Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 13
Temps de recherche: 0.035s

détestation

Je hais l’hiver, parce que l’hiver hait la chair. Partout où il la trouve dénudée, il la châtie, il la fouaille, comme un prédicateur puritain. Le froid est une leçon de morale, de l’inspiration la plus haineusement janséniste.

Auteur: Tournier Michel

Info: Le Roi des Aulnes

[ saison ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

intolérance

J'entends crier de toute part à l'impiété. Le chrétien est impie en Asie, le musulman en Europe, le papiste à Londres, le calviniste à Paris, le janséniste au haut de la rue Saint-Jacques, le moliniste au fond du faubourg Saint-Médard. Qu'est-ce donc qu'un impie ? Tout le monde l'est-il, ou personne ?

Auteur: Diderot Denis

Info: Pensées philosophiques

[ fanatisme ]

 

Commentaires: 0

religion

Toute secte, en quelque genre que ce puisse être, est le ralliement du doute et de l'erreur. Scotistes, thomistes, réaux, nominaux, papistes, calvinistes, molinistes, jansénistes ne sont que des noms de guerre. Il n'y a point de secte en géométrie ; on ne dit point un euclidien, un archimédien. Quand la vérité est évidente, il est impossible qu'il s'élève des partis et des factions. Jamais on n'a disputé s'il fait jour à midi.

Auteur: Voltaire

Info: Dictionnaire philosophique, Garnier 1967 <p.385>

[ sectaire ] [ diversité ] [ forme ]

 

Commentaires: 0

jansénisme

Le nom de Port-Royal éveille peut-être une certaine résonance chez les Français de 1954. N’en demandons pas plus : ces Français, même catholiques, ignorent les problèmes de Port-Royal à un point incroyable, et s’ils en ont une teinte, ne sont pas touchés par eux. Du moins l’opinion, si peu qu’elle sache, s’est-elle mise du côté de la souffrance ; car il y eut bien un côté de la souffrance : quoi qu’on puisse penser en faveur des ennemis de Port-Royal, chez eux on ne souffrait pas. Sainte-Beuve écrit que les filles de Port-Royal poussaient les choses au mélodramatique. C’est imaginer avec trop peu de nerfs une histoire dont maint trait fut affreux. L’opinion serait plus encore de ce "côté de la souffrance" si elle réalisait combien la persécution fut alors semblable à celles d’aujourd’hui ; à quel point les Jansénistes sont des frères et des sœurs pour les Européens d’aujourd’hui.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Notes de théâtre, Port-Royal, Editions Gallimard, 1954, page 172

[ actualité ] [ minimisation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

jésuites

Nous appelons grâce actuelle une inspiration de Dieu par laquelle il nous fait connaître sa volonté, et par laquelle il nous excite à la vouloir accomplir. Et en quoi, lui dis-je, êtes-vous en dispute avec les Jansénistes sur ce sujet ? Cela, me répondit-il, en ce que nous voulons que Dieu donne des grâces actuelles à tous les hommes à chaque tentation, parce que nous soutenons que, si l’on n’avait pas à chaque tentation la grâce actuelle pour n’y point pécher, quelque péché que l’on commît, il ne pourrait jamais être imputé. Et les Jansénistes disent, au contraire, que les péchés commis sans grâce actuelle ne laissent pas d’être imputés. Mais ce sont des rêveurs. […] Nous soutenons donc, comme un principe indubitable, qu’une action ne peut être imputée à péché, si Dieu ne nous donne, avant que de la commettre, la connaissance du mal qui y est, et une inspiration qui nous excite à l’éviter.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les " Provinciales ", Quatrième lettre, éditions Gallimard, 1987, pages 71-72

[ définition ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

christianisme

Qu’était l’esprit français au XVIIe siècle ? Il avait, d’un côté, pour représentants la glorieuse phalange des écrivains catholiques, ces grands hommes d’Eglise, que vous connaissez tous, que vous révérez tous, dont les noms sont sur toutes les lèvres ; mais la pensée française était, en même temps, représentée par les dissidents, par les calvinistes, par les jansénistes. Je n’ai pas besoin de montrer quelles étaient les affinités morales des jansénistes et des calvinistes ; leurs adversaires communs les ont fait ressortir ; sur ce point, au moins, les jésuites ont gagné leur procès. Jansénistes et calvinistes personnifiaient les mêmes côtés de l’esprit français ; et le jour où le calvinisme a été proscrit, le jour où Port-Royal a été rasé, qui a profité de l’expulsion des protestants, qui a bénéficié de la destruction de Port-Royal ? Est-ce l’Eglise ? Est-ce la morale chrétienne ? Demandez-le à la Régence, demandez-le au XVIIIe siècle, demandez-le à la Révolution, qui a été l’aboutissement final et fatal de tout le XVIIIe siècle.

Auteur: Leroy-Beaulieu Anatole

Info: " Les doctrines de haine ", éditions Payot et Rivages, Paris, 2022, page 170

[ protestantisme ] [ jansénisme ] [ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

confession

Albert Zbinden : - Disons le mot, vous avez été antisémite ?

L.F. Céline : - Exactement. Dans la mesure où je supposais que les sémites nous poussaient dans la guerre. Sans ça je n'ai évidemment rien - je ne me trouve nulle part en conflit avec les sémites ; il n'y a pas de raison. Mais autant qu'ils constituaient une secte, comme les Templiers, ou les Jansénistes, j'étais aussi formel que Louis XIV. Il avait des raisons pour révoquer l'édit de Nantes, et Louis XV pour chasser les Jésuites... Alors voilà, n'est-ce pas : je me suis pris pour Louis XV ou pour Louis XIV, c'est évidemment une erreur profonde. Alors que je n'avais qu'à rester ce que je suis et tout simplement me taire. Là j'ai péché par orgueil, je l'avoue, par vanité, par bêtise. Je n'avais qu'à me taire... Ce sont des problèmes qui me dépassaient beaucoup. Je suis né à l'époque où on parlait encore de l'affaire Dreyfus. Tout ça c'est une vraie bêtise dont je fais les frais.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Entretien avec Albert Zbinden, 1957

[ aveu ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

tactique des jésuites

Je dois donc apprendre à ceux qui l’ignorent que votre principal intérêt dans cette dispute étant de relever la grâce suffisante de votre Molina, vous ne le pouvez faire sans ruiner la grâce efficace, qui y est tout opposée. Mais comme vous la voyez aujourd’hui autorisée à Rome, et parmi tous les savants de l’Eglise, ne la pouvant combattre en elle-même, vous vous êtes avisés de l’attaquer sans qu’on s’en aperçoive, sous le nom de la doctrine de Jansénius. Ainsi il a fallu que vous ayez recherché de faire condamner Jansénius sans l’expliquer, et pour y réussir, vous ayez fait entendre que sa doctrine n’est point celle de la grâce efficace, afin qu’on croie pouvoir condamner l’un sans l’autre. […] La doctrine de Jansénius, direz-vous, a été condamnée par les souscriptions universelles de toute l’Eglise. Or cette doctrine est manifestement celle de la grâce efficace ; et vous prouverez cela bien facilement. Donc la doctrine de la grâce efficace est condamnée par l’aveu même de ses défenseurs. Voilà pourquoi vous proposez de signer cette condamnation d’une doctrine sans l’expliquer.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les " Provinciales ", Dix-septième lettre, éditions Gallimard, 1987, pages 288-289

[ attaque du jansénisme ] [ défense ] [ jésuites vs. jansénistes ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

hérésie-orthodoxie

LA SŒUR FRANCOISE

Nous sommes différentes et c’est, en effet, le seul grief qu’on ait contre nous. Nous sommes différentes, mais le christianisme est différent, Monseigneur. A mon tour, je vous dirai, Monseigneur : écoutez-moi, écoutez ceci. Dans un village, il y avait un ecclésiastique qui passait son temps à lire son bréviaire. Alors, dans le village, on commença de l’appeler : janséniste. Dans un couvent, il y avait de petites pensionnaires qui allaient toujours les yeux baissés : alors on se mit à les traiter de jansénistes. En tout endroit où le christianisme est pris au sérieux un peu plus qu’ailleurs, on appelle jansénistes ceux qui le prennent ainsi, et on les traite en maudits et en pestiférés. C’est l’amour que nous portons à Dieu qui nous attire la haine du monde. Le monde nous hait comme il a haï Jésus-Christ.

L’ARCHEVEQUE

Mais oui, vous êtes des saintes ! – La sainteté ! La sainteté ! Vous, vous vivez avec les yeux levés ou baissés. Moi, je suis obligé de regarder à hauteur d’homme. Je dois manier les hommes. Je dois me servir d’eux. Je dois me plier à eux. Tout cela le plus chrétiennement possible. L’art de vivre avec son prochain ne s’apprend pas dans les nuages, ni dans les prières.

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Port-Royal, Editions Gallimard, 1954, pages 114-115

[ dialogue ] [ rejet ] [ ordre institutionnel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

jésuites vs. jansénistes

[…] et vous finissez en disant que Jansénius serait catholique s’il défendait la grâce efficace selon les Thomistes et conforme à Calvin, qui nie le pouvoir de résister à la grâce. Je n’examine pas ici, mon Père, ce point de fait ; savoir si Jansénius est en effet conforme à Calvin. Il me suffit que vous le prétendiez, et que vous nous fassiez savoir aujourd’hui que par le sens de Jansénius vous n’avez entendu autre chose que celui de Calvin. N’était-ce donc que cela, mon Père, que vous vouliez dire ? N’était-ce que l’erreur de Calvin que vous vouliez faire condamner sous le nom du sens de Jansénius ? Que ne le déclariez-vous plus tôt ? Vous vous fussiez épargné bien de la peine. Car sans Bulles ni Brefs tout le monde eût condamné cette erreur avec vous. […] Nous savons maintenant que l’erreur qu’ils ont eu dessein de condamner sous ces termes du sens de Jansénius n’est autre chose que le sens de Calvin, et qu’ainsi nous demeurons dans l’obéissance à leurs décrets en condamnant avec eux ce sens de Calvin qu’ils ont voulu condamner. […]

Je vous déclare donc, mon Père, que vous n’avez plus rien à reprendre en vos adversaires, parce qu’ils détestent assurément ce que vous détestez. Je suis seulement étonné de voir que vous l’ignoriez, et que vous ayez si peu de connaissance de leurs sentiments sur ce sujet, qu’ils ont tant de fois déclarés dans leurs ouvrages.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Les " Provinciales ", Dix-huitième lettre, éditions Gallimard, 1987, pages 293-294

[ nullité de l'accusation ] [ réfutation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson