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corps-esprit

Il y a un lien secret entre la lenteur et la mémoire, entre la vitesse et l’oubli. Évoquons une situation on ne peut plus banale : un homme marche dans la rue. Soudain, il veut se rappeler quelque chose, mais le souvenir lui échappe. À ce moment, machinalement, il ralentit son pas. Par contre, quelqu’un qui essaie d’oublier un incident pénible qu’il vient de vivre accélère à son insu l’allure de sa marche comme s’il voulait vite s’éloigner de ce qui se trouve, dans le temps, encore trop proche de lui. Dans la mathématique existentielle cette expérience prend la forme de deux équations élémentaires : le degré de la lenteur est directement proportionnel à l’intensité de la mémoire ; le degré de la vitesse est directement proportionnel à l’intensité de l’oubli.

Auteur: Kundera Milan

Info: La lenteur

[ mécanisme mnémonique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

hyper-olfaction

Pour effectuer le passage du milieu salé de l'océan Atlantique à l'eau douce des rivières, en passant par la saumure des embouchures de fleuves, le leptocéphale se métamorphose et devient civelle; il prend la forme tubulaire et serpentiforme de l'anguille. La pibale, son autre nom, dispose alors d'un très grand nez et de petits yeux. L'extraordinaire olfaction de l'animal lui permet de distinguer d'infimes molécules extrêmement diluées - il peut déceler et suivre la trace d'une proie de 25 milligrammes diluée mille de milliards de fois - un argument pour les partisans de l'homéopathie. On imagine que des nanoparticules donnent des informations qui peuvent concerner les métaux contenus dans les cours d'eau ou les phéromones de leurs congénères. Ainsi informées, les civelles trouvent la bonne direction pour remonter les cours d'eau.

Auteur: Onfray Michel

Info: Cosmos, p 212

[ poisson ] [ perception ] [ anadromes ] [ curiosité ] [ mémoire de l'eau ]

 

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illusion

La force de l’image en rêve à quelque chose de paradoxal : elle repose sur une fascination, mais c’est justement par là qu’elle échappe au visible. Car le visible vit d’inspections, de parcours, de lacunes et non pas d’enfoncement dans la certitude de l’image fixe. L’image de rêve, elle, est toujours complète et absolue parce qu’elle n’est pas une image mais une "idée" d’image. Et une idée ne souffre ni de flou, ni d’incomplétude, ni d’aucune des servitudes du visible. Elle n’est jamais jaunie, ni froissée, ni friable. Elle se donne d’emblée comme une totalité parfaite, faisant ainsi oublier qu’on ne peut pas la détailler. Un exemple classique de cette impossibilité rappelée par Sartre, c’est l’incapacité où l’on se trouverait, face à une image mentale ou onirique du Panthéon, d’en compter les colonnes.

Auteur: Jenny Laurent

Info: Le désir de voir p 126

[ mirage ] [ Tantale ] [ chimère ] [ mémoire imparfaite ] [ visualisation ] [ inconscient ]

 
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Ajouté à la BD par Plouin

réconfort

Quand vous n'en pouvez plus, faites comme moi : pensez à des troupeaux d'éléphants en liberté en train de courir à travers l'Afrique, des centaines et des centaines de bêtes magnifiques auxquelles rien en résiste, pas un mur, pas un barbelé, qui foncent à travers les grands espaces ouverts et qui cassent tout sur leur passage, qui renversent tout, tant qu'ils sont vivants, rien ne peut les arrêter - la liberté, quoi ! Et même quand ils ne sont plus vivants, peut-être qu'ils continuent à courir ailleurs, qui sait, tout aussi librement. Donc, quand vous commencez à souffrir de claustrophobie. des barbelés, du béton armé, du matérialisme intégral, imaginez ça, des troupeaux d'éléphants, en pleine liberté, suivez-les du regard, accrochez-vous à eux, dans leur course, vous verrez, ça ira tout de suite mieux.

Auteur: Gary Romain

Info: Les racines du ciel

[ mémoire ] [ nature ] [ thérapie ]

 

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adolescence

On lisait parfois mes rédactions en classe, car j'avais vite appris le mensonge et la nécessité d'une rouerie intelligente... "Et le soleil se jouait dans les grands arbres roux". De ces phrases entières - les pompeuses métaphores dont ils semblaient friands - je chargeai ma mémoire pour une heure afin de flatter la gourmandise qu'ils avaient d'eux-mêmes. J'écrivais exactement comme on avait envie que j'écrive.

Mais un jour j'osai écrire à propose du lavoir de village qu'il régnait autour de lui une "certaine" odeur de lessive... Je savais pour ma part très exactement ce que portait "certaine", un trouble, c'était déjà la sensation d'une odeur qui vous renverse érotiquement, le mélange des brumes froides de l'Est et d'une tiédeur ensavonnée, dont l'institutrice immédiatement me castra en m'accusant d'incorrection. Anodin-vitriol. Je m'étranglai sous leur désir.

