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tranquillité

Le pauvre village semblait toujours dormir d’un sommeil d’hiver. Aucun esprit d’entreprise, aucun désir de progrès ! Les hommes vivaient au jour le jour. Les champs étroits produisaient de l’herbe, des pommes de terre et du grain. On laissait le bétail dans les prés en été ; à l’étable, en hiver. Les mêmes coutumes s’observaient éternellement et invariablement. Les enfants apprenaient ce que savaient leurs parents, ni plus, ni moins. Les jours passaient, l’existence aussi. Quand les hommes étaient allés en hiver à la pêche aux Lofoten et avaient rentré en automne leurs petites moissons, la tâche était accomplie. Le reste du temps était sans importance. Qu’auraient-ils entrepris ? Qu’auraient-ils fait ? Ah ! ils étaient si nonchalants ! Au fond, c’étaient des flâneurs. Ils rôdaient de maison en maison, bavardaient ensemble, oisifs, endormis et affamés. Ils allaient à l’église pour apprendre les nouvelles.

Auteur: Hamsun Knut

Info: Dans "Vagabonds", édition Pochothèque, trad. J. Petithuguenin, page 909

[ contentement ] [ remise en question ] [ peuple ] [ immobilisme ] [ province ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femme-par-homme

Maintenant qu’il était seul, il se la remémorait, serrée dans sa robe noire, sous son manteau de fourrures dont le collet tiède l’avait caressé, alors qu’il l’embrassait le long du cou ; sans bijoux, mais les oreilles piquées de flammèches bleues par des saphirs, un chapeau loutre et vert sombre sur ses cheveux blonds, un peu fous, ses hauts gants de suède fauves, embaumant ainsi que sa voilette, une odeur bizarre où il semblait rester un peu de cannelle perdue dans des parfums plus forts, une odeur lointaine et douce que ses mains gardaient encore alors qu’il les approchait du nez ; et il revoyait ses yeux confus, leur eau grise et sourde subitement égratignée de lueurs, ses dents mouillées et grignotantes, sa bouche maladive et mordue. - Oh ! Après demain, se dit-il, ce sera vraiment bon de baiser tout cela !

Auteur: Huysmans Joris-Karl

Info: Là-bas

[ personnage ] [ désirée ] [ envoûtante ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par miguel

affrontement

Aujourd'hui chacun se permet d'exprimer son désir, sa pensée la plus chère : je vais donc dire, moi aussi, ce que je souhaite de moi aujourd'hui et quelle est la première pensée que j'ai prise à coeur cette année ; je vais dire quelle est la pensée qui doit devenir la raison, la garantie et la douceur de toute ma vie ! C'est d'apprendre toujours davantage à voir le beau dans la nécessité des choses ; c'est ainsi que je serai toujours de ceux qui rendent les choses belles. Amor fati : que ce soit désormais mon amour. Je ne veux pas faire la guerre au laid. Je ne veux pas accuser, même les accusateurs. Je détournerai mon regard, ce sera désormais ma seule négation ! Et, en un mot, en grand, je ne veux plus, de ce jour, être jamais qu'un affirmateur.

Auteur: Nietzsche Friedrich

Info: Dans "Le gai savoir"

[ acceptation ] [ confrontement ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

spiritualité

Un jour un maître reçoit un disciple qui désire être initié au Nom suprême.

"Patiente, lui dit le maître, et va aux portes de la ville pour me rapporter ce qui s'y passe." Le disciple s'y rend et observe. Il voit là un vieillard conduisant un âne chargé de fagots de bois. Lorsque ce dernier se présente aux soldats pour entrer dans la cité, ils lui volent son chargement et le frappent violemment. Ému, le disciple rentre chez son maître et lui raconte la scène.

"Si tu avais la puissance et l'énergie qui sont contenus dans le Nom suprême, qu'aurais-tu fait de ces soldats ? demande le maître.

- Je les aurais terrassés !

- Sache que le vieillard qui s'est fait battre ainsi est mon maître. C'est lui qui m'a transmis la puissance du Nom suprême !

Auteur: Bentounès Khaled

Info: La fraternité en héritage : Histoire d'une confrérie soufie

[ acceptation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

déclarations d'amour

Mes chères amours,
Il faut dire vrai, nous nous aimons bien. Certes, pour femme il n'en est point de pareille à vous ; pour homme, nul ne m'égale à savoir bien aimer : mon désir de vous revoir, encore plus violent qu'alors ; bref, je vous chéris, adore et honore miraculeusement. Pour Dieu, que toute cette absence se passe comme elle a commencé et bien avancé ! Car dans dix jours j'espère mettre fin à ce mien exil. Préparez-vous mon tout, de partir dimanche, et lundi être à Compiègne. [...] Bonsoir mon coeur, je vous baise un million de fois les mains.
Mais Gabrielle ne sera jamais reine. La belle histoire finit en 1599, Gabrielle meurt d'un mal mystérieux en l'absence d'Henri. Les lettres qu'il lui a écrites depuis le jour de leur rencontre attestent que la jeune femme avait converti le séducteur à l'amour unique.

Auteur: Henri IV

Info: à Gabrielle d'Estrées, Amiens, 22 octobre 1595

 

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engrenage

Et dire que je ne désirais même pas un bébé ! pensait-il tout en creusant le sol. N'est-ce pas le plus extraordinaire de toute l'affaire ? Pas plus qu'elle je ne désirais un bébé... Mais n'était-il pas vrai que dans sa vie, depuis ce moment-là, tout s'était déroulé sous la forme d'une suite de choses qu'il ne désirait nullement faire ? Il avait pris un emploi désespérément ennuyeux pour prouver qu'il pouvait assumer des responsabilités autant que n'importe quel chargé de famille ; il s'était installé dans un appartement coquet mais cher pour prouver qu'il croyait enfin dans les principes fondamentaux de l'ordre et de l'hygiène ; il avait eu un deuxième enfant pour prouver que le premier n'avait pas été une erreur ; il avait acheté une maison à la campagne parce que c'était l'étape suivante normale et qu'il avait voulu prouver qu'il était capable de l'entreprendre. Prouver, prouver...

Auteur: Yates Richard

Info: La fenêtre panoramique

[ couple ] [ destin ]

 

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propagande

"L'attitude "rock and roll", "rebelle", "libérée", fut donc aussi, dès son origine, une grande libération dans la publicité et le marketing à destination des jeunes, qui devenaient un groupe disposant d'un certain pouvoir d'achat, avant de devenir le groupe prescripteur de la consommation familiale. Là encore, sous les couleurs de la libération du désir des jeunes, c'est leur embrigadement comme agents publicitaires de marques, ou de disques, ou de boissons, ou de cigarettes, qui est mis en oeuvre. Tous les champs de culture sont concernés, tous les mouvements, et tous les objets de consommation. En 1968, l'une des grandes figures des mouvements contestataires en France, Wolinski, libertaire et homme de gauche, fut aussi l'auteur des dessins d'une grande campagne publicitaire pour une barre chocolatée, promue par le slogan " Un coup de barre... et ça repart ! ", au point qu'acheter ces friandises pouvait être vécu comme un acte libérateur, presque contestataire.

Auteur: Valleur Marc

Info: Le désir malade, Lattès 2011 - écrit avec Jean-Claude Matysiak

[ manipulation ] [ consumérisme ] [ jeunesse ]

 

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déclarations d'amour

Tu n'es pas du tout vertueuse
Tu n'es pas du tout vertueuse,
Je ne suis pas du tout jaloux :
C'est de se la couler heureuse
Encor le moyen le plus doux.

Vive l'amour et vivent nous !

Tu possèdes et tu pratiques
Les tours les plus intelligents
Et les trucs les plus authentiques
À l'usage des braves gens

Et tu m'as quels soins indulgents !

D'aucuns clabaudent sur ton âge
Qui n'est plus seize ans ni vingt ans,
Mais ô ton opulent corsage,
Tes yeux riants, comme chantants,

Et ô tes baisers épatants !

Sois-moi fidèle si possible
Et surtout si cela te plaît,
Mais reste souvent accessible
À mon désir, humble valet

Content d'un "viens !" ou d'un soufflet.

Hein ? passé le temps des prouesses !
Me disent les sots d'alentour.
Ca, non, car grâce à tes caresses
C'est encor, c'est toujours mon tour.

Vivent nous et vive l'amour !

Auteur: Verlaine Paul

Info: Recueil : Chansons pour elle 1

[ poème ]

 

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couple

La chose la plus rare à la cour était la fidélité d'une femme. Et savez-vous qui, sous Louis XIV, avait trouvé ce phénix ? C'était Richelieu ! Il épousa la fille du dernier duc de Guise. La seconde duchesse de Richelieu avait une âme calme et pure, de beaux yeux, une physionomie douce, l'air d'une reine, le caractère d'un sage. Elle aimait son mari aussi passionnément qu'aucune des femmes qui s'attachaient à lui. Elle mourut en juillet 1740, sans s'être jamais vengée de ses infidélités nombreuses, autrement que par d'ingénieuses plaisanteries.
Sentant sa fin approcher, madame de Richelieu fît appeler, à cinq heures du matin, son mari qui reposait, et lui dit, les larmes aux yeux, qu'elle avait désiré toute sa vie mourir dans ses bras. En disant ces mots, elle le prenait sur son sein en faisant un dernier effort pour l'embrasser. Elle succomba et mourut entre les bras d'un mari qui ne pleura point.

Auteur: Barrière F.

Info: Préface des mémoires du duc de Richelieu

[ loyauté ] [ ingratitude ] [ froideur ]

 

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femmes-hommes

Tout en n'aimant pas les femmes, car il n'en aime aucune, Maupassant les aime cependant par-dessus tout. Il les traite de "rosses inconscientes" de "merveilles de chair ronde et douce qu'habite l'infamie" ; il confond la "femellerie" avec la féminité, mais il écrit au même instant : "Il suffit d'une jolie femme, voyez-vous, pour électriser les Français." "Si une jolie femme m'ordonnait de passer par le trou d'une aiguille, je crois que j'y sauterais comme un clown dans un cerceau. Je mourrai ainsi, c'est dans le sang. Je suis un vieux galantin, moi, un vieux de la vieille école ! La vue d'une jolie femme me remue jusque dans mes bottes" (Les idées du Colonel). (Et ne doutons pas que ce soient les idées de Maupassant.) Il se donne infiniment de peine pour l'Eternel Féminin. Il croit au sourire de la Joconde.
"La vraie femme que j'aime c'est l'Inconnue, l'Espérée, la Désirée ..."

Auteur: Morand Paul

Info: Vie de guy de Maupassant

[ femmes-par-hommes ] [ littérature ] [ obsédé ]

 

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