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écrivain

Toutefois, c’est surtout le roman de Tourgueniev Pères et Fils qui mit en relief, tant dans notre littérature que dans la conscience russe, la tendance à la négation qui s’était fait jour chez nous. C’est Tourgueniev qui lança le premier le terme de nihilisme et inaugura le débat sur l’homme nouveau. C’est dans les pages de Pères et Fils que l’affaire revêtit sa forme définitive et c’est grâce à cette œuvre qu’elle fut largement diffusée dans les milieux cultivés. Pères et Fils est, sans conteste, le roman le plus remarquable de Tourgueniev, du moins pour les idées. Tourgueniev se vouait à l’observation inlassable des mutations idéologiques que subissait alors notre société et il prêtait une attention particulière à l’image du héros contemporain, tel que le voyaient les groupes littéraires progressistes.

Auteur: Strakhov Nikolay Nikolayevich

Info: Extrait de "Mes souvenirs sur Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski" dans "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 144

[ témoin historique ]

 

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politique

A analyser les choses en profondeur, il apparaît que, le plus souvent, un libéral est nécessairement conservateur plutôt que progressiste et qu’il n’est jamais un révolutionnaire. Or, rares sont ceux qui s’en rendent compte. Quoi qu’il en soit, tel doit être le libéralisme de tout esprit éclairé et lucide ; ce fut celui auquel Fédor Mikhaïlovitch [Dostoïevski] demeura fidèle jusqu’à la fin de sa vie.

Auteur: Strakhov Nikolay Nikolayevich

Info: Extrait de "Mes souvenirs sur Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski" dans "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 142

[ économie ] [ cohérence interne ]

 

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écrivain

Parlant de Zméinogorsk, on ne saurait omettre le célèbre lac de Kolyvane, à dix-huit kilomètres de la mine. Je ne pus résister à la tentation d’aller admirer ce merveilleux paysage. Dostoïevski prétexta une indisposition pour ne pas m’accompagner. Du reste, son indifférence totale pour les beautés de la nature m’avait toujours étonné. Le plus beau paysage le laissait froid. La psychologie, les qualités, les faiblesses et les passions humaines absorbaient toute son attention, ne laissant de place à rien d’autre. En revanche, il enregistrait les plus subtiles nuances de l’âme humaine avec l’art d’un anatomiste accompli.

Auteur: Vrangel Alexandre

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 114

[ portrait ] [ centres d'intérêts ] [ sensibilité ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Ainsi Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski avait l’air d’un ouvrier robuste ; en outre, on sentait nettement en lui le dressage militaire. Cependant, sous le coup du destin cruel qui, inexorablement, l’avait frappé, il semblait pétrifié de chagrin ; au demeurant, maladroit, lourdaud et silencieux. Son visage pâle, hâve, terreux, parsemé de taches rouge foncé, ne s’éclairait jamais d’un sourire. Et il n’ouvrait la bouche que pour de brèves phrases à propos d’une chose précise. Un bonnet enfoncé jusqu’aux sourcil accentuait le regard morose, fixe et malveillant. Du reste, le plus souvent, la tête restait penchée en avant et les yeux baissés. Les prisonniers ne l’aimaient guère. Tout en reconnaissant son autorité morale, ils évitaient de lui adresser la parole et le regardaient d’un œil presque haineux. S’en rendant compte, il se tenait à l’écart de tout le monde. Rares étaient les occasions où, la tristesse devenant insupportable, il engageait la conversation avec quelque prisonnier.

Auteur: Martyanov P. K.

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 97

[ portrait ] [ description ]

 

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références idéologiques

Ainsi, dès l’enfance, Dostoïevski avait lu et relu les poètes et les romanciers russes ; il connaissait à fond l’Histoire de l’Empire russe de Karamzine ; lecteur d’ancienne date, et assidu, des auteurs allemands et français (Schiller et Goethe comptaient parmi ses préférés d’une part, Victor Hugo, Lamartine, Béranger et George Sand de l’autre) ; il avait fréquenté nombre d’ouvrages historiques français dont l’Histoire de la Révolution française de Thiers, celle de Mignet, celle Louis Blanc et le Cours de philosophie positive d’Auguste Comte. Averti, enfin, des doctrines socialistes de Saint-Simon et de Fourier, comment, dans ces conditions, lui refuser la qualité d’un érudit ?

Auteur: Semionov-Tianchanski Piotr

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 76

[ influences ] [ affinités intellectuelles ]

 

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roman

Peu à peu, Fédor Mikhaïlovitch consentit à nous parler de sa vie en Sibérie et des mœurs des réprouvés, ses compagnons de bagne. La plupart de ces récits furent inclus ensuite dans les Souvenirs de la maison morte. Ce livre, d’ailleurs, parut dans des circonstances opportunes.

L’esprit de tolérance soufflait sur le pays et pénétrait jusqu’à la censure. Des ouvrages virent le jour dont, peu de temps avant, la publication paraissait impensable. Certes, la censure fut quelque peu troublée par ce livre sans précédent, tout entier consacré à illustrer des vies de forçats, par le fond noir des récits dont les héros étaient d’effroyables criminels et enfin par le fait que l’auteur lui-même était un ancien prisonnier politique, à peine revenu à la vie normale. Cependant, rien ne put détourner Dostoïevski de rapporter exactement ce qu’il avait connu. Aussi les Souvenirs de la maison morte bouleversèrent-ils l’opinion ; leur auteur apparut comme un autre Dante. L’enfer où il était descendu fut d’autant plus terrifiant pour le public que, loin d’être le fruit de l’imagination du poète, il appartenait incontestablement au monde de la réalité. Cependant, sur les instances de la censure, Dostoïevski supprima l’épisode des Polonais déportés et des détenus politiques.

Auteur: Milioukov Alexandre

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 67

[ contexte ] [ réception ] [ circonstances ]

 

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opinions politiques

Dostoïevski était parmi les sceptiques. Lecteur assidu des auteurs socialistes, il ne s’en montrait pas moins critique à leur égard. Tout en reconnaissant la noblesse de leurs aspirations, il les considérait comme des chimères d’hommes honnêtes. Il insistait surtout sur le peu d’importance qu’avaient ces théories pour nous autres Russes. Ce n’était pas sur les doctrines socialistes occidentales, disait-il, que pourrait se fonder l’évolution de notre société ; les sources devaient en être recherchées dans la vie et les traditions historiques séculaires de notre peuple. Le mir, l’artel, la caution solidaire formaient à ses yeux une base autrement sûre du progrès social à venir que les rêveries de Saint-Simon et de ses adeptes. La vie dans une commune d’Icarie ou dans un phalanstère lui apparaissait comme plus pénible et plus avilissante que n’importe quel bagne. Il va de soi que nos fanatiques du socialisme ne partageaient pas sa manière de voir.

Auteur: Milioukov Alexandre

Info: "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 59

[ déracinement ] [ critique ]

 

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écrivain

Il faut bien le dire, Fédor Mikhaïlovitch avait un crâne réellement magnifique. Son front, très large pour l’ensemble de la tête, les contours fortement accusés des sinus et les bords saillants des orbites, l’absence enfin de toute protubérance à la partie inférieure de l’occipital faisaient de sa tête une réplique exacte de celle de Socrate.

Auteur: Ianovski Stepan

Info: Extrait des "Souvenirs sur Dostoïevski" dans "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 40

[ portrait ] [ physiologie ] [ ressemblance ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Parmi ces jeunes gens, je remarquai un garçon qui devait avoir dix-sept ans, solidement bâti, les cheveux blonds, le visage d’une pâleur maladive. C’était Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski, récemment arrivé de Moscou en compagnie de son frère aîné, Michel.

[...] Déjà, Dostoïevski se montrait peu sociable : il se tenait à l’écart des autres et s’abstenait de participer à leurs jeux. Plongé dans un livre, il semblait qu’il recherchât un endroit où s’isoler. Bientôt il le découvrit, et ce devint son séjour de prédilection. C’était un renfoncement dans le mur d’une classe dont la fenêtre donnait sur la Fontanka. Pendant les récréations, on était sûr de l’y trouver, un éternel livre à la main.

Auteur: Grigorovitch Dmitri

Info: Extrait des "Mémoires littéraires" dans "Dostoïevski vivant", trad. du russe par Raïssa Tarr, éditions Gallimard, 1972, page 17

[ portrait ] [ description ] [ jeunesse ]

 

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philosophe-sur-philosophe

(…) Il nous faut avant tout comprendre ceci : pour Platon, l’exercice de la pensée philosophique est en même temps un exercice spirituel de formation de soi. Le processus de la pensée est par lui-même formateur de l’âme. Platon a beaucoup travaillé avec les pythagoriciens, pour lesquels les exercices mathématiques faisaient partie des méthodes tendant à la purification de l’âme. La conduite de la preuve mathématique était à leurs yeux une action purificatrice. Nous nous sommes trop éloignés aujourd’hui de cet usage du rationnel. Nombreux sont ceux qui se plaignent des programmes scolaires actuels : ils les trouvent intellectuellement trop chargés et ils leur reprochent de négliger la conscience morale, le sens de l’esprit et de la véritable liberté. Mais cela n’est vrai que pour les mauvais maitres. Il faut ici revenir à Platon : s’efforcer de penser juste, être prêt à abandonner une opinion antérieure parce qu’on a découvert qu’elle est fausse, ou incomplète, ou vraie seulement en partie, c’est se soumettre d’emblée à la vérité et se rendre disponible à la pensée d’autrui. Un tel exercice purifie l’âme, parce qu’elle apprend ainsi à préférer en tout temps le vrai à une certitude prétendue, et qu’elle est prête à essayer un point de vue nouveau. Dans ce sens, toute expérience de laboratoire peut être profondément éducatrice de l’âme. Une expérience qui soumet une théorie à l’épreuve des faits peut parfois — souvent — répondre : non. Alors, le chercheur se soumet. Bien plus : il recherche précisément l’expérience la plus défavorable à la théorie, afin que l’épreuve soit la plus sévère possible. Car le vrai, qu’il cherche, est plus important pour lui que le succès éventuel de sa théorie.

Préférer le vrai à son propre point de vue : toute la philosophie de Platon est plus qu’une doctrine : elle est un exercice à cette fin. 

Auteur: Hersch Jeanne

Info: L’étonnement philosophique, pp. 36-37 - Une histoire de la philosophie, Folio essais, n° 216, © 1981, 1993 - PLATON

[ Grèce antique ] [ quête ] [ exactitude ] [ discipline ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste