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guerre

Dans la tranchée allemande bien creusée au fond de laquelle il y a maintenant quinze centimètres de boue, les hommes frémissent, assourdis, le visage contracté. En regardant bien on voit que la boue dans laquelle plongent leurs bottes frémit, elle aussi, remuée par les ébranlements du sol. C'est le tonnerre allemand qui est déchaîné, mais cependant ces hommes sont courbés sous l'angoisse, leur cerveau comme brûlé car nul ne saurait déchaîner impunément un tel tonnerre. Parfois ils sont jetés contre la paroi de leur tranchée par le souffle d'un obus de 420 passant au-dessus de leur tête, énorme train de ferraille roulant dans les airs, et ils sentent sous leurs pieds le roulement de mille trains souterrains.
Trois heures de l'après-midi. Bruit et souffrance, on a le cerveau brûlé et en même temps on a froid, car le temps s'est couvert et la neige commence à tomber. Ceux d'en face doivent à peine s'en apercevoir, l'ouate silencieuse qui descend du ciel se volatilise à la fureur des explosions bien avant de toucher le sol, mais ici elle arrive jusqu'aux hommes à travers le passage des obus. La neige après le froid, après la pluie. Les troupes d'assaut occupent les tranchées de première ligne depuis maintenant neuf jours. Plusieurs fois les généraux commandants de corps d'armée ont demandé s'ils pouvaient relever ces troupes mais chaque fois la réponse a été : " Non, l'attaque va être déclenchée très probablement demain matin ". D'un matin à l'autre, d'un matin à l'autre, terrible attente. A peine est-il besoin de parler de la souffrance physique: pieds dans la boue, froid, nourriture froide, beaucoup de malades du ventre. A l'assaut en caleçon brenneux, camarade, voilà un sujet de plaisanterie parmi les Stosstruppen !

Auteur: Blond Georges

Info: Verdun

[ hiver ]

 

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homme-animal

L'un des exemples les plus connus est l'évasion d'un chimpanzé délicieusement excentrique baptisé Cholmondeley. Chumley -c'était son surnom- avait vécu toute sa vie en animal domestique. Il partageait la table de son maître, fumait un paquet de cigarettes par jour, buvait de la bière et ne se promenait jamais sans vêtements. Quand il se retrouva brutalement dans la section des singes du zoo, nu et privé de tabac comme d'alcool, parce que son maître avait été contraint de se séparer de lui, il décida de passer à l'action. Il devait y avoir une erreur. Il n'allait quand même pas terminer ses jours dans cet asile pour singes dégénérés et pleins de tics. Il commença par faire la grève de la faim. "Pas de bière, pas d'aliments" devint sa devise. Les vétérinaires s'inquiétèrent et décidèrent de l'examiner. Les piqûres anesthésiantes n'existaient pas encore à cette époque, et il fallut attirer Chumley dans une grande caisse pour le chloroformer. Le chimpanzé sentit le gaz arriver, repéra l'ouverture pratiquée sur un côté de la caisse et la boucha discrètement d'un doigt prompt. Puis il s'assit et observa les visages, de plus en plus perplexes, des médecins de l'autre côté de la paroi. Ils avaient calculé qu'il lui faudrait cinq minutes pour perdre conscience, et il continuait à le dévisager. Au bout de dix minutes, il aurait dû être mort. Pourtant, il les fixait toujours de son regard impassible. Quand ils découvrirent le coup du doigt, ils comprirent qu'ils avaient affaire à un primate particulièrement ingénieux. Ils en eurent confirmation par la suite, quand Chumley réussit à pratiquer une ouverture dans le toit de sa cage d'infirmerie et fila vers Camden Town. N'ayant jamais beaucoup aimé marcher, il bondit dans un autobus. Là il constata avec étonnement que la vieille dame assise à son côté se mettait soudain à pousser des cris hystériques. La panique gagna alors tout l'autobus et Chumley, interloqué, se prit à douter de l'équilibre mental de l'espèce humaine.

Auteur: Morris Desmond

Info: La fête zoologique

[ inversion ] [ humour ]

 

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art pictural

"Toute pensée exprimée est une supercherie." Dans la poésie, ce qui n'est pas dit et qui pourtant brille par la beauté du symbole, agit plus puissamment sur le cœur que ce qui est exprimé par des mots. Le symbolisme confère au style même la substance artistique d'une poésie inspirée, transparente, illuminée dans son entier comme les parois délicates d'une amphore en albâtre dans laquelle brûle une flamme.

Les personnages peuvent également servir de symboles. Sancho Pança et Faust, Don Quichotte et Hamlet, Don Juan et Falstaff, selon les mots de Goethe, sont des "schwankende Gestalten". (Formes fluctuantes)

Les apparitions qui hantent l'humanité, parfois de manière répétée d'une époque sur l'autre, l'accompagnent de génération en génération. Il est impossible de communiquer en quelque mot que ce soit l'idée de tels caractères symboliques, car les mots ne font que définir et restreindre la pensée alors que les symboles expriment l'aspect illimité de la vérité.

De plus, nous ne pouvons nous contenter de cette vulgaire exactitude de la photoqraphie expérimentale. Nous percevons et  avons la prémonition, selon les allusions de Flaubert, Maupassant, Turgenev, Ibsen, de mondes nouveaux et encore inconnus de notre impressionnabilité. Cette soif de l'inexpérimenté, en quête de nuances insaisissables, de l'obscur et de l'inconscient dans notre sensibilité, est le trait caractéristique de la poésie idéale à venir. Baudelaire et Edgar Allan Poe ont déjà dit que le beau doit quelque peu étonner, doit paraître inattendu et extraordinaire. Les critiques français ont plus ou moins réussi à nommer cette caractéristique : l'impressionnisme.*

Tels sont les trois éléments majeurs de ce nouvel art : un contenu mystique, des symboles et l'expansion de l'impressionnabilité artistique.

Pas de conclusion positiviste, aucun calcul utilitaire, mais seulement une foi créative en quelque chose d'infini et immortel pour enflammer l'âme de l'homme, créer des héros, des martyrs et des prophètes... Les gens ont besoin de foi, ils ont besoin d'inspiration, ils aspirent à quelque sainte folie dans leurs héros et leurs martyrs.

Auteur: Merejkovski Dimitri

Info: The Silver Age of Russian Culture: An Anthology. Sur les raisons du déclin et sur les nouvelles tendances de la littérature contemporaine. Trad Mg. *peinture apte à noter les impressions fugaces, la mobilité des phénomènes

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

biophysique

Maladie et mort cellulaire peuvent être transmises par ondes électromagnétiques.
Dès 1974, le docteur Vlail Petrovich Kaznacheev et son équipe de recherche (S. Stschurin, L. Michailova, etc.) de l'Institut de médecine clinique et expérimentale de Novossibirsk en Russie, mettent en évidence des communications photoniques entre les cellules.
Des cellules sont placées dans un tube scellé où elles baignent dans une solution nutritive. A proximité se trouve un autre tube scellé avec des cellules provenant du même tissu biologique. Lorsqu'on porte atteinte à l'une des cultures, par un virus ou un empoisonnement, on constate que les cellules du flacon voisin, bien que protégées de la transmission chimique par la paroi du flacon, deviennent malades à leur tour. C'est donc la preuve que les cellules envoient des informations aux autres cellules.
Les conditions de succès de cette expérience sont les suivantes. Elle a lieu dans l'obscurité. La fenêtre optique entre les deux tubes doit être en quartz. La durée du contact doit être supérieure à 4 ou 5 heures et si possible 48h. L'effet se manifeste au bout de 18 heures environ dans 70% des cas. Il n'a pas lieu si la fenêtre optique est en verre, qui arrête les ultraviolets. Après plus de 12'000 expériences, ces chercheurs ont montré que la communication entre cellules était effectuée par l'intermédiaire de radiations ultraviolettes de longueur d'onde 220 nm à 360 nm (référence, en russe: V.P. Kaznacheev, L.P. Mikhailova, Ultraweak Radiation in Cell Interactions, 1981, Nauka).
Kaznacheyev a démontré que presque n’importe quel genre de pattern de maladie et de mort cellulaire peut être transmis électromagnétiquement. Kaznacheyev a rapporté l’effet dans le proche ultraviolet, des expérimentateurs à l’Université de Marburg en Allemagne de l’Ouest ont répété ces expérimentations dans l’infrarouge.
Le résultat est que les photons eux-mêmes peuvent transporter des modèles de maladies et de mort entre les cellules. La technologie EM scalaire permettrait la synthèse du pattern potentiel réel (qui après tout représente le contrôle total de charge et la distribution de charge, et de là, de la biochimie dans la cellule) d’une maladie particulière ou d’un mécanisme mortel.

Auteur: Internet

Info: Selon plusieurs sources Internet. A vérifier. Donc à accueillir, comme disait le père de Solal dans le roman d’Albert Cohen, avec toutes les réserves et les réserves sur les réserves.

[ occultisme ] [ radiesthésie ]

 

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anti-actinifère

Des champignons qui absorbent les radiations se développent dans toute la centrale de Tchernobyl

Depuis longtemps, les scientifiques savent que certains types de champignons sont attirés par les radiations et peuvent en fait aider à les neutraliser et à les décomposer dans certains environnements. Le site radioactif de la centrale nucléaire abandonnée de Tchernobyl a servi de laboratoire réel à bien des égards au fil des ans, permettant aux chercheurs d'étudier l'impact physique des radiations sur la vie végétale et animale.

En 1991, alors qu'une équipe de chercheurs fouillait la zone de Tchernobyl, à distance avec des robots, ils ont remarqué des champignons à points noirs qui poussaient sur les parois de l'un des réacteurs nucléaires. Ils ont également observé que les champignons semblaient décomposer le graphite radioactif du cœur même du réacteur. Les champignons paraissaient également attirés par la source de rayonnement.

Une recherche ultérieure, menée en 2007 à l'Université de Saskatchewan, a révélé que différents types de champignons sont attirés par les radiations. Une équipe dirigée par le professeur Ekaterina Dadachova a observé que certains types de champignons se développent plus rapidement lorsqu'exposés aux rayonnements.

Les trois espèces testées sont Cladosporium sphaerospermum, Cryptococcus neoformans et Wangiella dermatitidis, qui ont toutes une croissance plus rapide lorsqu'exposées à des radiations. Les scientifiques pensent que, comme ces espèces possèdent de grandes quantités de mélanine pigmentaire, cela leur permet d'absorber des flux comme les radiations qu'ils convertissent en énergie chimique pour leur croissance.

Dans une autre étude, initiée en 2016 et pas encore publiée, huit espèces collectées dans la région de Tchernobyl ont été envoyées à la Station spatiale internationale (ISS). Les scientifiques attendent avec impatience les résultats de l'étude, étant donné que les échantillons sont exposés à des radiations entre 40 et 80 fois plus importantes que celles auxquelles ils seraient exposés ici sur Terre. Si cette étude est couronnée de succès, les experts espèrent que les connaissances acquises pourront être utilisées pour produire des médicaments qui pourraient protéger les astronautes des radiations lors de missions de longue durée. Il a également été suggéré que les résultats de cette étude pourraient conduire au développement de traitements contre le cancer à base de champignons.

Auteur: Internet

Info: https://truththeory.com/, 02/12/2020, écrit pas John Vibes

[ irradiations ] [ thérapie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

voyage psychédélique

Son goût [le breuvage Ayahuasca] était extrêmement amer, et je sentis le liquide descendre dans mon estomac, occasionnant hauts de cœur et nausées. J’espérais ne pas être aussi malade que les autres fois où j’avais cru me vider littéralement de mes organes. Autour de moi, quelques participants se lèvent pour uriner, d’autres vomissent, et je me retiens pour ne pas vomir à mon tour. En défocalisant mon attention de sur mon estomac et de mes viscères, je ressens peu à peu une modification de mes perceptions corporelles. Je ressens à présent comme des fourmillements autour de ma bouche et mes yeux ainsi que des vibrations qui me traversent le corps. Les nausées ont disparu et je me sens bien.
Don Emilio commence à chanter un Icaros avec une voix douce, presque féminine. Je lève les yeux vers le ciel dégagé de la clairière où apparaissent des ombres et des lueurs violettes. Celles-ci prennent vite l’aspect de formes géométriques complexes et mouvantes en perpétuel changement. […]
Alors que je contemple les motifs, j’observe dans le magma mouvant des images deux lignes sinueuses qui semblent s’échapper vers le côté droit de mon regard. Celles-ci me font penser à deux petits serpents violets. Par un acte prétentieux de télékinésie sur cette matière colorée, j’essaie de transformer ces deux lignes en serpents. A peine quelques secondes passées et mon souhait est exaucé ! Les lignes ondulantes se sont métamorphosées en deux petits serpents qui s’enroulent l’un autour de l’autre, puis se démultiplient avant de disparaître. […]
A l’intérieur de ma tête, j’ai l’impression que ma conscience est en train de vibrer. Je la sens peu à peu devenir comme un ballon qui semble cogner contre les parois de mon crâne. Cette sensation s’accentue et le rebondissement de ma conscience devenue sphérique contre mon crâne devient insupportable. En l’espace d’un instant, ma conscience quitte soudainement mon corps par le sommet de ma tête et s’élance vers le ciel à toute allure ! […]
Ma conscience ressemble à une sphère de la taille d’une balle de tennis, celle-ci semble tourner sur elle-même à très vive allure. Sa couleur est orangée, tirant alternativement vers le doré et le rouge. Je contemple à présent la forêt, celle-ci est étrange, elle n’est pas statique, le "tissu" forestier semble animé de mouvements, comme une respiration.

