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ethnosociologie

Ou alors, il est aussi possible que les juifs aient voulu ressembler aux Allemands pour se débarrasser de l'image du commerçant ventru, économe, mesquin, comptant ses sous, et être ainsi accepté par les Allemands... Ce n'est pas un hasard si beaucoup de juifs se sont assimilés totalement, ou presque, et certains en sont mêmes venus à détester le judaïsme, comme Marx, un juif qui haïssait les juifs... Ce qui est terrible, selon l'auteur de ces jugements si inquiétants, c'est que, pourtant, le rêve des Allemands était juste l'opposé : ressembler pour l'essentiel aux juifs, c'est-à-dire, être de sang et d'esprit purs comm elles juifs disaient l'être, se sentir supérieurs, comme les juifs de par leur condition de peuple élu de Dieu, être fidèles è une Loi millénaire, être un peuple, un Volk, comme disaient les nationaux-socialistes et, en possédant toutes ces caractéristiques merveilleuses, devenir indestructibles, comme les juifs avaient toujours survécu, bien qu'ils n'aient pas de patrie et qu'ils aient été mille fois menacés d'extinction. En résumé : être différents, uniques, singuliers, grâce à la protection divine.

Auteur: Padura Léonardo

Info:

[ intégration ] [ mimétisme inconscient ] [ peuples élus ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

humanisme

A force de vivre ainsi en clandestin, sans aucune preuve officielle de sa propre identité, on finit par ne plus croire en sa propre existence, par douter d'être un être humain, un être vivant. On passe comme une ombre, on n'a le droit à rien, on n'a même pas le droit de dire qui on est, comment on s'appelle, puisque l'autorité, celle qui délivre les tampons officiels, les certificats, les attestations, vous dénie le droit de le dire. On est assigné à la non-résidence en soi-même, à la non-existence. Ou alors il faut avoir une confiance en soi qui défie l'autorité et les tampons officiels, une certitude d'être soi, d'avoir une identité propre, irréductible, indestructible, quand tout, partout, veut vous persuader que vous n'êtes rien, un chien qui court le long des murs pour se faire oublier. J'ai un tel respect pour ces hommes-là, pour ces femmes-là, qui se tiennent debout malgré tout, contre tout. Qui n'ont pas de papiers pour prouver leur identité, mais qui, jour après jour, apprennent à d'autres qui en ont ce que c'est d'être un homme, d'être une femme, envers et contre tout.

Auteur: Rémond Alain

Info: Tout ce qui reste de nos vies

[ . ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

oppresseurs

GALILÉE : La pratique de la science me paraît à cet égard exiger un courage particulier. Elle procède avec du savoir qui s'acquiert par le doute. Procurant du savoir pour tous sur tout, elle vise à faire de tous des douteurs. Or, la plus grande partie de la population est maintenue par ses princes, ses propriétaires terriens et ses prêtres dans un brouillard nacré de superstitions et de vieilles formules qui masque leurs machinations. La misère de la multitude est vieille comme la montagne, et du haut de la chaire de l'Église et de l'Université elle est dite indestructible comme la montagne. Notre nouvel art du doute a ravi le grand public. Celui-ci nous a arraché des mains le télescope et l'a braqué sur ses bourreaux, princes, propriétaires terriens, curés. Ces hommes égoïstes et violents, qui se sont avidement approprié les fruits de la science, ont senti en même temps le regard froid de la science braqué sur une misère millénaire, mais artificielle, qu'il était manifestement possible d'éliminer en les éliminant eux-mêmes. Ils ont multiplié contre nous les menaces et les tentatives de corruption, irrésistibles pour des âmes faibles.

Auteur: Brecht Bertolt

Info: La vie de Galilée

[ pouvoirs ] [ manipulateurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nuée ardente

Ceux qui ont passé la nuit dans les entrepôts du port et sur le rivage aperçoivent alors un mur incandescent rouler vers eux à une vitesse terrifiante.

Tout ce qui se trouve sur son passage est aussitôt englouti dans un bruit monstrueux. La terre vibre, comme sous le martèlement d’un immense troupeau de chevaux. Les habitants qui sont restés dans la ville se précipitent vers la mer, certains que dans l’eau ils seront à l’abri. (…)

Au port, les réfugiés voient le mur rougeoyant passer par-dessus les maisons, les engloutir, submerger la plage, avaler les hangars à bateaux, les entrepôts des commerçants. Quand la nuée atteint la mer, de gigantesques explosions projettent les ponces qui tapissent la surface avec une gerbe d’écume. Le feu se mélange à l’eau dans un bouillonnement intense et un bruit indescriptible, mais il n’y a plus personne pour l’entendre. D’épaisses colonnes de fumée grise, mélange de vapeur d’eau et de cendre, montent à l’assaut du ciel bleu, forment des nuages sombres où crépite la foudre.

Puis le silence retombe sur Herculanum, un silence étrange, profond, celui de la mort.

Auteur: Bordes Gilbert

Info: La dernière nuit de Pompéi

[ éruption ] [ volcanique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

tourisme branché

Avril 1973. De retour d'un long voyage vers les Indes, Philippe Gloaguen, 22 ans, publie le tout premier 'Guide du Routard' au sein d'une maison d'édition confidentielle. Adresses de garages pour faire réparer sa 2CV, techniques de Sioux pour dormir dans du papier journal à l'abri des scorpions, vocabulaire de base pour demander à manger en Afghanistan ou au Népal et adresse de Loïc, un expat' qui fait des crêpes au sucre au fin fond du Sri Lanka : le petit bouquin donne des conseils de survie aux babas cool désargentés qui tentent le trip mythique vers Goa ou Katmandou.

Quarante-six ans plus tard, le 'Routard' est devenu une industrie. Hachette en vend 2.5 millions chaque année, soit un exemplaire toutes les douze secondes. Pas moins de 135 éditions sont proposées, qui répertorient près de 110 000 adresses. Et la moindre gargote conseillée au fin fond de l'Indonésie ou du Costa Rica se retrouve bondée de touristes français, tout penauds de se retrouver entre eux, 'Le Guide du routard' à la main… L'esprit d'aventure des origines se réduit au choix de la meilleure connexion WiFidans des auberges 'bed & breakfast' climatisées et standardisées, même au bout du monde.

Auteur: Le Canard enchaîné

Info: A la recherche de l'aventure perdue', in 'Les Dossiers du Canard' n° 152, juillet 2019, '1,4 milliard de touristes

[ périples ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

grèce antique

Les œuvres d'Homère, de Platon et d'Euclide étaient écrites à la main sur des rouleaux faits ordinairement de roseaux de papyrus. De ces originaux, des copies furent établies, toujours à la main, sur papyrus et plus tard sur parchemin (vélin). Aucun de ces matériaux n'est indestructible. Ce qui survécut fut, en dehors de quelques exceptions, ce qui avait été jugé digne d'être copié et recopié pendant des siècles d'histoire grecque, puis pendant des siècles plus nombreux encore d'histoire byzantine, au cours desquels les valeurs et les mœurs s'étaient plus d'une fois transformées, souvent de façon radicale.
Il n'est pas difficile de montrer combien peu a survécu à ce processus de filtrage. Nous connaissons les noms de quelque cent cinquante auteurs grecs de tragédies, mais, en dehors de quelques fragments cités ça et là par des auteurs et anthologistes grecs ou romains de basse époque, il ne nous reste les pièces que de trois auteurs, des Athéniens du cinquième siècle avant J-C. Mais ce n'est pas tout. Eschyle a écrit quatre-vingt-deux pièces, nous n'en avons que sept complètes ; Sophocle en aurait écrit cent vingt-trois, dont il ne reste que sept ; et nous pouvons lire dix-huit ou dix-neuf des quatre-vingt-douze œuvres d'Euripide.

Auteur: Finley Moses I.

Info: Le monde d'Ulysse

[ lecture ] [ évolution ] [ conservation ]

 
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non-voyant

Les yeux créent les couleurs. L’homme fait et défait les paysages. Laissez-moi vous dire ces choses, elles sont trop peu connues et, venant d’un aveugle, elles ont une petite chance de plus de retenir votre attention.
Les yeux font les couleurs. Bien sûr pas les yeux physiques, ceux de l’ophtalmologie. Ces deux organes confus et fragiles en avant de la tête ne sont, après tout, que des miroirs. Les deux miroirs brisés, les yeux continuent de vivre.
Ceux dont je veux parler, les vrais yeux, travaillent au-dedans de nous. Tant pis si le vocabulaire fait défaut, s’il est faible : voir, c’est un acte fondamental de la vie, un acte indéchirable, indestructible, indépendant des outils physiques dont il se sert. Voir, c’est un mouvement de la vie fait en nous avant les objets, avant toute détermination extérieure. Avant les objets et après eux si, par accident, les instruments matériels de la rencontre viennent à manquer. C’est au-dedans de vous que vous voyez.
Si la lumière intérieure ne nous était pas donnée d’abord, et par conséquent les couleurs aussi qui sont la monnaie de la lumière, jamais nous ne pourrions admirer les couleurs du monde.
Voilà ce que je sais après vingt-cinq ans de cécité.

Auteur: Lusseyran Jacques

Info: Le monde commence aujourd'hui, p 13

[ témoignage ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

immortalité

Téléchargement de la conscience dans la réalité virtuelle.

Si nous pouvions scanner la matière synaptique d’un cerveau humain et la simuler sur un ordinateur, il serait donc possible pour nous de migrer de notre enveloppe biologique vers un monde totalement digital […].

En s’assurant que nous ayons toujours des copies de remplacement, nous pourrions effectivement jouir d’une durée de vie illimitée. […]

[Qu’est-ce que le transhumanisme ?, Nick Bostrom] Etrange aspiration que de se vouloir à perpétuité l’esprit dans la machine, l’étincelle dans le circuit. Plus crédible que l’envol d’un pur esprit sans vecteur matériel, ce croupissement d’handicapé-moteur, verrouillé dans son réseau-prothèse, si vaste soit-il, ne peut séduire que par défaut. La désincarnation ou la mort. Des deux côtés, mystique et scientiste, même mépris du "corps-machine" et de la "dépouille de chair". Quoi ! … Pas la moindre coupe d’ambroisie ?... Pas le moindre aliment d’éternité ?...

L’autre vie des mythologies avait cette supériorité qu’on y restait soi-même à jamais pour jouir de toutes les joies d’une chair indestructible. Leurs dieux n’étaient jamais que des surhommes anthropomorphes, sur-naturels, et leur culte célébrait d’abord un surhumanisme. Notion inaccessible à des gens qui ne se conçoivent que comme l’activité électrique d’une grossière machine et ne visent qu’à transférer cette activité dans une merveilleuse circuiterie.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Aujourd'hui le nanomonde", pages 144-145

[ critique ] [ déshumanisation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

musique

Qu'il est dommage que Jean-Sébastien Bach n'ait jamais écrit d'opéra ! C'est en tout cas ce que l'on entend souvent répéter. Mais que pouvaient bien lui importer les aventures de César et de Cléopâtre, ou d'Alexandre aux Indes. Comment donc s'intéresser aux émois amoureux et aux exploits guerriers de prétendus héros quand on médite sur la rédemption de l'humanité par le sacrifice du Fils de Dieu ? N'y avait-il pas là de quoi tenter Bach bien plus que d'aller illustrer à Dresde, à Hambourg ou à Berlin les sujets à la mode selon Métastase ?
Et cependant, défense avait prudemment été faite à Bach, et par contrat, de lorgner du côté de l'opéra. Dès l'élection du nouveau cantor, il se trouva un conseiller municipal, le Dr Steger, qui, ayant voté pour Bach, ajouta que "s'il devait produire des compositions musicales, elles ne devraient pas être trop théâtrales". Et l'article 7 du contrat de l'impétrant stipule que "pour contribuer au maintien du bon ordre dans ces églises, j'aménagerai la partition de telle sorte qu'elle ne dure pas trop longtemps, qu'elle soit aussi de nature telle qu'elle ne paraisse pas sortir d'un théâtre, mais bien plutôt qu'elle incite les auditeurs à la piété." Pour le bon ordre ! Oser dire cela à Bach ! Le lui faire signer !

Auteur: Cantagrel Gilles

Info: J.-S. Bach : passions, messes, motets

[ classique ] [ Allemagne ] [ historique ]

 

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duper

Paul Masson, dit Lemice-Terrieux fut le plus grand mystificateur de son temps. Élève des jésuites, il fait son droit et débute dans la carrière d'avocat à Vesoul. Diverses plaidoiries retentissantes et autres tours pendables lui valent d'être muté successivement en Afrique du Nord, puis à Chandernagor, et enfin à Pondichéry où il occupe le poste de procureur de la République. C'est ici que prend place un de ses premiers grands exploits, typique de sa manière. Sous le nom de Joseph de Rozario il adresse au Figaro un émouvant récit de l'expulsion de Chandernagor des pères jésuites Vacquant et Bordereau, en application des décrets du 29 mars 1880 ordonnant la dissolution des congrégations religieuses. D'autres journaux conservateurs se font l'écho scandalisé de ce témoignage des aberrations commises au nom de la séparation de l'Église et de l'État. Bien qu'anticlérical, le gouvernement français, déjà ébranlé par l'exécution de ces décrets dans la métropole, se sent tenu d'ordonner une enquête. Elle est, naturellement, confiée sur place à Paul Masson lui-même. Ce dernier s'acquitte de sa tâche avec un zèle considérable. Il parcourt le pays en tous sens aux frais de l'État, avant d'envoyer à Paris un rapport d'où il ressort que Le Figaro a certainement été victime d'un farceur - puisqu'il appert qu'il n'y a jamais eu de jésuites dans les Indes françaises.

Auteur: Internet

Info:

[ mystification ] [ blagues ]

 

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