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campagne française

Des prés bas, rongés de carex, des chemins creux qui exigent le chariot à roues géantes, d'innombrables haies vives qui font de la campagne un épineux damier, des pommiers à cidre encombrés de gui, quelques landes à genêts et, surtout, mille et une mares, asiles de légendes mouillées, de couleuvres d'eau et d'incessantes grenouilles. Un paradis terrestre pour la bécassine, le lapin et la chouette.

Mais pas pour les hommes. De race chétive, très "Gaulois dégénérés", cagneux, souvent tuberculeux, décimés par le cancer, les indigènes conservent la moustache tombante, la coiffe à ruban bleu, le goût des soupes épaisses comme un mortier, une grande soumission envers la cure et le château, une méfiance de corbeaux, une ténacité de chiendent, quelque faiblesse pour l'eau-de-vie de prunelle et surtout pour le poiré. Presque tous sont métayers, sur la même terre, de père en fils. Serfs dans l'âme, ils envoient à la Chambre une demi-douzaine de vicomtes républicains et, aux écoles chrétiennes, cette autre demi-douzaine d'enfants, qui deviennent, en grandissant, des "bicards" et des valets qui ne se paient point.

Auteur: Bazin Hervé

Info: Vipère au poing

 

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Ajouté à la BD par miguel

propagande

Le Musée de la paix d'Hiroshima m'intéressait surtout pour comprendre la vie après la bombe. En 1955, les Américains prévoient d'y organiser leur exposition internationale "Atoms for Peace". A Hiroshima, tout est pacifiste, son maire, son musée et son jardin, sa Constitution nationale (qui interdit au pays d'entretenir une armée), alors pourquoi pas son atome ? Les archivistes me passent le journal de bord d'Abul Fazl Fotouhi, directeur du Centre culturel américain d'Hiroshima de 1953 à 1957 et organisateur de l'expo. Il raconte les interpellations des survivantes de la bombe opposées à son projet. Je comprends ensuite que son expo relève de la grosse artillerie idéologique : 9000 mètres carrés financés par les Etats-Unis avec le soutien du maire, du quotidien local, de l'université et de ses physiciens, et même de la Poste qui imprime des timbres à son effigie. Quand les Américains proposent par la même occasion d'installer une centrale à Hiroshima, le maire prétend que "le fait qu'Hiroshima devienne la première ville dotée de l'énergie nucléaire réconfortera les âmes des morts". Les tombes n'ont pas moufté.

Auteur: Tomjo

Info: Dans le journal "La Décroissance", n°158, page 12

[ résilience forcée ] [ dénégation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

Jehan était si décontenancé devant elle qu'il n'ose émettre un son. Cependant, il se dit qu'il est sot, qu'il va lui demander sur-le-champ si elle tiendra sa promesse. Il ouvre la bouche pour parler, puis la referme car, dans un tel moment, tous les vrais amoureux sont pris de peur. Cependant, à la fin, ces mots, mêlés de soupirs, sortent de sa bouche : "Dame, ne vous souvient-il pas d'une promesse que vous m'avez faite quand j'étais malade et pour laquelle vous m'avez rendu la santé ? - Bien sûr, Jehan, je me la rappelle très bien, mais je l'ai faite pour votre bien. Vous étiez par votre folie près de mourir ; n'y revenez pas aujourd'hui. J'ai voulu vous guérir : par cette promesse, je vous ai rendu la santé, car vous étiez hors de votre bon sens. Soyez désormais plus maître de vous ; efforcez-vous de bien me servir, c'est par là que vous tirerez le plus grand profit ; mais surtout, n'allez pas croire que je puisse vous donner mon coeur, ce serait trop gravement m'abaisser."

Auteur: Rémi Philippe de sire de Beaumanoir

Info: Le Roman de Jehan et Blonde

[ promesse ] [ thérapie ] [ moteur ]

 

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judaïsme

Les juifs, par contre, influencés par le genre d'affaire et le passé de leur nation, s'attendent à tout sauf à être crus: examiner à cet égard leurs savants; ils font tous grand cas de la logique, c'est-à-dire de l'art de forcer l'approbation par des raisons; ils savent qu'ils vaincront fatalement avec elle, même quand ils se heurteront à des répugnances ethniques ou sociales et quand on ne voudra les croire qu'à contrecoeur. Rien n'est en effet plus démocratique que la logique : elle n'a pas égard aux personnes et met les nez crochus dans le même sac que les droits. (L'Europe, soit dit en passant, ne doit pas aux Juifs mince reconnaissance en ce qui concerne la logique et l'habitude de la propreté intellectuelle; surtout les Allemands, déraisonnable race, auxquels il faut toujours commencer par "laver la tête". Partout où les Juifs ont acquis de l'influence ils ont enseigné à distinguer plus finement, à conclure plus rigoureusement, à écrire plus clairement et plus proprement: ils ont toujours eu pour tâche de mettre les peuples "à la raison").

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Le gai savoir, 1882, p.298

[ éloge ] [ rationalisme ] [ égalité ]

 

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séduction marchande

De plus, le produit se donne à voir, à manipuler : il s'érotise - non seulement par l'utilisation explicite de thèmes sexuels mais par le fait que l'achat, l'appropriation pure et simple y est transformée en un manège, en un scénario, en une danse complexe, ajoutant à la démarche pratique tous les éléments du jeu amoureux : avance, concurrence, obscénité, flirt et prostitution (même l'ironie) . Au mécanisme de l'achat (déjà investi d'une charge libidinale) est substituée toute une érotisation du choix et de la dépense. Notre ambiance moderne est ainsi sans trêve, dans les villes surtout, avec ses lumières et ses images, son chantage au prestige et au narcissisme, à l'affection et à la relation forcée, celle d'une espèce de fête à froid, de fête formelle, mais électrisante, de gratification sensuelle à vide, par où est illustré, illuminé, joué et déjoué le processus même de l'achat et de la consommation, comme la danse anticipe l'acte sexuel. Et par la publicité, comme par les fêtes de jadis, la société se donne à voir et à consommer sa propre image.

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Le système des objets (1968, Gallimard, 288 p.)

[ manipulation ]

 

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pédophilie

La pédérastie est, à Athènes, une relation pédagogique entre un jeune époux, un citoyen d'Athènes, qui va initier un jeune pré pubère à la vie sociale et à l'intimité amoureuse pour en faire un 'citoyen'. Il s'agit en quelque sorte d'un rite initiatique de passage à l'âge adulte et à la qualité de citoyen. Il faut encore préciser que ce rite de pédérastie n'existait que dans une certaine aristocratie puis, plus largement, bourgeoisie, mais ce n'était pas la pratique de tous.
L'amant (l'éraste) est un homme jeune d'une trentaine d'années. Il choisit son aimé (l'éromène) pour sa beauté et sa jeunesse. L'aimé a environ douze ans mais surtout il est imberbe. C'est l'absence de pilosité qui guide l'attirance.
[...]
En même temps, il serait inconvenant que cet adulte trouve attirant un autre adulte, l'amour entre hommes étant considéré comme indigne d'un citoyen honorable.
Cette relation est cependant transitoire, elle prend fin quelques années plus tard à l'apparition des premiers poils.
Et plus tard, une fois marié, ce jeune citoyen deviendra l'amant et l'initiateur d'un autre bel éphèbe.

Auteur: Brenot Philippe

Info: Sex story, p. 63-64

[ Grèce antique ]

 

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évocation

Ecrire ne remplace pas. Comment modeler un torse avec des mots ? Comment dessiner ? Brossard a des idées là-dessus. Moi, je patouille la glaise mot à mot, mais ça ne donne rien de propre, rien de simultané, surtout, comme dit Brossard.

Un jour il m'a dit : Décris-moi mon chien. C'était risible. Pourtant je le connais depuis longtemps, son chien. Je l'ai vu naître, grandir, évoluer. Il y a du chiot dans ce chien. Allez donc exprimer ça. Même un coquetier c'est difficile. Il suffit d'en regarder un pour deviner que les oeufs ne sont pas ronds. Et pourtant si, par mégarde, un oeuf est rond il peut quand même s'asseoir dedans. C'est cette ambiguïté qui rend la description difficile. Certes, dans les pays sans poules, il suffit de dire : c'est un objet dans lequel on mange ce qui a été pondu. Mais ces pays-là sont rares.

Pour un peintre, au contraire, un coquetier est un régal. D'un trait, il nous rappelle nos mouillettes, le sel, le beurre et, derrière nous, notre mère, nos soeurs.

Auteur: Dumayet Pierre

Info: "Brossard et moi", éd. Verdier, p.12

[ langage ] [ mots-choses ] [ adéquation ] [ écriture ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

sacrement catholique

Il faut le reconnaître, on ne donne pas toujours sa place, même dans l’enseignement de l’Eglise, dans les catéchismes, au Sacrifice de la Croix se perpétuant sur nos autels ; on a tendance à donner toute la place à l’Eucharistie et à ne faire qu’une allusion accidentelle au Sacrifice. Cela représente un grand danger pour la foi des fidèles, surtout devant les attaques virulentes des protestants contre le Sacrifice. Le démon ne se trompe pas, lorsqu’il s’acharne à faire disparaître le Sacrifice. Il sait qu’il attaque l’œuvre de Notre-Seigneur au centre vital, et que toute mésestime de ce Sacrifice entraîne la ruine de tout le catholicisme, dans tous les domaines. [...]

La Croix de Jésus est la solution parfaite, totale, définitive, éternelle, par laquelle tout sera résolu. C’est dans cette relation de chaque âme avec Jésus crucifié que le jugement de Dieu sera porté. Si l’âme est dans une relation vivante avec Jésus crucifié, alors elle se prépare à la vie éternelle et participe déjà à la gloire de Jésus par la présence de l’Esprit Saint en elle.

Auteur: Lefebvre Marcel

Info: Dans "Itinéraire spirituel", éditions Iris, 2010, pages 76-77

[ messe ] [ divine victime ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

se dénuder

Il éprouvait une gêne intolérable : tout le monde était habillé, alors que lui était dévêtu, et, chose étrange, une fois dévêtu, il se sentit en quelque sorte coupable envers eux, surtout il était prêt à reconnaître lui-même qu’effectivement, il était soudain devenu leur inférieur à tous et que maintenant ils étaient pleinement en droit de le mépriser. "Quand tout le monde est déshabillé, on n’a pas honte, mais lorsqu’on l’est seul et que tous vous regardent, quelle ignominie !" Cette pensée lui traversait encore et encore l’esprit. "C’est comme en rêve, en rêve j’ai quelquefois subi une pareille honte." Mais retirer ses chaussettes lui causait même de la souffrance : elles n’étaient pas propres, son linge de corps non plus, et maintenant tout le monde l’avait vu. Et surtout, il n’aimait pas lui-même ses pieds, il avait toute sa vie, sans savoir pourquoi, trouvé laids ses gros orteils, notamment l’ongle grossier, plat, incurvé du pied droit, et voici qu’à présent ils allaient tous le voir. De honte intolérable il devint encore plus grossier, cette fois délibérément. Il arracha lui-même sa chemise.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Dans "Les Frères Karamazov", volume 2, traduction d'Elisabeth Guertik, le Cercle du bibliophile, page 202

[ flux de conscience ] [ à poil ] [ rabaissement ] [ embarras ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

réchauffement climatique

Je sentais néanmoins depuis des années que la dégradation était trop rapide pour que l’on ait le temps de s’y adapter, mais trop progressive également, trop graduelle pour que les discours d’alerte nous fassent battre le cœur. Un dixième de degré en plus ; le taux de concentration d’un gaz s’élevant de quelques parties par million : trop techniques ces mesures-là, ça ne nous parle pas. Ou bien des arbres qui tombent à chaque seconde, mais hors de notre champ de vision et loin des caméras. Ou bien une espèce animale que les locaux observent de plus en plus rarement, mais qu’on ne sait pas reconnaître, voire dont on apprend l’existence le jour où la mort de son dernier représentant est annoncées dans les médias. Trop loin de nous, tout ça. Tant que le désastre n’est pas sur nos têtes… tant qu’il ne nous frappe pas en personne… Toutefois je savais aussi que la science nous prédisait des accélérations, des événements extrêmes de plus en plus violents et fréquents – et surtout de l’inattendu. Eh bien voilà. Nous y étions, peut-être.

Auteur: Message Vincent

Info: Les années sans soleil

[ inapparent ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste