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deep machine learning

Inquiets, des chercheurs bloquent la sortie de leur IA
La science ne pense pas, écrivait le philosophe Heidegger. En 2019, si. La situation est cocasse. Des chercheurs de l'association de recherche OpenAI estimeraient leur générateur de texte, opéré par un modèle linguistique d'intelligence artificielle, comme bien trop évolué pour ne pas être dangereux. Entre des mains malveillantes, l'algo virtuose des mots pourrait semer fake news, complots et avis malveillants convaincants, sans élever le moindre soupçon.

Deux cent ans après Victor Frankenstein, des chercheurs d’OpenAI, une association californienne de recherche à but non lucratif en intelligence artificielle, se trouvent face au même dilemme qui agitait le savant dans le roman de Mary Shelley : auraient-ils créé un monstre ? Un journaliste du Guardian l’a testé. La bête, baptisée GPT2, un modèle d’intelligence artificielle (dit linguistique) capable de générer du faux texte avec précision, serait tellement performante que ses créateurs rechignent à la rendre publique. Sur la base d’une page, un paragraphe ou même quelques mots, le générateur est en mesure d’écrire une suite, fidèle au style du journaliste ou de l’auteur et en accord avec le sujet. Ce système, alimenté au machine learning, se base sur l'étude de 8 millions de pages web, partagées sur Reddit et dont le contenu a été validé par au moins trois votes positifs, étaye un article de BigData.

Le journaliste du Guardian a soumis la machine à la question, en intégrant, facétieux, l’incipit de 1984 de George Orwell. "C’était une journée d’avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures", écrivait l’auteur. Dans l’esprit tout futuriste d’Orwell, GPT2 aurait complété d’un : "J’étais en route pour Seattle pour commencer un nouveau travail. J’ai mis les gaz, les clés, et j’ai laissé rouler. J’ai pensé à quoi ressemblerait la journée. Il y a 100 ans. En 2045, j’étais professeur dans une école dans quelque coin obscur de la Chine rurale". (I was in my car on my way to a new job in Seattle. I put the gas in, put the key in, and then I let it run. I just imagined what the day would be like. A hundred years from now. In 2045, I was a teacher in some school in a poor part of rural China).

Le Guardian poursuit l’expérience et entre dans GPT2 quelques paragraphes issus d’un article à propos du Brexit. La suite proposée par le générateur est étonnante. Le style est celui d’un journaliste, l’article intègre des citations (fausses) du chef de l’opposition britannique Jeremy Corbyn et du porte-parole du gouvernement et évoque même le problème des frontières irlandaises. Selon le directeur de recherche d’OpenAI, Dario Amodei, le modèle GPT2 pousse la supercherie plus loin. Il traduirait et résumerait n’importe quel texte, réussirait des tests basiques de compréhension de texte.

A The Verge, David Yuan, vice-président à la tête de l’ingénierie d’OpenAI, déclare qu’une dissertation composée par GPT2 "aurait pu tout aussi bien être écrite pour les SAT (examens utilisés pour l’admission aux universités américaines, ndlr) et recevoir une bonne note". Et c’est précisément cette maestria à réussir dans ses tâches d’ordre intellectuel qui pousse les chercheurs d’OpenAI à freiner sa sortie, de peur que la technologie tombe entre de mauvaises mains. "Nous choisissons de sortir une version limitée de GPT2 (...) Nous ne publierons ni la base de données, ni le code d'apprentissage, ni le modèle sur lequel GPT2 repose", explique un billet du blog de l'équipe de recherche.

Pour l’heure, l’ONG souhaiterait éprouver davantage le modèle. "Si vous n’êtes pas en mesure d’anticiper les capacités d’un modèle informatique, vous devez le tester pour voir ce qu’il a dans le ventre", explique OpenAI à The Guardian. Le résultat ? Comme GPT2 s’exerce dans la cour de recré des Internets, il ne serait pas très compliqué de pousser l’algorithme à générer des textes que les complotistes ne renieraient pas.

En 2015, Elon Musk s’associait à Sam Altman, président de l’incubateur prisé, Y Combinator pour fonder OpenAI, une organisation à but non lucratif pour encourager la recherche et la réflexion autour d’une IA bienveillante, qui reste au service du bien commun. Ses deux parrains la dotent d’une confortable enveloppe d’un milliard de dollars, soutenus par d’autres angels de la Silicon Valley, tels que Peter Thiel, serial entrepreneur et investisseur réputé pour ses idées controversées – l’homme est libertarien, soutient Trump et est un transhumaniste convaincu – ou Reid Hoffmann, le fondateur de LinkedIn.

A lire ce qui s’écrit ça et là à propos de GPT2, les chercheurs d’OpenAI tomberaient de leur chaise en réalisant le potentiel néfaste de l’algo. A croire que les chercheurs auraient oublié la mission première de l’ONG, à savoir, sensibiliser aux méfaits de l’intelligence artificielle et imaginer cette technologie au service du bien commun. Alors vraie peur des chercheurs, recherche candide ou plutôt, volonté d’interpeller le grand public et d'ouvrir le débat ?

Auteur: Meghraoua Lila

Info: https://usbeketrica.com

[ lecture ] [ écriture ]

 
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greenwashing

La découverte climatique de Zeller-Nikolov utilise les données officielles de la NASA pour quantifier les températures moyennes des corps satellites à surface dure en orbite autour de notre Soleil. La formule n’est pas applicable aux planètes gazeuses: Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Zeller et Nikolov déclarent pouvoir déterminer la température moyenne à long terme de Vénus, de la Terre, de Mars, de Titan (une lune de Saturne) et de Triton (une lune de Neptune) en utilisant seulement deux valeurs informatives: leur distance au Soleil. et leur pression atmosphérique.

Zeller et Nikolov ont constaté que la composition gazeuse des atmosphères n’était pas essentielle pour déterminer les températures moyennes à long terme. Par exemple, l’atmosphère de Vénus est composée à 96,5% de dioxyde de carbone, alors que l’atmosphère terrestre ne contient que 0,04% de dioxyde de carbone, mais ces différences considérables n’ont aucune incidence sur les calculs mathématiques nécessaires pour déterminer les températures moyennes. Cette preuve mathématique nous dit que même si Vénus a 2412 fois plus de dioxyde de carbone que la Terre, mesurée en pourcentage de son atmosphère, le CO2 n’a aucun effet mesurable sur sa température moyenne à long terme. Zeller et Nikolov affirment que le dioxyde de carbone et tous les autres gaz atmosphériques ne contribuent à la température que par leur masse physique et la pression atmosphérique résultante.

La découverte de Zeller-Nikolov signifie que l’atmosphère de la Terre nous maintient au chaud grâce à un chauffage par compression de gaz sous le poids de l’atmosphère de la Terre, d’une épaisseur d’environ 300 milles, et non par effet de serre. Une serre réelle est entourée d’un mur de verre. La Terre n’a pas d’enceinte et est ouverte sur l’espace. Les deux scientifiques suggèrent donc de remplacer le terme "effet de serre" par "rehaussement thermique atmosphérique". La chaleur est créée en comprimant les gaz atmosphériques sous l’effet de la gravité. De même, dans un moteur diesel, un piston est utilisé pour comprimer les gaz afin de générer suffisamment de chaleur pour éliminer le besoin d’une bougie d’allumage. L’attraction gravitationnelle énorme exercée sur la masse énorme de l’atmosphère terrestre combinée au rayonnement solaire réchauffe notre planète suffisamment pour permettre aux formes de vie à base de carbone de s’épanouir.

