Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 153
Temps de recherche: 0.0876s

progressisme

Sous l’Empire encore il fallait pour venir de Calais à Paris acquitter trente-quatre droits différents. Péages, barrières douanières intérieures. Le libéralisme économique est encore loin de ses débuts. Les embryons des syndicats sont persécutés. On considère la limitation des heures de travail comme une atteinte à la liberté de ce même travail. Nuit des siècles… En 1848, on pensait encore qu’un journal était un véhicule de vérité. Avec la possibilité pour tous d’apprendre à lire, allaient s’effacer les malentendus entre les classes et la domination de l’homme sur l’homme. Ouvrez une école, vous fermez une prison. L’enseignement devait supprimer le crime comme la conscription généralisée devait rendre les guerres impossibles. En 1866, le premier congrès de l’Internationale socialiste vote unanimement en faveur de l’armement du peuple et de son instruction militaire. Un autre temps, vraiment où on pouvait imaginer avec simplicité que la véritable mère du malheur s’appelait l’ignorance.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 62

[ socialisme ] [ humanisme ] [ espoirs ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

désert

Ses ancêtres appartenaient à une tribu de Bédouins nomades. Ils s'arrêtaient dans les oueds, ces lits de fleuve recouverts de végétation, et ils montaient leurs tentes. Les chèvres allaient paître, les femmes cuisinaient sur les pierres brûlantes. Ils n'avaient jamais quitté le désert. Ils se méfiaient un peu des gens de la côte, marchands, corsaires. Le désert était leur maison, ouverte, sans limites. Le désert était leur mer de sable. Tacheté de dunes comme le pelage d'un jaguar. Ils ne possédaient rien. Rien que des traces de pas que le sable bientôt effaçait. Le soleil faisait glisser les ombres. Ils étaient habitués à résister à la soif, à se dessécher comme des dattes, sans mourir. Un dromadaire leur ouvrait la voie, une ombre longue et tordue. Ils disparaissaient au milieu des dunes.
Nous sommes invisibles aux yeux du monde, mais pas à ceux de Dieu.
Ils se déplaçaient avec cette pensée au coeur.

Auteur: Mazzantini Margaret

Info: La mer le matin

[ Islam ] [ minéral ] [ Maghreb ] [ littérature ]

 

Commentaires: 0

camp de concentration

Le camp de Buchenwald était un camp polyvalent camp d'extermination et camp de travail et au moment de leur arrivée on tatouait aux prisonniers un numéro sur l'avant-bras [...]. Et dans les premiers mois de la guerre on distribuait aux prisonniers des camps de concentrations des cartes postales avec texte pré-imprimé à envoyer à leurs familles : L'HÉBERGEMENT EST DE QUALITÉ. NOUS TRAVAILLONS SUR PLACE. NOUS SOMMES TRAITÉS CORRECTEMENT ET ON S'OCCUPE BIEN DE NOUS. Et quand les familles recevaient la carte postale et qu'elles se languissaient de son expéditeur elles allaient se déclarer aux autorités allemandes et demandaient à rejoindre leur parent dans tel ou tel camp. Et un prisonnier grec à Buchenwald envoya une carte à son père à Naxos et trois mois plus tard son père le rejoignait et dès la descente du train le fils se jeta sur lui et l'étrangla avant que les Allemands n'aient le temps de le fusiller.

Auteur: Ourednik Patrik

Info: Europeana : Une brève histoire du XXe siècle

[ père-fils ] [ amour filial ]

 

Commentaires: 0

souvenirs posthumes

Pour tous ceux dont l’ami est mort
Le plus poignant
C’est de penser comme ils allaient vivants –
A tel ou tel moment –
Leur costume, un dimanche,
Un style de Coiffure –
Une espièglerie connue d’eux seuls
Perdue, dans le Sépulcre –

Quelle chaleur ils montrèrent, tel jour,
On s’y croirait presque –
Tant cela semble proche –
Et maintenant – ils en sont à des Siècles –

Quel plaisir ils prenaient, à vos propos –
On voudrait toucher leur sourire
Et l’on plonge ses doigts dans le gel –
Quand était-ce – Au juste –

On avait invité des Gens à prendre le thé –
Des Connaissances – un petit nombre –
Et bavardé en intime avec cette Chose Grandiose
Qui ne se souvient pas de vous –

Au-delà des Saluts, et des Invitations –
Des Entretiens, et des Serments –
Au-delà de toutes Nos hypothèses –
Voilà – le Vif du Chagrin !

Auteur: Dickinson Emily

Info: Cahier 17, 509, traduction Claire Malroux

[ deuil ] [ présence mentale ] [ élégie collective ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

pouvoir

Grâce à la complicité de la loi, les entrepreneurs d'industrie acheteurs de travail parviennent ainsi, dans la plupart des foyers de production, à demeurer les maîtres absolus du marché, à dicter aux ouvriers les conditions du salaire. C'est un véritable monopole, dont ils sont investis, et le plus oppressif de tous ! Plus oppressif peut-être que l'esclavage même, car, au moins le maître est obligé de subvenir à l'entretien de son esclave, tandis que le monopoleur, qui se sert d'une loi inique pour empêcher le travailleur de tirer librement parti de ses facultés productives, n'a aucune obligation à remplir envers lui. C'est l'esclavage avec la responsabilité de moins et l'hypocrisie de plus ! Aussi quel est le résultat de ce régime ? C'est que le salaire, comprimé par le monopole, de connivence avec la loi, est tombé au niveau du minimum de subsistances nécessaires aux travailleurs, pendant que le taux des rentes et la masse des profits allaient croissants.

Auteur: Molinari Gustave de

Info:

[ capitalisme ]

 

Commentaires: 0

pudeur

Voyez-vous, il suffit que je me rende compte que j'ai dormi la bouche ouverte dans l'avion pour me sentir gênée. Or je réalisai peu à peu le nombre d'hommes qui m'avaient vue nue cette nuit-là. J'ai fait le compte : Peter (1), qui avait pourchassé Brook (2), Carl (3) , qui s'était accroupi à côté de moi. Les membres de la fraternité (4,5,6,7) qui avaient appelé la police. Un type (8) qui avait braqué une torche sur mon corps avant de fuir la scéne. L'agent Taylor (9), qui avait été envoyé sur place, le type (10) qui l'avait conduit jusqu'à moi. Puis l'agent Braden Shaw (11) et son collégue Eric Adams (12). Suivis par l'ambulancier Shaohsuan Steven Fanchaing (13) et son collégue Adam King (14), (...).

Ces photos, ainsi que celles prises à l'hôpital allaient être projetées au tribunal pour que tout le monde les voie. C'est là que j'ai perdu le compte.

Auteur: Miller Chanel Zhang Xiao Xia

Info: J'ai un nom

[ énumération ] [ viol ] [ femmes-hommes ] [ rapports humains ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

guerre

... j'étais persuadé qu'on était en train de construire un monde nouveau, ce soleil levant de tout à l'heure, ou ces lendemains chantants que nous annoncions niaisement, et voilà que la première manifestation en était le spectacle de cette pauvre fille promenée toute nue, promenée non, poussée, trainée, exhibée, avec son crâne rasé ou ses bouts de cheveux taillés n'importe comment... Il fallait trouver cela très bien, parce qu'elle avait couché avec des soldats allemands... et beaucoup trouvaient cela très bien en effet... ils ricanaient, ils rigolaient autour d'elle en brandissant leurs mitraillettes... quand j'ai compris que ces hommes allaient devenir tout-puissants, je me suis dit que nous étions fichus... Mais ces hommes, c'étaient les nôtres, des amis, des copains... il y avait là quelque chose qui ne tournait pas, qui était complètement fou... depuis il y a eu tant de choses qui n'ont pas tourné et qui ont été complètement folles... mais c'était la grande fêlure... la première honte...

Auteur: Jean Raymond

Info: Le Clou, Dialogue en sept journées

[ Gaule ] [ collaboration ]

 

Commentaires: 0

silence

Je retournai dans le cabinet de toilette, ouvris la fenêtre et m'y penchai. La nuit était belle, froide et claire. Au-dessous de moi, j'apercevais les herbes folles du fossé et ses murs de pierres brutes recouvertes de lierre ; au-delà s'étendaient ce qui avait dû être autrefois des jardins à la française et dont les pelouses, à présent abandonnées aux vaches, séparaient d'anciennes allées qui allaient se perdre dans l'ombre des arbres. Un petit bâtiment rond comme les tours jumelles gardiennes du pont qui franchissait le fossé se dressait, isolé, devant moi, parmi les herbes et je compris à sa forme que ce devait être un colombier ; une balançoire d'enfant pendait non loin, au bout d'une seule corde, l'autre était cassé.

Une mélancolie indéfinissable enveloppait ce décor silencieux comme dans les lieux d'où les rires et la vie se sont enfuis et où des spectres accoudés comme moi dans l'ombre de vieux murs couvent leurs regrets et leurs chagrins.

Auteur: Du Maurier Daphné

Info: Le bouc émissaire

[ abandon ] [ décor ] [ obscurité ]

 

Commentaires: 0

écrivain public

Le cybercafé était bondé, de jeunes gens surtout, casques à écouteurs sur la tête, les yeux cachés derrière des lunettes noires, qui naviguaient parmi des fonds d’écran montrant des nouvelles starlettes de Bollywood (…).
Les hommes qui faisaient ces recherches en douce sur Internet, au cybercafé de Shah Sawar, ne se parlaient pas, n’échangeaient pas d’informations ni d’adresses de sites. Certains allaient directement au fond de la salle où Rustam était installé, monopolisant l’espace situé derrière le bureau du propriétaire. (…) En échange d’une rémunération, il proposait toutes sortes de petits services à qui avait besoin de remplir des formulaires officiels. Il disposait de modèles de demande de visa américain (…), britannique, canadien, indonésien, ou des Emirats et de l’espace Schengen. Pour tout autre pays, c’était un peu plus cher. Rustam ne travaillait pas vraiment pour le cybercafé. Il se contentait d’être là et de remplir des formulaires de sa calligraphie soignée tandis que le propriétaire inscrivait les noms sur sa liste d’attente.

Auteur: Bhutto Fatima

Info: Les lunes de Mir Ali

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

meurtrier

Pio : Tuer des Tutsis, je n'y pensais même pas quand on vivait en bonne entente de voisinage. Même d'échanger des bousculades ou de mauvais mots, ça ne me semblait pas convenable. Mais quand tout le monde a commencé à sortir la machette en même temps, j'ai fait pareil sans m'attarder. Je n'avais qu'à imiter les collègues et penser aux avantages. Surtout qu'on savait qu'ils allaient quitter le monde des vivants pour de bon.
Quand tu reçois des ordres catégoriques, des promesses de bénéfices longue durée et que tu te sens bien épaulé par les collègues, la méchanceté t'est bien égale pour tuer à tour de bras. Je veux dire que tous ces sentiments consorts et leurs belles paroles te tirent naturellement.
Un génocide, ça se montre bien extraordinaire pour celui qui arrive par après comme vous ; mais pour celui qui s'est fait embrouiller des grands mots des intimidateurs et des cris de joie des collègues, ça se présentait comme une activité habituelle.

Auteur: Hatzfeld Jean

Info: une saison de machettes, Points, 2003, p. 259

[ grégaire ]

 

Commentaires: 0