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malaise dans la culture

Je pense seulement que l’on n’a pas assez compris le rôle de la génération montante : la génération passée ne sait pas lui donner ce que Freud a découvert comme la "castration symboligène", c’est-à-dire l’exemple donné par l’adulte de ce que des satisfactions non menées à une jouissance immédiate et rapide mais menées à une jouissance soumise à la Loi apportent à l’être humain beaucoup plus de liberté, lui permettent de porter des fruits et d’avoir, de ces désirs différés, beaucoup plus de plaisir que de leur satisfaction immédiate. Pour les parents, les enfants sont leur espoir et leur avenir, mais, très souvent, ils veulent les faire profiter de ce qu’ils n’ont pas eu, au lieu de le permettre de le gagner par eux-mêmes. Je crois que c’est ce qui gêne dans la civilisation, en tout cas dans notre civilisation.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Dans "Le féminin", éditions Gallimard, 1998, page 263

[ modernité ] [ manque du manque ] [ enfants gâtés ] [ éducation ]

 
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organisation du travail

Il faut noter qu’avec ces méthodes (le toyotisme, le lean management...), on s’éloigne du modèle de l’horloge et de ses engrenages, débitant la vie de l’individu en unités mesurables, pour mettre en place un modèle plus sophistiqué. Et on entre dans le modèle cybernétique. Or, avec ce dernier, on se retrouve dans un système qui ne peut accepter que les informations conçues pour alimenter le système. C’est un système autoréférentiel ou autiste. L’aliénation au travail prend de fait un nouveau tour : le système sollicite entièrement d’un côté sans rien entendre de l’autre. La seule information utile est celle qui peut être renvoyée en rétroaction sur le système en marche vers son objectif. Toute autre information sera réputée inutile. C’est pourquoi le système est fondamentalement sourd à ce qui n’est pas son but : produire plus, à meilleur coût, etc.

Auteur: Dufour Dany-Robert

Info: "Le délire occidental", éditions Les liens qui libèrent, 2014, page 126

[ modernité ] [ paradigme ] [ automatisation ] [ efficacité ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

modernité

[...] le Christianisme se présente, par la force des choses d’ailleurs, comme une nouveauté ; ce caractère d’innovation, tout en étant légitime sur son plan, comporte néanmoins un danger de déséquilibre et d’infidélité, qui en fait s’est actualisé dans le monde chrétien sous la forme d’un progressisme de plus en plus marqué, surtout à partir de la Renaissance, mouvement mondain, extériorisant et individualiste s’il en fut, avec ses abus de l’intelligence sur le plan des arts aussi bien que sur celui des sciences, et malgré l’intérêt que suscita à cette époque, dans certains milieux, la pensée platonicienne. [...] Ici aussi, l’Islam apparaît comme un correctif divin ou un rétablissement d’équilibre du fait qu’il exclut a priori le culte du nouveau ; comme le Mosaïsme*, et plus expressément encore, il réduit la civilisation à la religion et par là-même, en quelque sorte, le temps humain à l’espace religieux.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Christianisme/Islam", éditions Archè Milano, 1981, pages 88-89. *doctrines et institutions religieuses que les Juifs reçurent de Moïse

[ possibilités hérétiques ] [ comparaison ] [ particularité ] [ monothéismes ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

énervement

Avez-vous remarqué le curieux accroissement de l’exaspération

Des nerfs humains ces dernières années ? Pas seulement en Europe,

Où des raisons existent, mais partout ; une corde ou un filet

Est déployé, une tension plus resserrée ;

Peu d’esprits sont aujourd’hui sains ; presque personne

Ne semble écouter le fracas, écouter...

Et le souhaiter, avec une sorte de furieuse

Sensibilité.

          Ou alors est-ce que nous ressentons

Dans l’air une concentration de quelque chose qui haïsse

L’humanité ; et dans l’éclair de la tempête nous nous voyons

Nous-mêmes avec trop de pitié et les autres trop clairement ?



Bon, c’est février, dix-neuf cent trente-neuf.

Nous comptons maintenant les mois ; nous devons compter les jours.

Il semble temps de trouver quelque chose hors de nos

Propres nerfs pour trouver un appui.

Auteur: Jeffers Robinson

Info: Dans "Mara ou Tu peux en vouloir au soleil", Préface, trad. de l’anglais (États-Unis) par Cédric Barnaud, éditions Unes, 2022

[ agitation généralisée ] [ modernité ] [ trouble mental ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

ouverture

Un roman réaliste, quelque soit son génie, est toujours limité par ses relations à la réalité à cause du paradigme dans lequel il fonctionne. Alors que le fantastique est capable de faire certaines choses - et manifestement, 99% du temps il ne fait pas ces choses - mais il est capable potentiellement de faire ces choses d'une manière que rien d'autre ne peut. Adorno est supposé avoir dit quelque-part, je n'ai jamais réussi à retrouver la citation, mais Adorno est supposé avoir dit : "Kafka est le seul auteur capable d'écrire sur le vingtième siècle". Je soupçonne que c'était voulu comme un panégyrique de Kafka en particulier, mais à supposer que ce soit vrai, c'est vrai à cause du mode d'écriture de Kafka, qui était non réaliste, fantastique, voire excentrique. Je pense qu'il y a quelque-chose dans le fantastique qui a le potentiel de s'engager dans la réalité vécue de la modernité d'une manière que le réalisme supposé ne peut pas.

Auteur: Mieville China Tom

Info: interview à International Socialist Review 75, janvier 2011, trad walktapus

[ science-fiction ] [ traduction ] [ époque ] [ littérature ] [ atemporalité ] [ témoignage indirect ]

 

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quête transcendantale

C’est ainsi que l’occulte, après avoir un peu rôdé sans succès autour par exemple du christianisme (qu’il lui est arrivé de compromettre, et je dirai même que c’est par là seulement que le christianisme apparaît de temps en temps comme une "religion", c’est-à-dire comme un programme commun, quelque chose qui fait lien, qui se trouve donc en régression visible par rapport, disons, au judaïsme), passe dans la modernité avec armes et bagages, devient la modernité et débarrasse aussi sans le vouloir le christianisme (dont on se détache puisqu’il ne dit plus la vérité) de cette compromission d’avoir à dire la vérité sur l’homme… Cette vérité, pour autant qu’elle est crue humaine, est toujours un secret à lever. L’exigence de vérité humain a donc sa définition d’origine dans l’occulte puisque l’occulte consiste à croire qu’il y a un secret et qu’on pourrait le trouver. La recherche de la lumière dans le secret est l’effort de tous pour ne pas sortir de l’humanité.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", page 514

[ mythe moderne ]

 

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absurdité

Ni l’aspect spectaculaire de l’explosion de la mort dans l’univers de la Seconde Guerre mondiale ni la dissolution de l’identité consciente et du comportement rationnel échouant dans les manifestations asilaires de la psychose, elles aussi spectaculaires, ne sont en cause. Ce que ces spectacles monstrueux et douloureux mettent à mal, ce sont nos appareils de perception et de représentation. Nos moyens symboliques se trouvent évidés, quasi anéantis, pétrifiés. Au bord du silence émerge le mot "rien", défense pudique face à tant de désordre, interne et externe, incommensurablement. [...]

Une nouvelle rhétorique de l’apocalypse (étymologiquement, apocalypso signifie dé-monstration, dé-couvrement par le regard, et s’oppose à aletheia, le dévoilement philosophique de la vérité), est apparue nécessaire pour faire advenir la vision de ce rien cependant monstrueux, de cette monstruosité qui aveugle et impose le silence. Cette nouvelle rhétorique apocalyptique s’est réalisée en deux extrêmes apparemment opposés et qui, souvent, se complètent : la profusion des images et la rétention de la parole.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 231

[ irreprésentable ] [ indicible ] [ modernité ] [ inhumain ]

 
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enfance

Je te vois au bord de la Corne d’Or, dans les rues bondées, dans les souks, les parcs, sur les collines et les plages qui n’existent plus. Parfois tu es ma mère mais le plus souvent tu es une autre. Une sublime blonde en Vespa, une musicienne de rue, une étudiante à lunettes, une prostituée, une femme du monde, une chanteuse en robe fourreau, une danseuse de chachacha devant un orchestre cubain, une paysanne voilée fraîchement débarquée en ville, une entremetteuse lasse d’un cabaret minable, une mendiante ou une jeune ingénue. Tu es toutes ces femmes et tu marches devant des caméras – des Arriflex de mon enfance, la modernité absolue – qui te suivent dans des rues aujourd’hui détruites pour la plupart qui ont laissé place à des avenues sans âme et à des shopping malls hideux avec mosquées intégrées pour abrutir les gens en les poussant à acheter et à prier en permanence.

(sa maman est une célébrité en Turquie)

Auteur: Ecer Sedef

Info: Trésor national

[ femmes-par-femme ]

 

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littérature

- Rabelais, dit-il, est le premier écrivain à l'ère de l'imprimerie. Comme Luther est le dernier écrivain de l'ère manuscrite. Bien sûr, dit-il, sans l'imprimerie Luther serait resté un simple moine hérétique. L'imprimerie, dit-il, en ôtant la mousse à la surface de sa tasse, a fait de Luther le puissant qu'il est devenu mais c'était essentiellement un prédicateur, et non un écrivain. Il connaissait son public et écrivait pour lui. Rabelais, lui, dit-il en suçant sa cuiller, a compris ce que signifiait pour l'écrivain ce nouveau miracle qui était l'imprimerie. Ça signifiait avoir gagné le monde et perdu le public. Ne plus savoir qui vous lisait ni pourquoi. Ne plus savoir pour qui vous écriviez. Rabelais, dit-il, trouvait ça insupportable, comique et délectable, tout ça en même temps. - Tu comptes écrire sur Rabelais ? demande-t-elle. - Oui, dit-il. Je crois que oui. Je voudrais expliquer aux gens sa modernité. Ce qu'il signifie et devrait signifier pour nous tous, maintenant. Il la regarde. Elle sourit.

Auteur: Josipovici Gabriel David

Info: Tout passe

[ évolution ] [ historique ] [ lecture ]

 
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épuration mentale

L’homme moderne est l’esclave de la modernité : il n’est point de progrès qui ne tourne à sa plus complète servitude. Le confort nous enchaîne. La liberté de la presse et les moyens trop puissants dont elle dispose nous assassinent de clameurs imprimées, nous percent de nouvelles à sensations. La publicité, un des plus grands maux de ce temps, insulte nos regards, falsifie toutes les épithètes, gâte les paysages, corrompt toute qualité et toute critique, exploite l’arbre, le roc, le monument et confond sur les pages que vomissent les machines, l’assassin, la victime, le héros, le centenaire du jour et l’enfant martyr.

Tout ceci nous vise au cerveau. Il faudra bientôt construire des cloîtres rigoureusement isolés, où ni les ondes, ni les feuilles n’entreront ; dans lesquels l’ignorance de toute politique sera préservée et cultivée. On y méprisera la vitesse, le nombre, les effets de masse, de surprise, de contraste, de répétitions, de nouveauté et de crédulité. C’est là qu’à certains jours on ira, à travers les grilles, considérer quelques spécimens d’hommes libres.

Auteur: Valéry Paul

Info: Regards sur le monde actuel, 1931

[ propagande ] [ idéologie ] [ détoxification ] [ silence ] [ recentrage ]

 

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