Si le dioxyde de carbone était le puissant catalyseur de gaz à effet de serre que les alarmistes prétendent, les calculs de Vénus devraient être radicalement différents de ceux de la Terre, mais ils sont identiques. Cela nous indique que le CO2 n’a pas d’effet direct mesurable sur la température de la planète, ce qui est parfaitement logique puisque la Terre a connu de graves périodes glaciaires lorsque les niveaux de CO2 dans l’atmosphère étaient bien plus élevés qu’aujourd’hui.

La théorie des gaz à effet de serre basée sur le dioxyde de carbone Le scientifique suédois Svante Arrhenius, proposé pour la première fois en 1896, n’a jamais été prouvée valide par des tests empiriques. Les idées de Svante semblaient plausibles, alors les gens les acceptèrent sans preuve. Plus récemment, des politiciens américains ont littéralement ordonné au GIEC de dépenser des sommes énormes en dollars des contribuables en concoctant des projections farfelues et fantaisistes de modèles informatiques fondées sur les hypothèses de Svante. Comme le dit le vieil adage de la programmation informatique, "garbage in, garbage out" (GIGO).

Toutes les prévisions climatiques catastrophiques du GIEC ont échoué, en dépit des efforts de nos médias fortement biaisés pour déformer et exagérer. Les vagues de chaleur estivales ordinaires et les tempêtes hivernales ont été faussement décrites comme des précurseurs de la fin du monde, ce qui ne se produira certainement pas si nous n’élisons plus de démocrates. Les gourous du climat continuent à repousser la date de la catastrophe dans l’avenir parce que la catastrophe mondiale qu’ils continuent de prédire n’arrive jamais. Ce qui est arrivé, ce sont des fluctuations ordinaires et attendues du climat de la Terre depuis sa formation. Demandez-vous quand le climat de la Terre était plus agréable et bénéfique pour l’homme que le climat actuel. La réponse honnête est simplement jamais .

Malgré les nombreuses revues techniques effectuées par des scientifiques du monde entier, personne n’a trouvé d’erreur dans les formules mathématiques et les calculs spécifiques de Zeller et Nikolov. Les objections soulevées contre leur découverte portent en grande partie sur le fait que cela ne correspond pas aux théories climatiques acceptées, qui sont populaires sur les plans professionnel et politique. La science du climat est devenue un outil de pouvoir politique orwellien et une énorme activité lucrative pour les scientifiques, les professeurs, les universités, les employés des gouvernements fédéral et des États et de mille et une entreprises écologiques. Il suffit de penser aux milliards de dollars consacrés au "réchauffement de la planète" et aux faux remèdes prescrits. Aucun malheur n’équivaut à aucun recours coûteux ni à aucun profit pour ceux qui vendent la peur.

Auteur: Internet

Info: La terre du futur, https://www.laterredufutur.com/accueil/la-decouverte-climatique-de-zeller-nikolov-pourrait-bouleverser-le-monde/

[ climatosceptique ] [ cycle naturel ] [ catastrophisme ] [ lobbyisme écologique ] [ Gaïa ]

 
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énigme

Les secrets de Deptford
Est-ce que Marlowe est mort dans une bagarre de taverne ou s'est-il échappé en France en adoptant William Shakespeare en tant que son nom de plume ?
Quand on en vient à la postérité littéraire, la mort prématurée peut être un bon mouvement de carrière (Chatterton, Keats, Georg Büchner, Wilfred Owen), mais pas toujours. Si votre cession prématurée est également violente et mystérieuse, on se rappellera longtemps de vous après que vos contemporains aient été oubliés, mais plus pour votre fin dramatique que pour votre génie. Et si votre décès prématuré coïncide avec une des grandes périodes de la créativité littéraire anglaise, ce sera discuté pendant des siècles, mais plus pour ce que vous pourriez avoir écrit que pour ce que vous avez fait réellement. Tel est le cas de Christopher Marlowe.
Le brouhaha sur sa mort, qui a fait encore surface la semaine dernière a longtemps empêché une vue claire de ses extraordinaires talents. L'auteur de 'Come live with me and be by love', 'Was this the face that launch'd a thousand ships?' et 'What is beauty saith my sufferings, then?" mérite d'être gardé en mémoire pour plus que sa simple carrière turbulente, comme auteur surtout, pas comme haute personnalité théâtrale. Mais cela semble, hélas, être son destin.
Marlowe est fascinant et étrangement moderne, sa vie, comme Tom Stoppard l'impliquant comme un Shakespeare plein d'esprit dans la camée d'amour, est purement Hollywoodienne. Dramaturge, libre-penseur, homosexuel et agent de gouvernement, il fut également, selon Swinburne, le père de la tragédie anglaise et le 'créateur du vers blanc anglais'.
Les pièces de Marlowe - Edouard II, DR Faustus, le juif de Malte et de Tamburlaine - sont superbes, spectaculaires et magnifiques. Elles scintillent avec des discours mémorables d'une beauté contagieuse. Ils sont presque impossibles à mettre en scène avec succès. Et ils semblent prévoir Shakespeare.
C'est la où la difficulté commence. Bien que le bon sens présente la mort de Marlowe, soutenu par l'éducation officielle, qu'il est mort après qu'un combat dans une taverne, il y a toujours eu une minorité bruyante qui affirme qu'il y a un autre côté à son histoire.
Brièvement, les Marloviens affirment que, plus mondain, bien-relié et tout controversé qu'il était, Marlowe truqua sa mort pour éviter des charges d'hérésie, et se sauva en France, continuant à écrire des pièces et s'arrangeant pour les faire éditer en Angleterre sous le nom d'un rustre de pays de Stratford, William Shakespeare.
Absurde ? On pourrai penser ainsi. Les membres de la société de Marlowe sont en désaccord. Bien qu'une masse de recherche savante de Leslie Hotson à William Urry à Charles Nicholl (dans The Reckoning) ait établi tout à fait clairement qu'il a été tué, et vu mort, dans le Deptford par Ingram Frizer le 30 mai 1593. Il y a des théoriciens plus tenaces de conspiration qui maintiennent l'opposé.
La raison est tout à fait simple. Un Marlowe mort n'a pas pu écrire Shakespeare. Une vie secrète le pourrait. C'est en ce moment que l'hypothèse Marlowe 'apparaît' à nouveau et commence à concurrencer - avec la même manière controversée que Shakespeare a été écrit réellement par Francis Bacon, le comte d'Oxford, voire la reine de Vierge elle-même.
En d'autres termes, le pauvre vieux Kit Marlowe, le fils du cordonnier de Cantorbéry et diplômé de l'université de Corpus Christi, Cambridge (où on peut toujours voir sa chambre) se retrouve dans une des plus pointilleuses théories littéraires du monde connu. C'est au moins ainsi que cela s'est passé jusqu'à l'année dernière.
Quand on a annoncé en 2001 que Marlowe devait finalement obtenir un endroit dans le coin des poètes dans l'abbaye de Westminster, un certain nombre de figures littéraires, de Seamus Heaney au professeur Andrew Motion, ont eu un soupir de soulagement. Enfin Marlowe obtenait son dû. Le vieux fêtard peut être accueilli dans le panthéon de l'établissement littéraire, à côté de ses contemporains, Shakespeare, Jonson et Spenser.
Pourquoi, exactement, ce devrait être maintenant important que Marlowe obtienne cette identification douteuse ne me fait aucun effet (le coin des poètes contient la mémoire de quelques oiseaux poétiques très étranges), mais, vu de loin ça ressemble à comme si les plus benêts Marloviens laissaient leur homme se faire si facilement changer.
Grosse chance. Quand la pastille de verre dans la fenêtre du transept du nord-est a été dévoilée la semaine dernière, elle s'est avérée contenir un détail gratuit et provocateur conçu pour relancer le débat de Marlowe-Shakespeare.
Sous le nom du poète il y a ces dates 1564-?1593. Le ? dit que peut-être il n'est pas mort. Peut-être il s'est échappé en France. Peut-être il a écrit Shakespeare.
Bla bla Bla. C'est une honte que l'oeuvre d'un auteur puisse être trivialisée par une telle publicité. L'auteur de quelques pièces extraordinaires, Hero and Leander et The Passionate Shepherd to his love' mérite mieux que ceci et sera rappelé longtemps après que la société de Christopher Marlowe ait disparu.

Auteur: McCrum Robert

Info: Fortean Times Dimanche Juillet 14, 2002, L'Observateur

[ littérature ]

 

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big brother

Les vrais maitres du monde

Pendant des décennies, les idéologies extrêmes que ce soit de gauche ou de droite se sont affrontées sur le concept de conspiration d'un gouvernement secret tirant les ficelles et manipulant les keyplayers politiques et autres capitaines d'industrie. Le concept de Nouvel Ordre Mondial est aussi souvent tourné en dérision puisque présenté comme la théorie d'une conspiration de l'ombre. En fait il distrait les esprits qui manquent de la sophistication nécessaire pour comprendre les nuances de la géopolitique. Il se trouve que cette idée de base - une collusion profonde et globale entre Wall Street et le gouvernement avec un agenda mondialiste - est opérationnelle et représente en l'occurrence ce qu'un certain nombre d'initiés appellent le "Deep State". Cet "Etat profond" est un hybride de la sécurité nationale et des organismes d'application de la loi : Ministère de la Défense, Département d'État, Ministère de la Sécurité intérieure, CIA et Ministère de la Justice. On peut aussi y inclure le Département du Trésor en raison de sa compétence sur les flux financiers, de sa forte implication lors de la mise en application des sanctions internationales, et sa symbiose organique avec Wall Street. Constitué d'un réseau complexe de portes tournantes entre le complexe militaro-industriel, Wall Street, la Silicon Valley et quelques grandes entreprises, il consolide les intérêts de celles sous contrat avec la défense nationale US, les intérêts des banksters, influence et pousse à des actions militaires, use et abuse des organismes de renseignements et de surveillance, à la fois extérieurs et intérieurs.

Selon Mike Lofgren et bien d'autres initiés, il n'y a pas de théorie du complot. L'état profond se cache au vu et au su de tout le monde et va bien au-delà de ce que le Président Eisenhower expliqua en avertissant des dangers dans son discours d'adieu il ya plus de cinquante ans. (https://www.youtube.com/watch?v=8y06NSBBRtY) Un exemple, entre autres, selon Lofgren, 70% du budget du renseignement US va aux entreprises privées. En outre, alors que Wall Street et le gouvernement fédéral sucent l'argent de l'économie, on relègue des dizaines de millions de personnes aux coupons alimentaires et on incarcère toujours plus de monde. Cogitez : il y a plus de détenus aux USA qu'en Chine, État totalitaire quatre fois plus peuplé. On constate aussi que la croissance de l'oligarchie corporatiste (faut-il parler de corporatocratie ?) facilite et consolide l'Etat profond. Les portes tournantes entre le gouvernement et l'argent de Wall Street permettent toujours plus aux plus grandes entreprises d'offrir des emplois surpayés aux ex responsables gouvernementaux et autres yes men. Cette cabale quasi-secrète qui tire les ficelles à Washington et conditionne une grande partie de la politique étrangère américaine est maintenue via une idéologie corporatiste qui développe et défend des thèmes comme : déréglementation, externalisation, désindustrialisation et financiarisation.

L'exceptionnalisme américain, ou grand "Consensus de Washington", cultive ainsi une guerre perpétuelle via le maintien de son impérialisme économique - à l'étranger - tout en consolidant les intérêts de l'oligarchie principalement aux USA. Le président en place est sans importance tant qu'il est possible de perpétuer la guerre contre le terrorisme et autres objectifs géopolitiques fallacieux. "Tant que les budgets passent et que les factures sont payées à temps, les listes de promotion sont confirmées, les budgets noirs (c.-à-secrets) tamponnés, les subventions fiscales particulières pour certaines sociétés approuvés sans controverse, etc. Bref, aussi longtemps qu'on ne pose pas trop de questions gênantes, les engrenages qui maillent cet état hybride moulinent sans bruit, Ainsi on s'explique aisément pourquoi les USA renaclent à intervenir avec les russes pour éradiquer DAECH (ou ISIS, ou Etat islamique), tout comme on comprend mieux les manoeuvres machiavéliques qui ont installé un immense bordel en Lybie et en Irak entre autres exemples.

La très mauvaise nouvelle est que plusieurs informations concordantes indiquent que les élites chinoises et même russes sont de plus en plus de mèche avec ce qu'on appellera ici "les mondialistes". On nous a bassinés depuis toujours avec la "démocratie" en nous faisant croire la formule de Lincoln : "le gouvernement du peuple, par le peuple, pour le peuple" où le peuple resterait toujours à la manoeuvre et ne déléguerait à l'exécutif que les tâches qu'il ne peut effectuer lui-même. Illusion. Il semble alors que le développement de ce genre de cénacle, de groupe d'influence dissimulé, de cooptation d'un "cerveau reptilien du tissu social" qui n'a d'autres but que sa propre conservation, ne pourra être maitrisé et contenu que dans de petits états, gérés via un système de démocratie directe à la Suisse, où de surcroit des conditions de vie contraignantes demeureront afin de pousser les gens vers la solidarité et la conscience politique. En ayant aussi, auparavant, réglé une des plus grandes injustices de ce monde, à savoir la manière dont les oligarques mondiaux se passent leurs fortunes et ressources d'une génération à l'autre. Car, comme ils ont les moyens et le niveau intellectuel, ils peuvent aisément bien éduquer des descendants qui comprennent leur(s) avantage(s). De fait l'inégalité de la naissance est devenue, avec le développement de l'oligarchie mondiale (les 99% contre le 1%), la plus frappante de notre monde.

Auteur: Internet

Info: 24 septembre 2015, Trad et adaptation MG, d'après http://theantimedia.org/forget-the-new-world-order-heres-who-really-runs-the-world/

[ marchands d'armes ] [ géopolitique ]

 

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orient-occident

- Klaus Schwab, le patron de Davos, a parlé d’un tsunami technologique entre la robotique, l’intelligence artificielle, les imprimantes 3D, les biotechnologies et l’hybridation de l’homme et de la machine, parce que tout cela bouscule nos vies et nos frontières. Il y a des disruptions partout. Par exemple, Uber est la plus grande société de taxis du monde, mais ils n’ont pas un seul taxi… AirBnb est la plus grande société hôtelière du monde, mais ils n’ont pas un seul hôtel… Amazon est la plus grande librairie du monde, mais ils n’ont pas une seule librairie… Toutes ces technologies entraînent des disruptions assez compliquées à saisir.

- C’est comme pour l’imprimerie ou l’électricité, il y a un certain nombre de choses qui se produisent et qui accélèrent les phénomènes. En 1960, General Motors ou General Electric étaient des sociétés dominantes qui duraient 60 ans. En 1980, on a vu des sociétés, comme IBM, qui ont été leaders pendant 35 ans. Mais aujourd’hui, les nouvelles entreprises comme Apple, Microsoft, Google ou Amazon vont durer une quinzaine d’années. Il y a une accélération et cela ne va faire qu’empirer. On parle beaucoup du match entre l’Amérique et la Chine. J’ai assisté à la montée du Japon, qui a fait un effort surhumain après la guerre. Après, comme ils ne faisaient plus d’enfants, les jeunes sont devenus des fils à papa et l’innovation a disparu. Dans les grandes villes chinoises, c’est la même chose. Les appartements sont trop petits et on risque de retrouver le même phénomène qu’au Japon, c’est-à-dire une diminution de l’innovation. En Amérique, ils savent rebondir, donc je ne pense pas que l’Amérique soit fichue. Quand on lit un certain nombre d’experts, on pourrait penser que la Chine pourrait prendre le relais, mais je ne crois pas que les choses se passeront ainsi. Lorsque la Russie s’est cassé la gueule, les Américains sont arrivés avec les grandes entreprises de consulting, comme McKinsey, et ils ont fait faire des bêtises aux Russes. Les Chinois ont beaucoup médité là-dessus pour ne pas faire la même chose. Ils ont essayé d’inventer un nouveau modèle, qui est beaucoup basé sur la technologie, avec de nombreux défauts quand même. Il faut savoir qu’il y a 900 millions de personnes qui sont sorties de la pauvreté en Chine, mais il y a encore 600 millions de gens qui vivent très pauvrement. C’est pour cette raison que le modèle capitaliste occidental ne convient pas bien à la Chine. On assiste donc à un basculement de l’Occident vers l’Orient, puisque les grandes démographies sont en Orient, mais cela entraîne en même temps une précarité des classes moyennes de l’Ancien Monde riche. L’Europe a dominé 70 % de la planète pendant une époque et, quand les Américains ont pris le relais des Anglais, ils ont automatiquement voulu faire du consumérisme en créant leur village mondial pour vendre leurs produits et amener la démocratie en même temps. Mais la démocratie, cela ne fonctionne pas dans des pays comme la Chine ou l’Inde. Par le biais du consumérisme, les gens ont accédé aux nouvelles technologies, avec toutes les menaces que cela entraîne, mais les promesses étaient tout à fait agréables. On ne se rend pas compte que l’on transmet toutes nos données. Donc, nous sommes fliqués. Les Chinois ont commencé et maintenant les gouvernements occidentaux trouvent que ce n’est pas si mal. Il y a un vrai risque pour nos démocraties.

- L’Europe aurait intérêt à s’écarter davantage de l’Amérique pour réinventer un modèle qui lui soit propre

- Malheureusement, c’est ce qui est en train d’arriver et on ne peut rien faire contre cela. Il y a trois cerveaux dans chaque individu : le néocortex, le limbique et le reptilien. Le néocortex, c’est ce qui est raisonnable. Le limbique, c’est l’émotion. Et le reptilien, c’est le repli sur soi. On voit tous les phénomènes populistes dans de nombreux pays et c’est le repli sur soi reptilien. Quand on ajoute cela à l’émotion, on évoque la nécessité de restaurer la Grande Russie quand on parle au peuple russe, on évoque la grande Chine, et les Américains rêvent d’une grande Amérique… Le néocortex, c’est la raison, et c’est toujours le moins fort. C’est pour cette raison que j’écris que dans quelques décennies, les hommes ne pourront plus comprendre notre psychologie. C’est pour cette raison aussi que les régimes forts vont plus vite que les démocraties. Churchill disait que la démocratie est le moins mauvais des systèmes, mais si c’est un régime fort, on ne discute pas, donc cela va plus vite. L’Europe s’est endormie, on ne veut plus faire la guerre, on est désarmé et, quand il arrive une histoire comme l’Ukraine, on est incapable de faire ce qu’il faut. Maintenant, le match entre les États-Unis et la Chine remet notre modèle en question. On pensait que le modèle démocratique allait s’imposer après la chute du Mur de Berlin. Il y a eu une prolifération des démocraties et, aujourd’hui, on s’aperçoit que l’on est en train de reculer sur ce point. Au fond, l’Europe aurait intérêt à s’écarter davantage de l’Amérique pour réinventer un modèle qui lui soit propre.

Auteur: Salmon Robert

Info: interviewé sur https://www.kernews.com/

[ neuroscience ] [ géopolitique ] [ futurologie ]

 

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postérité lacanienne

Lorsqu’en janvier 1980, Lacan dissout son École Freudienne de Paris, il motive son acte de ce qu’il appelle l’"échec de la passe", passe de l’analysant à l’analyste, qui était la raison même de la fondation de son École.

Lacan, parce qu’il se demandait "que peut-il se passer dans la tête de quelqu’un ayant fait une analyse pour vouloir devenir analyste ?" était parti de l’hypothèse qu’une "passe" de l’analysant à l’analyste était un fait de structure, témoin que le sujet n’était plus du tout le même à sa sortie qu’à son entrée, ayant constaté dans sa pratique "qu’il y vient comme une boule dans un jeu de tric-trac".

Lacan invente donc une procédure pour tirer ça au clair, parce qu’il souhaite que les psychanalystes se reconnaissent entre eux comme tels, à partir de l’analyse et non pas sur la base de critères préétablis de type universitaire et autres, confrérie, initiation, cooptation, copinage...

Il construit donc la procédure de la passe sur le modèle du mot d’esprit.

Un "passant" raconte son "hystoriole analytique", à un quidam comme lui qui en sera le "passeur", pour un jury de la même veine qui devra apprécier si ça tient debout.

Exemple: le "passant" raconte qu’il a rencontré Salomon Rothschild aux Bains de Lucques et que ce dernier l’a traité d’une façon tout à fait "familonnaire", le passeur prend note et va transmettre ça, texto, au jury, et tout le monde est plié de rire, car ils sont de la même chapelle (la chapelle évoquant bien entendu l’église, comme c’est souvent le cas dans les groupes analytiques...)

Où en est-on aujourd’hui avec cette "passe", 40 ans après la dissolution par Lacan de l’École Freudienne de Paris?

La passe s’est bien sûr transformée en impasse pour la transmission de la psychanalyse...

Jacques-Alain Miller (JAM pour les médias, depuis qu’il est devenu inséparable de l’indécrottable BHL) fait donc. après la mort de Lacan, main basse sur ce qui reste de la machinerie lacanienne et impose son "idée" que la passe (où il n’avait strictement jamais mis les pieds du temps de Lacan) c’était ...la "traversée du fantasme"!, un hapax lacanien que Lacan lui-même n’a jamais exploité (et pour cause... la traversée du fantasme, cela veut dire exactement le contraire de ce qu’on croit en comprendre a priori, c'est à dire qu'on pourrait vivre en dehors de toute illusion — ce qui est le fantasme ultime — traverser le fantasme signifie précisément renoncer au fantasme d’y échapper, le sujet a traversé le fantasme lorsqu'il accepte en soi et pour soi la nécessité constitutive de l'illusion. Son illusion. Chacun ne voit le monde qu'à travers la fenêtre de son fantasme fondamental...)

Bref, depuis plus de vingt ans, Colette Soler a aligné elle aussi son École des Forums du Champ Lacanien sur le diktat millerien, qui s’il n’a strictement aucun rapport avec la passe telle que Lacan l’avait imaginée et tenté de la mettre en œuvre avant d’en constater l’échec, s’avère très utile et particulièrement efficace pour asseoir son pouvoir personnel, et développer une expansion sans limite en montant des comptoirs un peu partout dans le monde, au nom de la "politique de la psychanalyse", comptoirs que viennent visiter de temps en temps des psychanalystes de "renommée mondiale" (!) pour renforcer le gouverneur, mis en place, adoubé par les "locaux", et à l’occasion lui remonter un peu les "bretelles" de la théorie...

Bien entendu, Miller est celui qui a poussé le bouchon le plus loin en se substituant au "cartel de la passe" pour nommer Analyste de l’École (AE) un de ses propres analysants, que le cartel n’avait pas nommé...

Ah, elle aura été tripotée cette pauvre "passe" qui aurait dû signaler la sortie du transfert, et qui en réalité fait la preuve que l’impétrant est au contraire toujours "sous-transfert", passant un examen comme pour entrer à l’École, selon une pure procédure de type universitaire, une formalité plus ou moins colorée de cooptation, à l’opposé radical de l’éthique psychanalytique...

Comment ces dérives (de la jouissance) pervertissent-elles la transmission de la psychanalyse?

Au grand dam du Discours de l’Analyste, que les psychanalystes authentiques s’efforcent de vouloir servir, c’est bien le Discours Universitaire (dont le Signifiant maître sous la barre permet d’éradiquer discrètement le grain de sable de l’énonciation) qui régit massivement l’économie relationnelle de ces groupes, les pratiques perverses de domination et de soumission sont devenues l’ordinaire des institutions psychanalytiques qui n’ont de psychanalyse que le nom, la logique qui les domine étant précisément celle du discours dominant, psychologisant, sociologisant, moralisant ...et démoralisant.

Les deux multinationales Millerienne et Solerienne poursuivent leur développement conformément aux vœux de l’étude de marché, la première commandée par le Capitaine "Win-Win" (surnommé ouin-ouin par les moqueurs) ; l’autre pilotée par "La Solaire", comme elle se surnomme elie-même, qui après avoir rejeté la prétention de Miller à incarner le "Plus-Un" du groupe en a fondé un autre, et qui à force de vouloir y briller jour et nuit en est devenue "La Peluce-Une", ou "La-femme-qui-existe"...

L’obstination des deux professeurs d’université à faire coller l’enseignement lacanien avec leurs rêves de suprématie (leur fantasme d’immortalité symbolique) a donc fini par naufrager la transmission de l’enseignement lacanien sur le roc de "la passe" qui affleure dans des eaux peu profondes, raison pour laquelle ils ne coulent pas, mais demeurent couchés sur le flanc, les forçant à réinventer ce qui n’était pas du tout à retoquer chez Lacan...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: Publication facebook du 24.02.2021

[ incompréhension ] [ dévoiement ] [ idéalistes ] [ parisianisme ]

 
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capitalisme

Prenez garde aux psychopathes corporates - ils sont encore aux postes de pouvoir
Au cours des années, j'ai rencontré mon lot de monstres - des fripouilles pour la plupart. Mais à mesure que la réglementation au Royaume-Uni et aux États-Unis a assoupli ses contraintes, ces monstres ont proliféré.
Dans un article publié récemment dans le Journal of Business Ethics intitulé "The Corporate Psychopaths: Theory of the Global Financial Crisis", Clive R Boddy identifie ces individus à des psychopathes.
"Ils sont" dit-il "tout simplement le 1 pour cent des gens qui n'ont aucune conscience ni empathie". Et il affirme : "Des psychopathes qui sont aux postes clefs des sociétés financières modernes de premier plan, où ils peuvent influencer le climat moral de toute l'organisation et générer un pouvoir considérable, ont largement provoqué la crise [bancaire]".
Et M. Boddy n'est pas seul. Dans le livre largement acclamé de Jon Ronson The Psychopath Test, le professeur Robert Hare a déclaré à l'auteur: "J'aurais aussi dû passer un peu de temps à la bourse. Les psychopathes tueurs en série ruinent les familles. Les psychopathes corporatistes, politiques et religieux ruinent les économies. Ils ruinent les sociétés."
Flash back vers une soirée agréable et chaude à Bahreïn. Mon compagnon, un banquier d'investissement britannique et moi-même, parlons des gens de la banque que nous connaissons qui ont eu le plus de succès et ce qui les fait avancer. J'avance qu'ils sont souvent ressemblants aux caractéristiques des psychopathes sociaux. À ma grande surprise, mon ami est d'accord.
Il fait alors une confession étonnante: "Dans une grande banque d'investissement pour laquelle j'ai travaillé, nous avons utilisé des tests psychométriques pour recruter des psychopathes sociaux parce que leurs caractéristiques correspondaient exactement à ce qu'on attend des cadres supérieurs en finance d'entreprisee".
Où une des plus grandes banques d'investissement du monde recrute des psychopathes.
M. Ronson a parlé à des dizaines de psychologues quand à leur compréhension des dégâts que les psychopathes pourraient faire à la société. Aucun de ces psychologues n'aurait pu imaginer, je suis sûr, qu'une une banque utilisait cette science pour les repérer dans son mécanisme de recrutement.
Je n'ai jamais rencontré Dick Fuld, ancien PDG de Lehman Brothers et architecte de sa chute, mais je l'ai vu en vidéo et c'est terrifiant. On le voit intimer au personnel de Lehman "de leur arracher le coeur [aux concurrents] pour le manger, avant même leur mort". Comment quelqu'un comme M. Fuld a-t-il atteint le sommet de Lehman? Vous n'avez pas besoin de voir la vidéo pour conclure qu'il était bizarre. Vous pouvez prendre un peu plus de temps et lire un rapport de 2,200 pages d'Anton Valukas, avocat basé à Chicago, engagé par un tribunal américain pour enquêter sur l'échec de Lehman. M. Valukas a révélé une chicane systémique au sein de la banque; Il a décrit les échecs de la gestion et une culture interne destructive et dangereuse de prise de risques imprudents digne de tout psychopathe.
Alors pourquoi M. Fuld n'a-t-il pas été repéré et arrêté? J'en ai conclu que c'est la bonne vieille question de la nature et de la culture, mais avec une nouvelle interprétation. Voilà comme je vois la chose ; dans sa recherche d'une croissance sans fin, le secteur des services financiers a activement cherché des monstres avec des profils comme M. Fuld en les nourrissant de bonus et de louanges.
Nous comprenons tous que, parfois, les entreprises doivent être réduites en taille afin d'assurer leur survie. Et savoir quand ces réductions doivent arriver est aussi pertinente pour une société que pour l'économie britannique telle qu'elle est aujourd'hui. Doit-on porter atteinte aux riches ou aux pauvres?
Faire de telles réductions ne fait pas de vous un psychopathes au cutter, mais le manque de remords du secteur financier quand à la douleur infligée aux gens est purement psychopathique. Il est certain que l'action d'une diminution ou d'une coupe devrait être matière à chagrin et regret? La vie des gens étant endommagée, voire détruite. Mais ce n'est pas ainsi que le secteur financier voit la chose.
Prenez Sir Fred Goodwin de RBS par exemple. Avant d'accumuler une perte d'entreprise de 24,1 milliards de livres sterling, la plus élevée de l'histoire du Royaume-Uni, il était idolâtré par la City. En reconnaissance de son travail d'impitoyables réductions des coûts à Clydesdale Bank, on lui donna le surnom de "Fred the Shred". Et il fait ça partout, pour être ensuite décrit comme "un Attila d'entreprise", titre dont tout psychopathe serait fier.
M. Ronson rapporte: "Les départements de justice et les commissions de libération conditionnelle du monde entier ont accepté l'affirmation de Hare selon laquelle les psychopathes sont tout simplement incurables, dès lors chacun devrait plutôt concentrer ses énergies pour apprendre à les éliminer".
Mais, bien loin d'être déracinés, ils sont encore en place et souvent à des positions encore plus élevées.
Comme le dit M. Boddy: "Les mêmes psychopathes d'entreprise qui ont probablement provoqué la crise par leur avidité et leur avarice auto-centrée, conseillent maintenant les gouvernements sur la façon de sortir de la crise. En outre, si cette théorie des psychopathes corporatistes dans la crise de la finance mondiale est correcte, nous sommes maintenant loin d'en voir la fin. Ce n'est plutôt que "la fin du début".
Je me suis familiarisé avec les psychopathes dès le début de ma vie. C'étaient les hommes durs qui terrorisaient le sud-est de Londres où j'ai grandi. Des gens comme "Mad" Frankie Fraser et les frères Richardson. Ils étaient ce que nous appelions les hommes de "red haze", et ils étaient effrayants parce qu'ils attaquaient sans crainte, ni pitié, ni remords.
En ce qui concerne messieurs Hare, Ronson, Boddy et d'autres, j'ai réalisé que certains psychopathes "forgent des carrières dans les entreprises. Le groupe s'appelle Psychopathes d'entreprise". Ils sont polis et convaincants, mais cela ne les rend pas moins dangereux.
En essayant de comprendre les complexités de ce qui a mal tourné lors des années qui ont précédé 2008, j'ai développé une règle: "Dans un monde non réglementé, les personnes avec le moins de principes se retrouvent au sommet. Et il n'y a personne qui ait moins de principes que les psychopathes corporates.

Auteur: Basham Brian

Info: jeudi 29 décembre 2011, The Independent Online

[ conservation ] [ profits ]

 

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extraterrestres

Comment pourrions-nous comprendre l'électricité si notre approche consistait à nous placer au sommet d'une colline en attendant d'être frappés par la foudre ?

Il me semble que nous avons cette même attitude vis-à-vis des Ovnis. Nous avons très peu d'éléments pour évaluer ce que représente vraiment ce phénomène.

Une première possibilité, qui me semble dépassée, serait qu'il s'agisse d'un phénomène naturel, comme des forces piézoélectriques ayant la capacité d'interagir avec le subtil dispositif électro-chimique du système nerveux humain, afin de créer une sorte d'hallucination, une transfiguration, ou un ravissement. Plus concrètement, ça se ramène à trois questions : Est-ce que nous y sommes pour quelque chose ? Sommes-nous visités, ou bien y a-t-il un autre occupant dans la maison dont nous ne serions pas conscients ? J'ai eu des expériences de contact, j'ai observé un Ovni de très près, il m'est arrivé de rencontrer des entités d'autres dimensions, mais ça ne m'a pas déterminé à adopter une position tranchée. Malgré l'attention extrême que je portais à cette observation, il ne me semble pas possible de conclure parce qu'il y a toujours des éléments qui contredisent les autres hypothèses.

Jacques Vallée n'est pas revenu là-dessus tout à l'heure mais je me souviens que dans son ouvrage, le "Collège invisible", il avait insisté sur l'absurdité qui fait partie des expériences de contact, où le récit du contacté contient le plus souvent des détails qui nous sembleront parfaitement ridicules. C'est comme si des éléments d'invalidation devaient toujours être incorporés dans les récits les plus sincères afin d'entretenir le doute. De ce fait, le monde scientifique n'estime pas utile d'étudier plus avant le phénomène qui leur semble relever surtout de la pathologie

Je relisais récemment Carl Jung et son "Flying Saucers, A Modern Myth of Things Seen in the Skies" publié en 1954, et je pense que personne à ce jour n'a surpassé son approche.

[Extrait condensé : "Le problème de l'existence physique éventuelle des objets volants me parait tellement important que je crois de mon devoir de lancer un cri d'alarme, comme je le fis à l'époque où se préparaient des événements qui devaient frapper l'Europe au plus profond d'elle-même".]

Terence McKenna poursuit : "J'ai tendance à penser que nous ne pouvons correctement aborder le problème des Ovnis, ou d'autres domaines aussi subtils, à cause des restrictions de notre langage. Il serait vain de tenter de rallier un consensus sur le sujet. Nous sommes déjà incapables de nous accorder sur ce qui caractérise un soufflé réussi. Donc je pense que nous passons totalement à côté en tentant de proposer une explication définitive". 

Si le phénomène Ovni est une manifestation du superviseur de l'inconscient collectif, nous devrions alors nous demander pourquoi, et comment procède-t-il ?

Terence McKenna rend hommage à Jacques Vallée et à son "système de contrôle spirituel" :

A part Jung, le seul à mon avis qui ait correctement abordé la question est Jacques Vallée, quand il a écrit : "Il est moins utile de s'interroger sur la nature du phénomène que de s'intéresser aux effets qu'il produit; on voit alors clairement que les Ovnis laminent notre foi en la science. Ils sont un antidote au paradigme scientifique qui s'est développé depuis 400 ans et nous a conduit au bord de la catastrophe mondiale...."

Il pense qu'il existe dans la structure de la psyché humaine une sorte de super-ego, un contrôleur supérieur dans la conscience collective, qui est capable d'agir en suscitant des phénomènes qui tendent à rectifier des dérives pathologiques ou mortelles dans la conduite de nos sociétés. Les corrections nécessaires ne peuvent intervenir au niveau personnel ni institutionnel; c'est alors le niveau supérieur de la conscience collective de l'espèce, comme un dispositif de contrôle, qui fait obstacle aux idéologies destructrices qui se sont mises en place et produit des manifestations capables de les éradiquer.

Pour moi, l'objectif des manifestations Ovnis est de contrer les effets du rationalisme dominant qui entraîne actuellement autant de souffrances, en injectant des éléments capables de le déstabiliser.

Il existe une autre possibilité où le gouverneur supérieur n'aurait pas directement pour rôle de renverser le matérialisme ambiant : il se peut que nous partagions depuis toujours cette planète avec une autre espèce intelligente, qui nous avait longtemps laissés évoluer librement, jusqu'au point où nous commencions à représenter une nuisance. Dans ce cas, les conséquences sont les mêmes que sont les mêmes que celles évoquées précédemment.

Pour Terence McKenna, une divulgation de la vérité entraînerait un immense chaos dans nos sociétés :

"J'ai abordé cet aspect avec une des entités et elle m'a répondu : 'Nous avons préféré que vous pensiez à une invasion aliène, parce que les populations seraient paniquées si nous leur laissions découvrir ce qui se passe vraiment!' 

"Je dois aussi mentionner la possibilité que ces engins volants ne soient pas des vaisseaux mais des capsules temporelles. Dans ce cas nous serions probablement fascinés de contempler nos très lointains descendants, venus nous porter le message d'un évènement majeur."

Le passage suivant est extrait d'une conférence titrée "Alien love", qui situe le niveau de ses expériences personnelles : "Ces myriades d'êtres que je rencontrais dans ces séances se métamorphosaient en d'étranges machines, semblables à d'énormes sphères ciselées comme des joyaux, qui leur permettaient de créer des objets en les chantant."

Les aliens se trouvent en ce cas dans un endroit inattendu... le champ de la conscience, toujours aussi méconnu.

McKenna ajoute : "Je suis toujours stupéfait que nous nous posions la question depuis 45 ans, sans que personne n'ai encore émis ce genre de proposition : si nous pensons être visités par des formes de vie organiques et intelligentes venues d'une autre dimension ou d'une région de notre galaxie, nous devrions alors examiner très attentivement notre environnement pour y rechercher des traces de leur présence. Pourrait-on trouver des formes de vie, parmi les millions que nous connaissons, qui ne seraient pas originaires de cette planète ? Il serait possible de lancer une étude comparative de l'ADN. Certains d'entre vous savent déjà ce que j'en pense : les plantes et les champignons qui renferment des substances psychoactives ont les meilleures chances de figurer parmi les envahisseurs extraterrestres dans l'environnement de cette planète."

En résumé : "Sans le recours aux substances psychédéliques, je pense qu'on ne pourra pas aborder sérieusement la question des Ovnis; ce serait comme tenter de comprendre la nature de l'univers en se privant d'un bon télescope."


Auteur: McKenna Terence

Info: Sur les états amplifiés de conscience et le rôle des "forces spirituelles", présentation de Graham Hancock lors du symposium Angels, Aliens and Archetypes auquel participait aussi Jacques Vallée en 1987

[ science-fiction ] [ DMT ] [ spéculations ] [ astral ]

 

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amélioration

Le progrès est devenu le moyen de l'aliénation
Cela fait des décennies, sinon un siècle ou deux, que des gens cherchent le mot, l'ont "sur le bout de la langue", qu'il leur échappe, leur laissant une vive et chagrine frustration - sans le mot, comment dire la chose ?
Comment donner et nommer la raison du désarroi, de la révolte, du deuil et pour finir du découragement et d'une indifférence sans fond. Comme si l'on avait été amputé d'une partie du cerveau : amnésie, zone blanche dans la matière grise.
La politique, en tout cas la politique démocratique, commence avec les mots et l'usage des mots ; elle consiste pour une part prépondérante à nommer les choses et donc à les nommer du mot juste, avec une exactitude flaubertienne. Nommer une chose, c'est former une idée. Les idées ont des conséquences qui s'ensuivent inévitablement.
La plus grande part du travail d'élaboration de la novlangue, dans 1984, consiste non pas à créer, mais à supprimer des mots, et donc des idées - de mauvaises idées, des idées nocives du point du vue du Parti -, et donc toute velléité d'action en conséquence de ces mots formulant de mauvaises idées.
Nous sommes tombés sur "regrès", il y a fort peu de temps, un bon et vieux mot de français, tombé en désuétude comme on dit, bon pour le dictionnaire des obsolètes qui est le cimetière des mots. Et des idées. Et de leurs conséquences, bonnes ou mauvaises. Un mot "oublié" ?
Difficile de croire que le mot "regrès", antonyme du "progrès" ait disparu par hasard de la langue et des têtes. Le mouvement historique de l'idéologie à un moment quelconque du XIXe siècle a décidé que désormais, il n'y aurait plus que du progrès, et que le mot de regrès n'aurait pas plus d'usage que la plus grande part du vocabulaire du cheval aujourd'hui disparu avec l'animal et ses multiples usages qui entretenaient une telle familiarité entre lui et l'homme d'autrefois.
Ainsi les victimes du Progrès, de sa rançon et de ses dégâts, n'auraient plus de mot pour se plaindre. Ils seraient juste des arriérés et des réactionnaires : le camp du mal et des maudits voués aux poubelles de l'histoire. Si vous trouvez que l'on enfonce des portes ouvertes, vous avez raison. L'étonnant est qu'il faille encore les enfoncer.
Place au Tout-Progrès donc. Le mot lui-même n'avait à l'origine nulle connotation positive. Il désignait simplement une avancée, une progression. Même les plus acharnés progressistes concéderont que l'avancée - le progrès - d'un mal, du chaos climatique, d'une épidémie, d'une famine ou de tout autre phénomène négatif n'est ni un petit pas ni un grand bond en avant pour l'humanité. Surtout lorsqu'elle se juge elle-même, par la voix de ses autorités scientifiques, politiques, religieuses et morales, au bord du gouffre.
Ce qui a rendu le progrès si positif et impératif, c'est son alliance avec le pouvoir, énoncée par Bacon, le philosophe anglais, à l'aube de la pensée scientifique et rationaliste moderne : "Savoir c'est pouvoir". Cette alliance dont la bourgeoisie marchande et industrielle a été l'agente et la bénéficiaire principale a conquis le monde. Le pouvoir va au savoir comme l'argent à l'argent. Le pouvoir va au pouvoir.
Le progrès est l'arme du pouvoir sur les sans pouvoirs
Et c'est la leçon qu'en tire Marx dans La Guerre civile en France. Les sans pouvoirs ne peuvent pas se "réapproprier" un mode de production qui exige à la fois des capitaux gigantesques et une hiérarchie implacable. L'organisation scientifique de la société exige des scientifiques à sa tête : on ne gère pas cette société ni une centrale nucléaire en assemblée générale, avec démocratie directe et rotation des tâches. Ceux qui savent, décident, quel que soit l'habillage de leur pouvoir.
Contrairement à ce que s'imaginait Tocqueville dans une page célèbre, sur le caractère "providentiel" du progrès scientifique et démocratique, entrelacé dans son esprit, le progrès scientifique est d'abord celui du pouvoir sur les sans pouvoirs.
Certes, une technicienne aux commandes d'un drone, peut exterminer un guerrier viriliste, à distance et sans risque. Mais cela ne signifie aucun progrès de l'égalité des conditions. Simplement un progrès de l'inégalité des armements et des classes sociales.
C'est cette avance scientifique qui a éliminé des peuples multiples là-bas, des classes multiples ici et prolongé l'emprise étatique dans tous les recoins du pays, de la société et des (in)dividus par l'emprise numérique.
Chaque progrès de la puissance technologique se paye d'un regrès de la condition humaine et de l'émancipation sociale. C'est désormais un truisme que les machines, les robots et l'automation éliminent l'homme de la production et de la reproduction. Les machines éliminent l'homme des rapports humains (sexuels, sociaux, familiaux) ; elles l'éliminent de lui-même. A quoi bon vivre ? Elles le font tellement mieux que lui.
Non seulement le mot de "Progrès" - connoté à tort positivement - s'est emparé du monopole idéologique de l'ère technologique, mais cette coalition de collabos de la machine, scientifiques transhumanistes, entrepreneurs high tech, penseurs queers et autres avatars de la French theory, s'est elle-même emparé du monopole du mot "Progrès" et des idées associées. Double monopole donc, et double escroquerie sémantique.
Ces progressistes au plan technologique sont des régressistes au plan social et humain. Ce qu'en langage commun on nomme des réactionnaires, des partisans de la pire régression sociale et humaine. Cette réaction politique - mais toujours à l'avant-garde technoscientifique - trouve son expression dans le futurisme italien (Marinetti) (1), dans le communisme russe (Trotsky notamment), dans le fascisme et le nazisme, tous mouvements d'ingénieurs des hommes et des âmes, visant le modelage de l'homme nouveau, de l'Ubermensch, du cyborg, de l'homme bionique, à partir de la pâte humaine, hybridée d'implants et d'interfaces.
Le fascisme, le nazisme et le communisme n'ont succombé que face au surcroît de puissance technoscientifique des USA (nucléaire, informatique, fusées, etc.). Mais l'essence du mouvement, la volonté de puissance technoscientifique, s'est réincarnée et amplifiée à travers de nouvelles enveloppes politiques.
Dès 1945, Norbert Wiener mettait au point la cybernétique, la " machine à gouverner " et " l'usine automatisée ", c'est-à-dire la fourmilière technologique avec ses rouages et ses connexions, ses insectes sociaux-mécaniques, ex-humains. Son disciple, Kevin Warwick, déclare aujourd'hui : " Il y aura des gens implantés, hybridés et ceux-ci domineront le monde. Les autres qui ne le seront pas, ne seront pas plus utiles que nos vaches actuelles gardées au pré. " (2)
Ceux qui ne le croient pas, ne croyaient pas Mein Kampf en 1933. C'est ce techno-totalitarisme, ce " fascisme " de notre temps que nous combattons, nous, luddites et animaux politiques, et nous vous appelons à l'aide.
Brisons la machine.

Auteur: PMO

Info:

[ décadence ]

 

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anti-populisme

[Trump] n’était assurément pas l’ennemi des riches, dont il a beaucoup réduit les impôts. Mais il a aussi piétiné l’image idyllique de la mondialisation qui se trouve au fondement de la vision bourgeoise du monde depuis les années 1990. Il a eu des mots cruels pour les médias, la Silicon Valley et Wall Street. Il a critiqué l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN) et prétendu s’opposer aux "guerres sans fin" au Proche-Orient. Enfin, bien qu’il n’ait presque rien fait pour y remédier, à l’exception de mesures protectionnistes que son successeur a eu l’intelligence politique de ne pas remettre en question, il a réveillé la colère de millions de travailleurs blancs – la hantise de l’élite éclairée depuis les années 1960. […]

On pourrait longtemps égrener les fake news du journalisme anti-Trump. Elles se comptent par dizaines, à tel point que, d’après le journaliste Matt Taibbi, la succession frénétique de pseudo-scandales a fini par servir de modèle économique aux médias : sitôt une affaire dégonflée, une autre venait la remplacer, leur assurant des succès d’audience tout au long cette présidence. Selon un recensement établi par le New York Times, 1 200 livres ont été publiés sur M. Trump entre 2016 et août 2020. Au cours de son mandat, les chaînes de télévision câblées ont rapporté ses méfaits avec un tel acharnement qu’il ne leur restait souvent plus assez de temps pour se soucier du reste de l’actualité. Son irruption sur la scène nationale leur a autant profité qu’aux plus fervents adeptes du président. Lui résister procurait par ailleurs à ces journalistes une raison d’être, comme le suggère un mème très populaire sur Internet ces dernières années : "Si vous vous êtes déjà demandé ce que vous auriez fait au temps de l’esclavage, de l’Holocauste ou du mouvement des droits civiques, vous allez à présent le découvrir". La guerre contre M. Trump a simplifié le monde à outrance, repeignant le moindre fait aux couleurs de l’urgence morale. […]

En termes de mots par mois de mandat, l’administration Trump doit avoir été la plus disséquée de l’histoire des États- Unis. L’hystérie "progressiste" qui l’a accompagnée n’a fait en revanche l’objet de presque aucune analyse sérieuse. Elle relève pourtant de l’histoire culturelle des années Trump, tout autant que le personnage lui-même. En fait, cette banalisation de l’outrance importe même davantage, car elle reflète les pensées et les craintes du groupe social dominant aux États-Unis, les millions de cadres et de membres des professions intellectuelles supérieures qui ont tant prospéré ces dernières décennies. Si M. Trump n’est plus autant sur le devant de la scène – pour le moment – les "cols blancs" qui l’ont méprisé continuent de savourer leur victoire. Leur vision du monde imprègne désormais toutes les grandes institutions : la Silicon Valley, Wall Street, les universités, les médias, le secteur associatif. […]

Quand Timothy Snyder [l’écrivain anti-Trump auteur du livre "De la tyrannie"] prédisait, en 2017, que les États-Unis risquaient de sombrer dans une "culture de la dénonciation", il avait parfaitement raison – à ceci près que les internautes "progressistes", et non M. Trump, allaient bientôt réclamer la défenestration des ennemis de la vertu. Il n’avait pas tort non plus de mettre en garde contre une imminente "suspension de la liberté d’expression" – à ceci près que la prophétie fut réalisée par le sympathique monopole des réseaux sociaux, Facebook et Twitter en tête, et non par le régime de M. Trump. Dans son manuel de résistance à la dictature, Snyder s’adresse aux diplômés de l’enseignement supérieur, les implorant de commencer à agir en tant que membres d’une même classe, afin d’exercer "un certain pouvoir". Ce genre d’invocation est récurrent. Le seul moyen d’arrêter l’autoritarisme serait de renforcer le pouvoir des figures traditionnelles de l’autorité, des "autorités autorisées", pourrait-on dire : la cohorte de diplômés qui forment la classe des commentateurs, professeurs, éditorialistes, financiers, docteurs, avocats et génies des nouvelles technologies. Depuis 2016, l’idée a été rebattue sur tous les tons : un Trump est ce que vous récoltez chaque fois que vous ne respectez pas ceux qui savent. Mais aussi : si M. Trump est bien Hitler, alors il faut écraser son mouvement, censurer ses partisans, refuser qu’ils profitent des règles de la démocratie ordinaire pour la détruire. Douter de la parole des autorités serait le premier pas vers le "crépuscule de la démocratie", pour reprendre le titre d’un ouvrage publié en 2020 par Anne Applebaum.

Selon cette essayiste très populaire, ce qui a mené à la terrible ère de M. Trump est la fragmentation des élites dirigeantes. Applebaum se remémore avec émotion l’époque où les intellectuels vivaient en harmonie, où ses amis s’accordaient sur les bienfaits de la mondialisation néolibérale et où tous psalmodiaient les mêmes tables de la Loi. Hélas, regrette- t-elle, certains "membres de l’élite intellectuelle et diplômée", y compris parmi ses propres amis, se sont mis à contester "le reste de l’élite intellectuelle et universitaire". Une "trahison", estime Applebaum, qui renvoie elle aussi à Hitler. Que des gens instruits ne s’accordent pas toujours entre eux apparaît inconcevable à l’auteure, pour qui la doctrine de la méritocratie est le mécanisme permettant à une société de choisir une élite qui croit aux mêmes choses qu’Applebaum. Penser autrement reviendrait à trahir sa responsabilité d’intellectuel. Aucun des semeurs de panique évoqués ici ne prend au sérieux les questions et les forces sociales qui ont poussé les Américains à voter pour M. Trump. […]

Qu’est-ce qui déclenche une telle réaction ? […] Les discours les plus outranciers proviennent des classes les plus privilégiées de la société : autrefois, les patrons de presse, chefs d’entreprise et avocats d’affaires ; désormais, les surdiplômés qui exercent un contrôle hégémonique sur les médias et l’industrie de la "connaissance". Dans chacun des épisodes cités, ils percevaient les mouvements politiques de leur pays comme un péril mortel pour leur propre statut. […] La fureur anti-Trump est souvent considérée comme un phénomène progressiste, voire une renaissance de la gauche. Mais elle a aussi ouvert la voie à cette nouvelle forme d’autoritarisme, portée par des démocrates. Dans le paysage politique contemporain, on entend désormais des avocats reconnus exprimer leur aversion pour la liberté d’expression, des banques, des services de renseignement et des industriels de la défense déclarer leur solidarité avec les minorités opprimées, des élus démocrates faire pression sur Google, Facebook ou Twitter pour qu’ils recourent plus systématiquement à la censure – le tout sur fond de condamnation de la nocivité intrinsèque de la classe ouvrière blanche. Ainsi s’exprime une aristocratie qui refuse de tolérer l’existence même d’une partie appréciable de la population qu’elle gouverne. À ses yeux, les seules "normes" qui semblent désormais compter sont celles qui la maintiendront tout au sommet.

Auteur: Frank Thomas

Info: https://www.monde-diplomatique.fr/2021/08/FRANK/63420

[ adversaires ] [ pensée unique ] [ conservation du pouvoir ] [ GAFAM ] [ point godwin ] [ état profond ]

 

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