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écriture

Attends, Coline, si je suis vivant aujourd’hui c’est parce que j’écris. À vingt ans, j’étais profondément dépressif, si je n’avais pas pris la décision d’écrire pour retourner la situation et accabler la vie de mes livres plutôt qu’être accablé par la vie, je n’aurais pas survécu bien longtemps, je le sais.

Auteur: Duroy Lionel

Info: Disparaître, p 83

[ thérapie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

puberté

Les adolescents ne m'intéressent pas. Ils tiennent des discours assassins sur leurs parents et protestent quand il n'y a plus de corn flakes. L'adolescence est le seul âge de la vie où l'on traîne les gens dans la merde sans prendre le moindre risque, où les mots n'ont aucun sens puisqu'ils n'ont aucune conséquence.

Auteur: Duroy Lionel

Info: Méfiez-vous des écrivains

[ métamorphose ] [ liberté ]

 

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écriture

Quand l'écrivain se trouve face à une faiblesse chronique ou momentanée des personnages qui l'inspirent, il est de son devoir de les suppléer. Le livre doit continuer, coûte que coûte. Il n'y a que dans la vie réelle qu'on parvient à étouffer les scandales, à diluer le drame dans le potage quotidien en conjuguant nos lâchetés. Les livres sont le seul espace où chacun est prié d'aller au bout de son destin. A moins que l'écrivain lui-même jette l'éponge.

Auteur: Duroy Lionel

Info: Méfiez-vous des écrivains

[ détermination ]

 

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rapports humains

Mathilde Le Goff illustre jusqu'à la caricature ma conviction que les gens gagnent rarement à être connus, en dépit de l'insatiable curiosité qui me pousse vers eux. Ils donnent le meilleur d'eux-mêmes durant les trois ou quatre premières rencontres, puis on découvre leur peu d'ambition, pour ne pas dire leur veulerie, leur impuissance à trancher, à tout balancer pour l'unique chose à laquelle ils prétendent croire, et alors on se noie avec eux dans un marais tiédasse où tout se dilue.

Auteur: Duroy Lionel

Info: Méfiez-vous des écrivains

[ déception ]

 

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diaspora

Les juifs tenaient généralement les horlogeries, les pharmacies, les cabinets médicaux et dentaires, les studios de photographie, les enseignes de gramophones et de TSF, les commerces d'instruments de musique, les imprimeries, enfin bref, tout ce qui nécessitait d'avoir de solides connaissances, tandis que la cordonnerie, la serrurerie, le métier de barbier, ou encore la blanchisserie, qui ne réclamaient qu'un bref apprentissage, était le lot des Roumains.

Ce n'était pas que les juifs étaient plus intelligents, ou raffinés, que les Roumains, non, c'était la conséquence d'une loi qui leur interdisait de posséder de la terre dans un pays où l'économie reposait essentiellement sur l'agriculture, de sorte que s'ils voulaient échapper à la grande pauvreté des faubourgs, l'unique solution dont ils disposaient était de se tourner vers les études. Leur " réussite " était en quelque sorte le résultat inattendu d'une mesure discriminatoire.

Auteur: Duroy Lionel

Info: Eugenia, p.21

[ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel