...si l'Holocauste a été principalement une tragédie juive, ses implications sont universelles. Certes, toutes les victimes n'étaient pas juives, mais tous les Juifs étaient des victimes. Nous avons appris que tout ce qui arrive à une communauté affecte au bout du compte chaque communauté (...). Nous avons appris que si tout être humain a le droit d'être différent, aucun n'a le droit d'être indifférent à la souffrance (...)

Les juifs nous ont donné Jésus-Christ et Karl Marx, et ils se sont payés le luxe de ne suivre ni l'un ni l'autre.

De Bergson à Lustiger, innombrables sont les Juifs qui ont préféré la conversion à la fidélité judaïque. Pour moi le problème se posait en d'autres termes : ma route n'était pas celle que mes convertisseurs me proposaient. Elle n'était ni meilleure ni pire : elle était différente.

Les juifs? Ils ont crucifié Jésus. Mais Jésus était juif...

Je vous ai parlé de la difficulté d'être juif qui se confond avec la difficulté d'écrire, car le judaïsme et l'écriture ne sont qu'une même attente, un même espoir, une même norme.

Je suis juif, parce que, né d'Israël, et l'ayant perdu, je l'ai senti revivre en moi, plus vivant que moi-même.

Le judaïsme est une extrême conscience.

Le judaïsme complique tout. Le judaïsme est une idée, un au-delà surnaturel, une exigence déraisonnable, et qui concerne tout l'être.

Il était plutôt intense c'est vrai mais quand il trouvait quelque chose de bizarre et marrant il avait un grand rire. Comme s'il essayait d'abord de se retenir et puis ce grand rire explosait, s'échappait. On s'est toujours bien entendus. Il pouvait être fun mais le sujet de nos discussions tournait toujours autour des échecs. Et d'ailleurs sans trace d'antisémitisme. Cela vint plus tard après sa phase religieuse. Quand il s'est retrouvé embrigadé dans cette église de Dieu qui blâmait les juifs pour avoir tué Jésus et puis il est devenu athée et a commencé à les blâmer pour tout.

Faute avouée est à moitié pardonnée, disait Pie XII à Himmler.