Aucune force au monde ne peut réfréner une femme progressiste d'un âge avancé.

D’éternelles victimes qui n’auront de cesse de prendre une revanche qui leur semblera toujours bien pâle par rapport aux préjudices qu’elles ont subi.

Si vous avez le moindre des doutes sur le fait que nous vivons dans une société commandée par les hommes, jetez juste un oeil à l'index des contributeurs d'un volume de citations, et recherchez les noms de femmes.

- Je suis bien enrhumé, disait Ménage.
- Je la suis aussi, disait Mme de Sévigné.
- Selon les règles de notre langue, reprit Ménage, il faudrait dire : je le suis.
- Comme il vous plaira, mais pour moi je croirais avoir de la barbe si je parlais autrement.

[…] elles disent qu’elles sont des Chiennes de garde pour que l’on s’imagine qu’elles sont tout autre chose (des lutteuses dynamiques, des combattantes rigolotes) ; et elles sont bel et bien les chiennes de garde du nouvel ordre établi. L’arbre d’une pauvre mystification exhibée masque la forêt de leur effective volonté de surveillance, de soumission et de domination. 

Par-dessus le marché, leur façon de s’intituler "chiennes", loin de transgresser quoi que ce soit, est parfaitement en phase avec le processus global de réanimalisation de l’espèce humaine, dont les groupes de pression tendant à imposer l’extension aux animaux des droits de l’homme ne sont que la partie visible, et elle aussi judiciaire. D’ores et déjà, sous cet aspect, on peut dire que leur croisade contre le "sexisme" n’est qu’une étape sur le chemin de l’éradication du "spécisme", entendu comme un préjugé consistant à privilégier les intérêts du groupe humain sur le groupe animal.

La responsabilité envers soi-même signifie qu'on refuse de laisser les autres penser, parler et nommer à notre place... Ça signifie qu'on ne traite pas son corps comme une marchandise avec laquelle on peut acheter une intimité superficielle ou une sécurité économique ; si le corps est traité comme un objet, l'esprit est en danger de mort. Ça veut dire qu'il faut insister pour que ceux à qui on donne son amitié et son amour soient capables de respecter notre esprit. C'est pouvoir dire, avec la Jane Eyre de Charlotte Brontë : " J'ai un trésor intérieur qui est né avec moi, qui peut me maintenir en vie si tous les plaisirs extérieurs m'étaient refusés ou ne m'étaient offerts qu' à un prix que je ne peux pas me permettre de donner. "

La responsabilité envers soi-même signifie qu'on ne se laisse pas séduire par des solutions superficielles et faciles - des livres et des idées prédigérées... se marier tôt pour échapper. aux vraies décisions, enceinte tomber pour éluder des problèmes déjà existants. Cela signifie que l'on refuse de brader ses talents et ses aspirations... et ça signifie aussi qu'on résiste aux forces de la société qui disent que les femmes doivent être gentilles, jouer la sécurité, avoir de faibles attentes professionnelles, se noyer dans l'amour et oublier le travail, vivre à travers les autres et rester à la place qui leur a été assignée. Ça signifie que nous devons insister sur une vie de travail qui a du sens, insister pour que le travail ait autant de sens que l'amour et l'amitié dans nos vies. Il faut donc avoir le courage d'être " différent "... La différence entre une vie vécue activement et une vie de dérive passive et de dispersion des énergies est immense. Une fois que nous commençons à nous sentir engagés dans notre vie, responsables de nous-mêmes, nous ne pourrons plus jamais nous satisfaire de l'ancienne façon de faire, qui était passive.