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USA

Tout le monde sait que l'égoïsme de chaque individu, du premier au dernier, dont les droits à l'égoïsme sont garantis par notre Constitution américaine, contient la ruine de notre pays, du monde, de la Terre elle-même. Notre Constitution affirme le droit de détruire le monde, et le monde sera détruit, complètement détruit, et ceux qui resteront dans les ruines seront dévoués, du premier au dernier individu, à eux-mêmes seulement, ne s'inquiéteront que de leur propre survie et, en toute légalité constitutionnelle, ils couperont le dernier arbre restant qui pourrait, si on le sauvait, produire assez de semences pour replanter les forêts du monde entier, ils tueront le dernier couple d'oiseaux qui pourrait, si on l'épargnait, se reproduire en masse pour remplacer tous les oiseaux du monde. La Société, à son apogée dans les inaliénables droits américains à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur, a évolué dans un sens intrinsèquement néfaste à la survie du monde. Tout à fait néfaste, mais telle est la vérité américaine fondamentale universelle: tu es toi et je suis moi, et je suis content que ta pauvreté ne signifie pas que je doive être pauvre, que ta maladie ne signifie pas que je doive être malade, que ta souffrance ne signifie pas que je doive souffrir, que le fait que tu sois noir ou juif ou homo ne signifie pas que je doive être noir ou juif ou homo, que ta mort ne signifie pas que je doive mourir. Je suis très content qu'aux Etats-Unis nous vivions individuellement et mourions individuellement. Si néfaste que ce soit, si destructeur de cette terre sur laquelle nous vivons telle qu'elle est, je suis content que la seule personne dont j'aie à m'inquiéter soit moi. Et cela fait de moi un Américain.

Auteur: Plante David

Info: Le Temps de la terreur

 

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parlêtre

L’existence de tout organisme vivant a pour corrélat dans le monde un ensemble singulier d’objets présentant un certain style. Mais s’agissant de l’homme, cet ensemble est d’une diversité surabondante, luxuriante. De plus, l’objet humain, le monde des objets humains, reste insaisissable comme objet biologique. Or, ce fait se trouve dans cette conjoncture devoir être étroitement, voire indissolublement, mis en relation avec la soumission, la subduction de l’être humain par le phénomène du langage.

[...] ce qui est saisissable au niveau du discours concret, se présente toujours, par rapport à l’engendrement du sens, dans une position d’ambiguïté, étant donné que le langage est tourné vers des objets qui incluent déjà en eux-mêmes quelque chose de la création qu’ils ont reçue du langage même. C’est ce qui a pu faire l’objet de toute une tradition, voire de toute une rhétorique philosophique, celle de la critique dans le sens le plus général, qui pose la question – que vaut ce langage ? Que représentent ces connexions par rapport à celles auxquelles elles paraissent aboutir, qu’elles se posent même pour refléter, et qui sont les connexions du réel ?

C’est en effet la question à quoi aboutit une tradition philosophique dont nous pouvons définir la pointe et le sommet par la critique kantienne, qui peut s’interpréter comme la plus profonde mise en cause de toute espèce de réel, pour autant que celui-ci est soumis aux catégories a priori non seulement de l’esthétique, mais aussi de la logique. C’est là un point-pivot, d’où la méditation humaine est repartie pour retrouver ce qui n’était point aperçu dans cette façon de poser la question au niveau du discours logique et d’interroger la correspondance entre le réel et une certaine syntaxe du cercle intentionnel en tant qu’il se ferme dans toute phrase.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, page 50

[ circularité ] [ recherche d'une sortie ] [ idiomes interfaces ] [ signes transcodés ]

 

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argent roi

Une variante très "actuelle" du sentimentalisme idéologique que nous avons en vue, et très répandue chez les croyants eux-mêmes, est la hantise démagogique du "social". Autrefois, quand tout le monde était religieux, la pauvreté préservait les pauvres de l'hypocrisie, ou d'une certaine hypocrisie ; de nos jours, la pauvreté entraîne trop souvent l'incroyance et l'envie — dans les pays industrialisés ou touchés par la mentalité industrialiste — en sorte que riches et pauvres sont quittes ; à l'hypocrisie des uns répond l'impiété des autres. Il est profondément injuste de préférer cette nouvelle tare des pauvres à la tare habituelle — et traditionnellement stigmatisée — des riches, d'excuser l'impiété des uns par leur pauvreté sans excuser l'hypocrisie des autres par leur richesse ; si les pauvres sont victimes de leur état, les riches le sont tout autant du leur, et si la pauvreté donne droit à l'impiété, la richesse donne droit au simulacre de la piété. S'il faut plaindre spirituellement les uns, il faut plaindre et excuser sous le même rapport les autres, d'autant que la différence ne repose que sur des situations tout extérieures et facilement réversibles, et non sur la nature foncière des hommes ; on ne peut préférer les pauvres que quand ils sont meilleurs que les riches par leur sincérité spirituelle, leur patience, leur héroïsme secret — de tels pauvres existent toujours, de même que des riches détachés de leur richesse — et non quand ils sont pires par leur incroyance, leur envie et leur haine. Les Chrétiens persécutés sous Néron souffraient davantage que ne souffrent aujourd'hui les ouvriers mal payés, sans qu'aucune théologie leur accordât le droit de ne plus croire en Dieu et de mépriser sa Loi ; la tradition n'a jamais admis cette sorte de chantage économique à l'égard de Dieu.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "La transfiguration de l'homme"

[ corruptibilité ] [ détachement vertueux ] [ valeur relative ] [ fric ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rumination

Qu'ils aillent se faire foutre...
Eux et la musique déprimante ainsi que les jingles irritants de la radio, la pluie incessante et le vent tiède, les clébards qui aboient toute la nuit et chient toute la journée, les plats mal cuits et le thé tiède, les boutiques pleines d'objets dont tu ne veux pas à des conditions que tu ne peux pas te permettre, les maisons qui sont des prisons et les prisons qui sont des maisons, l'odeur de la peinture qui masque l'odeur de la peur, les trains qui n'arrivent jamais à l'heure dans des endroits qui se ressemblent tous, les bus que tu n'oses pas prendre et ta voiture qu'on abîme toujours, les déchets qui tournoient, poussés par le vent, dans les rues, les films dans le noir et les promenades dans le parc pour tripoter ou baiser, un doigt ou une queue, le goût de la bière qui émousse celui de la peur, la télévision et le gouvernement, Sue Lawley et Maggie Thatcher, les Argies et les Falklands, UDA et LUFC bombés sur les murs de ta mère, la swastika et la corde au-dessus de sa porte, la merde dans sa boîte aux lettres et la brique à travers sa fenêtre, les coups de téléphone anonymes et les coups de téléphone orduriers, la respiration haletante et la tonalité, les sarcasmes des enfants et les injures de leurs parents, les yeux plein de larmes qui ne brûlent pas à cause du froid mais à cause de la frustration, les mensonges qu'ils disent et la souffrance qu'ils apportent, la solitude et la laideur, la stupidité et la brutalité, l'indifférence perpétuelle et fondamentale de tout le monde, à toutes les minutes, à toutes les heures, tous les jours, tous les mois, toutes les années de toutes les vies.

Auteur: Peace David

Info: 1983

[ rancoeur ] [ pessimisme ] [ ennui ]

 

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homme-végétal

Ce matin-là de 1966, après avoir travaillé durant plusieurs heures sur le polygraphe, Cleve Backster décide de faire une pause et d'arroser les plantes de son bureau.

