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physicien

Il [Hendrik Lorentz] nous aide à progresser et à nous dépasser. Avec une logique très serrée, il appuie son raisonnement sur les hypothèses suivantes : le siège du champ électromagnétique, c’est l’espace vide. Dans cet espace il n’y a qu’un vecteur du champ électrique, et qu’un vecteur du champ magnétique. Ce champ est produit par les charges électriques atomiques sur lesquelles le champ exerce à son tour les forces pondéromotrices. Une liaison du champ électromoteur avec la matière pondérale se produit uniquement parce que les charges élémentaires électriques sont rigidement liées aux particules atomiques de la matière. Mais pour la matière, la loi du mouvement de Newton reste valable.

Sur cette base simplifiée, Lorentz fonde une théorie complète de tous les phénomènes électromagnétiques alors connus, ainsi que ceux de l’électrodynamique des corps en mouvement. C’est une œuvre d’une extrême logique, très claire et très belle. [...] Le seul résultat non explicable par la théorie, c’est-à-dire sans hypothèse supplémentaire, s’appelle alors la célèbre expérience Michelson-Morley. Or sans la localisation du champ électromagnétique dans l’espace vide, cette expérience ne peut conduire à la théorie de la relativité restreinte. Le progrès décisif consiste à appliquer les équations de Maxwell à l’espace vide ou, comme on disait alors, à l’éther.

H. A. Lorentz a même trouvé la transformation qui porte son nom, "transformation de Lorentz", sans y observer des caractères de groupe. Pour lui, les équations de Maxwell pour l’espace vide n’étaient applicables que pour un système de coordonnées déterminé, celui qui paraissait se distinguer par son repos relativement à tous les autres systèmes de coordonnées. Ceci présentait une situation vraiment paradoxale parce que la théorie paraissait restreindre le système d’inertie plus étroitement que la mécanique classique. Cette circonstance explicable d’un point de vue empirique devait conduire à la théorie de la relativité restreinte. [...]

Tout ce qui venait de cet esprit supérieur était clair et beau comme une œuvre d’art et on avait l’impression que sa pensée s’exprimait facilement et aisément.

Auteur: Einstein Albert

Info: "Comment je vois le monde", traduction de l’allemand par Maurice Solovine et Régis Hanrion, Flammarion, 2017, pages 52 à 54

[ conceptualisations ] [ éloge ] [ hommage ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

biais d'interprétation

Vous êtes sans doute au courant des usages ésotériques de la physique quantique, des thérapies parallèles et autres cures holistiques prétendument fondées sur cette théorie. Ces spéculations débridées se prévalent des lectures réalistes de la physique quantique, surinterprétées de façon extrêmement douteuse, il est vrai. Les cures holistiques prétendent se baser sur la non-séparabilité quantique, de même que la télépathie déclare s’appuyer sur les influences non-locales de type bohmien. Or, l’interprétation réflexive de la théorie quantique sape à la base cette tentative d’usage fantaisiste. Pour comprendre comment cela se fait, considérez le théorème de Bell. Selon ce théorème, il suffit de poser les deux hypothèses de localité et de réalisme pour en inférer les inégalités de Bell, qui sont violées par les prévisions quantiques et par toutes les expériences (nombreuses) qui les corroborent. La plupart des interprètes en ont conclu qu’il fallait mettre en cause la localité, ce qui a pu faire croire à un assez grand nombre de chercheurs excellents qu’il existe enfin une démonstration scientifique que le monde est un grand Tout solidaire. À partir de là, et moyennant toutes sortes d’approximations et de glissements de pensée que les chercheurs sérieux dénoncent, certains auteurs de livres destinés au grand public se sont cru autorisés à proclamer que la physique quantique nous permet de comprendre la télépathie voire la psychokinèse, ou bien qu’à travers elle "La Science" confirme les visions mystiques de l’uni-totalité. Mais le théorème de Bell n’ouvrait-il pas une deuxième possibilité, celle qui consiste à mettre en cause l’hypothèse de réalisme des propriétés microphysiques ? Si l’on opte (comme quelques auteurs ont tenté de le faire) pour cette seconde branche de l’alternative, les deux points d’appui allégués des usages ésotériques de la théorie quantique s’écroulent en même temps : (1) la théorie quantique n’est pas une description des arrière-fonds cachés du monde réel, mais seulement un dispositif cohérent de prévision des phénomènes expérimentaux ou technologiques ; et (2) il n’y a rien en elle qui impose un holisme ontologique. Vous imaginez la déception de ceux qui avaient fondé leur espoir de réenchantement du monde sur la physique quantique !

Auteur: Bitbol Michel

Info: http://www.actu-philosophia.com/Entretien-avec-Michel-Bitbol-autour-de-La-520

[ déviances interprétatives ]

 
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homme-machine

Frank Rosenblatt est surtout connu pour son Perceptron, un dispositif électronique construit selon des principes biologiques et doté d'une capacité d'apprentissage. Les perceptrons de Rosenblatt ont d'abord été simulés sur un ordinateur IBM 704 au Cornell Aeronautical Laboratory en 1957. Lorsqu'un triangle était placé devant l'œil du perceptron, celui-ci captait l'image et la transmettait le long d'une succession aléatoire de lignes aux unités de réponse, où l'image était enregistrée.

Il a développé et étendu cette approche dans de nombreux articles et dans un livre intitulé Principles of Neurodynamics : Perceptrons and the Theory of Brain Mechanisms, publié par Spartan Books en 1962. Le Perceptron lui a valu une reconnaissance internationale. Le New York Times l'a qualifié de révolution en titrant "New Navy Device Learns By Doing", et le New Yorker a également admiré l'avancée technologique.

Des recherches sur des dispositifs comparables étaient également menées dans d'autres endroits, comme le SRI, et de nombreux chercheurs attendaient beaucoup de ce qu'ils pourraient faire. L'enthousiasme initial s'est toutefois quelque peu estompé lorsqu'en 1969, Marvin Minsky et Seymour Papert ont publié le livre "Perceptrons", qui contenait une preuve mathématique des limites des perceptrons feed-forward à deux couches, ainsi que des affirmations non prouvées sur la difficulté d'entraîner des perceptrons à plusieurs couches. Le seul résultat prouvé du livre, à savoir que les fonctions linéaires ne peuvent pas modéliser les fonctions non linéaires, était trivial, mais le livre a néanmoins eu un effet prononcé sur le financement de la recherche et, par conséquent, sur la communauté. 

Avec le retour de la recherche sur les réseaux neuronaux dans les années 1980, de nouveaux chercheurs ont recommencé à étudier les travaux de Rosenblatt. Cette nouvelle vague d'études sur les réseaux neuronaux est interprétée par certains chercheurs comme une infirmation des hypothèses présentées dans le livre Perceptrons et une confirmation des attentes de Rosenblatt.

Le Mark I Perceptron, qui est généralement reconnu comme un précurseur de l'intelligence artificielle, se trouve actuellement au Smithsonian Institute à Washington D.C. Le MARK 1 était capable d'apprendre, de reconnaître des lettres et de résoudre des problèmes assez complexes.

Auteur: Internet

Info: Sur https://en.wikipedia.org/wiki/Frank_Rosenblatt

[ historique ] [ acquisition automatique ] [ machine learning ]

 

