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contemplation

Assis sur le sable, le dos appuyé au tronc d'un casuarina, j'allumai une cigarette et ferrmai les yeux. Dans une heure le soleil se coucherait, mais comme cela devenait habituel dans ma vie, je n'éprouvais aucune impatience et n'avais aucune expectative. Ou plutôt je n'avais presque rien : et presque sans le presque ! Tout ce qui m'intéressait à ce moment-là, c'était le plaisir de voir arriver le crépuscule, ce cadeau de l'instant fabuleux où le soleil s'approche de la mer argentée du golfe et dessine un sillage de feu à sa surface. Au mois de mars, avec la plage pratiquement déserte, la promesse de cette vision m'apportait une sorte de sérénité, un état proche de l'équilibre qui me réconfortait et me permettait de croire encore à l'existence palpable d'un petit bonheur, fait à la mesure de mes maigres ambitions.

Auteur: Fuentes Leonardo Padura

Info: L'homme qui aimait les chiens

[ couchant ]

 

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pensée-de-femme

Tant d'événements se sont déroulés en si peu d'heures. Ma vie se métamorphose plus vite que moi. De vieilles pelures s'entassent à mes pieds, leur peau morte me laisse indifférente, mais je n'ose regarder de quoi je suis faite maintenant. Donnez-moi un châle pour m'envelopper. Des tas de questions idiotes me viennent à l'esprit. Ainsi qu'à l'automne où j'ai eu mes règles, je me demande si je peux faire du vélo encore, me rouler en culotte dans la boue, parler aux poules et entourer le tronc des arbres quand j'ai trop de peine ? Dois-je renoncer à quelque chose, et si oui, qu'est-ce ? Autre chose de nouveau remplace-t-il cette perte ? Si j'ai faim des mondes que je découvre, seront-ils ordinaires, simplement magnifiés par le travail dans la chambre photographique de Jane-Esther ? Mon regard s'est-il profondément modifié, et puis-je avoir confiance en cette modification ?

Auteur: Cassim Shaïne

Info: Une saison avec Jane Esther

[ puberté ] [ menstruation ] [ métamorphose ]

 

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couchant

Assis sur le sable, le dos appuyé au tronc d'un casuarina, j'allumai une cigarette et ferrmai les yeux. Dans une heure le soleil se coucherait, mais comme cela devenait habituel dans ma vie, je n'éprouvais aucune impatience et n'avais aucune expectative. Ou plutôt je n'avais presque rien : et presque sans le presque ! Tout ce qui m'intéressait à ce moment-là, c'était le plaisir de voir arriver le crépuscule, ce cadeau de l'instant fabuleux où le soleil s'approche de la mer argentée du golfe et dessine un sillage de feu à sa surface. Au mois de mars, avec la plage pratiquement déserte, la promesse de cette vision m'apportait une sorte de sérénité, un état proche de l'équilibre qui me réconfortait et me permettait de croire encore à l'existence palpable d'un petit bonheur, fait à la mesure de mes maigres ambitions.

Auteur: Padura Léonardo

Info: L'homme qui aimait les chiens

[ attente ] [ sérénité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

nuit

L'obscurité était une cape jetée négligemment sur les montagnes et les prairies, les aboiements des chiens d'Anselm réveillaient des échos lointains dans les collines sillonnées de crêtes. L'haleine du canyon était humide et froide.
La piste montait et la poussière molle absorbait le bruit des pas des chevaux.
Un ruisseau fougueux longeait la piste et affrontait musicalement les pierres de son lit.
Un quartier de lune montante peignait de ternes taches argentées sur les parois du canyon, scintillait à la surface de la rivière et se reflétait faiblement sur les troncs décolorés des sapins brûlés.
Alors qu'ils faisaient une halte, Stuart tendit l'oreille pour guetter ce que le vent pouvait apporter.
Il était aux aguets... Il lui semblait entendre une rumeur ininterrompue dans la nuit.
...Les chevaux étaient figés, tête dressées, à l'affût; ils respiraient plus fort, ils flairaient une chose intéressante.
Puis, le bruit s'arrêta.

Auteur: Haycox Ernest

Info: Le Passage du canyon

[ ténèbres ] [ silence ] [ alarme ]

 

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nature

Au centre, un ruisseau courait, nimbé d'une vapeur légère. Les arbres qui se penchaient au-dessus avaient laissé tomber dans ses eaux de grosses branches; Elles engorgeaient le courant, produisant, çà et là, des tourbillons et des profondeurs noires tandis que sous le passage libre du flot on voyait briller comme un chemin de cailloux et de sable brun. Si l'on suivait le ruisseau des yeux, on pouvait apercevoir ses eaux miroiter à quelque distance, mais on en perdait bien vite toute trace dans l'enchevêtrement des troncs d'arbres, des buissons, des rocs couverts de lichens. Tous ces arbres géants et ces blocs de granit semblaient s'appliquer à rendre mystérieux le cours de ce petit ruisseau. Peut-être craignaient-ils que, de sa voix infatigable, il allât murmurer sur son passage les secrets du coeur de la vieille forêt ? Ou refléter des révélations sur le miroir lisse d'une de ses anses ?

Auteur: Hawthorne Nathaniel

Info: La lettre écarlate

[ forêt ] [ eau ] [ magie ]

 

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rapports humains

Oh ! oui, elle savait rentrer ses émotions, ses blessures, sa douleur, elle ne faisait même que ça. Elle était devenue une championne dans sa catégorie. A part cette nuit quand elle était venue trouver Johan... Johan qui n'était même pas là pour l'écouter, pour l'entendre. Des mots, des mots bruts sortis du coeur, le sang de son âme, versés en vain. Son père avait peut-être raison, après tout, on ne devrait jamais se livrer, en aucune circonstance, pour ne pas laisser les autres avoir barre sur vous ni leur offrir la possibilité de vous blesser. On se forgeait une armure de silence et de solitude, et on s'y retranchait, pour mieux s'y dessécher, lentement, tranquillement, de l'intérieur, jusqu'à ce qu'enfin il ne deumeure plus que cette cuirasse et rien dedans, un tronc sec dont la sève et les entrailles ont disparu, faute d'amour, et de tendresse, de complicité, pour les irriguer.

Auteur: Marcastel Jean-Luc

Info: Le dernier hiver

[ masque ] [ solitude ]

 

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nature

Le second souvenir est celui d'une mémorable rencontre avec Fernand Pouillon, l'architecte qui fut aussi l'auteur des "Pierres sauvages", ce fort beau roman qui raconte l'édification de l'abbaye du Thoronet. Avant de me faire visiter ses constructions algériennes d'inspiration traditionnelle, Pouillon me fit contempler un palmier et voir que toute l'architecture était là présente, avec le tronc dont le bois sert aux charpentes, avec les palmes qui ont inspiré la courbe des arcatures et avec ces feuilles pennées frémissant au gré du vent qui ont suggéré le grillage des moucharabiehs destinés à voir sans être vu.
Des souvenirs comme ceux-là, j'en ramasse à la pelle dans ma mémoire et je ne peux davantage vous en accabler. Mais je ne peux non plus me taire sur un rapport à l'arbre qui est présent depuis longtemps sinon depuis toujours dans ma vie d'écrivain et d'éditeur. Je veux parler du papier dont l'arbre est le fournisseur.

Auteur: Nyssen Hubert

Info: Neuf causeries promenades, p. 114

[ inspiration ]

 

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colonialisme

Nous avons longé la Seine, en camion, et on nous a parqués derrière des grilles, dans un village kanak reconstitué au milieu du zoo de Vincennes, entre la fosse aux lions et le marigot des crocodiles. Leurs cris, leurs bruits nous terrifiaient. [...] Au cours des jours qui ont suivi, des hommes sont venus nous dresser, comme si nous étions des animaux sauvages. Il fallait faire du feu dans des huttes mal conçues dont le toit laissait passer l'eau qui ne cessait de tomber. Nous devions creuser d'énormes troncs d'arbres, plus durs que la pierre, pour construire des pirogues tandis que les femmes étaient obligés de danser le pilou-pilou à heures fixes. [...] J'étais l'un des seuls à savoir déchiffrer quelques mots que le pasteur m'avait appris, mais je ne comprenais pas la signification du deuxième mot écrit sur la pancarte fichée au milieu de la pelouse, devant notre enclos : Hommes anthropophages de Nouvelle-Calédonie.

Auteur: Daeninckx Didier

Info: Cannibale

[ zoo ]

 

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nuit à la belle étoile

Nous fîmes halte, cette première nuit, dans un ravin profond, bordé de gros sapins. Quelques troncs abattus nous fournirent des bûches pour le feu et nous pûmes préparer le thé et le dîner.

Puis Ivan choisit avec soin deux troncs d’arbres, dont il équarrit un côté à l’aide de sa hache. Il les disposa parallèlement, les deux faces taillées se regardant, puis les fixa ensemble à l’aide de deux gros coins enfoncés à chaque extrémité, qui les maintenaient séparés l’un de l’autre par une dizaine de centimètres. Dans la large fente ainsi obtenue, il plaça des charbons ardents ; immédiatement le feu se mit à courir sur toute la largeur des troncs.

- Maintenant, le feu va durer jusqu’à demain matin, me dit-il. Les prospecteurs appellent cela une naïda ; été comme hiver, lorsque nous errons dans les bois, nous nous couchons toujours auprès d’une naïda. C’est extrêmement efficace ! Vous allez d’ailleurs pouvoir en juger par vous-même.

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, page 22

[ technique ]

 
Mis dans la chaine

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Ajouté à la BD par Coli Masson

xénolinguistique

Leur langue est complexe. Elle ne ressemble à aucune de celles que je connais. On ne peut parler de parties de discours étant donné qu'il n'y a pas de discours. Chaque mot monosyllabique correspond à une idée générale qui se définit pas le contexte ou par les mimiques. Le mot nrz, par exemple, suggère l'idée de dispersion ou de taches ; il peut signifier le ciel étoilé, un léopard, un vol d'oiseaux, la variole, l'éclaboussure, l'éparpillement ou la fuite qui suit une défaite. Hrl, en revanche, indique ce qui est serré ou dense ; il peut signifier une tribu, un tronc d'arbre, une pierre, un tas de pierres, le fait de les empiler, la réunion des quatres sorciers, l'union charnelle et un bois. Prononcé d'une autre façon ou avec une autre expression, chaque mot peut avoit un sens contraire. Ne soyons pas surpris outre mesure : dans notre langue le verbe to cleave veut bien dire fendre et adhérer.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Le rapport Brodie, p 138. Trad Françoise Rosset. Folio

[ langage corporel ] [ polysémie ] [ généralismes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel