christianisme primitif

Les nazôréens voyaient en Jésus le "Messie" attendu par les juifs, mais Epiphane dans sa notice signale qu’il est difficile de savoir si les nazôréens considéraient que Jésus était un homme dépourvu des critères de la divinité, ou s’il était né par la vertu d’une opération surnaturelle de l’Esprit. Ainsi, ayant conservé les pratiques juives, ces juifs christianisés qui avaient une dévotion pour Jésus, en considérant, au minimum comme authentique sa messianité, quoique l’acceptation de sa divinité semble chez eux moins évidente, furent de plus en plus marginalisés, puis, d’ "orthodoxes", regardés comme "hétérodoxes" vers la seconde moitié du IVe siècle, date à partir de laquelle ils ont été incorporés dans l’Eglise, au point de s’y fondre totalement puis de disparaître ainsi que la plupart des courants du judéo-christianisme.

Auteur: Vivenza Jean-Marc

Info: Le Christianisme transcendant du régime écossais rectifié, éditions Devry, Paris, 2024, page 276

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christianisme primitif

[…] l’ébionisme se caractérise par des conceptions originales au sujet de Jésus : il reconnaît en lui le Christ, l’ "oint de Dieu", mais le regarde comme un "homme parmi les hommes" ; ce dernier aspect étant celui qui conduira Irénée de Lyon et Eusèbe de Césarée à en faire un des traits principaux de l’ébionisme […].

L’appellation "ébionites" provient non pas d’un hypothétique fondateur qui aurait été connu sous le nom d’Ebion, mais serait issu de l’hébreu ébion que l’on peut traduire par "pauvre". Et il est vrai que les mœurs et le mode de vie des ébionites, recherchant la pureté et pratiquant une certaine ascèse rigoureuse, pouvaient aisément conduire leurs contemporains à les désigner en tant que "pauvres", pauvres volontaires désireux d’avancer sur le chemin de perfection.

Auteur: Vivenza Jean-Marc

Info: Le Christianisme transcendant du régime écossais rectifié, éditions Devry, Paris, 2024, page 277

[ description ] [ définition ] [ historique ]

christianisme primitif

[…] l’elkasaïsme provient de la révélation qui aurait été transmise par un ange à Elxaï, révélation portant sur le moyen d’être délivré des péchés commis après le baptême. […]

L’elkasaïsme se distingua par le caractère précis de ses observances, son austérité et son ascétisme rigoureux, en particulier à l’égard de la chair, comparable en cela aux esséniens qui condamnaient la concupiscence et cultivaient volontiers la virginité, la sexualité étant considérée comme appartenant au principe mauvais subsistant en l’homme depuis la faute originelle. […]

Chose toutefois extrêmement surprenante, et malgré des positions théologiques peu compatibles avec celle des premiers chrétiens, et alors que l’ébionisme était foncièrement antitrinitaire, l’elkasïsme professait quant à lui une théologie trinitaire, représentant, à bien des égards, une authentique "scission à l’intérieur de la communauté judéo-chrétienne orthodoxe" [Daniélou, L’Eglise des premiers temps, page 98], permettant donc de penser que l’elkasaïsme, de manière certes paradoxale, n’est peut-être pas si éloigné que cela d’une théologie orthodoxe, et finalement étranger aux spéculations gnostiques franchement dualistes […].

Auteur: Vivenza Jean-Marc

Info: Le Christianisme transcendant du régime écossais rectifié, éditions Devry, Paris, 2024, pages 279-280

[ description ] [ définition ] [ historique ] [ trinité ]