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fondements philosophiques

Ainsi la philosophie s’obstine-t-elle généralement à remplacer l’idée que "cela est" par l’idée qu’il est impossible et inadmissible que "cela soit" : opposant au règne souverain et contraignant de l’être, le règne fantasmatique et moral d’un "doit être". […] ce à quoi en a la morale n’est pas du tout l’immoral, l’injuste, le scandaleux, mais bien le réel, - unique et vraie source de tout le scandale. Le cas de Platon et de Rousseau, pour m’en tenir à ces deux seuls penseurs soucieux avant tout de morale, est ici très éclairant. Platon ne cesse en effet de représenter comme méprisable et indigne de l’homme ce qui constitue au contraire sa tâche la plus haute et la plus difficile : je veux dire s’accommoder du réel, trouver sa satisfaction et son destin dans le monde sensible et périssable. De même l’égarement de Rousseau consiste-t-il essentiellement à condamner comme immorale toute réalité dès lors que celle-ci est tragique. […] Le dernier mot de la philosophie de Platon comme de celle de Rousseau me paraît ainsi se résumer à ce simple et aberrant adage : que si la vérité est cruelle, c’est qu’elle est fausse, - et doit par conséquent être à la fois réfutée par les doctes et dissimulée au peuple. Kant, me semble-t-il, s’inspire souvent du même adage ; établissant volontiers – ou croyant établir – la validité des thèses qui lui sont chères (comme l’immortalité de l’âme ou la rationalité et la finalité de la nature) sur la seule considération du caractère contrariant des hypothèses inverses. Ainsi cette démonstration étrange de la première proposition de l’Idée d’une histoire universelle au point de vue cosmopolitique. Proposition : "Toutes les dispositions naturelles d’une créature sont déterminées de façon à se développer un jour complètement et conformément à un but." Démonstration : "Car si nous nous écartons de ce principe, nous n’avons plus une nature conforme à des lois, mais une nature marchant à l’aveuglette, et le hasard désolant remplace le fil conducteur de la raison." Idées vraies et idées fausses se départagent en somme aisément au gré de Kant : les premières se reconnaissent à leur nature agréable, les secondes à leur aspect "désolant".

Auteur: Rosset Clément

Info: "Principe de cruauté" in L'école du réel, pages 216-218

[ autoconfirmation ] [ réconfort existentiel ] [ simplicité bipolaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

objet mythique

[…] il me paraît caractéristique de la dégénérescence qui est nôtre que l’étymologie du mot "graal" soit à ce point masquée par des hypothèses dont aucune ne résiste à l’examen, alors qu’il s’agit du Sang Real (le Sang Royal) qui par collusion phonique donna le san Gréal, puis le saint Graal. Or, de quel sang s’agit-il ? Dans le contexte chrétien, celui qui s’écoula des blessures du Christ sur la Croix et, en particulier, celui du côté traversé par la lance et qui fut recueilli dans une coupe.
D’où venait cette coupe ? La légende telle qu’elle est rapportée dans le Cycle du Graal nous apprend qu’elle fut taillée dans une émeraude tombée du front de Lucifer lors de sa chute. Guénon rappelle que Lucifer n’était autre que l’Ange de la Couronne, Hakathriel, c’est-à-dire l’Ange de Kether, la première Sephirah. Or, ce fut cette coupe qui fut confiée à Adam dans l’Eden et qu’il dut abandonner lorsqu’il fut chassé du Paradis, perdant ainsi le "sens de l’éternité", le Sens, que son fils Seth put retrouver en pénétrant dans l’Eden ; après quoi la coupe demeura dans le monde, mais cachée. Ainsi Guénon explique-t-il que la perte de la coupe n’est autre que la perte de la Tradition primordiale et de l’état sans laquelle elle ne peut être reçue, tandis que sa possession permet l’établissement d’un centre spirituel destiné à remplacer le Paradis perdu. […]
Toutefois, ce qui dans le Graal compte plus particulièrement n’est pas la coupe mais ce qu’elle contient, c’est-à-dire le Sang Real, lequel fut recueilli dans ce récipient particulier parce qu’il s’agissait de la Tradition elle-même qui seule, certes, était non seulement digne mais capable de le recueillir. Il faut se pencher sur la coupe pour voir le précieux contenu. En clair, cela signifie que la Tradition, si elle est essentielle, n’est que le support d’un dépôt plus précieux qu’elle, imagé par le breuvage d’immortalité, le Sang Real issu du cœur meurtri du Christ.
Ainsi le Sang Real est le sang qui jaillit de la poitrine de Jésus mort lorsque le soldat lui perça le côté. La tradition iconographique assure qu’il s’agit du côté droit parce que la droite est le côté de la miséricorde et donc de la rédemption, la gauche étant celui de la rigueur.

Auteur: Tristan Frédérick

Info: Dans "L'appel de l'Orient intérieur"

[ symbolisme ]

 

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dernières paroles

Personnage mythique, le physicien italien de Sicile Ettore Majorana (1906 - 1938 ?) était considéré comme un pur génie par ses pairs. Il trouble le compilateur par la création de dernières paroles "quantiques", très difficilement classables sur le site FLP.

C'est un 26 mars qu'Ettore embarqua dans le paquebot-poste pour Palerme après avoir envoyé deux lettres, dont une à sa famille, où son intention de suicide était clairement énoncée. Mais il débarqua finalement à Palerme et envoya un télégramme et une autre lettre à un dénommé Carelli où il annonçait qu'il revenait à Naples et qu'il renonçait à l'enseignement. Il semble qu'il ait ré embarqué ensuite sur le bateau vers Naples. Depuis Majorana n'a plus jamais donné signe de vie. Toutes les recherches de la police ou de ses proches restèrent sans réponse. Ce qui permit à Pirandello, sicilien lui aussi et auteur favori de Majorana, d'écrire : "Qui peut dire le nombre de ceux qui sont comme moi, mes frères... On laisse son chapeau et sa veste avec une lettre dans sa poche, sur le parapet d'un pont qui enjambe une rivière ; puis, au lieu de se jeter dans l'eau, on s'en va tranquillement en Amérique ou ailleurs." Le mystère prit de l'ampleur lorsqu'on constata qu'Ettore avait vidé son compte en banque et qu'il avait probablement son passeport avec lui. Puis plusieurs témoins affirmèrent l'avoir vu après la date de sa disparition. D'où toutes sortes d'hypothèses...

Une analyse de ses lettres suggère que Majorana a répondu à la question de son propre état de superposition quantique, parvenant à réaliser l'illusion d'être mort et vivant en même temps. Selon le physicien Oleg Zaslavskii, Majorana a voulu refléter ce paradoxe avec les événements de sa propre vie. L'argument porte sur la série de messages que Majorana a envoyés à sa famille et à Carrelli, directeur de l'institut physique à l'Université de Naples. D'abord, Majorana a envoyé une lettre exprimant son intention mettre fin à ses jours, puis il a expédié un télégramme réfutant l'idée qu'il était suicidaire. Enfin, dans sa troisième lettre, il dit espérer que Carrelli a reçu la lettre originale et le télégramme en même temps. Majorana a voulu que deux résultats - son suicide ou sa survie - coexistassent, faisant de lui un "Hamlet quantique".

Auteur: Mg

Info: 7 octobre 2013

[ indéterminisme ]

 

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question

La séparabilité dynamique est "une sorte d'hypothèse du réductionnisme", explique M. Ormrod. "On peut expliquer les grandes choses en termes de petits morceaux.

Le fait de préserver le caractère absolu des événements observés pourrait signifier que ce réductionnisme ne tient pas : tout comme un état non local de Bell ne peut être réduit à certains états constitutifs, il se peut que la dynamique d'un système soit également holistique, ce qui ajoute un autre type de nonlocalité à l'univers. Il est important de noter que le fait d'y renoncer ne fait pas tomber une théorie en contradiction avec les théories de la relativité d'Einstein, tout comme les physiciens ont soutenu que la non-localité de Bell ne nécessite pas d'influences causales superluminales ou non locales, mais simplement des états non séparables.

"Peut-être que la leçon de Bell est que les états des particules distantes sont inextricablement liés, et que la leçon des nouveaux théorèmes est que leur dynamique l'est aussi", ont écrit Ormrod, Venkatesh et Barrett dans leur article.

"J'aime beaucoup l'idée de rejeter la séparabilité dynamique, car si cela fonctionne, alors ... nous aurons le beurre et l'argent du beurre", déclare Ormrod. "Nous pouvons continuer à croire ce que nous considérons comme les choses les plus fondamentales du monde : le fait que la théorie de la relativité est vraie, que l'information est préservée, et ce genre de choses. Mais nous pouvons aussi croire à l'absoluité des événements observés".

Jeffrey Bub, philosophe de la physique et professeur émérite à l'université du Maryland, College Park, est prêt à avaler quelques pilules amères si cela signifie vivre dans un univers objectif. "Je voudrais m'accrocher à l'absoluité des événements observés", déclare-t-il. "Il me semble absurde d'y renoncer simplement à cause du problème de la mesure en mécanique quantique. À cette fin, Bub pense qu'un univers dans lequel les dynamiques ne sont pas séparables n'est pas une si mauvaise idée. "Je pense que je serais provisoirement d'accord avec les auteurs pour dire que la non-séparabilité [dynamique] est l'option la moins désagréable", déclare-t-il.

Le problème est que personne ne sait encore comment construire une théorie qui rejette la séparabilité dynamique - à supposer qu'elle soit possible à construire - tout en conservant les autres propriétés telles que la préservation de l'information et la non-localité de Bell.

Auteur: Ananthaswamy Anil

Info: "Newtonian Space-Time", Texas Quarterly 10 : 174-200, May 22, 2023. Extrait de l'article : Le "problème de la mesure" de la théorie quantique pourrait être une pilule empoisonnée pour la réalité objective. La résolution d'un problème quantique notoire pourrait nécessiter l'abandon de certaines des hypothèses les plus chères à la science concernant le monde physique.

[ recherche fondamentale ] [ limites anthropiques ]

 

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insoumis

Il s’appelle Heinz Buchmann. Ce lieutenant de la police allemande refusera en 1943 de participer aux massacres de juifs, en Pologne. Il s’appelle Noël Favrelière. Ce sergent de l’armée française déserte le 26 août 1956, pour ne pas être complice de l’exécution de suspects algériens. Il s’appelle Hugh Thomson. Ce lieutenant de l’armée américaine, pilote d’hélicoptère interviendra pour faire cesser le massacre des habitants du village de My Laï, le 16 mars 1968. Il s’appelle Jean-Baptiste Munyankore. En avril 2004, cet instituteur refusera de se joindre à son directeur et son inspecteur scolaire, pour massacrer les Tutsis. Ces hommes ne sont pas des justes, des planqués ou des héros. Ils n’ont pas agi par conviction politique, religieuse ou humaniste, leur acte étant individuel. Ils s’intéressaient plus à eux-mêmes, qu’à leurs victimes. Exécuteurs virtuels, ils n’ont simplement pas accompli ce qu’on attendait d’eux. L’histoire accorde beaucoup de compassion pour les victimes, beaucoup d’admiration pour les résistants, un mélange de répulsion/fascination pour les bourreaux. Mais pour ces criminels potentiels qui ont refusé de le devenir, il n’y a, à ce jour, aucune étude. Philippe Breton a comblé ce manque, en écrivant cet essai tout à fait passionnant sur ceux qu’il nomme les refusants. Pour mieux comprendre leurs motivations, l’auteur s’intéresse tout d’abord au mode de fonctionnement des exécutants. Il discute plusieurs hypothèses permettant d’expliquer leur comportement : celle de sadiques (10% seulement des SS étaient des psychopathes), celle de la soumission à l’autorité (le criminel n’est pas soumis, pas plus que le refusant n’est un insoumis), celle du racisme (les nazis ont massacré leurs compatriotes, bien avant de s’en prendre aux juifs et aux tziganes), celle de la brutalité pulsionnelle (les massacreurs sont bien plus conscients qu’on ne le pense de l’humanité de ceux qu’ils abattent). Aucun de ces arguments ne le satisfait. L’axe de réflexion qu’il retient est celui du principe archaïque de la vengeance qui légitime le meurtre sans jugement. Ce serait le sens principal de l’action de tueurs qui se perçoivent comme des victimes agressées, ne faisant que défendre leurs biens et leurs proches contre une menace ressentie comme imminente. L’acte qu’ils posent serait donc vertueux et ne provoquerait aucune culpabilité, puisqu’il s’agit avant tout de se protéger. C’est le cumul de trois facteurs qui contribuerait au passage à l’acte génocidaire : la vengeance comme norme sociale centrale, une société structurée par une socialisation violente et une situation d’agression (réelle ou fantasmée). Les refusants auraient la particularité de ne pas avoir éduqués dans un climat de violence et de ne pas être imprégnés de ce sentiment vindicatif, l’acte qu’on attend d’eux perdant alors toute légitimité.



 

Auteur: Breton Philippe

Info: Les refusants : Comment refuse-t-on d'être un exécuteur ? La découverte, 2009

[ non milgramistes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

discours scientifique

Toutefois, le problème reste entier d’expliquer, à partir de l’ordre solide de l’ADN et des protéines, l’ordre macroscopique non-solide et semi-fluide de l’être vivant. Là encore, des hypothèses, des analogies et surtout une espèce de "pensée magique" vont servir à évacuer le problème, en attendant les progrès futurs de la biologie moléculaire. L’idée de "programme génétique" et le recours à la notion d’information vont servir à mettre de côté cette difficulté. Rappelons comment le biologiste américain Ernst Mayr (1904-2005) énonce pour la première fois cette idée en une seule phrase dans un article scientifique :

"Le code ADN, entièrement propre à l’individu et pourtant spécifique à l’espèce de chaque zygote (la cellule-œuf fertilisée), qui contrôle le développement du système nerveux central et périphérique, des organes des sens, des hormones, de la physiologie et de la morphologie de l’organisme, est le programme de l’ordinateur comportemental de l’individu." [“Cause and effect in biology”, Science, vol. 134, no. 3489, novembre 1961]

Comment peut-on passer si rapidement de l’idée de code génétique (qui assurément existe) à l’idée de contrôle du développement de l’organisme (qui se manifeste parfois), puis, sans plus de transition, à l’idée de programme déterminant toutes les manifestations de l’individu (de la protéine jusqu’au comportement) ? Ernst Mayr ne le précise nulle part, ni dans cet article ni ailleurs, bien que selon lui l’existence de ce programme soit la caractéristique la plus remarquable des êtres vivants. Pourtant, les notions de code, de régulation et de programme n’ont aucun lien nécessaire : c’est un peu comme si l’on prétendait que, puisqu’une locomotive à vapeur suit des rails et qu’elle est équipée d’un régulateur à boules qui maintient constante la pression dans la chaudière, elle serait "programmée" pour faire le trajet Paris-Marseille et retour en un jour ! Pour les physiciens, la génétique, l’information, le codage, la forme et la composition des molécules, leur combinatoire, leur mode d’assemblage, etc., étaient des aspects bien plus aisément formalisables en termes mathématiques et manipulables sous forme "mécanique" que la stéréochimie et la thermodynamique propre à la réactivité des molécules et à leur rôle à l’intérieur de la cellule vivante. Ces entités, plus stables et déterminées que les processus dynamiques à l’œuvre dans le métabolisme de la cellule vivante, sont mieux adaptés à la nouvelle science qui prétend alors unifier sciences naturelles et sciences sociales : la cybernétique, science de l’"information et de la régulation dans le vivant et la machine".

Le père de la cybernétique, Norbert Wiener, qui est encore moins limité par son objet d’étude, va dès 1954 pousser à l’extrême la métaphore de la communication en considérant l’organisme comme un message : "L’organisme s’oppose au chaos, à la désintégration, à la mort, comme le message s’oppose au bruit".

Le message ne s’oppose pas au bruit, car le fait qu’il soit ou non porteur de signification est toujours relatif à l’interprétation qu’en fait un sujet. Or, la cybernétique évacue le sujet, sa sensibilité propre et son activité autonome en relation avec le milieu, au profit du message qui est sensé porter en lui-même toute sa signification : l’origine du fétichisme de l’information, qui perdure encore de nos jours, se situe dans cette confusion..

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/louart_euge_nisme.pdf

[ pseudo-objectivité ]

 
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nanomonde

Une découverte pourrait bouleverser un principe fondamental de la physique des particules 

L’une des règles fondamentales qui régissent le champ de la physique explique que les particules de charges opposées vont s’attirer, tandis que celles dont la charge est identique vont se repousser. Un principe qui, en réalité, peut être démenti, comme le dévoilent des chercheurs de l’université britannique d’Oxford dans une récente étude.

La science physique est régie par un certain nombre de règles fondamentales. L’un de ces principes établit que les particules peuvent être dotées d’une charge positive ou négative, qui va dicter leur comportement en présence d’autres particules.

Ainsi, si vous mettez en présence deux particules qui ont des charges opposées, elles vont s’attirer. En revanche, celles qui possèdent la même charge vont se repousser. Cette force électrostatique, connue sous le nom de "loi de Coulomb", se fait plus forte au fur et à mesure que la charge totale augmente et que les particules se rapprochent.

Néanmoins, des chercheurs de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) ont récemment découvert que, dans certaines circonstances, les particules pouvaient attirer celles de la même charge. Ces exceptions ont été évoquées dans une étude parue le 1er mars dans la revue scientifique Nature Nanotechnology.

Une nouvelle force d’attraction découverte

Dans le détail, les scientifiques qui ont pris part à cette étude ont appris qu’il existait des particules chargées qui, lorsqu’elles se retrouvent en suspension dans certaines solutions, vont attirer des particules de même charge. Il arrive même que cela se produise sur des distances relativement longues, précisent les experts, qui ont aussi remarqué que les particules chargées positivement et négativement se comportaient différemment selon les solutions.

L’équipe, qui a réalisé divers tests, a mis en suspension des microparticules de silice chargées négativement dans l’eau. Une opération qui a démontré aux spécialistes que, sous un certain niveau de pH, ces particules pouvaient s’attirer les unes les autres pour former des amas de forme hexagonale. Un constat qui, a priori, viole le principe électromagnétique de base selon lequel les particules de même charge sont répulsives à n’importe quelle distance.

La structure des solvants au cœur de cette étude

Dans un second temps, les universitaires ont décidé d’étudier cet effet en adoptant une autre stratégie. Cette fois-ci, ils ont eu recours à une théorie des interactions interparticulaires qui prend en compte la structure du solvant. Cette technique s’est avérée payante, puisqu’ils ont mis au jour une nouvelle force d’attraction, capable de vaincre la répulsion électrostatique.

Or, ce n’était pas le cas en ce qui concerne les particules de silice aminée chargées positivement. Quel que soit le pH, cette interaction reste en effet répulsive dans l’eau. Les chercheurs, désireux de savoir s’il était possible d’inverser la situation, ont découvert qu’en utilisant un solvant différent (des alcools, en l’occurrence), les particules négatives restaient répulsives, tandis que les particules chargées positivement se regroupaient.

Aux yeux des auteurs de cette étude, ces enseignements sont tout sauf anecdotiques. Ils pourraient, en effet, inciter leurs pairs à repenser considérablement les hypothèses formulées à ce jour dans ce domaine. Ces apprentissages pourraient également être mis en pratique dans le champ de la chimie et intervenir dans divers processus, tels que l’autoassemblage, la cristallisation et la séparation de phases. 

Auteur: Internet

Info: Sur geo.fr, Charline Vergne, 5 mars 2024

[ aimantation ] [ renversement ]

 

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