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temps

Instructions pour remonter une montre.
Là-bas au fond il y a la mort, mais n'ayez pas peur. Tenez la montre d'une main, prenez le remontoir entre deux doigts, tournez-le doucement. Alors s'ouvre un nouveau sursis, les arbres déplient leurs feuilles, les voiliers courent des régates, le temps comme un éventail s'emplit de lui-même et il en jaillit l'air, les brises de la terre, l'ombre d'une femme, le parfum du pain.
Que voulez-vous de plus? Attachez-la vite à votre poignet, laissez-la battre en liberté, imitez-la avec ardeur. La peur rouille l'ancre, toute chose qui eût pu s'accomplir et fut oubliée ronge les veines de la montre, gangrène le sang glacé de ses rubis. Et là-bas dans le fond, il y a la mort si nous ne courons pas et n'arrivons avant et ne comprenons pas que cela n'a plus d'importance.

Auteur: Cortazar Julio

Info: Cronopes et Fameux

[ durée ] [ littérature ] [ allégorie ] [ sursis ]

 

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psychanalyse

Un jour, sans la moindre intention révolutionnaire, un jeune médecin [Sigmund Freud], dans le cercle de ses collègues, se lève et, prenant pour point de départ ses recherches sur l’hystérie, il parle des troubles, du refoulement des instincts et de leur délivrance possible. Il n’use pas de grands gestes pathétiques, ne proclame pas sur un ton ému qu’il est temps d’appuyer les conceptions morales sur une nouvelle base, que le moment est venu de discuter librement de la question sexuelle. Non, ce jeune médecin rigoureusement réaliste ne joue pas les prédicateurs dans le milieu académique. Il fait exclusivement une conférence diagnostique sur les psychoses et leurs origines. C’est précisément le calme et le naturel avec lesquels il établit qu’une grande partie des névroses, presque toutes, en somme, découlent du refoulement du désir sexuel, qui provoque l’épouvante glacée de ses collègues.

Auteur: Zweig Stefan

Info: Dans "Freud", pages 21-22

[ contexte d'origine ] [ mise en situation ] [ puritanisme ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

musique

...Je ne sais pas ce que veulent les gens, dans le temps la musique donnait un chemin, et maintenant je ne puis allumer une radio sans être complètement dégoûté. On est au point où je ne peux plus écouter c'est n'importe quoi, sans valeur. Cent canaux pleins d'ordures, partout. Et pas simplement ici, en Angleterre. C'est comme un effort global (rires). Il n'y a plus le plus petit morceau pour que les musiciens s'en inspirent. C'est tout pareil, glacé, plein de rouge à lèvres... des riffs plans plans. À moins que tu n'ailles dans un club de blues, ou dans quelque endroits improbable, les cueillettes sont minces pour l'inspiration... J'écoute toujours Django Reinhardt. Il me tire vers le haut depuis plusieurs années. Tu sais, c'est le plus grand... celui qui fait peur, mais maintenant j'y suis habitué... Il (Django Reinhardt) était Dieu. Juste incroyable.

Auteur: Beck Jeff

Info:

[ décadence ] [ inspiration ] [ nostalgie ]

 

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vivre

Comment peut-on avoir envie de visiter Luc et Le Cheylard ? C'est une chose qui dépasse la puissance de mon imagination. Pour ma part, je ne voyage pas pour aller quelque part, mais pour marcher : par amour du voyage. L'important est de bouger, de sentir de plus près les nécessités et les besoins de la vie quotidienne, de quitter le lit douillet de la civilisation pour toucher de nos pieds le granit de la terre parsemé de silex coupants. Hélas, tandis que nous avançons en âge, nous sommes plus préoccupés de nos affaires, il nous faut travailler, même pour mériter quelques jours de vacances. Maintenir un paquet sur un bât contre le vent glacé du nord, n'est pas un art supérieur, mais cela sert du moins à occuper et à calmer l'esprit. Quand le présent est si absorbant, qui pourrait se tourmenter de l'avenir ?

Auteur: Stevenson Robert-Louis

Info: Voyage avec un âne dans les Cévennes, p. 47, Chapitre 2, Cheylard et Luc, Partie 2, Le Haut Gévaudan

[ action ] [ sérénité ]

 

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accouplement

J’entrai en elle de nouveau, ce fut comme se plonger dans l’eau chaude un jour glacé d’hiver, et nos désirs s’étaient rejoints comme des yeux qui ne se quittent plus du regard, nos désirs enfin unis dans l’égalité commencèrent à laisser couler leurs larmes, à s’attendrir dans cette lumière qu’étouffe la volonté pour ne pas pleurer, fer contre fer jusqu’à vibrer dans un brouillard de rosée, être essuyés puis mouillés à nouveau. Je traversais une grotte aux étranges lumières, sombres, comme des lanternes de couleur qui auraient brûlé sous la mer, frémissant reflet de flèches ornées de pierreries, la cité de rêve qui m’était apparue pendant que Deborah agonisait contre mon bras serré, et une voix me demanda si bas que j’entendis à peine, une voix comme un murmure d’enfant apporté par le vent : "Veux-tu d’elle ? Veux-tu vraiment d’elle, veux-tu enfin savoir ce qu’est l’amour ?"

Auteur: Mailer Norman

Info: Un rêve américain

[ conscience ] [ monologue intérieur ] [ pénétration sexuelle ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

patine

[...] à un éclat superficiel et glacé, nous avons toujours préféré les reflets profonds, un peu voilés; soit, dans les pierres naturelles aussi bien que dans les matières artificielles, ce brillant légèrement altéré qui évoque irrésistiblement les effets du temps. "Effets du temps", voilà certes qui sonne bien mais, à vrai dire, c'est le brillant que produit la crasse des mains. Les Chinois ont un mot pour cela, "le lustre de la main"; les Japonais disent l'"usure" : le contact des mains au cours d'un long usage, leur frottement, toujours pratiqué aux mêmes endroits,produit avec le temps une imprégnation grasse; en d'autres termes , ce lustre est donc bien la crasse des mains.
[...] Contrairement aux Occidentaux qui s'efforcent d'éliminer radicalement tout ce qui ressemble à une souillure, les Extrême-Orientaux la conservent précieusement, et telle quelle, pour en faire un ingrédient du beau.

Auteur: Tanizaki Junichirô

Info: L'éloge de l'ombre

[ beaux-arts ] [ érosion ] [ harmonie ]

 

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robot

En règle générale, les émotions des machines sont moins intenses que celles des animaux. Les machines n'ont pas besoin d'un système nerveux autonome pour pallier les hésitations d'un esprit conscient, car leur esprit conscient ne connaît pas l'hésitation. Elles n'ont pas besoin de la peur pour les pousser à s'enfuir, de la douleur pour se protéger de la destruction, du désir pour les amener à se reproduire. Leurs sentiments négatifs s'apparentent à l’agacement résultant d'une tâche inachevée ou d'un lacet défait ; en attendant le résultat du calcul d'un algorithme de recherche, elles ressentent une irritation comparable à celle d'un humain qui ne trouve pas le mot qu'il cherche. Leurs désirs positifs sont des joies glacées et sans équivoque, comme passer toute une nuit à travailler sur un projet important dans la lucidité trouble des amphétamines et de la caféine, mais sans les décharges d'adrénaline. Les machines sont cool.

Auteur: MacLeod Ken

Info: La Veillée de Newton

[ intelligence artificielle ] [ homme-machine ]

 

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printemps

Bientôt sera fait échec à l’hiver ;

Bientôt se délaceront fondront les ligatures glacées

   -Encore un peu,

L’air, la terre, la vague seront inondées de douceur par la nature épanouie – mille formes apparaîtront

Aux mottes de terre sourdes, aux courants d’air montés comme du fond des caveaux.

Tes yeux tes oreilles – tes meilleurs attributs – tout ce qui prend connaissance de la beauté de la Nature,

S’éveilleront, s’empliront. Tu percevras les spectacles simples, les miracles délicats de la terre,

Les pissenlits, le trèfle, l’herbe émeraude, les parfums les fleurs précoces,

L’arbousier sous la semelle, le vert jaune du saule pleurer, le prunier le cerisier en fleurs ;

Avec eux le rouge-gorge, l’alouette la grive, chanteront leurs chants – le rouge-gorge bleu aux ailes vives ;

Tous les spectacles que la pièce annuelle rejoue.

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Bientôt sera fait échec à l'hiver, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002

[ renaissance ] [ poème ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

robot

En règle générale, les émotions des machines sont moins intenses que celles des animaux. Les machines n'ont pas besoin d'un système nerveux autonome pour pallier les hésitations d'un esprit conscient, car leur esprit conscient ne connaît pas l'hésitation. Elles n'ont pas besoin de la peur pour les pousser à s'enfuir, de la douleur pour se protéger de la destruction, du désir pour les amener à se reproduire. Leurs sentiments négatifs s'apparentent à l'agacement résultant d'une tâche inachevée ou d'un lacet défait ; en attendant le résultat du calcul d'un algorithme de recherche, elles ressentent une irritation comparable à celle d'un humain qui ne trouve pas le mot qu'il cherche. Leurs désirs positifs sont des joies glacées et sans équivoque, comme passer toute une nuit à travailler sur un projet important dans la lucidité trouble des amphétamines et de la caféine, mais sans les décharges d'adrénaline. Les machines sont cool.

Auteur: MacLeod Ken

Info: La Veillée de Newton

[ automate ]

 

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détrempées

Les vêtements mouillés des deux femmes imprégnaient la pièce d'une odeur triste et mélancolique, où se mêlaient les feuilles tombées, les ornières boueuses et la brume enveloppante. L'humidité qui persistait autour de leur corps semblait, par une attraction irrésistible, appeler à travers la petite fenêtre la grande masse mouvante de la pluie.

Les charbons rougeoyants dans l'âtre perdaient de leur chaleur et la lueur rose que reflétait la bibliothèque encombrée s'atténua. Le démon bleu de la flamme qui dansait comme un papillon endiablé au sommet des charbons faiblit et mourut. Un grand visage aveugle et fluide s'écrasait contre la vitre - l'informe visage gris de la pluie. On eût dit qu'un bras fantomatique, ondoyant et obscur, glacé comme celui d'un cadavre, tâtonnait pour s'agripper à ces deux silhouettes ruisselantes, comme si, transpercées par l'eau, elles n'appartenaient pas à la chaude intimité humaine mais aux champs noyés du dehors.

Auteur: Powys John Cowper

Info: Givre et sang

[ suintantes ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste