études du genre
Pousser la déconstruction à son terme logique reviendrait à dire que la “femme” n’est qu’une construction sociale sans aucune base naturelle, que la “femme”, pour ainsi dire, n’est qu’un mot dont la définition dépend du contexte dans lequel il est discuté et non d’un ensemble d’organes sexuels ou d’expériences sociales. Ce qui rend pour le moins problématique l’expérience que les femmes ont d’elles-mêmes et la signification de leurs relations sociales. Cela remet également en question la base expérientielle sur laquelle le féminisme américain a historiquement fondé ses programmes politiques.
Auteur:
Poovey Mary
Années: 1950
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: historienne de la culture, critique littéraire
Continent – Pays: Amérique du nord - Usa
Info:
"Feminism and Deconstruction", in. Feminist Studies 14 n°1, 1988
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contradiction
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gender studies
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nihilisme
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irréalisme
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socio-sexualité
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principe généalogique
Quand on a appris que “iel” entrait au dico, on s’est encore esclaffés, on a fait des blagues douteuses sur le mode “Iel, mon mari !”, on s’est indignés à coups d’éditos, les plus éminentes sommités ont été consultées et la première dame a mis son grain de poivre. Pas sûr qu’il suffise de rire ou de protester pour arrêter cette dinguerie. Avec l’institutionnalisation d’un pronom “non-binaire”, car Le Robert est une institution, la police du langage franchit un cran. Il ne s’agit plus seulement de corriger les inégalités en amendant la langue (principe du politiquement correct), il s’agit d’effacer dans la langue ce qui relève encore de l’évidence concrète pour l’écrasante majorité des hommes : la différence des sexes.
Je ne sais pas si les promoteurs de cet escamotage ont lu Orwell et Klemperer, mais ils savent instinctivement que pour changer le réel, il faut subvertir le langage : inventez le mot et la chose adviendra. Bien avant l’arrivée de “iel”, de nombreux organismes avaient montré leur volonté de collaborer à l’ordre sémantique nouveau en proposant de cocher, à la rubrique “sexe”, la case “femme”, “homme” ou “autre”. Les responsables du Conservatoire national d’art dramatique savent bien qu’il y a deux sexes. En proposant aux candidats ce choix qui n’existe pas, ils espèrent faire moderne et échapper ainsi aux futures épurations. […]
En octobre, les autorités américaines ont délivré le premier passeport mentionnant le genre “X”. La révolution non binaire est en marche. Le capitalisme a ouvert le chemin de l’avenir radieux et désexualisé : en Amérique, tout cadre qui se respecte fait figurer “ses pronoms” sur ses profils de réseaux sociaux. […] Avec la “non-binarité”, le fantasme de la table rase est en phase d’être accompli. La révolution du genre ne veut pas mettre à bas l’ordre social ou politique, mais l’ordre anthropologique, le soubassement symbolique de l’espèce. Je ne veux pas vous faire peur, mais il n’est pas exclu qu’elle y parvienne.
Auteur:
Lévy Elisabeth
Années: 1964
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: journaliste, essayiste
Continent – Pays: Europe - France
Info:
"Les non-bin errent" (éditorial), dans le Causeur de décembre 2021
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indifférenciation
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dissolution
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filiation
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ultra-individualisme
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