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archives

Le principal matériau utilisé pour la fabrique des livres consistait en peaux d'animaux — vaches, moutons, chèvres et parfois cerfs —, puisqu'on ne pouvait plus se procurer de papyrus et que l'usage du papier ne s'est pas généralisé avant le XIVᵉ siècle. Ces peaux devant être lissées, le bibliothécaire distribuait de la pierre ponce qui servait à éliminer les poils restants, les bosses et autres imperfections. Une tâche pénible attendait le scribe à qui était attribué un parchemin de mauvaise qualité. Les marges de certains manuscrits monastiques ont parfois conservé des témoignages de leur détresse : "Le parchemin est velu" ; "Encre diluée, mauvais parchemin, texte difficile" ; "Dieu merci, il fera bientôt nuit". "Qu'il soit permis au copiste de mettre un terme à son labeur", écrivit un moine épuisé sous son nom, précisant la date et le lieu où il travaillait. "J'ai fini, avouait un autre, pour l'amour du ciel donnez-moi à boire."

Auteur: Greenblatt Stephen

Info: Quattrocento

[ évolution ] [ recueil ] [ bouquin ] [ matières ]

 

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être humain

L'être qui se cache, l'être qui "rentre dans sa coquille" prépare "une sortie". Cela est vrai sur toute l'échelle des métaphores depuis la résurrection d'un être enseveli jusqu'à l'expression soudaine de l'homme longtemps taciturne. En restant encore au centre de l'image que nous étudions, il semble qu'en se conservant dans l'immobilité de sa coquille, l'être prépare des explosions temporelles de l'être, des tourbillons d'être. Les plus dynamiques évasions se font à partir de l'être comprimé et non pas dans la molle paresse de l'être paresseux qui ne peut désirer qu'aller paresser ailleurs. (...) Les loups encoquillés sont plus cruels que les loups errants. (...)

Enfermé dans l'être, il faudra toujours en sortir. A peine sorti de l'être il faudra toujours y rentrer. Ainsi dans l'être tout est circuit, tout est détour, retour, discours, tout est chapelet de séjours, tout est refrain de couplets sans fin. Et quelle spirale que l'être de l'homme.

Auteur: Bachelard Gaston

Info: La poétique de l'espace, Paris 1957

[ verbalisé ] [ contrastes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

esprit

Rien ne nous autorise, si ce n'est l'exclusivisme, l'arbitraire et l'absence de témoignage, à concevoir la vie de façon matérialiste. Nous avons tout aussi peu le droit de réduire la psychologie à un fonctionnement cérébral, sans compter que toute tentative en ce sens est vouée à l'absurde, comme le montrent toutes celles qui furent déjà entreprises. Le phénomène psychique doit être considéré sous son aspect psychique et non pas comme processus organique et cellulaire. Autant l'on s'emporte contre les "fantômes métaphysiques", dès que quelqu'un s'avise d'expliquer les processus cellulaire de façon vitaliste, autant l'hypothèse physique est créditée comme scientifique, quoiqu'elle ne soit en rien moins fantastique que la première. Mais elle a l'avantage de cadrer avec le préjugé matérialiste et c'est pourquoi n'importe quelle absurdité est sacrée scientifique, dès qu'elle permet de muter du psychique en physique. Espérons que les temps ne sont plus éloignés où nos hommes de science se débarrasseront de ce restant de matérialisme creux et suranné.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: L'homme à la découverte de son âme

[ positivisme ] [ antispiritualisme ]

 
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Ajouté à la BD par Neshouma

déresponsabilisation

Le mot honneur signifie devoir [...]. Quand dans un État domine une classe privilégiée, le pays est fort. La classe dominante a toujours son honneur et sa religion de l’honneur, qui peut d’ailleurs être fausse, mais sert de ciment et consolide la nation ; c’est utile moralement, et plus encore en politique. Mais les esclaves pâtissent, je veux dire tous ceux qui n’appartiennent pas à cette caste. Pour qu’ils ne pâtissent pas, on leur accorde l’égalité de droits. C’est ce qu’on a fait chez nous et c’est très bien. Mais toutes les expériences faites jusqu'ici, partout - c'est-à-dire en Europe - nous montrent que l'égalité des droits provoque un abaissement du sentiment de l'honneur et, par conséquent, du devoir. L'égoïsme a remplacé l'ancienne idée, qui cimentait la nation ; et tout y est dissous en liberté individuelle. Les hommes, libérés, restant sans idée pour les cimenter, ont finalement si bien perdu tout lien supérieur qu’ils ont même cessé de défendre leur liberté.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: "L'Adolescent", éditions Gallimard, 1998, traduit par par Pierre Pascal, page 236

[ hagards ] [ individualisme ] [ nivellement par le bas ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

filiation

Cependant, même sans contenu disponible, la mémoire est un instrument de deuil. Irrémédiablement liée à l’absence, à la mort et aux morts. La mémoire c’est même la seule chose qui nous reste de la mort d’autrui. Et de la mort on ne connaît que la mémoire des vivants. Mais cette mémoire-là, lieu où l’exercice quotidien s’accomplit à notre insu, n’a pas grand-chose à voir avec la reconstitution d’un passé historique. Elle est, cette mémoire, hantée par une absence fondatrice. Et de cette absence du mort à la mémoire il n’y a qu’un pas que vient combler sans effort l’oubli. Il porte alors nos existences.
Comment dire pourquoi il arrive qu’on puisse bien se passer d’un vivant et tellement moins bien du mort ? Où a-t-on mal d’une absence qui est cette part de l’autre qui nous blesse ? La mémoire a beau être blanche, et même silencieuse, elle n’en demeure pas moins. En elle persiste cette fraction intime qui nous anime tout en restant inassimilable.

Auteur: Olender Maurice

Info: Le fantôme dans la bibliothèque

[ shoah ] [ manque ] [ passé définitif ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

colonialisme

Ma mère était leur cousine germaine, je veux dire la cousine germaine du père, pas de son fils nègre qui n’a jamais été son fils même s’il le traitait comme son fils et que le nègre le traitait comme son père, le cousin de ma mère l’a ramené de la guerre en Angola, il avait cinq ou six ans, moi je n’étais pas encore née, je suis arrivée plus tard et je me rappelle que mon beau-père m’a répondu, quand je lui ai demandé pour quelle raison le cousin était revenu avec un enfant peut-être plus heureux là-bas dans la cambrousse où il l’avait trouvé, que pour ainsi dire tous les soldats rapportaient des souvenirs, un masque, une statuette en bois, une oreille dans un bocal de formol, un gamin, un moignon, des silences au milieu des conversations pendant lesquels ils partaient très loin tout en restant là et au loin j’avais comme dans l’idée qu’on entendait presque des tirs et des cris...


Auteur: Lobo Antunes António

Info: Jusqu'à ce que les pierres deviennent plus douces que l'eau, incipit

[ famille ] [ ascendants ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

femmes-hommes

En un sens, maintenant, le cumul des deux situations, transfuge social et femme, me confère de la force, de l'intrépidité, dirais-je, face à une société, une critique littéraire qui "surveillent" toujours ce que font et ce qu'écrivent les femmes. Remarquez qu'on désigne encore et toujours les écrivaines par leur sexe et groupées : "les femmes, aujourd'hui, osent écrire le sexe", "sont plus nombreuses à écrire que les hommes" -ce qui est faux-, etc. On ne lit pas, on n'entend pas "les hommes, aujourd'hui, publient des livres comme ci ou comme ça" ou encore "les hommes ont obtenu tous les grands prix de l'automne" (ce qui arrive). Il y a, à l'intérieur du champ littéraire, comme ailleurs, une lutte des sexes et je vois la mise en avant d'une "écriture féminine" ou de l'audace de l'écriture des femmes comme une énième stratégie inconsciente des hommes devant l'accès de celles-ci en nombre plus grand à la littérature, pour les en écarter en restant les détenteurs de "la littérature", sans adjectif, elle.

Auteur: Ernaux Annie

Info: L'écriture comme un couteau, entretien avec Frédéric-Yves Jeannet, Stock, janvier 2003, pp. 104-105

[ écriture ]

 

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étiquetage

Catégorie et tags : pourquoi un étiquetage sur deux niveaux ? Il y a principalement la volonté d'instiller une petite dose de "hiérarchie verticale", ordre qui pousse nécessairement à la réflexion pour tenter de déterminer le tag le plus important (Donc la catégorie). Tout ceci avec, encore et toujours, de la subjectivité, mais enfin les mots ont un sens ! Lorsque ça ne parait pas possible on ira au moins mal en utilisant une "catégorie" plus générale et déjà bien balisée comme humour, malveillance, poésie, etc... En précisant mieux l'extrait par l'usage des tags qui suivent.
La meilleure manière - qui prend du temps - restant de tester "à l'envers" c'est à dire en faisant plusieurs recherches sur le soft avec différents mots "tags" "catégorie" qu'on envisage et, à partir de l'outcome, mieux en estimer la pertinence. Rétroaction qui enlèvera un poil de subjectivité en mettant l'extrait dans un rayonnage virtuel (pensées parentes, antagonistes, sur un ou plusieurs concepts). Rayonnage virtuel qui pourra être affiné plus avant en créant une chaîne !!

Auteur: Mg

Info: 2 octobre 2017

[ citation s'appliquant à ce logiciel ]

 

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industrialisation

Le même principe s'applique bien sûr aux machines, comme l'illustre cette anecdote concernant ce génie de la rentabilité dans la construction automobile, Henry Ford. Un jour, Ford envoya quelques-uns des ses employés dans des entrepôts de vieilles voitures, avec pour mission d'étudier l'état des pièces restantes dans les Ford T qui avaient été envoyées à la casse. Les employés revinrent avec la nouvelle, à première vue décevante, que toutes les pièces montraient des signes d'usure. Seuls dérogeaient à la règle les chevilles ouvrières, qui étaient comme neuves. A la grande surprise de ses employés, au lieu de se féliciter de la qualité de ses chevilles ouvrières, Ford déclara que celles-ci étaient trop bien usinées, et que désormais il faudrait veiller à les faire de moins bonne qualité. Les conclusions de Ford peuvent aller à l'encontre de notre idéal du travail bien fait, mais, elles étaient tout à fait dans la logique de la rentabilité économique : il perdait effectivement de l'argent à faire des chevilles ouvrières plus durable que les voitures dans lesquelles on les posait.

Auteur: Diamond Jared Mason

Info: Pourquoi l'amour est un plaisir : L'évolution de la sexualité humaine

[ obsolescence ] [ programmée ]

 

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art pictural

Swaine allait d'une toile à l'autre, sans mot dire, s'arrêtant un peu plus devant certaines, approuvant parfois de la tête. Quand il arriva devant Le seuil du Jardin, sa malingre silhouette se figea sur place. Il demeura plusieurs minutes absolument immobile - et Masson attendait, anxieux, comme si l'opinion de cet inconnu avait autant pesé dans la balance que celle d'un maître. Swaine revint à la table, toujours silencieux, et vida d'un trait son restant de cognac. Sa voix rauque et voilée, lorsqu'il se décida à parler, révélait son émotion.
- Vous... vous savez ce que vous avez fait ? dit-il enfin. Vous avez atteint le coeur même, l'essence. C'est un rêve, n'est-ce pas ?
- Un rêve, oui, dit Masson. Une copie.
Le regard de Swaine prit une fixité surprenante.
- Je vous envie, dit-il comme se parlant à lui-même, vous y êtes parvenu seul... plus tard, je vous expliquerai, les mots me manquent, ce soir.
Leur amitié data de ce jour, une amitié singulière et qui n'excluait, chez Masson, ni la perplexité, ni une sorte de réticence.

Auteur: Hardellet André

Info: Le Seuil du jardin, Imaginaire Gallimard, p. 44

[ anecdote ] [ admiration ]

 

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