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hypnagogie

Après une nuit sans sommeil, le corps faiblit
Devient doux et autre – il n’est à personne.
Dans les veines ralenties des traits font encore mal
Et on sourit aux anges comme un ange.

Après une nuit sans sommeil, les mains faiblissent,
L’indifférence est profonde : ami ? ennemi ?
Chaque son fortuit recèle un arc-en-ciel,
L’odeur de Florence flotte soudain sur le gel.

Les lèvres s’éclaircissent tendrement, l’ombre est plus dorée
Autour des yeux creusés. C’est la nuit qui a allumé
Ce visage si éclatant – et de la nuit sombre
En nous, les yeux seuls – restent sombres.

Auteur: Tsvetaeva Marina

Info: 19 juillet 1916

[ insomnie ] [ rêve éveillé ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bidonville

Dèkoungbé, un des quartiers de Godomey, ville de la banlieue de Cotonou. De simple bourgade au début des années quatre-vingt, il était devenu, en l'espace d'une décennie, l'une des zones les plus populeuses et les plus tumultueuses, à mi-chemin entre village, brousse et foutoir. Foutoir, surtout lorsque arrivent les pluies, la saison dite des chiens.
D'ailleurs, avec l'orage d'il y a deux jours, la crue ne s'était pas fait prier pour s'installer. Les eaux débordaient de partout. Elles sinuaient dans les rues, croupissaient dans les maisons, faisaient gonfler les ordures en même temps qu'eles arrachaient aux latrines leurs sympathiques contenus.

Auteur: Couao-Zotti Florent

Info: Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire

[ Afrique ] [ mousson ]

 

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forêt légendaire

Combien il regrettait à cette heure de ne pas mieux l'avoir écouté lorsqu’il lui enseignait toutes ces choses qui font mieux vivre, mieux entendre, mieux comprendre au lieu de s'être laissé mener là dans le canal bétonné où l'on a décidé que vous deviez aller. Il s'est laissé faire comme tout le monde, en oubliant l'Alliance dont lui parlait son Grand Père.

"C'était au temps où les bêtes parlaient. Cela ne veut pas dire qu'elles causaient comme toi et moi, expliquait-il, mais on parlait un même langage... la faune, la flore et nous, une voix de l'esprit qui reliait tout."

Auteur: Robillard Chantal

Info: Dimension Brocéliande

[ monde d'avant les hommes ] [ passé immémorial ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

illumination

Par un clair après-midi d'automne, j'étais assis sur un banc au milieu de la Piazza Santa Croce à Florence... J'ai alors eu l'étrange impression de regarder toutes ces choses pour la première fois, et la composition de mon tableau m'est apparue à l'esprit. Maintenant, chaque fois que je regarde ce tableau, je revois ce moment. Et pourtant, ce moment reste une énigme pour moi, car il est inexplicable. 

(Baldacci précise : "il prit conscience du rapport mystérieux entre la réalité physique que nous voyons et la réalité conceptuelle invisible hébergée dans notre esprit lors d'une visite à Florence à l'âge de 21 ans.")

Auteur: Chirico Giorgio de

Info: "Révélation florentine" octobre 1909. In : De Chirico, Max Ernst, Magritte, Balthus de Paolo Baldacci

[ création ] [ instant mystère ] [ mémoire sélective ] [ art pictural ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

culture

Homère, est-ce mieux que Dallas ? La question ne se pose pas, c'est un dogme. La meilleure preuve, vous dira-t-on, c'est qu'Homère a été conservé et lu pendant près de trois mille ans, alors qu'il n'en sera certainement pas de même pour Dallas qui déjà s'essouffle.
L'argument ne vaut rien. Car notre Homère, les deux textes de l'Iliade et de l'Odyssée, sont quelques vers fossiles de l'Homère vivant des anciens Grecs. Ce qui a été conservé et vénéré est un cadavre dans une bibliothèque.
Tant d'autres Homères ont disparu, tant d'épopées en Grèce ou dans d'autres cultures, dont rien ne permet de dire qu'elles méritaient plus l'oubli que l'Iliade ou l'Odyssée.

Auteur: Dupont Florence

Info: Homère et Dallas : Introduction à une critique anthropologique

[ illusion ] [ conservation ] [ historique ]

 

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déclaration d'amour

Suivez-moi, Marquise,
Parmi les parfums et la brise,
Vers le Temple d'Amour
Qui nous sourit aux derniers rais du jour,
Suivez-moi, Bergère,
Parmi la mousse et la fougère,

Et les fleurs s'ouvrant sous vos pas,
Diront: " d'Amour, la mère
Est plus sévère,
Et Flore a moins d'appas ! "
Venez sous l'aubépine rose,
Moins rose que ta lèvre éclose !

Permettez qu'enfin je repose
Mon front tout près de votre coeur !
Votre sein bat plus vite...
En vain votre regard m'évite...
Ta main si frêle est trop petite
Pour cacher ta rougeur !

Venez donc, Marquise !
Goûtons ensemble l'heure exquise
Car l'Amour vous a conquise
Et c'est la fin du jour !

Auteur: Holmès Augusta

Info: À Trianon

[ poème ]

 

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déclaration d'amour

Viens, ma belle Florelle, où l'ombre noir tremblote,
Sur les bords mousselus des antres ténébreux.
Il fait trop chaud ici, cherchons les bois ombreux,
Le profond des vallons ou quelque fraîche grotte.

Entrons sous ce rocher, viens tôt que je suçote
Le coral de ta bouche, embrassons-nous tous deux,
Éteignons nos ardeurs, jouissons dans ce creux
De nos douces amours, çà que je te baisote !

Défais ton lacet blanc, montre ton sein à nu,
Mon coeur, embrasse-moi, lance dru et menu
Ta langue sur la mienne, hâte-toi, ma chère âme,

Mon dieu, je n'en puis plus ! De plaisir je me pâme,
Las ! Mon âme s'enfuit, puisque tu meurs aussi,
Mourons lèvre sur lèvre, heureux qui meurt ainsi !

Auteur: Habert Isaac

Info:

[ poème ]

 

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pensée-de-femme

(...) Je retourne tout de même accoucher à Paris près de ma maman, à Neuilly plus précisément, car je suis très snob, et rien ne sera assez bien pour ma fille !
Comme pour toutes les mères, ce jour est sans doute l'un des plus beaux de ma vie. J'ai connu des moments magiques, mais aucun comme celui-là. Donner la vie a quelque chose de divin.
Cette petite âme m'a choisie comme mère. Je ne me sens pas la fibre maternelle dont tout le monde parle. Comment et quand la nourrir ?...
J'apprends à connaître cette petite étrangère qui fait irruption dans ma vie. Je l'observe et l'écoute, nous faisons connaissance, déjà nous nous aimons d'un amour éternel. Qui es-tu, petite Marie?

Auteur: Arthaud Florence

Info: Un vent de liberté, mémoires

[ enfanter ] [ accoucher ]

 

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mondes imaginaires

Un frisson s'empara d'eux, cependant, lorsqu'une autre merveille leur apparut : une débauche de tubes sortant d'une chaudière où bouillait de l'écume noire, cérébrale, pleine d'étoiles. Les volutes de fumée qui en sortaient par des boutons coagulaient dans des sphères fragiles, éphémères, voletant doucement dans les airs, et chacune de ces sphères était une planète à part entière, avec ses peuples et ses rios, sa faune et sa flore, ses incompréhensibles lois, ses histoires sanglantes, ses inventions, ses génies, ses maîtres et ses esclaves, ses maladies, ses cristaux... Toutes, absolument toutes espéraient être immortelles, mais elles finissaient toutes par éclater comme des bulles de savon, car le mensonge, la tyrannie et la bêtise recouvraient toujours la vérité, au bout du compte, et l'annihilaient.

Auteur: Cartarescu Mircea

Info: In "Le Levant", éd. P.O.L., p. 78-79

[ fatalité ] [ politique ] [ éthique ] [ pessimisme ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

femmes-homme

D'ailleurs d'être en face de ce cadavre avait déjà ouvert la vanne à palabres. Ils se déchiraient en conjectures sur la personnalité de la jeune femme, sur les circonstances du meurtre, se demandaient ce qu'il fallait que la société fasse de cette nouvelle race de gamines qui s'accordent tous les risques avec le diable pourvu qu'on leur offre des bibelots, du cosmétiques et même du chou blanc, quelle génération!
(...)
Cette nouvelle génération de filles a quelque chose de véritablement spécial. Des amazones du cru. Jamais froid aux yeux. Capable d'utiliser le dévergondage comme on entre en religion. Rien à voir avec leurs aînées ou leurs mamans qui, mis à part deux ou trois fêlées, ne connaissaient que les contours de leurs cuisines ou l'intérieur de leurs trousses à bijoux.

Auteur: Couao-Zotti Florent

Info: Si la cour du mouton est sale, ce n'est pas au porc de le dire

[ émancipation ] [ prostitution ]

 

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