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événement

Un soir de la veille de Noël, il y a longtemps de ça, la nouvelle qu’une bienfaitrice était arrivée au village se mit à circuler dans mon bistrot. Les clients s’exclamaient : "guaggliu è arrivata la grascia" (les gars, l’abondance est arrivée). L’abondance dont il était question c’était une femme des rues, une prostituée. En deux minutes mon local se vida et en moins d’un quart d’heure la nouvelle avait fait le tour du village. Je ne vais pas entrer dans la description des détails mais la confusion et les ferments furent importants. Il y avait ceux qui étaient sans argent, ou sans préservatif tandis que la pharmacie était fermée, ceux qui bien que mariés ne voulaient pas perdre l’occasion et ceux qui malgré sa timidité ne voulaient pas renoncer. La bienheureuse fut portée dans une grange et là elle reçut ses clients. Les chiens se mirent à aboyer, les moutons à bêler, les épouses à crier au scandale tandis que nous, les adolescents, nous riions en nous tenant le ventre tant il nous faisait mal. […] Nous nous considérions chanceux quand nous avions l’occasion de la voir marcher dans le village.

Auteur: Pasetta

Info: Dans "Pasetta racconta", pages 24-25

[ humour ] [ souvenir ] [ province ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

boisson

Au début du XX°siècle, la majorité des Indiens ne savaient pas préparer une tasse de thé et considéraient cette boisson avec méfiance.
...
C'est en Chine au IV° siècle que l'on commença à boire du thé. De Chine, l'habitude passa au Japon entre le VI° et le VII° siècle, où le thé devint un rite social important. Puis elle gagna le Tibet et les régions himalayennes au nord de l'Inde, où l'on buvait un thé qui ressemblait à une soupe additionnée de beurre. Sur les franges orientales de l'Inde, en Assam et plus à l'est en Birmanie et en Thaïlande, les tribus montagnardes mâchaient des feuilles de thé cuites à la vapeur et fermentées.
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A la fin du XVIII° siècle, le thé est devenu la boisson anglaise par excellence. De remède aux plantes pour l'élite aisée, il devient vite un breuvage à la mode. C'était un bon substitut au verre de vin doux que les dames de l'aristocratie buvaient avec un biscuit l'après-midi, et cela leur permettait de faire étalage de leurs collections de porcelaine.
...
En 1900, seulement 10% (et moins) du thé consommé en Angleterre provenait de Chine alors que 50% venait d'Inde et 33% de Ceylan.

Auteur: Collingham Lizzie

Info: Le curry : Une histoire gastronomique de l'Inde

[ historique ]

 

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souper

Elle sourit, je regardai ma montre. Il était onze heures du soir. Sur la nappe comme dans un filet affluaient les poissons : le saumon, les truites en anneau, les harengs, les anchois en bouquet de six, liés par la queue. Mais on ne servit à boire que du lait et une bière non fermentée. D'un sac à éponges je sortis sournoisement l'aquavit norvégien. Aïno bat des mains, débouche la bouteille avec une épingle à cheveux et, de plaisir, éternue. Elle verse deux rase-bords, me tend l'un, prend l'autre; se mettant au garde à vous, elle claque les talons et la langue, me fait l'immédiat hommage de son verre vide, dont elle tourne vers moi le fond avec des mots de convention que je n'entends pas. Elle avait ôté ses bottes et revêtu d'une chemise intérieur avec des broderies paysannes; un collier d'ivoire végétal errait sur elle comme une deuxième dentition. Nous mangions sans parler, pareils à un couple anglais. Les joues d'Aïno étaient luisantes sans poudre ni rouge, ainsi que tous ces visages scandinaves où un sang agile étend son fard que renfoncent le grand air ou le moindre regard. Avec éloquence deux bouteilles parlèrent. Nos têtes bourdonnaient.

Auteur: Morand Paul

Info: Ouvert la nuit (1922, 253p., le livre de poche, p.227)

[ univers nordique ] [ épicurien ] [ repas copieux ] [ alcool ]

 

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portrait

Seul l’âge, qui chez la plupart des hommes dissout les traits personnels et les émiette en argile grise, seule la vie patriarcale, la vieillesse et la maladie, de leur ciseau créateur, donnent au visage de Freud un caractère spécial indéniable. Depuis que les cheveux grisonnent, que la barbe n’encadre plus aussi richement le menton obstiné, que la moustache ombrage moins la bouche sévère, depuis que s’avance le soubassement osseux et cependant plastique de sa figure, un quelque chose de dur, d’incontestablement offensif, se découvre : la volonté inexorable, pénétrante et presque irritée de sa nature. Plus profond, plus sombre, le regard, jadis simplement contemplateur, est maintenant aigu et perçant ; un pli amer et méfiant fend comme une blessure le front découvert et sillonné de rides. Les lèvres minces et serrées se ferment comme sur un "non" ou un "ce n’est pas vrai". Pour la première fois on sent dans le visage de Freud la rigueur et la véhémence de son être, et l’on devine que ce n’est point là un good grey old man, que l’âge a rendu doux et sociable, mais un analyste impitoyable, qui ne se laisse duper par personne et n’admet point de duperie.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", page 42

