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visuel

Les photographies sont des pièces à conviction. Ce dont nous entendons parler mais dont nous doutons nous paraît certain une fois qu'on nous en a montré une photographie

Auteur: Sontag Susan

Info:

[ efficacité ] [ pouvoir ] [ preuve ] [ certitude ]

 

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dualité

Tandis que l'autorité d'une photographie dépendra toujours de la relation qu'elle entretient avec son sujet (du fait qu'elle est la photographie de quelque chose) toute prétention de faire de la photographie un art doit mettre l'accent sur la subjectivité du regard.

Auteur: Sontag Susan

Info: In "Sur la photographie", éd. 10/18, p. 163

[ beaux-arts ] [ point de vue ] [ référentialité ] [ traces ] [ expression ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

injonction

Faites des trucs. Soyez présent, curieux. N'attendez pas la poussée de l'inspiration ou le baiser de la société sur votre front. Prêtez attention. Tout est question d'attention. L'attention c'est la vitalité. Elle vous connecte aux autres. Elle vous rend enthousiaste. Restez enthousiaste.

Auteur: Sontag Susan

Info:

[ vigilance ] [ action ] [ ardeur ] [ présence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

colonialisme

La vérité est que Mozart, Pascal, l'algèbre booléen, Shakespeare, le gouvernement parlementaire, les églises baroques, Newton, l'émancipation des femmes, Kant, Marx, et les ballets Balanchine ne rachètent en rien ce que cette civilisation particulière a fait pour le monde. La race blanche est le cancer de l'histoire humaine.

Auteur: Sontag Susan

Info:

[ pessimisme ]

 

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racisme

La race blanche est le cancer de l'histoire humaine. C'est la race blanche, et seulement elle - ses idéologies et ses inventions - qui déracine les civilisations autonomes là où elle s'étale, c'est elle qui a détruit l'équilibre écologique de la planète, et qui menace maintenant l'existence même de la vie.

Auteur: Sontag Susan

Info:

[ nord-sud ]

 

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esthétique

Je suis fortement attirée par le "Camp" (*) et il me choque, presque autant. C'est pour cela que je veux en parler, et que je le peux. Car nulle personne investie de tout coeur dans une certaine forme de sensibilité, ne peut l'analyser ; elle ne peut, quelle que soit son intention, que l'exhiber. Nommer une sensibilité, dessiner ses contours et retracer son histoire, cela exige une profonde sympathie, altérée par une certaine révulsion.

Auteur: Sontag Susan

Info: "Notes on "Camp"", Penguin, p.2 - ma traduction - (*) il n'existe pas de traduction du terme "camp", qui désigne un goût pour l'artifice, l'ambigu (en particulier sur le plan des "genres"), le kitsch - Susan Sontag essaie, en 1961, d'en faire un objet de réflexion

[ compétence ] [ bonne distance ] [ ambivalence ] [ intraduisible ] [ mode vestimentaire ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

beaux-arts

L'art, qui est apparu dans les sociétés humaines en tant qu'opération magico-religieuse, et qui est devenu ensuite une technique pour décrire et commenter la réalité séculaire, s'est attribué à notre époque une nouvelle fonction - il n'est pas religieux, et ne remplit pas non plus une fonction de religion sécularisée, ni même simplement séculaire ou profane (une telle notion se détruit, quand son opposé, le "religieux" ou le "sacré" devient obsolète). L'art aujourd'hui est une nouvelle sorte d'instrument pour modifier les consciences et organiser de nouveaux modes de sensibilité.

Auteur: Sontag Susan

Info: "One culture and the new sensibility", éd. Penguin, p.39-40 - ma traduction

[ influenceurs ] [ fonctionnalité ] [ modernité ] [ évolution culturelle ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

écrivaine-sur-écrivain

Cher Borges,

Votre littérature ayant toujours été placée sous le signe de l'éternité, il ne me semble pas trop étrange de vous adresser une lettre. (Cela fait dix ans !) Si un contemporain semblait destiné à l'immortalité littéraire, c'était bien vous. Vous étiez tout à fait le produit de votre époque, de votre culture, et pourtant vous saviez comment les transcender d'une manière qui semble tout à fait magique. Cela avait quelque chose à voir avec l'ouverture et la générosité de votre attention. Vous étiez le moins égocentrique, le plus transparent des écrivains, ainsi que le plus artistique. Cela tenait aussi à une pureté d'esprit naturelle. Bien que vous ayez vécu parmi nous pendant une période assez longue, vous avez perfectionné des pratiques de rigueur et de détachement qui ont fait de vous un voyageur mental expert également d'autres époques. Votre notion du temps était différente de celle des des autres. Les idées ordinaires de passé, de présent et de futur semblaient banales sous votre regard. Vous aimiez dire que chaque moment du temps contient le passé et le futur, citant (si je me souviens bien) le poète Browning, qui a écrit quelque chose comme "le présent est l'instant dans lequel le futur s'effondre dans le passé". Tout ça faisait bien sûr partie de votre modestie : votre goût pour trouver vos idées dans les idées d'autres écrivains.

