christianisme

Ainsi Marie, dans l’esprit médiéval, symbolise le visage manifesté du non-manifesté, la Possibilité universelle indifférenciée (la hylè des Grecs), potentialité intégrale de la divinité, matrice éternellement féconde tout en restant éternellement vierge, contenant en son sein le germe du Verbe créateur.

Auteur: Lenoble Pierre-Yves

Info: Métaphysique du Moyen Age, Archè Milano, 2013, page 32

finance

Au niveau théologique, l’usure est condamnée pour plusieurs raisons, notamment du fait que le prêteur s’enrichisse sans fournir un véritable travail créateur, et surtout, […] l’argument décisif rappelle que, par la pratique du prêt à intérêt, l’on "vend du temps", car celui-ci n’appartient qu’à Dieu et ne peut donc être en aucun cas une propriété individuelle.

Auteur: Lenoble Pierre-Yves

Info: Métaphysique du Moyen Age, Archè Milano, 2013, page 116

[ illégitimité ]

secte chrétienne

Le nestorianisme est une doctrine se réclamant du plus pur christianisme, dont l’origine remonte à l’enseignement de Nestorius, patriarche de Constantinople au Ve siècle. Celui-ci, ainsi que ses disciples, furent condamnés pour hérésie au concile d’Ephèse suite à des débats dogmatiques concernant certaines formulations théologiques. En effet, les nestoriens professent que deux personnes, humaine et divine, coexistent en Jésus-Christ ; ils refusent aussi de dénommer la Vierge Mari en tant que "mère de Dieu" (theotokos) parce qu’elle n’est, selon eux, que la mère terrestre de l’homme Jésus. Au Moyen Age, les nestoriens étaient présents et influents de la Mésopotamie (Turquie et Irak) à l’Extrême-Orient (Chine et Mongolie) en passant par la Perse et le Moyen-Orient.

Auteur: Lenoble Pierre-Yves

Info: Métaphysique du Moyen Age, Archè Milano, 2013, page 65

[ caractéristiques ] [ croyance ] [ géographie ]

littérature

[…] Dante, avec sa vision traditionnelle favorable à la suprématie du Sacré sur le Temporel, lança de vives critiques contre Philippe le Bel et Clément V dans sa Divine Comédie écrite pendant le procès des Templiers, les accusant respectivement de cupidité et de haute trahison. Dans le chant XIX de l’Enfer, Dante imagine un dialogue avec Clément V, qu’il place dans le cercle infernal réservé aux simoniaques […]. En ce qui concerne le rôle de la monarchie française et de son représentant Philippe le Bel, Dante est encore plus cinglant et adopte un ton très accusateur, voire terriblement vengeur (n’oublions pas que Dante appartenait à une organisation initiatique affiliée à l’Ordre du Temple) ; dans le chant XX du Purgatoire, Dante fait parler l’ancêtre des Capétiens, Hugues Capet, en ces termes quasi-prophétiques : "Mais pour que le mal arrivé et le mal futur soient encore surpassés, je vois les lys entrer dans Anagni et le Christ prisonnier dans la personne de son vicaire… Je vois un nouveau Pilate que ce supplice ne rassasie pas, il porte dans le Temple ses désirs cupides. Ô mon seigneur ! Quand serai-je assez heureux pour être témoin de la vengeance qui, cachée dans tes vues secrètes, satisfait ta juste colère ?"

Auteur: Lenoble Pierre-Yves

Info: Métaphysique du Moyen Age, Archè Milano, 2013, pages 113-114

[ contexte ] [ clé de lecture ] [ pape ] [ roi ]