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mémoire

Tout finit par s'oublier, de toute manière. D'abord, on oublie tout ce qu'on a appris : les dates de la guerre de Cent Ans, le théorème de Pythagore. On oublie surtout tout ce qu'on n'a pas vraiment appris mais juste mémorisé la veille au soir. On oublie les noms de pratiquement tous ses profs à part un ou deux, qu'on finira par oublier eux aussi. On oublie son emploi du temps de première, sa place dans la classe, le numéro de téléphone de son meilleur ami et les paroles de cette chanson qu'on a bien écoutée un million de fois. Pour moi, c'en était une de Simon & Garfunkel. Qui sait laquelle ça sera pour toi ? Et finalement, mais lentement, tellement lentement, on oublie ses humiliations... même celles qui semblaient indélébiles finissent par s'effacer. On oublie qui était branché et qui ne l'était pas, qui était beau, intelligent, sportif ou pas. Qui est allé dans une bonne fac. Qui donnait les meilleures fêtes. Qui pouvait vous trouver de l'herbe. On les oublie tous. Même ceux qu'on disait aimer, et ceux qu'on aimait vraiment. Ceux-là sont les derniers à disparaître. Et ensuite, une fois qu'on a suffisamment oublié, on aime quelqu'un d'autre.

Auteur: Zevin Gabrielle

Info: Je ne sais plus pourquoi je t'aime

[ éloignement ] [ disparition ] [ amnésie ]

 

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défenestration

C’était bien la peine d’avoir fait des études scientifiques longues : la hauteur h parcourue par un corps en chute libre en un temps t était en réalité précisément donnée par la formule h=1/2gt², g étant la constante gravitationnelle, ce qui donnait un temps de chute, pour une hauteur h, de √(2h/g). Compte tenu de la hauteur (cent mètres presque exactement) de mon immeuble, et du fait que la résistance de l’air pouvait pour ces hauteurs de chute être négligée, cela représentait un temps de chute de quatre secondes et demie, cinq secondes au maximum si l’on tenait absolument à introduire la résistance de l’air ; pas de quoi, comme on le voit, en faire un drame ; avec quelques verres de calvados dans le nez, il n’était même pas certain qu’on ait clairement le temps de penser. Il y aurait certainement bien davantage de suicides si les gens connaissaient ce simple chiffre : quatre secondes et demie. J’atteindrais le vol à une vitesse de 159 kilomètres/heure, ce qui était un peu moins agréable à envisager, mais bon, ce n’était pas de l’impact avant tout dont j’avais peur, mais du vol, et, la physique l’établissait avec certitude, mon vol serait bref.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Dans "Sérotonine", page 343

[ calculs ] [ humour noir ] [ suicide ] [ estimation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

épreuve divine

Jacob demeura seul. Alors un homme lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore. Voyant qu’il ne pouvait pas le vaincre, cet homme le frappa à l’emboîture de la hanche ; et l’emboîture de la hanche de Jacob se démit pendant qu’il luttait avec lui. Il dit : Laisse-moi aller, car l’aurore se lève. Et Jacob répondit : Je ne te laisserai point aller, que tu ne m’aies béni. Il lui dit : Quel est ton nom ? Et il répondit : Jacob. Il dit encore : Ton nom ne sera plus Jacob mais tu seras appelé Israël [celui qui lutte avec Dieu], ; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as été vainqueur. Jacob l’interrogea, en disant : Fais-moi, je te prie, connaître ton nom. Il répondit : Pourquoi demandes-tu mon nom ? Et il le bénit là. Jacob appela ce lieu du nom de Peniel [face de Dieu] ; car, dit-il, j’ai vu Dieu face à face, et mon âme a été sauvée. Le soleil se levait lorsqu’il passa Peniel. Jacob boitait de la hanche. C’est pourquoi, jusqu’à ce jour, les enfants d’Israël ne mangent point le tendon qui est à l’emboîture de la hanche ; car Dieu frappa Jacob à l’emboîture de la hanche, au tendon.

Auteur: La Bible

Info: La Sainte Bible, traduction Louis Segond, Genèse, 32, 24-32

[ prescription ] [ judaïsme ] [ coutume juive ] [ origine ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

système politique

Plus tard les historiens ont classé les régimes politiques du vingtième siècle en trois catégories totalitaire et autoritaire et démocratiques. Les régimes totalitaires étaient le communisme et le nazisme et les régimes autoritaires les dictatures fascistes et fascisantes apparue après la première guerre mondiale en Italie et en Espagne et au Portugal et en Bulgarie et en Grèce et en Pologne et en Roumanie et en Hongrie et en Estonie et en Lettonie etc. Les communistes disaient que le fascisme et le nazisme était la même chose mais la plupart des historiens ne partageaient pas cet avis et disaient que le fascisme était par nature universel et susceptible de s'implanter n'importe où en s'adaptant aussitôt aux conditions culturelles et historiques données tandis que le communisme et le nazisme étaient par essence inadaptables parce que la réalité des choses y était entièrement subordonnée à l'idéologie. Et que c'était justement en quoi ils étaient totalitaires. Et qu'au contraire le fascisme était adaptable et pouvait être de droite comme de gauche et destiné aux citoyens déjà âgés comme aux jeunes gens à tendance révolutionnaire et aux uns il promettait de rétablir l'ordre et aux autres d'instaurer un monde nouveau où tout resterait jeune à jamais.

Auteur: Ourednik Patrik

Info: Europeana : Une brève histoire du XXe siècle, P132

[ triade ] [ vingtième siècle ]

 

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Usa

J'ai effectué 33 ans et 4 mois de service actif, et durant cette période, j'ai passé la plupart de mon temps en tant que gros bras pour le monde des affaires, pour Wall Street, et pour les banquiers. En bref, j'étais un racketteur, un gangster au service du capitalisme. J'ai aidé à sécuriser le Mexique, plus particulièrement la ville de Tampico, au profit des groupes pétroliers américains en 1914. J'ai aidé à faire de Haïti et de Cuba un endroit convenable pour que les hommes de la National City Bank puissent y faire des profits. J'ai aidé au viol d'une demi-douzaine de républiques d'Amérique centrale au bénéfice de Wall Street. J'ai aidé à purifier le Nicaragua au profit de la banque américaine Brown Brothers de 1902 à 1912. J'ai apporté la lumière en République Dominicaine au profit des entreprises sucrières américaines en 1916. J'ai livré le Honduras aux entreprises fruitières américaines en 1903. En Chine, en 1927, j'ai aidé à ce que l'entreprise Standard Oil fasse ses affaires en paix. (...) Quand je repense à tout ça, je pourrais donner à Al Capone quelques conseils. Le mieux qu'Al Capone pouvait faire, c'était de racketter trois quartiers. Moi, j'agissais sur trois continents !

Auteur: Butler Smedley

Info:

[ guerre ] [ barbarie ] [ impérialisme ] [ confession ]

 

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deus ex machina

Tout se ferait avec des touches sur des claviers alphanumériques qui représenteraient des chaînes invisibles et impalpables de présence ou d'absence électronique. Si les modèles de uns et de zéros étaient "comme" des modèles de vies et de morts humaines, si tout ce qui concerne un individu pouvait être représenté dans un enregistrement informatique par une longue chaîne de uns et de zéros, alors quel genre de créature pourrait être représentée par une longue chaîne de vies et de décès ? Il faudrait au moins un niveau supérieur : un ange, un dieu mineur, quelque trucs dans un OVNI. Il faudrait au moins huit vies et morts humaines pour former un seul personnage de ce genre - son dossier complet pourrait occuper une partie considérable de l'histoire du monde.Nous sommes des chiffres dans l'ordinateur de Dieu, elle n'y pensait pas plus qu'elle se serait fredonnée pour elle-même une sorte de gospel standard. Et la seule chose pour laquelle nous sommes bons, que nous soyons morts ou vivants, est la seule chose qu'Il voit.  Ce que nous pleurons, ce pour quoi nous nous battons, dans notre monde de travail et de sang, tout cela se trouve sous l'œil du hacker que nous appelons Dieu.  

Auteur: Pynchon Thomas

Info: Vineland

[ extraterrestres ] [ projectionniste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

culture

L'appauvrissement du vocabulaire et de la pensée qui a démarré il y a une cinquantaine d'années, et ne reviendra sans doute pas en arrière avant des lustres, est entériné par la simplification quand ce n'est pas la vulgarité des médias naguère les plus respectés. L'absence d'humour et de distance faisant partie de la règle éditoriale un peu partout, de même que cette légèreté intellectuelle que procurait une bibliothèque mentale bien garnie, un François Mauriac aurait aujourd'hui un mal fou à placer son "Bloc-Notes", pour ne prendre qu'un exemple en France, oecuménique de surcroît. La vraie vie va-t-elle se réfugier dans les revues académiques ? Il y a dans l'air comme une organisation mondiale de l'insignifiance, à laquelle chacun est ravi d'apporter chaque matin sa petite collaboration en travaillant à se montrer le moins profond, le moins subtil et le moins savant possible. Tout à l'heure on avait Donald, voici maintenant Simplet. Cette orchestration de l'existence par l'importance donnée à la marchandise idiote et au relationnel basique ne pouvait évidemment que faciliter l'entrée en scène de ce qui a toujours été en coulisses prêt à remplir le vide des esprits : la religion, elle aussi gadgétisée en ses signes extérieurs et rebaptisée "spiritualités" par le marketing...

Auteur: Polastron Lucien Xavier

Info: Livres en feu : Histoire de la destruction sans fin des bibliothèques, p. 321, Les nouveaux biblioclastes

[ décadence ]

 

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contagion

AU milieu du XIXe siècle, Ignace Philippe Semmelweis, gynécologue hongrois, découvrit qu'il suffisait que les médecins se lavent les mains avant d'examiner les jeunes accouchées pour que la mortalité liée à la fièvre puerpérale (maladie infectieuse survenant après un accouchement) diminue. Dans certaines maternités, cette mortalité pouvait atteindre 20% des femmes.
Malgré un combat acharné pour convaincre ses confrères, ce médecin novateur est mort misérable et incompris, dans un asile psychiatrique. Semmelweiss disait à propos des décès causés par la fièvre puerpérale, transmise par les mains souillées des médecins : "Tout ce qui se fait ici me paraît bien inutile, les décès se succèdent avec simplicité. On continue à opérer, cependant, sans chercher à savoir vraiment pourquoi tel malade succombe plutôt qu'un autre dans des cas identiques." Pasteur lui donna raison quelques années plus tard. La fièvre puerpérale n'était pas due à un quelconque déséquilibre entre les quatre éléments fondamentaux - air, feu, eau et terre - contenus dans les humeurs (croyance de l'époque), mais à l'action d'une bactérie, le streptocoque du groupe A, présent dans le sang des femmes et transmis par les mains souillées des médecins. La théorie microbienne de la maladie ouvrit enfin la porte de la prévention par l'asepsie.

Auteur: Vignal Philippe

Info: L'enfer au féminin

[ femmes ] [ sciences ] [ santé ] [ historique ]

 

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jazz

Puis, avec l'introspectif Evans au piano, le sextuor enregistre "So What", qui sera en ouverture de l'album, avec un prélude éthéré à la basse et au piano pour commencer. Et puis Cobb frappe un coup de cymbale juste au moment où Davis entame son solo, et s'attend à ce que le trompettiste demande qu'on enregistre une autre prise.

"J'ai pensé avoir fait une erreur parce que j'avais frappé la cymbale trop fort... mais ça fonctionne parce qu'elle résonne bien et disparait petit à petit".

Davis n'a rien arrêté, pour se lancer dans l'un des solos les plus mémorables de l'histoire du jazz - lyrique et retenu, utilisant l'espace pour développer le drame,  sa trompette exprimant quelque chose d'un peu déchirant, qui vous embarque.

"J'ai toujours aimé la trompette de Miles parce qu'elle sonnait comme une âme. Il pouvait vous pénétrer avec sa belle sonorité pure", a déclaré Cobb, 80 ans, interviewé lors d'un déjeuner dans un restaurant de l'Upper West Side de Manhattan.

"Il essayait de créer une ambiance et il y parvenait. ... J'ai entendu beaucoup de gens dire que probablement beaucoup de bébés ont été concus grâce à cette musique qui jouait en arrière-plan."

Auteur: Hobbs Jeff

Info: https://www.masslive.com/entertainment/2009/10/kind_of_blue_at_50_behind_mile.html

[ batterie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

autosatisfaction

Emilio se déshabilla et se mit sous la douche. Il aimait sentir l'eau sur son corps. Il aimait son corps. Il soulevait encore de la fonte un jour sur deux à la caserne. Il sortit de la baignoire, s'admira dans le miroir en pied vissé au dos de la porte de la salle de bains. Ses muscles et sa bite étaient toujours plus impressionnants dans la glace, même si, Dieu sait, il n'avait pas besoin de ça pour être impressionnant. Il avait gardé le physique qui lui avait valu le titre de Monsieur New-York, vingt-deux ans plus tôt, aussi bien que pouvait le faire un homme de quarante-huit ans. Quatre-vingt de tour de taille, cent-dix-neuf de tour de poitrine, le biceps à quarante-cinq en contraction et la queue à vingt-deux cinq, fluctuant entre vingt et vingt-cinq. Il connaissait des gars tout en muscles qui avaient des zobs comme son petit orteil. Ça manquait pas. Lui, non. Il était monté comme un âne. Il se massa le sexe pour le faire durcir, raidit ses muscles, fit jouer ses biceps, regarda ses cuisses onduler sur l'ordre de son cerveau. Il fit rouler ses pectoraux sous la peau et son érection s'intensifia : au moins vingt-cinq centimètres.

Auteur: Price Richard

Info: Les seigneurs

[ ego ] [ image ]

 

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