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matin
Les coqs ensommeillés venaient à peine, à peine de lancer leur premier appel, il faisait encore sombre dans l'isba [...] quand Iachka se réveilla. [...] Le village était recouvert par le brouillard, comme d'un grand édredon en duvet. Les maisons les plus proches étaient encore visibles ; plus loin, on les devinait à peine, de simples taches noires, mais plus loin encore, près de la rivière, on ne voyait plus rien et il semblait qu'il n'y avait jamais eu ni moulin à vent sur la butte, ni tour de guet pour l'incendie, ni école, ni forêt à l'horizon... Tout avait disparu, était maintenant caché et l'isba de Iachka semblait le centre de ce petit monde replié sur lui-même.
Auteur:
Kazakov Iouri
Années: 1927 - 1982
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Asie - Biélorussie
Info:
La Petite Gare, et autres récits, Une matinée tranquille
[
campagne
]
bohémiens
D'étranges gens, les Tziganes ! Dès les premiers jours du printemps, les voilà en route. Les uns vont par le train, d'autres empruntent les vapeurs ou des radeaux de bois flottants, d'autres baguenaudent sur les routes dans des carrioles, en suivant d'un regard malveillant les autos qui passent en trombe. Des gens au sang méridional, qui vont nicher dans les trous les plus perdus du Grand Nord... Soudain, ils dressent leur campement près d'une ville ; pendant quelques jours, ils flânent dans le marché, tripotent ce qui est exposé, marchandent, vont de maison en maison, disent la bonne aventure, se disputent, rient, basanés, beaux, des boucles aux oreilles, en costumes voyants. Mais voilà qu'ils sortent de la ville, s'éclipsent de façon aussi inattendue qu'ils ont surgi, et on ne les reverra jamais ici.
Auteur:
Kazakov Iouri
Années: 1927 - 1982
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Asie - Biélorussie
Info:
La Petite Gare, et autres nouvelles, ARCTURUS, CHIEN COURANT
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nomade
]
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gitans
]
[
littérature
]
couchant
La nuit tombe de bonne heure, en septembre, au bord de la mer blanche, le crépuscule est bref, les nuits d'un noir d'ardoise, froides. Parfois, avant de se coucher, le soleil s'arrache aux nuages, jette un dernier rayon expirant sur la mer, la côte vallonnée, envoie un reflet jaune dans les petites fenêtres des hautes isbas, puis rougit aussitôt, s'aplatit et disparaît dans les flots.
Une bande crépusculaire d'un rouge sombre diffuse un éclat mat, le ciel haut et froid irradie une lumière faible, vacillante, tandis que la terre, les isbas du village, les pentes avec leurs pâtures bordées d'un hérissement de forêts aux petits arbres rabougris, tout, sombre dans l'obscurité et seules, près des bureaux, répondent à la chute du jour des billes de bois fraîchement écorcées et luisent des copeaux gras qui craquent sous le pied.
Quelques petits feux de bois vont s'allumer sur le rivage, tout près de l'eau : ce sont des gamins qui, assis à croupetons, se font rôtir des pommes de terre. Puis les fenêtres s'éclaireront... Mais bientôt tout s'éteindra, feux et lumières, et le village sombrera dans un long sommeil d'automne.
Auteur:
Kazakov Iouri
Années: 1927 - 1982
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Asie - Biélorussie
Info:
La belle Vie, MARTHA L'ANCIENNE, I
[
littérature
]
femmes-hommes
- Qu'est-ce que vous faites, vous travaillez, vous étudiez ? demanda-t-il de nouveau.
La jeune fille leva la tête. Blokhine découvrit de légères taches de rousseur pâles sur le nez et le front, une très petite bouche vermeille, des yeux purs transparents et, dans ces yeux, un monde à elle, étranger pour lui, une vie à elle, inconnue de lui, et qui lui était inaccessible.
- Je travaille, répondit-elle avec confiance. Comme contrôleuse. Sur l'autre rive... Je me suis présentée à l'École supérieure, je n'ai pas été reçue... J'avais travaillé comme une folle pour préparer l'examen, et voilà, tout ça pour rien.
- Et maintenant, vous vous ennuyez ?
- Pendant la journée, au travail, ça va. Le soir, je m'ennuie beaucoup. Toujours seule, seule. Je sors rarement, seulement au cinéma de temps en temps. Maman n'aime pas rester seule. Et je brode, vous voyez... Ah ! Comme c'est bien que vous ayez loué une chambre chez nous, je déteste les pièces vides ! Je craignais que vous ne vous plaisiez pas ici. C'est un trou perdu... Qu'est-ce qui peut bien plaire chez nous ?
Elle enveloppa la cuisine d'un regard hostile. Ses yeux s'étaient un peu assombris.
" C'est vous qui m'avez plu ", aurait voulu dire Blokhine, mais il se tut.
Auteur:
Kazakov Iouri
Années: 1927 - 1982
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Asie - Biélorussie
Info:
La Petite Gare, et autres récits, La maison sous la falaise, chapitre II
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rencontre
]
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retenue
]
[
littérature
]
symphonie mentale
J'ai un rêve à moi... Composer une chose pour rendre, voyez-vous, une nuit comme celle-ci. Et pourquoi pas ? Quand je suis allongé la nuit, près du feu, ça me sonne aux oreilles, c'est juste alors que l'inspiration me vient. Voilà comment je la composerais : d'abord les violons préluderaient, tout doux, tout doux. ça, ce serait quelque chose comme le silence. Ensuite, les violons tiendraient encore la note, mais déjà voici que commence à jouer le... comment... le cor anglais qui a un timbre un peu rauque. Il joue une mélodie, mais une mélodie telle que si on ferme les yeux, on vole au-dessus de la terre où on veut, et au-dessous de soi défilent sans cesse les lacs, les rivières, les villes et partout c'est le silence, l'obscurité. Le cor joue, les violoncelles lui ajoutent une autre voix, ils chantent sur les cordes basses, ils parlent comme bruissent les pins, tandis que les violons continuent à tenir leur partie, tout doucement. Alors d'autres instruments interviennent à leur tour, et, tous ensemble, jouent toujours de plus en plus fort : tou-rou-roum, ta-ta-ta... Et tout l'orchestre joue une musique extraordinaire ! Alors, après ça, il faut faire taire peu à peu tous les instruments, que l'orchestre joue de moins en moins fort, pour finir avec les violons, seuls, sur une note tenue longtemps jusqu'à ce qu'ils meurent entièrement...
Auteur:
Kazakov Iouri
Années: 1927 - 1982
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Asie - Biélorussie
Info:
Nocturne
[
songe
]
[
survol
]
femmes-hommes
- Tout le monde épilogue sur l'amour, en discute, en juge, décide que telle et telle personne sont faites pour s'aimer. Les écrivains dissertent sur l'amour, leurs lecteurs organisent des conférences avec débats pour savoir si tel héros est digne de telle héroïne ou elle de lui, lequel des deux est le meilleur, le plus noble, le plus conscient, lequel est le mieux adapté à l'ère du communisme. Entre-temps, chacun de nous, seul dans son coin, n'est toujours pas fichu de vous dire ce que c'est que l'amour ! Et plus j'y pense, plus je me persuade que la part de qualités comme l'intelligence, le talent, le sens de l'honneur et ainsi de suite, est bien minime et que l'essentiel réside ailleurs, dans quelque chose qu'on ne sait pas exprimer et qu'on est totalement incapable de comprendre. Ce n'est pas la peine d'aller bien loin, tenez, je connais un type, crétin, ivrogne, insolent, sans conscience et sans honneur. Eh bien, le croirez-vous ? Les femmes en sont folles, et des femmes intelligentes, cultivées ! Il le sait, il en profite pour les taper, se soûler, les traiter comme un goujat et les faire pleurer d'humiliation, je l'ai vu de mes propres yeux. Pourquoi, je vous le demande ? - Il y a sans doute quelque chose que vous ne voyez pas, mais que ces femmes voient, répondit Gusta avec sérieux. - Vous croyez ?
Auteur:
Kazakov Iouri
Années: 1927 - 1982
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Asie - Biélorussie
Info:
La belle Vie, L'ÎLE
[
femmes-par-homme
]
[
étranges
]
chemin de fer
La draisine s'ébranle, les phares s'allument, arrachant aux ténèbres des signaux, des pare-neige, des traverses empilées en croix, des sapins nus et solitaires. Des aiguillages s'enfuient. La draisine vibre aux jointures des rails, prend de la vitesse, fonce dans l'obscurité avec un grondement sonore. Les rares voyageurs se taisent, regardant par les fenêtres, embuant les vitres de leur souffle. Ils filent à présent au milieu d'un hurlement sinistre et de grands cahots. La forêt court sous leurs yeux, pareille à un mur compact et noir. Quelquefois un projecteur éclaire des entrepôts tout en longueur ou des percées dans la forêt. Alors ressortent sur les vitres des gouttes obliques, sinueuses.
Parce qu'il va bientôt revoir sa mère, qu'il fait chaud dans la draisine, que cela sent légèrement l'essence et les valises, que la pluie s'arrête - des lambeaux étoilés et violets commencent à se montrer dans le ciel -, Vassili est parfaitement heureux. Il s'est étalé tout à son aise sur son siège, les jambes largement écartées. Il aime le vieux Stépane, il aime le chauffeur, les passagers, la vitesse avec laquelle ils filent, et l'air pur du pays natal qui s'engouffre par une fente...
La draisine file toujours, envoie parfois un coup d'avertisseur nasillard. A l'avant, pointe la lueur d'incendie allumée par l'éclairage du combinat du bois. Stépane remue, tend le cou, regarde en avant, par-dessus l'épaule du chauffeur. Lui aussi, il a les idées roses. Ils vont bientôt arriver, la maison des Pankov en sera toute révolutionnée, les voisins vont défiler, après on causera, on distribuera les cadeaux...
Auteur:
Kazakov Iouri
Années: 1927 - 1982
Epoque – Courant religieux: industriel
Sexe: H
Profession et précisions: écrivain
Continent – Pays: Asie - Biélorussie
Info:
La belle vie
[
nocturne
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[
bien-être
]
[
voyage de retour
]
[
train
]