infirmité
Matdark : Je me demande s'il existe un truc pire qu'être sourd-muet au pole nord.
Lidy : Pourquoi précisément cet exemple ? Y a pleins d'autres trucs terribles....
Matdark : Yeah, mais le langage des signes avec des moufles, tu dois en maxi chier.
Auteur:
Internet
Années: 1985 -
Epoque – Courant religieux: Récent et libéralisme économique
Sexe: R
Profession et précisions: tous
Continent – Pays: Tous
Info:
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exagération
]
[
dialogue-web
]
[
humour
]
papa
- Et ton père, il te manque ?
- Tout le temps. Et toi ?
J'ai haussé les épaules.
- ça fait deux ans qu'il est partit.
- ça ne répond pas à ma question.
- Je le déteste.
- ça ne répond toujours pas à ma question.
J'ai baissé le nez vers mes moufles.
- Oui. il me manque.
Auteur:
Nielsen Susin
Années: 1964 -
Epoque – Courant religieux: récent et libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Amérique du nord - Canada
Info:
Dear George Clooney
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fille
]
[
père
]
[
abandon
]
justification
Le refus de ce monde étranger le poussait à d’idiotes entorses à la loi. Il se roulait des pelotes de papier toilette, volait les Kleenex par paquets entiers. Jamais il ne quittait un café sans embarquer un cendrier ou une salière. On aurait pu le croire kleptomane, ou simplement fou. Il n’était ni l’un ni l’autre. Il se vengeait des offenses que ce monde lui infligeait ; il méprisait ces gens qui vivaient là si facilement. Il avait mille raisons… Il les méprisait. Parce qu’ils étaient si propres sur eux, qu’ils portaient des vêtements nets et bigarrés, que même les retraités s’habillaient comme des ados ; il vomissait leurs sacs à dos, leurs capuchons roses, leurs moufles vertes, leurs baskets rouges…
– Ces gens ressemblent à des bonshommes en pâte d’amande, disait Hanumân.
Auteur:
Ivanov Andreï Viatcheslavovitch
Années: 1971 -
Epoque – Courant religieux: Récent - libéralisme économique
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain de langue russe
Continent – Pays: Europe - Estonie
Info:
Le Voyage d'Hanuman
[
rancoeur
]
[
frustration
]
[
voleur
]
grand nord
J’aurais préféré partir seul et couper tout de suite tout lien avec le monde. Deux cent kilomètres, c’est une longue distance à parcourir avec des cochers, à supporter leurs quintes de toux, leurs tentatives de conversation et leurs silences. Je serais bien parti pour Kaltio à bicyclette si Uggelvik n’avait pas jugé l’idée totalement insensée.
" On ne joue pas avec l’hiver, quoi qu’il se soit passé chez vous ", a-t-il déclaré.
C’est pourquoi je sais que j’ai l’air de ce que je suis : un fuyard pour qui presque plus rien n’a plus d’importance.
Au chaud sous la couverture du traîneau, je regarde le paysage recouvert de neige jusqu’à hauteur de cheville. Finis les fermes prospères, les champs et les lisières de forêt grignotées par les bûcherons. D’immenses espaces s’étendent derrière les arbres. Je les ai d’abord pris pour des cultures, mais il y pousse des pins rabougris et des arbrisseaux recroquevillés dans le froid. Au printemps, quand les canards, les grues cendrées et les pluviers reviendront, elles résonneront de l’incommensurable registre du désir de vivre. Je ne supporterais pas non plus, alors, de me trouver là.
Nous faisons halte, et le silence me bouche les oreilles. L’air écrasé par les nuages de neige avale les sons, j’ai du mal à entendre les rares paroles du cocher, bien que nous soyons assis face à face. Je pense plusieurs fois être devenu sourd, jusqu’à ce qu’il se racle la gorge ou que des étincelles jaillissent du feu de camp. J’avale à grandes gorgées l’amer café bouilli. Aurais-je le temps de faire la sieste ? Mais le cocher se lève bientôt, rince sa tasse dans la neige et va vérifier le harnais du cheval. Les partis métalliques cliquettent.
" Regardez ", dit-il.
Je termine mon café et obéis à l’injonction. Une souche grise se dresse dans la tourbière.
" Il y a un étang, là-bas. Poissonneux. "
Afin de secouer ma torpeur, je vais voir. Le gel a solidifié la tourbière, mais l’eau qui sort des mousses colore de noir l’empreinte de mes pas. Je m’arrête devant la souche. Derrière s’étend en effet un petit lac, un ovale où la neige est moins haute qu’alentour. La pointe du vieil arbre mort brisé à hauteur de poitrine a été sculptée en forme de nageoire. La surface est craquelée de rides verticales. Le bois est chaud et glissant.
Je retourne au traîneau où le cocher a déjà pris sa place. Je hoche le menton en direction du lac.
" Vous pouvez m’en dire plus ? "
Je me frotte les mains. Le bois y a laissé des traces huileuses.
" Non, je suis du village.
- Ce ne sont pas les habitants qui l’ont sculpté ?
- Ce n’est pas dans nos habitudes. Ce sont des Lapons.
- Le bois était bizarre, gras.
- Quelqu’un le nourrit s’en doute encore. C’est du saindoux, je pense, ils ont coutume de l’enduire. "
Je m’installe sous la couverture. Le cocher ordonne au cheval de se mettre en route. Les contours de son dos disparaissent peu à peu dans le crépuscule.
" Ca se dégage, constate-t-il par dessus son épaule. On arrivera avant la nuit à Sodankylä. "
Les nuages se déchirent et l’air fraîchit. Je tire ma chapka sur les oreilles. Une à une, les étoiles les plus hautes apparaissent, soleils sûrement déjà éteints, nous éclairant d’une lumière qui n’existe plus.
Je souffle sur mes moufles et gratte la glace de mes sourcils. Les patins du traîneau crissent, preuve que nous touchons encore terre. Le cosmos est clair et profond, paré d’argent et du vert d’une aurore boréale. Nous y flottons. Le monde entier flotte. La sculpture de bois se dresse dans les tourbières parce qu’il faut pouvoir s’appuyer sur quelque chose face à l’infini du ciel.
Auteur:
Kytömäki Anni
Années: 1980 -
Epoque – Courant religieux: Récent et Libéralisme économique
Sexe: F
Profession et précisions: écrivaine
Continent – Pays: Europe - Finlande
Info:
Gorge d'or
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littérature
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crépuscule
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périple
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