Auteur: Leterrier Romuald

Info: Dans "Les plantes psychotropes et la conscience", pages 98 à 100

[ visions ] [ témoignage ] [ DMT ] [ hallucination ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

art religieux

Le genre français, c’est un Jésus glorieux, en robe de brocart pourpré, entr’ouvrant, avec une céleste modestie, son sein, et dévoilant, du bout des doigts, à une visitandine enfarinée d’extase, un énorme cœur d’or couronné d’épines et rutilant comme une cuirasse.

C’est encore le même Jésus plastronné, déployant ses bras pour l’hypothétique embrassement de la multitude inattentive ; c’est l’éternelle Vierge sébacée, en proie à la même recette de désolation séculaire, tenant sur ses genoux, non seulement la tête, mais le corps entier d’un minable Fils, décloué suivant de cagneuses formules. Puis, les innumérables Immaculées Conceptions de Lourdes, en premières communiantes azurées d’un large ruban, offrant au ciel, à mains jointes, l’indubitable innocence de leur émail et de leur carmin.

Enfin, la tourbe polychrôme des subalternes élus : les saints Joseph, nourriciers et frisés, généralement vêtus d’un tartan rayé de bavures de limaces, offrant une fleur de pomme de terre à un poupon bénisseur ; les saints Vincent de Paul en réglisse, ramassant, avec une allégresse réfrénée, de petits monstres en stéarine, pleins de gratitude ; les saints Louis de France ingénus, porteurs de couronnes d’épines sur de petits coussins en peluche ; les saints Louis de Gonzague, chérubinement agenouillés et cirés avec le plus grand soin, les mains croisées sur le virginal surplis, la bouche en cul de poule et les yeux noyés ; les saints François d’Assise, glauques ou céruléens, à force d’amour et de continence, dans le pain d’épice de leur pauvreté ; saint Pierre avec ses clefs, saint Paul avec son glaive, sainte Marie-Madeleine avec sa tête de mort, saint Jean-Baptiste avec son petit mouton, les martyrs palmés, les confesseurs mitrés, les vierges fleuries, les papes aux doigts spatulés d’infaillibles bénédictions, et l’infinie cohue des pompiers de chemins de croix.

Tout cela conditionné et tarifé sagement, confortablement, commercialement, économiquement. Riches ou pauvres, toutes les paroisses peuvent s’approvisionner de pieux simulacres en ces bazars, où se perpétue, pour le chaste assouvissement de l’œil des fidèles, l’indéracinable tradition raphaélique. Ces purgatives images dérivent, en effet, de la grande infusion détersive des madonistes ultramontains. Les avilisseurs italiens du grand Art mystique furent les incontestables ancêtres de ce crépi. Qu’ils eussent ou non le talent divin qu’on a si jobardement exalté sur les lyres de la rengaine, ils n’en furent pas moins les matelassiers du lit de prostitution où le paganisme fornicateur vint dépuceler la Beauté chrétienne. Et voilà leur progéniture !

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 229-230

[ critique ] [ description dégoûtée ] [ christianisme édulcoré ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

moyen âge

Le 6 janvier 1412, jour de l' Épiphanie, serait la date de naissance de Jeanne, quatrième des cinq enfants de Jacques Darc ou d'Arc (dont les ancêtres viendraient d'Arc-en-Barrois, alors que lui-même aurait vu le jour a Ceffonds en Champagne) et de son épouse Isabelle Romée (qui aurait fait un pèlerinage à Rome, d'où ce nom, et dont la famille serait originaire de Vouthon), tous deux laboureurs sur le territoire du village de Domremy, dont la partie nord regardait vers la seigneurie de Vaucouleurs, tandis que la partie sud appartenait au Barrois mouvant. Le Barrois mouvant était un ensemble de terres entrées dans la mouvance française en 1301, le duc de Bar devant théoriquement rendre hommage au roi pour toutes ses terres situées à l'ouest de la Meuse, ce qui faisait que l'agglomération en son entier aurait dû constituer une enclave pro-française aux confins de la Lorraine et de la Champagne. Mais en réalité, la situation politique dans le secteur était plus complexe que cela. Sur la rive droite de la Meuse, Metz et Nancy regardaient du côté du Saint-Empire romain germanique, et le duc de Lorraine, par prudence, s'était allié au duc de Bourgogne, son puissant et redoutable voisin. Le plus gros du village de Domremy se trouvait sur la rive gauche, c'est-à-dire, normalement, côté français. Mais la paroisse, rattachée à celle de Greux, dépendait du diocèse de Toul, et Toul se trouvait en terre d'Empire. De plus, Domremy était coupé en deux par un petit cours d'eau, le ruisseau des Trois-Fontaines, et, selon le droit féodal, tout ce qui était au nord de cette ligne était placé sous la seigneurie de Vaucouleurs, alors que tout ce qui se trouvait au sud, autour de l'église, était du Barrois mouvant et sous la dépendance des seigneurs de Bourlémont, vassaux du duc de Bar et obligés du duc de Lorraine. Or, même si le Barrois mouvant entrait dans la mouvance du royaume de France, il était alors tenu par le cardinal Louis de Bar, qui n'était pas un fidèle des Valois et qui aurait eu tendance à se rattacher à l'alliance anglo-bourguignonne. Alors, comment s'y retrouver dans tout cela ? Il était bien difficile de le dire. D'autant que la plupart des habitants, loin de suivre les orientations politiques du duc de Bar, se sentaient plutôt des attaches avec la Champagne et avec la France. Ainsi, Jeanne a eu beau être née au sud du ruisseau, donc dans le Barrois mouvant [et non en Lorraine], sa famille faisait partie de ceux qui penchaient en faveur du roi et qui allaient par la suite se déclarer pour le Dauphin.

Auteur: Sarindar François

Info: Jeanne d'Arc : Une mission inachevée

[ mythe ] [ complexité ] [ pucelle ] [ Gaule ] [ cadastre ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

protestantisme

1525. — La révolte des paysans. Un brusque éclair déchirant les nuées d’illusion. Et Luther vit, tel qu’il était réellement, il vit, sa faux en mains, son épieu levé, l’homme du peuple misérable, inculte, grossier. Et qui n’acceptait pas, mais de toute sa force sauvage ébranlait furieusement les parois de sa cellule. Lui promettre les fruits magnifiques de la liberté chrétienne ? Dérision trop forte. Prendre part à ses peines, épouser ses revendications ? Jamais. C’était contre Dieu. Et d’ailleurs, le raisonnement que Luther oppose aux iconoclastes : "Les images sont sans vertu ? pourquoi donc s’insurger contre elles ?" — ce raisonnement s’appliquait trop bien aux princes : "Quel pouvoir possèdent-ils sur les âmes ? Aucun. Pourquoi donc se dresser contre une tyrannie qui ne mord pas sur la vraie personne ?" Non, pas de collaboration avec les mutins. Les réprimer, durement. Cogner sans scrupules sur ces museaux insolents.

À ce prix, toutes choses redeviendraient claires. Tout s’ordonnerait à nouveau, de façon satisfaisante. D’un côté, les héros. Quelques rares génies, quelques puissantes individualités, acceptant avec indifférence les contraintes extérieures, subissant sans prendre la peine de protester ou de résister, toutes les gênes et toutes les mesquineries, mais connaissant au-dedans d’eux-mêmes la véritable liberté, la joie surhumaine d’échapper aux servitudes, de tenir les lois pour nulles, de conduire contre les nécessités mécaniques la révolte du libre esprit. De l’autre côté, la masse, soumise aux contraintes, éprouvant leurs rigueurs salutaires, possédant elle aussi en théorie sa liberté intérieure, mais incapable d’en user et menant sa vie dans les cadres d’un état patriarcal agissant et prévoyant pour tous, appliquant à son cheptel humain les recettes d’un despotisme plus ou moins éclairé...

Contraste brutal d’une société luthérienne se développant dans sa médiocrité avec son moralisme pharisaïque et timoré, sa parfaite réussite dans les petites choses, sa passivité et sa lâcheté dans les grandes, et d’une foi visionnaire animant quelques génies héroïques à qui rien ni personne n’en impose, et dont l’esprit parcourt des espaces infinis : mais leur corps reste à terre, dans la boue commune. Des citoyens ? Oui, de la cité céleste. La cité terrestre, ils n’aspirent ni à la diriger ni à l’améliorer. Sujets dociles, fonctionnaires modèles, ils donnent l’exemple de la soumission parfaite aux ordres d’un Prince, qui finalement, se dressant au-dessus de toutes les têtes courbées, détient seul un pouvoir que nul ne lui conteste.

C’était toute l’histoire, toute la philosophie de l’Allemagne luthérienne qui se dessinait ainsi, au printemps de 1525, dans les rêveries sans doute, dans les exhortations en tout cas d’un Luther, troublé au fond de son cœur et d’autant plus fort criant ses certitudes.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 166-167

[ éternel-temporel ] [ obéissance ] [ politique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

biophysique

Brian David Josephson est un physicien théoricien qui a reçu le prix Nobel pour ses travaux sur l'effet tunnel quantique et le développement du circuit supraconducteur portant son nom : the Josephson Junction , qui a permis le développement de dispositifs quantiques tels que les dispositifs d'interférence quantique supraconducteurs et les supercalculateurs. 

Dans sa publication avec Fotini Pallikari-Viras " Utilisation biologique de la non-localité quantique ", il explique comment le système biologique pourrait disposer d'une plus grande connaissance discriminante des types de distributions de probabilités dans l'espace de phase des états naturels que celle que les scientifiques peuvent obtenir par des mesures quantiques. Grâce à ce degré de discrimination plus élevé, les processus d'évolution et de développement caractéristiques des biosystèmes peuvent, dans des conditions initiales appropriées, conduire à des distributions de probabilités ciblées qui permettent d'utiliser la connectivité non locale entre des systèmes séparés dans l'espace, dont on sait qu'elle existe grâce aux inégalités de Bell, c'est-à-dire l'intrication quantique. 

En d'autres termes, les critères selon lesquels les physiciens évaluent la possibilité d'une signalisation non locale et d'états quantiques dans le système biologique peuvent être fondés sur une présupposition erronée de la nature du hasard et de la moyenne statistique qui nierait conventionnellement la possibilité de tels processus d'information quantique non triviaux au sein du système biologique, mais qui néglige en fait la connaissance discriminante dont dispose le système biologique et qui lui permet de considérer de nombreux schémas de la nature comme non aléatoires. 

"La perception de la réalité par les biosystèmes est basée sur des principes différents, et à certains égards plus efficaces, que ceux utilisés par les procédures plus formelles de la science. Par conséquent, ce qui apparaît comme un modèle aléatoire pour la méthode scientifique peut être un modèle significatif pour un organisme vivant. L'existence de cette perception complémentaire de la réalité permet en principe aux organismes d'utiliser efficacement les interconnexions directes entre des objets séparés dans l'espace, dont l'existence a été démontrée dans les travaux de J. S. Bell"*.

(Post Remarque d'un suiveur)

Merci. Dans l'ouvrage de Robert Lanza intitulé Biocentrism. Bruce Lipton considère qu'il existe de nombreuses similitudes entre les cellules humaines et végétales. 

Récemment, il y a plusieurs années, une étude quantique a été réalisée sur la photosynthèse.  Les chercheurs ont rapporté que les photons dirigés par le soleil s'approchaient d'une feuille de plante dans une position supra-statique, puis se localisaient après avoir traversé la paroi de la feuille. Ils ont estimé que le photon donnait des instructions à l'ADN de la plante quant au processus et à l'utilisation de la photosynthèse, en créant des glucides pour l'alimentation.

Auteur: Haramein Nassim

Info: Sur son fil FB, mars 2023. *Brian D. Josephson & Fotini Pallikari-Viras. Biological utilization of quantum nonlocality, Foundations of Physics volume 21, pages 197-207 (1991).

[ épigénétique ] [ transcendance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel