nature
Dans la pénombre de la forêt, la contemplation du feu et de ses ondoyantes braises, coeur rose enfouis dans le gris-noir des cendres, constitue une des plus évidente forme d'hypnose que j'ai eu l'occasion de vivre. Je retrouve parfois ce sentiment, en m'asseyant en bordure d'un ruisseau, dans les sous bois, en été.
Auteur:
Mg
Années: 1958 - 20??
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: musicien, compilateur, sémioticien, directeur, guitariste, compositeur-chercheur, entrepreneur, astacologue, écrivain, imprimeur-éditeur-producteur, linguiste, père de famille, chansonnier, politicien très local, brocanteur, bûcheron, agent-couchettes...
Continent – Pays: Europe - Suisse
Info:
1er juin 2009
[
envoûtement
]
décor
La pluie s'interrompit, une légère brume persista dans l'air, et la ruelle latérale se transforma en un trésor pour photographe qui préparerait un album sur la mélancolie en Varmie. Tout était gris-noir, ambiance somme toute classique pour une fin de novembre, tout était couvert d'une fine couche de glace. Sur le trottoir, cela prenait des allures de danger pour la vie et l'intégrité physique, mais sur les branches dépourvues de feuilles, l'effet était époustouflant. La moindre ramure, la plus ténue d'entre elles se transformait en glaçon sombre qui scintillait à la lumière molle des lampadaires dispersée par le brouillard. Il inspira profond.ment l'humidité froide et se dit qu'il appréciait ce trou paumé chaque jour davantage.
Auteur:
Miloszewski Zygmunt
Années: 1976 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain et journaliste
Continent – Pays: Europe - Pologne
Info:
La Rage
[
hiver
]
rapidité
La vitesse tue la forme. D'un paysage vu à cinq cents à l'heure, que reste t-il ? Rien ; les premiers et les seconds plans sont supprimés ; au delà du 300éme de seconde, les appareils photographiques eux-mêmes défaillent. Notre oeil ne prend pas plaisir à la trajectoire d'un obus puisqu'il ne la voit plus. Le mouvement ne "déplace pas les lignes", il les anéantit. La terre perd sa variété ; en avion, il n'y a plus, sous nos pieds, de peupliers ou de châtaigniers ; il y a l'arbre... La vitesse pour les Orientaux, équivaut à la démocratie. La très grande vitesse ressemble au communisme en ce qu'elle tue l'individuel. Elle appelle et exige l'anonymat. Nous parvenons au règne du symbole. La vitesse habitue l'esprit, par la succession infinie des images, à des nouvelles synthèses. Le sociologue s'en réjouira peut-être, mais non l'artiste. L'artiste est un aristocrate , (même quand il croit faire de l'art pour le peuple) il travaille lentement. La vitesse tue la couleur : le gyroscope, quand il tourne au plus vite, fait du gris ! Regardons la peinture moderne : gris, vert-de-gris, gris-noir, Barque, Picasso, Juan Gris, Derain, Vlaminck : couleurs de torpilleur, de trains de blindé, de châssis.
Auteur:
Morand Paul
Années: 1888 - 1976
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Europe - France
Info:
éloge du repos (1937, 125 p., éditions Arléa) p.118, 119
[
vélocité néfaste
]
[
progrès
]
[
modernité
]
[
esthétique
]
[
transition nocive
]