la plus proche, celle qui m'était la plus chère et la plus nécessaire. Je suis écrivain et, comme tous les écrivains, vaniteux et jaloux. Du moins, en ce qui me concerne, je suis un écrivain de la sorte. Il ne m'est pourtant jamais venu à l'esprit de me comparer à lui, jamais. Tout ce qu'il produisait (ce qu'il produisait de bon et de vrai) était tel que plus il écrivait, mieux je m'en portais. J'envie l'art, l'esprit aussi, mais en fait de cœur, je n'éprouve que de la joie. Je considérais qu'il était un ami, que je ne manquerai pas de le rencontrer et qu'il ne tenait qu'à moi que l'occasion se présente. Et soudain, au déjeuner, j'étais en retard et déjeunais seul ce jour-là, je lus qu'il était mort. Je sentis qu'un point d'appui venait de lâcher. Je restais confus un instant avant de comprendre à quel point il m'était cher. Je le pleurai et je le pleure encore. 

Auteur: Tolstoï Léon

Info: à propos de Dostoïevski, cité par Andreï Zonine dans La Vie de Léon Tolstoï

[ regrets ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mystérieux

Je vous conterai une autre de mes aventures et, sans doute, la plus fatale.
En ce temps-là, c'était en 1943, je séjournais dans l'ex-Pologne et dans l'ex-Varsovie, tout au fond du fait accompli. En silence. Le groupe ravagé de mes vieux compagnons et amis des ex-cafés Le Zodiaque, Ziemianska, Ips, se donnait rendez-vous tous les mardis dans un petit appartement de la rue Krucza et là, tout en buvant sec, nous essayions de continuer d’être des artistes, des écrivains, des penseurs... en reprenant nos anciennes conversations, nos ex-débats sur l'art... Je les revois encore assis ou bien étendus sur les divans dans la fumée épaisse, celui-ci un rien squelettique, cet autre un peu abîmé, mais tous criant et braillant. L'un criait : Dieu, un autre : l'art, un troisième : le peuple, un quatrième : le prolétariat, et nous discutions à perdre haleine et cela durait, durait - Dieu, l'art, le peuple, le prolétariat - mais un jour arriva un homme de trente à quarante ans, noir, sec, au nez aquilin, et il se présenta à chacun selon toutes les formalités d'usage. Après quoi, il n'ouvrit presque plus la bouche.

Auteur: Gombrowicz Witold

Info: Dans "La pornographie", éd. Kultura, traduit par René Julliard, page 17

[ convictions ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

justesse terminologique

Laisse-moi en dehors de ça. On s'en fout. Peut-être que Brodie a été malmené, peut-être pas. Je n'en sais rien. Ca ne compte pas. C'est un rustre du langage. Je ne peux pas aider quelqu'un qui pense, ou pense qu'il pense, qu'éditer un journal c'est de la censure, ou que jeter des briques c'est une manif alors que la construction de tours est une violence sociale, ou qu'une déclaration désagréable n'est que de la provocation alors que perturber l'orateur représente l'exercice de la liberté d'expression... Les mots ne méritent pas ce genre d'âneries. Ils sont innocents, neutres, précis, ils signifient ceci, décrivent cela, désignent l'autre, et si on s'en occupe un peu, on peut jeter des ponts par-dessus l'incompréhension et le chaos. Mais si on leur enlève leurs angles, ils ne valent plus rien, et Brodie leur enlève leurs angles. Je ne pense pas que les écrivains soient sacrés, mais les mots le sont. Ils méritent le respect. Si tu prends les bons mots dans le bon ordre, tu peux un peu faire bouger le monde, ou pondre un poème que des enfants prononceront à ta place après ta mort.

Auteur: Stoppard Tom

Info: The Real Thing, Act II, Scene 5, Henry and Annie

[ nécessaire ] [ indispensable ] [ justice ]

 

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Ajouté à la BD par miguel