Votre modestie participait de cette assurance dans votre présence. Vous étiez un découvreur de nouvelles joies. Un pessimisme aussi profond, aussi serein que le vôtre n'avait aucun besoin de s'indigner. Il se devait, au contraire, d'être inventif - et vous l'étiez avant tout. La sérénité et le dépassement de soi que vous avez trouvés sont pour moi exemplaires. Vous avez montré qu'il n'est pas nécessaire d'être malheureux, même si l'on est lucide et qu'on ne se trompe pas sur l'horreur de la situation. Vous avez dit quelque part qu'un écrivain - vous avez ajouté, de façon bizarre : toute personne - doit penser que tout ce qui lui arrive est une ressource. (Vous parliez de votre cécité.)

Vous avez été une grande ressource pour d'autres écrivains. En 1982 - c'est-à-dire quatre ans avant votre mort - j'ai dit dans une interview : "Aucun écrivain vivant aujourd'hui n'a plus d'importance pour les autres écrivains que Borges. Beaucoup de gens diraient qu'il est le plus grand écrivain vivant [...]. Très peu d'écrivains d'aujourd'hui n'ont pas appris de lui ou ne l'ont pas imité". C'est toujours vrai. Nous continuons à apprendre de vous. Nous continuons à vous imiter. Vous avez donné aux gens de nouvelles façons d'imaginer, tout en proclamant sans cesse notre dette à l'égard du passé, et surtout de la littérature. Vous avez dit que nous devons à la littérature presque tout ce que nous sommes et ce que nous avons été. Si les livres disparaissent, l'histoire disparaîtra, et les êtres humains disparaîtront aussi. Je suis sûr que vous avez raison. Les livres ne sont pas seulement la somme arbitraire de nos rêves et de notre mémoire. Ils nous offrent également un modèle de dépassement de soi. Pour certains, la lecture n'est qu'une sorte d'évasion : une évasion du monde quotidien "réel" vers un monde imaginaire, le monde des livres. Les livres sont bien plus que cela. Ils sont une façon d'être pleinement humain.

Je suis navrée d'avoir à vous dire que les livres sont aujourd'hui considérés comme une espèce en voie de disparition. Par livre, j'entends aussi les conditions de lecture qui rendent possible la littérature et ses effets d'âme. Bientôt, nous dit-on, nous convoquerons sur des "écrans-livres" n'importe quel "texte" à la demande, et pourrons en modifier l'apparence, lui poser des questions, "interagir" avec lui. Lorsque les livres deviendront des "textes" avec lesquels on "interagit" selon des critères d'utilité, l'écrit sera devenu un simple aspect de notre réalité télévisuelle publicitaire. Tel est le glorieux avenir que l'on crée et qu'on nous annonce comme plus "démocratique". Bien sûr, cela ne signifie rien de moins que la mort de l'intériorité - et du livre.

Cette fois-ci, il n'y aura pas besoin d'une grande conflagration. Les barbares auront moins besoin de brûler les livres. Le tigre est dans la bibliothèque. Cher Borges, comprenez que je n'éprouve aucune satisfaction à me plaindre. Mais à qui de telles plaintes sur le sort des livres - de la lecture elle-même - pourraient-elles être mieux adressées qu'à vous ? (Borges, cela fait dix ans !) Tout ce que je veux dire, c'est que vous nous manquez. Vous me manquez. Vous continuez à faire la différence. L'ère dans laquelle nous entrons maintenant, ce 21e siècle, mettra l'âme à l'épreuve de manière nouvelle. Mais vous pouvez être sûrs que certains d'entre nous n'abandonneront pas la Grande Bibliothèque. Et vous continuerez à être notre patron, notre protecteur et notre héros.

Auteur: Sontag Susan

Info: Where the Stress Falls, 2001. 13 juin 1996. New York. A l'occasion des 10 ans de la mort de JLB

[ éloge ] [ déclaration d'admiration ]

 

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Ajouté à la BD par miguel