[ révélateur ] [ effet du temps ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

égoïsme

Je me sens la tête, et quelquefois le cœur gonflés, mais je ne puis rien achever et pour ainsi dire rien entreprendre. Je trouve le soir que le devoir a pris tout mon temps : il faut s’endormir comme la veille sans avoir pu suivre aucune de mes vues... Le besoin de produire sans explosion possible ! Il y a de quoi crever. Jugez de la fermentation ! C’est tout juste la machine de Papin. Quelquefois, pour me tranquilliser, je pense (sincèrement, sur mon honneur !) que ces espèces d’inspirations qui m’agitent comme une pythonisse ne sont que des illusions, de sottes bouffées du pauvre orgueil humain, et que si j’avais toute ma liberté, il n’en résulterait à ma honte qu’un ridiculus meus. D’autres fois, j’ai beau m’exhorter aussi bien que je puis à la raison, à la modestie, à la tranquillité, une certaine force, un certain gaz indéfinissable m’enlèvent malgré moi comme un ballon. Je me perds dans les nues... je voudrais faire, je voudrais, je ne sais pas trop ce que je voudrais. Peut-être que les circonstances me feront vouloir, à la fin une seule chose. Tiraillé d’un côté par la philosophie et de l’autre par les lois, je crois que je m’échapperai par la diagonale...

Auteur: Maistre Joseph de

Info: Lettre du 24 juillet 1785, à son ami le marquis de Barol

[ contraintes ] [ confession ]

 

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médium

Le mari traça quelques lignes en l’air, jusqu’à ce qu’elle se mette à trembler et que ses yeux se ferment. Puis il ressortit. Elle se saisit immédiatement de ma main droite et commença à parler, sans attendre mes questions, d’une voix tremblante, mais l’élocution étonnamment fluide. Je ne pus malheureusement pas retenir grand-chose, ni rien noter. Elle dit, que j’avais beaucoup à lutter, que souvent le sol se dérobait sous mes pieds, que bien des gens se mettaient en travers de mes projets ; que j’étais trop bon, trop désintéressé. Mais que je devais rester ferme et continuer comme j’avais commencé ; qu’il y avait des gens qui m’aidaient, pas avec de l’argent, mais avec des mots. Qu’à la fin, je me frayerais un passage, comme un héros, "pas tout à fait dans ce domaine", "quelques changements seront encore nécessaires". Que tout ce que je pourrais, c’est subvenir à mes besoins, "me maintenir à flot", mais que je ne deviendrais pas riche ; la satisfaction de la reconnaissance ne se ferait pas attendre longtemps, etc. Puis elle s’arrêta soudain de parler.

Ces phrases beaucoup trop générales semblent toutefois avoir éveillé en moi certains affects (de nature infantile) ; je ressentais une sorte de saisissement auquel, du reste, je me laissai aller ensuite, intentionnellement, voulant ainsi favoriser l’expérience. 

Auteur: Ferenczi Sándor

Info: Dans "Correspondance Freud-Ferenczi 1908-1914", trad. par le groupe de traduction du Coq-Héron, composé de Suzanne Achache-Wiznitzer, Judith Dupont, Suzanne Hommel, Christine Knoll-Froissart, Pierre Sabourin, Françoise Samson, Pierre Thèves, Bernard This, Calmann-Lévy, 1992, lettre du 20 novembre 1909

[ prophétie ] [ avenir ] [ analyse ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

yémen

Il n'est pas dans tout l’orient de grande cité qui puisse donner une idée de Sanaa. Ni le Caire, au bord du désert que surveille le sphinx. Ni Damas, reine de Syrie, molle et subtile, noyée dans son verger géant. Ni Jérusalem, bloc compact de voûtes, d'arceaux, de ruelles, d'exaltation, de haine et d'amour. 

Sanaa, au milieu de la coupe prodigieuse de pierre et de lave que ferment les djébels yéménites, se dresse isolée du monde et près du ciel. Flanquée de donjons ronds et pesants, cernée par d'épaisses enceintes crénelées, elle est vaste, solide, bâtie en force et tranquillité. Elle semble issue du sol même, toute posée dans sa forme, sa fierté et sa sobre noblesse. Ainsi que le haut plateau qui la soutient, Sanaa porte le sceau de la fable et de la vie en même temps. 

Elle est féodale sans vestige de mort, elle est orientale avec ordre, ampleur el fermeté. Elle bruit, elle respire alors qu'elle pourrait être vide et servir de témoin au passé, comme les villes fascinantes qu'on exhume des sables. On ne voit pas un Occidental dans ses larges rues et pourtant elle est organisée, elle est propre, elle est civilisée dans son dessin profond. Pareille à l'arène héroïque qui l'a conçue, Sanaa s'élève comme un mythe animé.

Auteur: Kessel Joseph

Info: Fortune carrée

[ cités arabes ] [ comparées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

antisémitisme

Aux juifs qui désiraient une terre vraiment à eux, où ils pourraient s'organiser et vivre suivant leurs traditions, Staline avait offert une partie désolée de la Sibérie orientale, le Birobidjan : à prendre ou à laisser, que ceux qui veulent vivre en juifs aillent en Sibérie; s'il y en a qui refusent la Sibérie, cela veut dire qu'ils préfèrent être russes. Il n'y avait pas d'autres solutions. Mais que doit et peut faire un juif qui voudrait être russe, si les Russes lui ferment les portes de l'université, l'appellent "yid", l'excitent contre les fauteurs de pogroms, et signent un traité d'alliance avec Hitler? Rien, il ne peut rien faire, surtout quand c'est une femme. Line était restée à Tchernigov, les Allemands étaient arrivés et avaient enfermé les juifs dans le ghetto : elle y avait retrouvé quelques-uns de ses amis sionistes de Kiev. Avec eux, et cette fois avec aussi le concours des partisans soviétiques, elle avait acheté des armes, pas beaucoup et peu adéquates, et elle avait appris à s'en servir. Line avait peu de goût pour les théories : dans le ghetto, elle avait souffert de la faim, du froid et de la fatigue, mais elle avait senti que ses différents "moi" s'unifiaient. La femme, la juive, la sioniste et la communiste s'étaient fondues en une seule Line qui n'avait qu'un seul ennemi.

Auteur: Levi Primo

Info: Maintenant ou jamais

[ vingtième siècle ] [ URSS ]

 

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gastronomie

Ce deuxième fils d'un marchand de tissus en gros de Kyoto, qui avait étudié la cuisine Kaiseki auprès d'un grand maître, avait conçu pour ce soir-là le menu suivant. L'ensemble des hors-d'œuvre, appelés Hassun dans la cuisine Kaiseki, était composé de champignons dits "Rosée de pins", accompagnés d'aiguilles de pin, de bulbes de lys grillés à la sauce de jeunes pousses, de kakis dits "de Hachiya", qu'il avait fait venir de chez un ami de Gifu, de soja fermenté du temple de Daitoku, de crabes grillés à la Saraça. Il y avait ensuite une soupe de miso rouge teintée de moutarde avec des boulettes de viande de petits oiseaux hachée. De fines tranches transparentes de platycéphale étaient servies sur une grande assiette rouge élégante de l'époque des Song, décorée de dessins de pivoines. Le poisson grillé était un ayu d automne en sauce. Une salade de champignons hatsutaké était assaisonnée avec une sauce bleue et une salade de coques avec une sauce blanche. Du tôfu à la dorade était accompagné de fougères marinées. Enfin des garances bouillies étaient proposées dans un pot. Comme dessert, il proposait un "Petit Poucet" de chez Morihachi, gâteau en forme de petite poupée blanc et rose, enveloppée dans du papier de soie. Mais aucun de ces mets précieux ne flattait le jeune palais de Yûichi. Il voulait manger une omelette.

Auteur: Mishima Yukio

Info: Dans "Les amours interdites"

[ repas ] [ description ] [ raffiné ]

 
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digestion

Dans l’estomac, la production importante d’acide diminue la prolifération d’un grand nombre de bactéries dans ce dernier et dans l’intestin grêle (ou "petit intestin"). Puis, dans le gros intestin, la fermentation des glucides commence dans la partie ascendante (à votre droite). On parle ici de flore de fermentation et c’est là qu’on retrouve la majorité des bactéries "bénéfiques". Plus loin, dans la partie descendante (à votre gauche), le pH diminue, c’est là que se fera la majeure partie de la fermentation des protéines. Cette fermentation peut produire des toxines et des molécules cancérigènes. C’est également ici qu’on retrouvera le plus de bactéries potentiellement pathogènes. On parle alors de flore de putréfaction. Il y a donc une cohabitation constante entre deux flores dans l’intestin dont l’équilibre est assuré par notre organisme. Tout d’abord de manière indirecte : lorsque l’alimentation est adaptée (fibres fermentables), les bactéries de la flore de fermentation prolifèrent, repoussant ainsi la flore de putréfaction. Puis de manière directe : si l’alimentation entraîne une prolifération de la flore de putréfaction, l’activité locale du système immunitaire augmente et l’organisme tente d’abaisser le pH localement afin d’éviter le développement des mauvaises bactéries. Il peut également accélérer le transit dans le but de les éliminer. C’est pourquoi une trop faible consommation de fibres peut provoquer aussi bien une constipation (phénomène mécanique) qu’une diarrhée (par manque de bonnes bactéries).

Auteur: Venesson Julien

Info: Dans "Nutrition de la force", pages 33-34

[ flore intestinale ] [ microbiote ] [ gastro-entérite ] [ dysenterie ] [ tourista ] [ chiasse ]

 

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