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incarnation

Mon corps après l’ours après ses griffes, mon corps dans le sang et sans la mort, mon corps plein de vie, de fils et de mains, mon corps en forme de monde ouvert où se rencontrent des êtres multiples, mon corps qui se répare avec eux, sans eux ; mon corps est une révolution.

Auteur: Martin Nastassja

Info: Croire aux fauves

[ chaman ] [ soi ] [ résilience ] [ totem ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

existence

L'enfant possède une chose que l'adulte cherche désespérément tout au long de son existence : un refuge. Ce sont les parois de l'utérus avec tous les nutriments affluant quotidiennement qu'il faut parfois arriver à reconstruire autour de soi. J'ai l'étrange impression que lorsqu’on échoue, le monde cherche à nous y remettre par un coup du sort, quelque chose du dehors nous rappelle à la vie intérieure en nous enfermant dans un huis clos a priori lugubre, mais en réalité salvateur.

 

Auteur: Martin Nastassja

Info: Croire aux fauves

[ réconfort central ] [ épreuves initiatiques ] [ rétrospection forcée ] [ régression ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

chamanisme

Je me dis que sans me l’avouer j’ai dû chercher sur la plaine d’altitude celui qui rêverait enfin de la guerrière en moi ; que c’est sûrement pour cette raison que lorsqu’il m’a coupé la route je ne l’ai pas fui. Au contraire j’ai plongé dans la bataille comme une furie, et nous avons marqué nos corps du signe de l’autre. Je me l’explique difficilement, mais je sais que cette rencontre a été préparée. J’ai de longue date posé tous les jalons nécessaires pour me mener dans la gueule de l’ours, vers son baiser. Je me dis : qui sait, peut-être que lui aussi.

Auteur: Martin Nastassja

Info: Croire aux fauves, p 85-86. L'anthropologue a été attaquée et grièvement blessée par un ourse au Kamtchatka

[ renaissance ] [ animisme ] [ mythe ] [ synchronicité initiatique ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

perdue

La première chose à dénouer, avant le pourquoi de ma fuite hors de la forêt cet été-là, c’est le comment de ma fuite hors de mon propre monde vers la forêt, quelques années en arrière. Une pensée assez triviale me trotte dans la tête depuis longtemps : personne n’a écouté Antonin Artaud qui pourtant avait raison. Il faut sortir de l’aliénation que produit notre civilisation. Mais la drogue, l’alcool, la mélancolie et in fine la folie et/ou la mort ne sont pas une solution, il faut trouver autre chose. C’est ce que j’ai cherché dans les forêts du Nord, ce que je n’ai que partiellement trouvé, ce que je continue de traquer.

(…)

Combien de psychologues me prendraient pour une folle, si je leur disais que je suis affectée par ce qui se passe hors de moi ? Que l’accélération du désastre me pétrifie ? Que j’ai l’impression de ne plus avoir prise sur rien ? Ah, voilà donc la raison qui vous pousse à vous accrocher aux montagnes ! Oui, et là où ça devient grave, c’est que même la montagne s’effondre. Faute de cohésion, à cause de la glace qui fond, faute à la canicule. Les prises cassent, les rochers tombent, voilà la réalité.

(...)

Cela aurait été si simple, si mon trouble intérieur se résumait à une problématique familiale irrésolue, à mon père disparu trop tôt, aux attentes insatisfaites de ma mère. Je pourrais dès lors " résoudre " ma dépression. Mais non. Mon problème, c’est que mon problème n’appartient pas qu’à moi. Que la mélancolie qui s’exprime dans mon corps vient du monde. Je crois que oui, il est possible de devenir " le vent qui souffle à travers nous ", comme disait Lowry. Et qu’il est commun de ne pas en revenir, comme lui, comme tant d’autres. J’ai rejoint les Êvènes d’Icha et j’ai vécu dans la forêt avec eux pour une raison bien en deçà de celle d’une recherche comparative. J’ai compris une chose : le monde s’effondre simultanément de partout, malgré les apparences. Ce qu’il y a à Tvaïan, c’est qu’on vit consciemment dans ses ruines.

Auteur: Martin Nastassja

Info: Croire aux fauves

[ égarée ] [ rejet ]

 
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Ajouté à la BD par miguel