Auteur: Bing Élisabeth

Info: Et je nageai jusqu'à la page : Vers un atelier d'écriture

[ sexualité ] [ éveil ] [ écriture ] [ normalisation ]

 

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unicité

Il en résulte que dans le plus simple de tous les multivers vivent également des doubles. Le cosmologiste John Barrow résume cette réflexion en une sorte de profession de foi: "Nous croyons que la probabilité que la vie se développe est supérieure à zéro parce qu'elle s'est finalement formée sur Terre de manière tout à fait naturelle. Il devrait donc exister dans un Univers infini une infinité de civilisations. Dans celles-ci doivent également se trouver des copies de nous tous à tous les âges.
Lorsque quelqu'un meurt, il existe également quelque part dans le vaste Univers de nombreuses copies de lui, qui apportent du passé la même mémoire, les mêmes souvenirs et les mêmes expériences, mais continuent à vivre. Cela continue pour toujours et de ce point de vue, chacun de nous "vit" éternellement.

Auteur: Hurter Tobias

Info: Les Univers parallèles : Du géocentrisme au multivers

[ fractale ] [ entité univers ] [ spéculation ] [ science-fiction ]

 

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honte

Je trouve passablement ironique que ce soit un Français qui ait pris les plus belles et les les plus authentiques photographies des Indiens d'Amérique que j'aie jamais vues. Guy Le Querrec a l'oeil splendide mais impitoyable d'un tragédien "Le Parcours de la Mémoire de Big Foot", organisé afin de commémorer le centième anniversaire de Wounded Knee, a eu lieu au mois de décembre, par un froid terrible: il a fait au dessous de moins quinze pendant des jours et des jours. Malgré cette température polaire, ces photos allumeront un feu dans votre esprit, un feu qui durera toujours si vous êtes un être humain digne de ce nom. Il reste à décider si en Amérique nous sommes collectivement des êtres humains. L'âme de notre nation restera condamnée tant que sur cette affaire nous n'agirons pas avec honneur.

Auteur: Harrison Jim

Info:

[ colonialisme ] [ Etats-Unis ]

 
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consumérisme

- Dans une société où tout ce qui n'est pas quantifiable se vend, où l'on assure la vie, s'achète une beauté, des organes, une mémoire, où l'on a privatisé à peu près tout, de la Lune au ciel d'Europe, de la mer Rouge aux fleuves et aux rues, où toute rencontre se paie, tout service humain a son prix, où les parents signent des contrats avec leur enfant où les collégiens prennent un crédit pour leurs études et licencient leurs profs, où l'on monnaie l'amour et l'intime, la santé et le temps de cerveau disponible... - Je suis fatigué, abrège... - Nous cherchons à ouvrir des brèches. A faire des trous dans la plaque en argent soudée aux os de nos crânes, et à les élargir, ces trous, pour qu'y passe un peu d'air, d'échange pur, de gratuité.

Auteur: Damasio Alain

Info: Aucun souvenir assez solide

[ oppression ] [ libération ]

 

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éloge

Sa poésie est comme une incantation: la force n'est pas dans le sens évident des mots, mais dans leur pouvoir occulte. A première vue il ne semble pas qu'il y ait dans ces mots plus que dans d'autres mots, mais ce sont des mots d'enchantement. A peine sont-ils prononcés que le passé devient présent, et ce qui est loin est tout près. De nouvelles formes de beauté surgissent et tous les cimetières de la mémoire nous livrent leurs morts. Changez seulement la structure d'une phrase, substituez un synonyme à un autre, et rien ne reste de l'effet produit. Le charme a perdu son pouvoir, et qui voudrait en faire usage se trouverait dans la situation de Cassim, dans les Mille et une nuits, alors qu'il s'écriait: "Blé, ouvre-toi!" "Orge, ouvre-toi!" devant la porte qui n'obéissait à d'autre son que "Sésame, ouvre-toi!

Auteur: Macaulay Thomas Babington

Info: sur Milton, rapporté par J. Green qui ajoute. C'est là de la grande critique. Le passage entier est d'une singulière précision; on songe à Baudelaire

[ magie ]

 

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romantisme

Au temps où, âgé de six ans, il vivait auprès de sa mère, il possédait un petit lapin blanc. Au cours d'une cure qu'il faisait avec elle dans une de ces petites villes thermales démodées que compte la Bohême, le petit animal tomba malade. Rilke était inconsolable. Or, la ville d'eaux se trouvait sur l'un des domaines des Tour et Taxis et un jour, au passage de la princesse, à laquelle des paysans adressaient toutes sortes de doléances, le petit Rilke lâcha brusquement la main de sa mère, courut vers la princesse, qu'il croyait investie d'un pouvoir supérieur, et la pria de guérir son lapin.
Cette petite histoire d'enfant, émouvante et drôle, resta gravée dans la mémoire de la princesse, et c'est pourquoi, lorsque quelqu'un évoqua en sa présence le pauvre jeune poète, son visage s'éclaira, et elle se montra bien disposée à son égard.

Auteur: Burckhardt Carl Jacob

Info: Une matinée chez le libraire

[ animal domestique ]

 

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