adaptation
Le duc de Laval était un très-bel homme, très-poli, mais fort distrait, ce qui le jetait dans des embarras désagréables, qui cependant ne le déconcertaient pas. Ainsi, étant ambassadeur à Naples, il entra un soir avec l'ambassadeur d'Autriche au balcon du théâtre San-Carlo, afin de jouir du coup d'oeil de la salle, et lui dit étourdiment : et Dieu ! que nous avons là de laides personnes dans la loge du corps diplomatique!
- Mais, c'est ma femme, arrivée ce matin, répondit l'ambassadeur autrichien.
- Pas celle-là, que vous désignez, reprit le duc de Laval, l'autre à côté, en robe blanche : elle est affreuse.
- C'est ma soeur, dit d'un ton mécontent le collègue.
- Mais non, non, la troisième, si disgracieuse ; les autres sont très bien.
- C'est ma fille!
- Ah ! reprit le duc de Laval du ton le plus affable, elle est charmante. Ces dames sont toutes charmantes, monsieur l'ambassadeur, et je vous fais mes bien sincères compliments.
Auteur:
Ancelot Marguerite-Louise Virginie Chardon
Années: 1792 - 1875
Epoque – Courant religieux: préindustriel
Sexe: F
Profession et précisions: dramaturge, mémorialiste et peintre
Continent – Pays: Europe - France
Info:
Un salon de Paris
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humour
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répartie
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maladresse
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