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spiritualité

Aucune religion n'avait à imposer sa loi et sa vision du monde, aucune . Aucune société n'avait à s'emparer d'une religion pour tenter de l'imposer aux autres et au monde. Les religions, dirait-il encore, s'étaient toujours fourvoyées quand elles pensaient se consolider grâce à la violence, quand elles s'armaient, qu'elles devenaient des idéologies aveugles en se confondant avec les Etats. Elles n'avaient de raison d'être que lorsqu'elles prêchaient la liberté, la tolérance et l'amour.

Auteur: Le Guillou Philippe

Info: Le pont des anges, pp 420-421

[ non colonialiste ] [ tolérance ] [ morale ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

rite mortuaire

A Ouessant, près des landes brûlées par les vents du large, sur cette île vigie qui est comme un commencement d'Irlande, la pensée que les disparus en mer pussent être condamnés à une errance sans fin et sans gîte serait à ce point insupportable que l'on inventerait les "proella", ces effigies de cire que l'on enfouirait en terre pour donner aux naufragés un semblant de sépulture - pour qu'à l'horreur de la liquéfaction du corps dans l'élément marin ne s'ajoute pas celle d'une damnation loin de l'ancrage primordial.

Auteur: Le Guillou Philippe

Info: D'Armor en Argoat

[ âmes perdues ] [ bretagne ] [ superstition ] [ contre-mesure ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

quêteurs

Il sourit, reste légèrement pensif. Puis il dit prudemment :

- Vous confondez objectif et direction, ce sont deux choses différentes car les yeux de l'âme, agneau bigle comme vous le verrez, ne regardent pas là où le corps se dirige. Vous, Merlin, ne pourrez jamais comprendre ce que cela signifie, parce que vous êtes journaliste, vous êtes propulsé par la curiosité de connaître, vous voulez savoir de quoi il retourne. Chez le poète, une autre agitation se manifeste aussi : savoir comment les choses pourraient en être autrement... L'un cherche la réalité, l'autre cherche la vérité.

Auteur: Karinthy Frigyes

Info: Reportage céleste de notre envoyé spécial au paradis

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

progrès

- Sancta simplicitas ! Si tu leur montres une machine, tout va bien, ils sont prêts à gober que j'ai fait engager la grand-mère du diable à Hollywood comme prima donna ; ils croient tout d'une machine mais rien de l'esprit qui l'a inventée ! Durant six mille ans ils ont trouvé tout naturel que le mâle du grand paon de jour trouve sa femelle à cent miles de distance, mais ensuite est venu le télégraphe ; alors là ils ont eu bonne mine : les papillons auraient-ils eu le télégraphe, eux ? À ces gens on pourrait faire avaler que les Égyptiens connaissaient le téléphone sans fil puisqu'on n'a pas trouvé de fil dans les pyramides ; qu'est-ce qu'on peut y faire ? Ils sont incapables de s'abstraire de l'écoulement du temps dans leur réflexion. La pendule, la pendule, la pendule remontée a arrêté leur entendement.

Auteur: Karinthy Frigyes

Info: Reportage céleste de notre envoyé spécial au paradis

[ décadence ] [ outils béquilles ] [ sujétion technologique ] [ irréflexion ] [ ironie ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

mère-fils

Peut-être aussi avait-elle fini par s'accommoder de la loi cruelle qui force les fils à oublier bientôt leur origine, à considérer leur mère comme une vieille dame, à ne plus se souvenir du sein qui les a nourris. Loi constante qui oblige aussi la mère à voir le fruit de ses entrailles croître de plus en plus, lui devenir de plus en plus étranger, à le constater d'abord avec douleur, puis avec amertume, enfin avec résignation.

Auteur: Roth Joseph

Info: La crypte des Capucins

[ éloignement ] [ séparation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

espérance

C'était là évidemment une de ces idées qu'on traite dédaigneusement de "romantique". Eh bien ! fort éloigné d'avoir honte de ces idées, j'affirme encore aujourd'hui que, ma vie durant, mes conceptions romantiques m'ont plus rapproché de la réalité que les rares idées non romantiques que je n'ai pu accepter qu'en me faisant violence. Quelle sottise que ces dénominations traditionnelles ! Veut-on leur reconnaître malgré tout droit de cité, je l'admets, mais je crois avoir remarqué à tout propos que le soi-disant réaliste occupe dans le monde une position tout aussi inaccessible qu'un retranchement de ciment et de béton, alors que le soi-disant romantique se présente comme un jardin public où la vérité trouve libre accès.

Auteur: Roth Joseph

Info: La crypte des Capucins

[ idéalisme ] [ ouverture ]

 

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self-contrôle

Il n'y a pas de noblesse sans générosité, tout comme il n'y a pas de désir de vengeance sans vulgarité.

Auteur: Roth Joseph

Info: La crypte des Capucins, p 33

[ altruisme ] [ stoïcisme ]

 

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foyer

Oui, c'était bien là ma mère. Tout se déroulait comme si rien ne s'était passé, comme si je ne rentrais pas tout juste de la guerre, comme si le monde n'était pas en ruine, la monarchie détruite, comme si notre vieille patrie continuait d'exister avec ses lois multiples incompréhensibles, mais immuables, ses us et coutumes, ses tendances, ses habitudes, ses vertus et ses vices. Dans la maison maternelle, on se levait à sept heures même après quatre nuits blanches. J'étais arrivé aux environs de minuit, la pendule de la cheminée, avec son visage de jeune fille las et délicat, frappa trois coups. Trois heures de tendre épanchements suffisaient à ma mère. Lui suffisaient-elles ? En tout cas, elle ne s'accorda pas un quart d'heure de plus. Elle avait raison. Je m'endormis bientôt, dans la pensée consolante de me trouver chez nous. Au milieu d'une patrie détruite, je m'endormais dans une forteresse inexpugnable. De sa vieille canne noire, ma veille maman écartait de moi tout ce qui aurait pu me troubler.

Auteur: Roth Joseph

Info: La crypte des Capucins

[ refuge ]

 

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début de cycle

Au premier tournant de la rue, Käthe ouvrait sa fenêtre et regardait la ville. Je saluais Käthe à chaque fois. Je ne lui avais encore jamais parlé, je n’avais rien à lui dire, je ne la saluais que parce qu’elle regardait par sa fenêtre et que le monde, d’aussi bonne heure le matin, n’était pas encore un monde de conventions, mais un monde simple, comme aux premiers jours de son enfance, quelques années après la Création, alors qu’il n’était peuplé que d’une vingtaine d’hommes dont les relations étaient faites d’amitié et de bonté. Plus tard, lorsque je revenais, il était déjà midi, le monde avait vieilli de milliers d’années, et je ne saluais plus personne, parce qu’il était inconvenant, dans un monde parvenu à un stade aussi avancé, de saluer une jeune fille à qui l’on n’avait jamais parlé.

Auteur: Roth Joseph

Info: Le marchand de corail, p.45

[ journée-vie ] [ circadienne existence ] [ jeunesse ]

 

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socio-psychologie

Cette mise en scène d'un loup (Ysengrin) qui fait rire au lieu de faire peur ne constitue peut-être pas tant un exutoire, comme on pourrait le croire au premier abord, que le reflet d'une certaine réalité. Il semble bien que l'on ait moins peur du loup dans les campagnes des XIIe et XIIIe siècles qu'avant l'an mille, du moins en Europe occidentale. La peur du loup ne sera de retour qu'à la fin du Moyen Âge et, surtout, à l'époque moderne, où elle deviendra une angoisse permanente dans la vie des campagnes. Cette peur est en effet liée au périodes de crises (climatiques, agricoles, sociales), pas aux moments de prospérité économique ni d'essor démographique. Ce n'est pas un hasard si l'histoire de la Bête du Gévaudan trouve sa place dans la France du XVIIIe siècle et non au cœur du Moyen-Âge. À l'époque féodale, dans les campagnes françaises, on a surtout peur du Diable, du dragon, de la Mesnie Hellequin ou des revenants, mais on n'a plus guère peur du loup. Cette accalmie, hélas ! ne durera pas ; cette peur reviendra avec force moins de deux siècles plus tard.

Auteur: Pastoureau Michel

Info: Le loup : Une histoire culturelle

[ historique ] [ rumeurs ] [ fantômes communautaires ] [ lupus ]

 

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