Étant un individu curieux, il se demande si en accrochant les électrodes à l'une des plantes il pourrait déterminer la rapidité à laquelle l'eau se déplace dans la tige. le résultat l'étonna, la résistance électrique de la feuille du Dracaena s'accrut au lieu de diminuer, et le diagramme afficha un tracé à la baisse, tout le contraire de ce à quoi il s'attendait. Chez un humain, cette chute du tracé indique de la fatigue ou de l'ennui.

Poussant plus loin son investigation, Cleve Backster alla chercher des allumettes pour brûler la feuille placée sous électrode. Au moment même où il émit cette intention, le stylo enregistreur du polygraphe s'est brusquement déplacé jusqu'en haut de la feuille de papier graphique. Aucun mot n'avait pourtant été prononcé, juste cette intention de le faire…

Pour Cleve Backster cette excitation spectaculaire représenta une observation de grande valeur, car, en retirant sa menace par le simple fait de ranger les allumettes dans le tiroir, le tracé redevint calme…

Sa curiosité, qui a ouvert une porte immense sur le mystère, l'a amené à poursuivre ses recherches sur la communication du vivant pendant quarante ans malgré les critiques du monde scientifique qui rejeta, voire ridiculisa, ses résultats.

Cleve Backster a pourtant étudié cette "perception primaire" des plantes sur un plan rigoureusement scientifique en démontrant, par des expériences reproductibles, que tout le règne du vivant, que ce soit l'homme, une plante, une bactérie, un animal, était relié à l'univers, d'une façon intime et immédiate, par cette "énergie pensive". Malgré cela les scientifiques ont continué de balayer du revers de la main la fonction psi des plantes.

Auteur: Internet

Info: critique de "L'intelligence émotionnelle des plantes" de Cleve Backster, sur le blog de Florinette

[ télépathie ] [ parapsychologie ]

 
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lectures

La vérité est que tout le monde aime regarder de haut certaines personnes. Si vos auteurs favoris sont des écrivains d'avant-garde qui donnent dans le sanskrit et l'allemand, vous pourrez regarder à peu près tout le monde de haut. Si vos préférés sont tous les livres du Club de lecture d'Oprah, vous pourrez au moins mépriser les lecteurs de romans policiers. Les lecteurs en quête de mystère sont des lecteurs de science-fiction. La science-fiction peut mépriser la fantaisie. Et les lecteurs de fantaisie ont leur propre snobisme. Mais je prends les paris que dans cent ans, les gens disserterons beaucoup plus sur Harry Potter que sur John Updike. Regardez, Charles Dickens a écrit de la fiction populaire. Shakespeare a écrit de la fiction populaire - jusqu'à ce qu'il écrive ses sonnets, désespéré de montrer aux littéraires de son époque qu'il était un véritable artiste. Edgar Allan Poe s'est empêtré dans sa vie parce que personne ne se rendait compte de son  génie. Le cœur du problème est de savoir comment nous voulons définir la "littérature". La racine latine signifie simplement "lettres". Ces lettres sont soit livrées - elles sont en contact avec un public - soit  pas. Pour certains, ce public est constitué de quelques milliers de professeurs d'université et de quelques critiques. Pour d'autres, il s'agira de vingt millions de femmes en manque de romantisme dans leur vie. Ces liens se créent parce que les livres réussissent à communiquer quelque chose de réel sur l'expérience humaine. Bien sûr, il y a des livres trash qui réussissent vraiment bien, mais c'est parce que l'humanité à des facettes trash. Ce que les gens apprécient dans leurs livres - et donc ce qu'ils considèrent comme de la littérature - vous en dit vraiment plus sur eux que sur le livre.

Auteur: Weeks Brent

Info:

[ miroirs ] [ révélatrices ] [ élitisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

occultisme

Le genre humain a longtemps eu peur de retomber en inceste comme on retombe en enfance : pour éviter ce danger, il a mis en place toutes sortes d’obligations et de rituels (à commencer par le lien conjugal dont le principal bénéfice est de constituer un renoncement catégorique à l’attachement premier du sujet pour son géniteur de sexe opposé), il s’est abrité sous le parapluie de la transcendance et sous le nom de Dieu (lequel n’est pas un homme, comme on voudrait le faire croire dans le Da Vinci Code, mais un nom dont l’ "illisibilité" rend insaisissable la réalité divine, donc garantit l’illusion du monde et le monde en tant qu’illusion). L’humanité ne veut plus respecter la règle du jeu. Mais elle ne peut encore se le dire ainsi parce qu’elle ne veut pas prendre la mesure de l’entropie concrète à laquelle elle aspire. Il faut qu’elle se cache son dessein ultime. Même pour ceux qui l’entreprennent de gaieté de cœur, le grand voyage de retour vers l’animalité ne va pas de soi, il faut donc qu’on leur dissimule habilement la vérité de leur désir en leur faisant croire qu’ils sont en guerre contre des forces maléfiques (l’Eglise, le Dieu-Père, etc.) qui ont juré leur perte. Pour que la véritable révélation ne soit jamais proférée, il faut la remplacer par une infinité de pseudo-révélations bien combinées : d’où ce fatras de cryptogrammes, dans le Da Vinci Code, toute cette accumulation de symbologie, d’anagrammes, de cloîtres, de cryptes et de meurtres qui ne servent qu’à transfigurer en jeu de piste initiatique une volonté générale de sortir du jeu humain, ou de l’humanité en tant que jeu, c’est-à-dire en tant qu’artifice et convention opposés à la nature maternelle (les Grandes Déesses, le Féminin sacré) désormais considérée comme unique promesse de bonheur.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1498-1499

[ retour en enfance ] [ fantasmes de fusion ] [ abolition de la castration ]

 

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grégaire

Un être, c’est quelque chose qui devient, ce n’est rien d’achevé. Comment peut-on reconnaître ce qui devient, ce qui est vivant ? Pour cela il nous faut développer une connaissance "imaginative" du monde. Cela conduit au domaine des énergies vivantes. Après avoir isolé l’abeille par ma représentation de son contexte (de vie, ndt), je dois à présent consciemment la replacer, la réinsérer dans ce contexte de vie. Tentons cela ! Une grande aide nous vient pour cela de l’étonnement, pour acquérir un nouveau regard sur le monde. Se poser des questions, observer et s’étonner, sont utiles à la revivification de nos relations au monde extérieur.
Aucune abeille ne peut vivre pour elle-même. Seule, elle perd toute intelligence et faculté de transformation. Aussitôt qu’elle est dans la colonie, elle devient sage et plastique : elle peut se charger de diverses tâches et spontanément rendre de nouveaux services. L’être est-il à présent l’abeille individuelle ou bien plus, l’unité de la colonie ? L’être semble reposer dans les multiples relations des abeilles individuelles. C’est-à-dire que c’est un être invisible, composé de mille parties séparées, un être qui, en hiver, se condense dans la ruche et qui, en été, se répand dans le paysage à des kilomètres autour de la ruche. — c’est un être respirant vastement. Dès le début du 20 ème siècle, l’apiculteur Ferdinand Gerstung (1860-1925) souligne que l’être de l’abeille, l’Apis, ne s’exprime pas dans l’abeille individuelle, mais dans toute la colonie d’abeille.
En vérité chaque être est invisible : dans l’Apis cela devient particulièrement évident, étant donné qu’il ne dispose d’aucun corps physique homogène. C’est un défi lancé à notre pensée, qui a toujours besoin d’une chose matérielle devant elle, pour pouvoir appréhender l’être. Pour s’approcher de l’être, il est nécessaire de penser les relations vivantes, car il n’est pas visible.

Auteur: Steiner Rudolf

Info: Apprendre à voir l’invisible, traduction Daniel Kmiecik, www.triarticulation.fr

[ essaim Gestalt ]

 

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consumérisme

Malgré le froid, la veille de Noël obligeait les gens à sortir de chez eux et vers une heure, pendant qu'il [le commissaire Morvan] marchait lentement en direction du restaurant (...) - il s'aperçut que le Burger King de la place était bondé. Des familles entières, encombrées d'enfants et de paquets, faisaient la queue aux caisses ou bien, installées à des tables aux bancs inamovibles, vissés au sol, mangeaient des menus identiques dans des assiettes et des gobelets de carton, profitant d'un court répit dans leur pénible course entre la reproduction et la consommation. Rigoureusement programmés de longue date par quatre ou cinq institutions fossilisées qui se complètent l'une l'autre - Banque, Ecole, Religion, Justice, Télévision - comme l'est un robot par le perfectionnisme obsessionnel de son constructeur, le plus insignifiant de leurs actes et la plus secrète de leurs pensées, à travers lesquels tous sont convaincus d'exprimer un individualisme farouche, se retrouvent, identiques et prévisibles, en chacun des inconnus qu'ils croisent dans la rue et qui, comme eux, se sont endettés en une semaine pour toute l'année qui va commencer en achetant, dans les mêmes grands magasins ou les mêmes chaînes de boutiques, les mêmes cadeaux qu'ils installeront au pied des mêmes arbres décorés de petites lumières, de neige artificielle et de guirlandes dorées, pour aller s'asseoir à des tables identiques et manger les mêmes aliments supposés exceptionnels qu'on pourra retrouver au même moment sur toutes les tables de l'Occident, desquelles ils se lèveront, passé minuit, se croyant réconciliés avec le monde opaque qui les a modelés, et emportant avec eux jusqu'à la mort - la même pour tous -, octroyées par le monde extérieur, les mêmes expériences qu'ils croient uniques et incommunicables, après avoir vécu les mêmes émotions et emmagasiné dans leur mémoire les mêmes souvenirs.

Auteur: Saer Juan José

Info: L'enquête

 

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appartenance

Il n'y a pas si longtemps des milliers d'individus passaient leur vie en reclus pour trouver la vision spirituelle dans la solitude de la nature. L'homme moderne n'a pas besoin de devenir un ermite pour atteindre ce but, car ce ne sont ni l'extase ni un mysticisme étranger au monde que son époque exige, mais un équilibre entre la réalité quantitative et qualitative. L'homme moderne, dont la capacité de perception intuitive a diminué, ne peut guère bénéficier d'une vie contemplative comme celle d'un ermite dans la nature. Mais ce qu'il peut faire, c'est, à certains moments, d'accorder toute son attention à un phénomène naturel, à l'observer en détail en se remémorant les faits scientifiques dont il peut se souvenir à son sujet. Et ensuite graduellement faire taire ses pensées afin, pour quelques instants au moins, d'oublier ses soucis et autres désirs personnels, jusqu'à ce qu'il ne reste plus dans son âme que l'émerveillement devant le miracle qui s'offre à lui. Les efforts de ce genre sont comme des voyages au-delà des frontières de l'amour-propre étriqué et, bien que le processus d'éveil intuitif soit lent et laborieux, ses récompenses sont perceptibles dès le début. S'il est poursuivi au fil des années, quelque chose commencera à s'agiter dans l'âme humaine, un sentiment de parenté avec les forces de la conscience vitale qui régissent le monde des plantes et des animaux et avec les pouvoirs qui déterminent les lois de la matière. Si l'intellect analytique peut être considéré comme le fruit le plus précieux de l'âge moderne, il ne faut pas lui permettre de régner en maître sur les questions de connaissance. Si la science doit apporter bonheur et réel progrès au monde, elle a tout autant besoin de la chaleur du cœur de l'homme que de la froide curiosité de son cerveau.

Auteur: Winkler Franz

Info:

[ connexion ] [ conscience ] [ ancrage ] [ méditation ]

 
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